Sun Tzu Panda

Je sors d’une AG de société dans laquelle je suis (très) minoritaire. Il y a les AGs classiques, où le Procès-Verbal a été rédigé par avance, et ça roule, il y a quelques questions, et puis on vote les résolutions dans la foulée et c’est plié. Et puis il y a les AGs comme ce soir. J’ai envie de relire L’art de la guerre, de Sun Tzu. Notamment pour :

  • L’importance du terrain de bataille. Reconnaître les lieux avant (là, c’était impossible), choisir sa place sur le terrain (très important).
  • L’importance de l’élément de surprise. Comme dans le dernier samouraï. Montrer ce que l’on veut que l’autre voie, planquer ses renforts.
  • L’importance du temps. Laisser certaines discussions s’enliser, certains esprits brûler leurs cartouches. Garder l’oeil sur son chemin, respirer intérieurement, et quand il s’agit de s’avancer, le faire précisément, posément, poser des jalons, et ne rien lâcher. Et au besoin, frapper comme la foudre. Mais comme le dit le Dragon dans Fone Bone : « ne joue pas un as là où une paire de deux peut suffire ».
  • L’importance du moral des troupes, donc l’importance des troupes. Être plusieurs, marcher de conserve, et rallier des soldats isolés. En imposer par ce côté « je sais où je vais, je ne parle pas à tort et à travers ».

Mon contentement ce soir (mais tout cela n’est pas fini) est à l’aune de ma préparation, et de mes angoisses, des derniers jours.

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Magnolia Express – 4ème partie – # 10

Train fantôme (2)
 
Le Solitaire avança vers nous, on ne voyait pas ses yeux derrière les épaisses lunettes de conducteur, il était grand et souple, le visage aminci par les vents ferroviaires. Il s’arrêta à côté d’un fourgon en bois et grimpa sur le marchepied pour débloquer la porte coulissante. Il la fit glisser, sauta à bas du fourgon et me fit signe, je le suivis et empoignai avec lui la lourde passerelle en bois, l’amenai juste devant la porte béante du fourgon. Alors il fit un hochement de tête vers Conrad, en désignant l’ouverture du pouce, toujours sans un mot. Conrad partit chercher son taxi.
Il nous indiqua un wagon à côté et je chargeai nos sacs dedans : des banquettes de cuir étaient installées tout du long, et l’intérieur du compartiment était tapissé de panneaux de bois et de parements en cuivre. Tandis que je déposai les sacs sur les porte-bagages, les phares du taxi balayèrent la paroi du train, allumant des reflets dorés dans le wagon. Dehors, le Solitaire guidait Conrad par gestes. Bientôt, le taxi fût embarqué dans le fourgon et la porte refermée.
Eileen tendit un petit cigare au Solitaire, il l’accepta d’un signe de tête, le mit dans sa poche de poitrine, puis d’un coup d’oeil, nous fit signe de monter. Nous ouvrîmes les fenêtres du côté du quai, tandis qu’il repartait vers la locomotive. On entendit le train craquer, expirer un coup, puis le convoi démarra doucement, tandis que derrière les carreaux de son bureau, le guichetier nous regardait partir comme un spectre de deuxième classe, et que la nuit fuyait avec nous.

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Le roman, dans l’ordre, est
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Laisser-allers

Paradoxalement, je me positionne en défenseur de la langue française, assez tatillon, et je me surprends à utiliser des expressions prohibées. Dans ma tête, il y a des choses permises et d’autres pas. La distinction est subtile pour un oeil extérieur, je suppose. Ainsi,

  • Je dis « en revanche » au lieu de « par contre », car Littré réserve ce dernier usage au vocabulaire commercial.
  • Tout en étant conscient que j’utilise « en revanche » là où souvent, je devrais dire plutôt « par opposition » ou « néanmoins ».
  • J’ai une sainte horreur des anglicismes, parce que je trouve qu’il existe souvent un terme français équivalent. Et pourtant, par facilité, j’use de « je vais revenir vers vous » et je parle de « délivrable », tout simplement parce que « résultat à livrer » ne me paraît pas satisfaisant. Ne parlons pas des cash-flows, qu’on peut légitimement considérer comme faisant désormais partie du jargon toléré.
  • Là où cela m’amuse, c’est d’avoir une position plus rigide que celle de l’académie française. Eux ont viré leur cuti – à raison, semble-t-il – et tolèrent désormais qu’on écrive évènement avec un accent aigu puis un accent grave, là où je restais cantonné à mes deux accents aigus (merci à Ulysse pour ce lien que j’ai trouvé sur son blog).
  • En revanche (bien employé ici), je suis assez content de mon « au temps pour moi », qui a la faveur – certes très légère – de l’académie.

Il faudrait peut-être que je consulte autre chose que mon Littré de 1772, j’apprendrais à parler djeune.

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Magnolia Express – 4ème partie – # 9

Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de Ghost Train, par Spencer Bohren, sur le CD Full Moon, Virgin, 1992. Le disque est en vente ici.

Train Fantôme
 
Ce ne fut d’abord qu’un changement d’air dans la nuit, les grillons continuaient à crisser méthodiquement, au loin on entendait un chien rêveur qui aboyait. Puis les herbes folles commencèrent à chuinter doucement, la façade de la gare, les rails polis se mirent à bruire doucement sous la lune, les grillons s’arrêtèrent de crisser peu à peu, méthodiquement. Nous nous penchions à tour de rôle, scrutant la nuit dans la nuit, espérant un phare là-bas à l’est, tandis que le chuintement devenait murmure, le murmure évoluait en frôlement, un bruit de feuillage sur un toit, puis le souffle de l’océan, cela s’approchait et enflait comme une vague, et toujours rien, pas le moindre signe sur l’horizon violet. Dans l’aurore qui bleuissait le ciel, nous entendîmes alors une corne de brume, l’appel rauque d’un loup solitaire, comme un message pour les vivants et les morts, un message qui répéterait « Je suis le Fantôme, je fuis le soleil, j’arrive, je suis le Fantôme », répété à l’infini par le rythme des roues d’acier. Il n’y avait pas de phare, pas de lumières : c’était une masse sombre sur la nuit, un vaisseau charbonneux qui approchait sans contours clairs. Les rails cliquetaient, claquaient, et la façade de la gare renvoyait ces bruits métalliques en écho à la campagne environnante. On aurait dit des nains forgerons qui frappent en cadence le métal au sein d’une montagne solitaire, façonnant un métal maudit aux reflets bleutés.
Nous vîmes enfin le train. Il grossissait, s’approchait en crachant une fumée épaisse, et sa corne lugubre lâcha encore un avertissement qui fit trembler les vitres de la petite gare. Il y eut un crissement de métal, et des étincelles jaillirent le long des flancs du monstre tandis que les roues d’acier s’immobilisaient. Il glissa encore sur une dizaine de mètres, s’immobilisant enfin le long du quai dans un crachement de fumées lourdes comme du plomb. Le soleil n’était pas encore levé et nous restions immobiles, face à cette machine qui expirait puissamment dans la nuit.
A l’avant, du côté de la locomotive, une silhouette sortit de la brume, un homme vêtu d’un grand manteau noir, des lunettes de conducteur sur son visage de suie.

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Cinétique du pékin – 3

J’ai déjà écrit sur la cinétique du pékin, et je vais continuer. Mais la vie est courte, et je ne fais pas tout ce que je voudrais. Mes idées sur la cinétique du pékin sont notées dans un petit carnet noir, j’en livre ici quelques extraits :

  • Il y a la cinétique, et il y a la statique. Ce que j’ai publié (2 thibillets), par référence au jeu de go, concerne la statique. Les thibillets suivants concerneront la cinétique, qui prendra pour référence la mécanique des fluides, ou la cinétique des gaz
  • Dans la cinétique proprement dite, la mécanique des fluides (visqueux ou pas) gagne en profondeur quand on rajoute de la sociologie. Autant une particule n’obéit qu’à la mécanique des fluides (et encore), autant un individu obéit à cette même mécanique, mâtinée d’une conscience sociale, qui interagit avec le phénomène. En résumé pédagogique, pour les neuneus du dernier rang : un individu dans une foule se meut un peu différemment d’une molécule dans un gaz, car il a une psychologie (ce que n’a pas une molécule).
  • J’en ai déduit quelques observations, qui feront l’objet de quelques thibillets, nous en reparlerons.
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Magnolia Express – 4ème partie – # 8

Cailloux blancs
 
Le guichetier nous regardait alternativement, Conrad et moi, l’air incrédule.

– Vous voulez prendre un train à partir d’ici ?
– Oui, a répondu Conrad, c’est ce que je fais habituellement dans une gare.
– et … vous voulez embarquer votre taxi sur le train ?
– C’est bien une gare, non ?! Et il passe bien des trains par cette gare, non ?! Et sur ces trains, on peut embarquer des taxis, non ?! a grincé Conrad.
– … ben, techniquement parlant, c’est une gare, vous avez raison …

Conrad se tourna vers moi en faisant « Aaaaah, tu vois, petit, Monsieur est compétent, on est sauvés ».

– … mais il n’y a qu’un train qui peut faire ça, je veux dire, il n’y a qu’un train qui s’arrête ici : c’est le Fantôme.
– C’est bon, a dit Conrad.
– Il passe ici juste avant l’aube, et après ça, il ne s’arrête plus pendant cinq cents miles …
– ça nous va, on vous dit, vous pouvez l’emballer.
– … mais bon, c’est un peu spécial …
 
Conrad l’a regardé d’un œil mauvais, a enfoncé sa casquette sur ses yeux. Le guichetier m’a jeté un coup d’œil éperdu, ses yeux clignotaient S.O.S. en morse, il m’appelait à l’aide, c’était manifeste.
Je souris, il me rendit mon sourire avec un rictus un peu nerveux, et je lui demandais gentiment :

– Les toilettes, c’est par où ?
– … (… !) … au fond à droite …

Il m’a lancé un dernier regard suppliant tandis que je m’éloignais. Avant de quitter la salle, je vis Conrad qui s’était penché en avant, les doigts tambourinant un petit rythme sec sur le comptoir, les yeux dans les yeux avec le guichetier qui parlait nerveusement.

Comme je n’avais rien, mais alors rien à faire du tout aux toilettes, je sortis et m’assis sur les marchés en bois usé. Pourquoi donc avoir abandonné ce guichetier clignotant à la vindicte d’un Conrad grognon ? Pourquoi n’avoir point volé à son secours, afin qu’il me remercit désormais chaque soir, en faisant sa prière au pied de son lit ? Parce que c’était pour son bien, la vie est faite de petits cailloux blancs que l’on se prend sur le nez, et je n’y peux rien.

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Magnolia Express – 4ème partie – # 7

Grande pensée (5)
 
Par moments, de façon fugace, je me dis qu’on ne peut pas vivre avec autant d’insouciance que moi, et que les esprits chagrins, les fâcheux m’auront un jour au tournant. Je les vois arriver, traînant le fardeau de leurs défaites à venir, rien ne va, ils passent à côté de la vie, de toute façon, pour eux, c’est pas une vie, je les vois arriver avec émerveillement tant ils se démènent pour se compliquer, s’assombrir, se déliter, tandis que mon œil voltige par-dessus leur épaule, à l’affût d’un rayon de soleil sur les nuages. Ils m’expliquent pesamment qu’on ne peut pas vivre comme cela, qu’il faut être responsable et sourcilleux, alors je prends l’air sourcilleux pour une minute, hochant gravement la tête tout en pensant aux truites arc-en-ciel qu’on peut pêcher à la mouche, ou bien je me demande si le miel sera bon cette année, et quand je relève la tête, les fâcheux ont disparu dans une odeur de soufre, ou bien ils sont encore là à me regarder de leurs yeux globuleux, interrogateurs, si désireux de me convaincre.
Et j’essaie d’apaiser leurs angoisses en leur promettant que désormais, je sourirai moins, et ils s’en vont (un peu) rassérénés. C’est comme cela que je conçois mon rôle : aider ceux qui sont plus démunis que moi.

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Magnolia Express – 4ème partie – # 6

Grande pensée (4)
 
Il y a fort longtemps, j’ai décidé d’être un témoin. Aujourd’hui chacun veut être acteur, c’est la course pour briller plus que les autres, mais il n’y a plus vraiment de place sur scène, et il n’y a plus de spectateurs, ça déséquilibre tout, le monde n’est plus qu’un concert discordant de voix isolées. Quand j’ai décidé d’être témoin, c’était pour leur donner quelqu’un qui les écoute (ils en avaient tellement besoin), je voulais être le dernier spectateur.
Mais c’était aussi pour que quelqu’un se souvienne. C’est comme cela que je vois ma mission : je me souviens.

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Batana – Arnaude

Arnaude : n. f. Quand tu es bien, vraiment bien, le temps s’écoule mais tu ne regardes pas ta montre, et puis arrive le Réel, inopiné, même pas crédible, et avant même de t’en rendre compte, tu te retrouve seul, avec un grand vide triste.
Autre version : le moment où l’après-midi bien entamée transforme les façades en happy hours, le moment où tu ne comptes plus les additions empilées, et où surgit le pénible, au milieu d’un concert de klaxons et de moteurs.
Encore un essai : avant l’Arnaude, tu croyais que tu pouvais prendre cet espace de liberté, et tu le méritais, et tu en profitais. Après l’Arnaude, les choix sont individuels, les grandes idées ne peuvent rien contre la tyrannie du quotidien, alors tu rentres.
Par extension : tout ce qui te bloque, et te ramène méchamment, sans volonté de te comprendre, à ta vie et à tes choix (ou l’absence d’iceux).
En bref : la batana par excellence, la méta-batana, l’hydre.

Rappel : les batanas et les ubuntus passé(e)s sont . Et la genèse, toujours utile aux nouveaux/zelles venu(ze)s est .

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Magnolia Express – 4ème partie – # 5

Grande pensée (3)
 
J’aimerais tourner un film (ou écrire une histoire ou composer des chansons) où rien ne serait un problème : il n’y aurait pas de tristesse, pas de drame, juste des doutes, parce que le doute est moteur. Il n’y aurait pas de problème qui ne soit pas résolvable pour peu qu’on y mette un peu de bonne volonté, un peu d’amour des autres, un peu d’empathie. Je ne veux pas dire que je rêve à un monde futile, ou un monde idéal. Je souhaiterais démontrer, à travers un film (ou une histoire ou des chansons), que ce monde n’est pas si irréel que ça, et que nos vies sont essentiellement jalonnées de problèmes mineurs. Ces problèmes mineurs, il faut savoir les identifier, puis les regarder en face et leur dire « Non mon gars, tu ne m’inquiètes pas vraiment, tu n’es qu’un problème mineur » et le problème s’en irait tout penaud et voilà pour lui.
Bien sûr, il y a aussi, plus rarement qu’on ne le croit, des problèmes majeurs. Ceux-là, on ne peut pas les supprimer, de toute façon ils font partie de ce processus d’amélioration continue qu’on appelle nos vies, et c’est ainsi qu’il faut les accueillir.
Le titre du film ? Boh, c’est un problème mineur… On pourrait l’appeler « Réservoirs de bonheur », ou bien « Nous sommes tous des lacs de montagne », ou encore « Ne te casse pas la tête, Vieux ».

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Caillou – Blanche


Elle monte l’escalier devant moi
J’aime bien ses fesses rondouillardes.

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Magnolia Express – 4ème partie – # 4

Grande pensée (2)
 
Pendant longtemps, je me suis cherché des symboles que je pourrais dessiner sur les murs, des héros dont je pourrais m’inspirer. J’y trouvais les justifications de mes actes passés, je découvrais (toujours après coup) que j’étais fataliste, ou hédoniste, ou stoïque, ou bouddhiste-zen-du-petit-véhicule, ou n’importe quelle étiquette pour peu qu’elle sonne bien. Aujourd’hui, j’ai trouvé mon école philosophique, mon karma à moi : je fais partie des gratteurs de tête. Et pas n’importe quelle tête, non les amis, la mienne. A chaque fois que l’on souhaite ardemment, passionnément, me convaincre, à chaque fois qu’on m’explique que ce monde est injuste ou mal fait, ou effroyable, et que c’était mieux avant, alors je baisse les yeux et je me gratte le sommet ducrâne, et je dis « ben oui, ben oui » tout en pensant ben non ben non, ou bien je me dis que je n’en sais rien, j’admire la citerne d’incertitude que je représente. Je n’essaie pas de changer le monde, non, ça n’est pas pour moi, il y a des gens qui se font élire pour changer le monde, j’essaie juste de me dire que l’âge d’or n’est pas derrière nous, c’est maintenant.

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Gold nugget

Comme un orpailleur, je passe mes e-mails au tamis. Au lieu d’aller courir, je remonte le flot des mails. Ce week-end, j’ai acheté un CD rom de dactylo, je vise à être le Jimi Hendrix du clavier.

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Magnolia Express – 4ème partie – # 3

Grande pensée (1)
 
L’homme n’a pas encore assez évolué. Aujourd’hui, dans nos villes, l’homme ne sait plus qui il est : de temps en temps, il est piéton, et maudit les voitures ; en d’autres temps, il est automobiliste, et maudit les piétons. Sans s’en rendre compte, l’homme souffre de cette double identité. En vérité, je vous le dis, il viendra un temps où tous les hommes seront des piétons, et tous les conducteurs de taxi seront bénis, et représenteront une caste à part. C’est comme cela que je vois ma mission : je contribue à améliorer le genre humain. Par le petit bout.

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Magnolia Express – 4ème partie – # 2

Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de Tamalpais High (at about 3), par David Crosby, sur le CD If I could only remember my name, Atco, 1991 (sortie initiale 1971). Le disque est en vente ici.

Hauteurs du Tamalpais, 3h du matin
 
La montée était sinueuse, à peine éclairée par un croissant de lune, on avait l’impression de n’en pas finir et qu’après le sommet, le taxi continuerait à monter dans la nuit. Mais après un dernier virage, les phares du taxi débouchèrent sur une étendue de gravier. Conrad laissa glisser sur quelques mètres, coupa le contact, les phares, puis nous descendîmes. On devinait les arbres qui entouraient cette clairière abandonnée, la nuit était sans nuages. Levant les yeux, nous vîmes un tapis d’étoiles, comme si une multitude de tigres nous fixait dans le noir.
Lumineux et féroces.
Inaccessibles et calmes.
 
Conrad s’était dirigé vers ce qui semblait être une trouée dans les buissons, un début de sentier. Nous nous faufilmes à la queue leu leu, environnés de feuillage chuintant, de feuilles luisant sous la lune comme des lames d’acier, et tous ces petits bruits (criquets craquement lapins lupin lutins) qui forment la rumeur de la nuit, auxquels se mêlaient nos pas furtifs, débonnaires, sensibles, amoureux.
Une ouverture dans les buissons nous révéla la baie tout en bas. Les lumières tremblotaient dans l’air nocturne, on voyait un phare qui clignotait tendrement au loin. Conrad s’arrêta, je sentais les ombres des pèlerins à côté de moi.

– C’est le moment d’avoir de grandes pensées. C’est le moment de pardonner au monde, dit Conrad.

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Tous ces thibillets perdus

J’ai depuis plus d’une semaine des dessins que je voudrais mettre en ligne. Mais il faut que je branche le scanner, ou que je les prenne en photo numérique puis que je récupère les fichiers, les retraite, les réduise, pfouhh.
Magnolia, c’est pareil. Les illustrations musicales demandent du temps, ce qui nuit à la spontanéité du truc.
Sans parler de tout ce que je note dans mes Carnets Noirs, et que je publierai… quand j’aurai rédigé.
Je trouve ça frustrant. Je n’ai pas de solution, mais c’est vrai qu’une tablette graphique avec scanner intégré et logiciel de dictée vocale, ça commencerait à ressembler à un environnement agréable.
Donc, nième idée de startup : après les portables ultramobiles, faire des stations de blog. Un truc tout en un qui permette de publier photos, dessins, textes, avec le minimum d’effort. Un dictaphone cyber, quoi. Une idée, un billet.
On peut rêver…

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