Tactique dialectique – la démarche de Linny Brando

Que ce soit en terme de climatoscepticisme, discours anti-vaccins ou – actualité oblige – lors d’une discussion politique, on se retrouve souvent dans la situation suivante :

  • Interlocuteur A : « Fausse vérité »
  • Interlocuteur B : « Ben non, parce que … »
  • Interlocuteur A : « Non, j’y crois pas / c’est un argument tordu »

Ici, l’interlocuteur B a intérêt à connaître la Loi de Brandolini, pour éviter de perdre son temps. Loi que je résume ici : c’est toujours plus facile et plus rapide de dire une fake news que de la réfuter.

Si l’interlocuteur B rentre dans le jeu de la réponse, il va passer beaucoup de temps à argumenter, pour démontrer que c’est une fausse information, et tout ça pour un résultat souvent nul, car A ne sera pas toujours pas convaincu-e.

Aussi, je propose une variante au schéma classique de la Loi de Brandolini. Nous l’appellerons la Démarche de Linny Brando. Illustrons d’abord la Loi de Brandolini par un exemple, par exemple dans une discussion sur un réseau social :

  • Interlocuteur A : « Fausse vérité »
  • Interlocuteur B : « Ben non, pas du tout, pour telle et telle raison »
  • Interlocuteur A : « Ah ouais ? J’y crois pas, ça ne tient pas debout comme argument. »
  • Interlocuteur B (démontre, à son corps défendant, la Loi de Brandolini) : « Eh bien il y a aussi ça, et puis ça, et aussi telle revue, et telle étude, et la science dit que… » (20 minutes de recherche et argumentation)
  • Interlocuteur A : « Ouais, je n’y crois toujours pas, et on ne m’ôtera pas de l’idée que ‘vérité fausse’  » (< 1 minute)

La variante, qu’on pourrait appeler Démarche de Linny Brando (la fille de Marlon, la petite soeur de Cheyenne, donc), serait :

  • Interlocuteur A : « Fausse vérité »
  • Interlocuteur B : « Ah, c’est intéressant. Sur quoi tu t’appuies / quelles sont tes sources pour affirmer ça ? »

La lectrice ou le lecteur aura noté que (1) la charge de la preuve est désormais inversée et (2) on évite de perdre du temps. De plus, cela permet de mettre au jour quelques scénarios de réponses :

  • Interlocuteur B : « Quelles sont tes sources pour affirmer ça ? »
  • Interlocuteur A : « Tout le monde sait ça »
  • Interlocuteur B : « Ah ben non, pas tout le monde, moi par exemple je ne sais pas. Alors quelles sont tes sources, pour m’éclairer ? »

Ou bien :

  • Interlocuteur B : « Quelles sont tes sources pour affirmer ça ? »
  • Interlocuteur A : « Eh bien, c’est sûr que si tu t’informes dans les merdias pour les moutons !Ouvre les yeux et informe-toi vraiment »
  • Interlocuteur B : « D’accord, par où est-ce que tu me conseilles de commencer ? »

Ou bien, ma réponse préférée :

  • Interlocuteur B : « Quelles sont tes sources pour affirmer ça ? »
  • Interlocuteur A : « Non, mais j’ai pas besoin de sources pour être convaincu, c’est comme ça, c’est évident, des millénaires d’histoire de l’humanité vont dans ce sens ».
  • Interlocuteur B : « Très bien. Donc dans ce cas, c’est plutôt une religion pour toi. En fait, tu me demandes de croire sans preuve, et tu essaies de me convertir à ton culte. »

En bref, cela inverse l’effort de « qui va essayer de convaincre l’autre ». À manier avec précautions, évidemment…

Il y a au moins une autre tactique de Linny Brando (la petite soeur de Cheyenne), que nous verrons (ou pas, c’est l’été…) dans un prochain thibillet.

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Finance durable

Mon livre « Finance Durable » obtient régulièrement des commentaires positifs et des mails sympathiques, mais il y a un point noir : la livraison. Idéalement, on devrait pouvoir l’acheter en passant commande chez n’importe quel libraire de quartier. Mais hélas, cette solution ne marche pas (explications dans le lien en bas).

Voici donc la liste des lieux où vous pouvez acheter « Finance durable » (une bonne lecture d’été et un livre rafraichissant, en prévision de la canicule) avec une livraison rapide :

  1. Le mieux : acheter sur le site de l’éditeur. Avantage : en quelques jours, vous recevez le livre par la poste. Inconvénient : vous devez payer les frais de port en sus du prix du livre.
  2. Moins bien, mais rapide : acheter sur Amazon. Avantage : en quelques jours, vous recevez le livre. Inconvénient : Amazon ne respecte pas les critères ESG (environnement, social, gouvernance), à tel point que cela en devient un cas d’école – d’ailleurs mentionné plusieurs fois dans le livre.
  3. Solutions qui ne marchent pas bien (longs délais), voire pas du tout : FNAC, libraires de quartier, Eyrolles…

Croyez bien que je regrette cet état de fait. Mais je déplore tout autant que des personnes passent commande sur certains sites et ne reçoivent le livre que 3-4 semaines après – quand elles le reçoivent.
Plus de détails – notamment les raisons derrière mon choix d’une impression à la demande pour des raisons environnementales, ou encore les problèmes avec les librairies – dans cet ancien thibillet.

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Ardoise

Dans son livre éponyme, Philippe Djian rend hommage aux écrivains qui l’ont inspiré, il leur paie une partie de l’ardoise (pour les jeunôts, l’addition) qu’il estime leur devoir. Et comme Philippe Djian m’a inspiré en son temps, quand j’ai dû rédiger mes remerciements pour un de mes livres, j’ai tout naturellement appelé cette page L’ardoise.

Il s’agit d’une autre ardoise ici. Ce thibillet est destiné à me servir d’aide-mémoire des programmeurs à qui je dois penser de verser de temps en temps une contribution financière, pour un de leurs développements que j’utilise régulièrement en me disant « mais comment aurais-je pu faire aussi bien / aussi vite sans cet outil ? »

Qui dit aide-mémoire dit mémoire défaillante : je démarre cette liste aujourd’hui avec quelques programmes ou extensions en tête, mais au fur et à mesure, j’enrichirai la liste.

Les applications pour lesquelles je donne de manière récurrente (par prélèvement mensuel ou annuel), ou bien que j’ai achetées.

Les applis pour lesquelles j’aurais bien aimé faire un paiement, mais ce n’est visiblement pas possible :

  • l’extension MailMerge sous Thunderbird, qui m’a permis de développer un cours en ligne asynchrone en envoyant des mails personnalisés à 200 étudiants (plus de 1 000 mails de suivis envoyés en un semestre)
  • Le génial petit utilitaire WifiKeyboard, qui permet de taper des textes sur son ordinateur, et ça s’affiche directement dans le téléphone. Bien pratique pour les textos un peu long (et les gros pouces boudinés… :-P)

L’appli pour laquelle il faudra que je pense à faire un don :

  • Duplicator, une extension WordPress qui permet de copier un WordPress entier et le réinstaller ailleurs. Ça m’a sauvé quand j’ai fait migrer plusieurs blogs vers un nouvel hébergeur.
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Inbox Zero 2023

J’ai donc à nouveau atteint l’état de Inbox Zero. Quelques précisions :

Aujourd’hui, je vais juste publier les statistiques mises à jour :

Nombre de mails traités, par an et par activité

Un graphique résumé est peut-être plus parlant.

Je constate que la tendance se stabilise depuis 3 ans. Rappel : ces chiffres sous-estiment la réalité, car je ne garde que les mails utiles (hors spam, alertes automatiques…) Pour plus de détails, notamment mes outils et réflexions, cf. mon thibillet Inbox Zero 2021.

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ChatGPT or ChatGepetto ?

Inspired by the example of my esteemed colleague Benjamin Voyer, I did the following experiment: ask ChatGPT to write my biography, Wikipedia style. Like Ben Voyer, I was also very surprised by the result.

As regards form, it is perfect. It also shows that language doesn’t matter: the same query, in French or in English, gives exactly the same text. In other words, ChatGPT seems to have an internal language, understood only by him/her, which serves as a common basis for responses in different languages.

However, the substance is a different matter. The following table gives a visual understanding of what I mean:

To build up on my esteemed colleague’s analysis, it’s not as if this information were hard to find: the vast majority of it is public, present on many sites, and even if I’m not present on wikipedia (quite normal, IMO), there is clearly enough public data to write a proper wikipedia entry.

With such a list of errors, it is surprising that ChatGPT has correctly identified my field of activity. The Augur in Information (AI) says « French economist and finance professor »: I’m not an economist, but hey, it’s at least reassuring not to have been classified as a « Youtube influencer » or « septic tank drainer ».

As a conclusion to this little exercise, a fundamental observation: while ChatGPT can be very accurate (and helpful) when asked pragmatic questions – for example about how to use an Excel function – it is not the same when it comes to news or people. It is not a search engine, it is a conversational assistant. In short, don’t be surprised if it tells you fairy tales…

PS: I suggest you do this experiment on your own name. You can even publish the result on social networks with the hashtag #ChatGepetto, we’ll see whether this starts a trend…

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ChatGPT ou ChatGepetto ?

Inspiré par l’exemple de mon estimé collègue Benjamin Voyer, j’ai fait la même expérience : demander à ChatGPT d’écrire ma biographie dans le style d’un article Wikipedia. À l’instar des commentaires de Ben Voyer, j’ai aussi été très surpris du résultat.

Dans la forme, c’est parfait. Cela permet aussi de se rendre compte que la langue importe peu : la même requête, en français ou en anglais, donne exactement le même texte. En d’autres termes, ChatGPT semble bien avoir un langage interne, compris de lui/elle uniquement, qui sert de base commune aux réponses dans différentes langues.

En revanche, pour ce qui concerne le fond, c’est une autre affaire. Le tableau suivant permet de comprendre visuellement mon propos :

Pour reprendre les arguments de mon estimé collègue, ce n’est pas comme si ces informations étaient difficiles à trouver : la très grande majorité d’entre elles sont publiques, présentes sur de nombreux sites, et même si je ne suis pas présent sur wikipedia (ce qui me semble normal), il y a clairement de quoi rédiger une notice wikipedia correcte à partir des éléments abondamment disponibles sur Internet.

Avec une telle liste d’erreurs, cela devient même étonnant que ChatGPT ait correctement identifié mon domaine d’activité. L’Augure Informatique (AI) dit « économiste français et professeur de finance » : je ne suis pas économiste, mais bon, c’est au moins rassurant de ne pas avoir été classé dans la catégorie « influenceur Youtube » ou « vidangeur ».

En conclusion de ce petit exercice, une observation fondamentale : alors que ChatGPT peut être d’une grande précision (et d’une grande aide) quand on lui pose des questions pragmatiques – par exemple sur l’utilisation d’une fonction Excel, il n’en est pas de même pour ce qui concerne l’actualité ou les personnes. Ce n’est pas un moteur de recherche, c’est un assistant conversationnel. En bref, ne soyez pas étonnée ou surpris s’il vous raconte des contes de fées…

PS : Je vous suggère de faire cette expérience sur votre propre nom. Vous pouvez même publier le résultat sur les réseaux sociaux avec le hashtag #ChatGepetto , on verra ce que ça donne…

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Caillou – Glagla

Moins 5 ce matin
Février est engourdi
Sous le givre, la vie

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Finance Durable #5 – 10 gagnant(e)s et auto-édition

Ça y est, le livre papier Finance Durable est publié et le livre électronique est en train d’être diffusé sur les différentes plates-formes (pendant un temps limité, la version électronique du livre est au prix promotionnel de 10,99 euros).

Comme annoncé, 10 personnes ont été tirées au sort et contactées par mail. A ce jour, seulement 5 d’entre elles m’ont répondu et je leur ai envoyé le livre avec une dédicace. Aussi, pour toutes les personnes qui reçoivent cette newsletter, vérifiez bien dans votre dossier spam si vous n’avez pas reçu un avis de gagnant(e) au tirage au sort : le mail a été envoyé le 26 septembre à 13h52. Les gagnants ont jusqu’au 15 octobre pour me transmettre leur adresse postale. Si certaines personnes gagnantes n’ont pas répondu à cette date, j’affecterai les ouvrages restants aux personnes suivantes dans la liste du tirage au sort (n°11, n° 12, etc).


Liberté éditoriale #5

Une lectrice m’a gentiment interpellé sur le fait que dans la newsletter précédente, j’avais mis en avant la plate-forme Amazon comme un des endroits où l’on peut se procurer ce livre. Elle argumentait qu’il valait mieux privilégier les librairies de quartier, qui sont elles-mêmes fédérées sur 2 plates-formes en ligne (à Paris et Île de France : https://www.parislibrairies.fr/ ; dans toute la France : https://www.lalibrairie.com/ ), faute de quoi, la plupart des personnes intéressées opteraient (je cite) « par paresse/ parce que c’est plus simple/ parce qu’il y avait un lien » pour une commande sur Amazon.

Cela mérite quelques explications de ma part sur les choix éditoriaux que j’ai faits, et leurs différentes raisons. Premièrement, je n’ai aucune tendresse pour Amazon, et je les épingle au moins 3 fois dans le livre sur leurs pratiques dommageables pour l’environnement. Les librairies de quartier ont toute ma sympathie, et dès que je le peux, je commande mes livres par ce canal. Pour préparer Finance Durable, j’ai voulu tester auparavant l’édition en ligne de bout en bout : j’ai donc publié un roman de jeunesse en avril 2021 sur BoD en étant attentif aux différentes étapes du processus. Or, à cette occasion, plusieurs personnes m’ont dit avoir voulu commander le roman depuis leur libraire de quartier – ce qui est parfaitement possible, selon les dires de BoD – mais certains ont refusé, en disant qu’ils ne prenaient pas les commandes d’impression à la demande. Je ne connais pas les raisons de ces libraires. BoD pense que c’est peut-être par peur d’avoir des retours (et pourtant, il n’y a qu’un seul exemplaire qui est commandé pour un client donné…). La solution des libraires n’est donc pas 100 % efficace, et croyez bien que je le regrette. Par exemple, dans les 2 plates-formes mentionnées ci-dessus, la deuxième ne référence pas mon livre – alors qu’il est diffusé partout ailleurs – pas plus que mon roman, donc si vous souhaitez recevoir Finance Durable chez un libraire près de chez vous, je vous conseille d’utiliser la première plate-forme (ou commander sur BoD). On peut noter aussi que certaines plates-formes grand public ne référencent pas le livre (par exemple Eyrolles.com…)

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Abordons maintenant le cas des plates-formes commerciales comme Fnac.com ou Amazon. D’abord, comme je le faisais remarquer à ma lectrice, je ne peux pas exclure ces plates-formes – quand bien même je souhaiterais le faire, ce qui n’est pas sûr (j’y reviens plus loin). En effet, BoD propose la diffusion auprès des libraires et des plates-formes de vente, sans qu’il soit possible de sélectionner certains canaux de distribution et d’en exclure d’autres.
Par ailleurs, même si Amazon n’est pas ma tasse de thé vert, je ne me vois pas exclure cette plate-forme pour au moins 2 raisons. La première raison tient à une question d’évangélisation. J’ai écrit ce livre pour proposer des changements, pour susciter de la réflexion et pour contribuer à ma manière à une évolution de nos sociétés. Dans cette optique, je préfère assurer une visibilité maximale au livre, quitte à employer des canaux qui ne correspondent pas à ma vision du monde. La deuxième raison tient à la pensée d’un auteur que je cite dès le début du livre, non pas pour défendre ses idées (il le faisait très bien lui-même, ce qui ne l’a pas empêché d’être un auteur très controversé encore aujourd’hui), mais pour montrer que la pensée de Milton Friedman mérite un peu mieux que la simplification abusive qu’en font certains journalistes. En effet, Milton Friedman défendait farouchement la liberté des individus : il refusait que l’État ou la loi puissent se substituer au libre arbitre de chacun, même pour des choix déraisonnables (sic) comme le fait d’interrompre ses études ou de se droguer. De la même manière, je ne me vois pas décider pour mon lectorat quel est le canal « vertueux » pour acheter mon livre, et quelle est la plate-forme qu’ils ne doivent pas utiliser. Cela respecte le libre arbitre de chaque personne, et cela évite un côté donneur de leçons dont nous, les professeurs, pouvons souffrir.

Enfin, le choix d’une solution d’impression à la demande permet d’éviter certains travers du mode d’édition classique et notamment leurs impacts environnementaux. Dans un schéma d’édition classique, la mise en place d’un nouveau livre demande en effet que l’éditeur imprime à l’avance des centaines, voire des milliers d’exemplaires, puis qu’il procède à un approvisionnement auprès de tous les petits libraires et des plates-formes en ligne, avec la menace des retours. Cela occasionne quantité de déplacements logistiques, une grosse consommation de ressources, avec le risque non négligeable de devoir détruire des exemplaires qui n’auront pas trouvé preneur. Un article récent du Monde (M le Mag) aborde ce sujet en détail. Par opposition, l’impression à la demande garantit qu’un livre n’est imprimé qu’à partir du moment où il a été commandé par un lecteur, et le livre est livré par la Poste au milieu du courrier, et non par un transporteur dédié à ce trajet. En résumé, pour paraphraser un dicton environnemental, le meilleur stock de livres est celui qu’on ne produit pas.


Je reste à votre disposition pour tout commentaire ou discussion, et vous souhaite à toutes et à tous une bonne lecture ! Cette newsletter à parution épisodique (précédents épisodes ici) se transformera en un flux plus ou moins régulier d’analyses et de réflexions autour de l’actualité en rapport avec la finance durable. N’hésitez pas à partager autour de vous (inscription à la newsletter ici). Vous pouvez aussi déposer un commentaire en bas de la page.

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Finance durable – newsletter #4 // manuscrit soumis

Bienvenue dans ce 4ème numéro de la newsletter finance durable – éclosion d’un livre ! Aujourd’hui, la remise du manuscrit définitif et quelques informations.

Finance qui dure, dure, dure…

Ça aura été une aventure – dont la majeure partie ne fait d’ailleurs que commencer.
Un rappel chronologique est peut-être nécessaire, avant de vous donner les nouvelles les plus récentes.
En juillet 2019, je fais – un peu par chance – une Fresque du Climat. Ma réaction est la même que celle de tous les participants : entre stupeur, inquiétude et prise de conscience. Quelques mois passent et l’idée mûrit dans ma tête : il faut que je défriche l’intersection entre la finance d’entreprise et le développement durable, non seulement pour me former à ces enjeux, mais surtout pour répondre aux besoins des générations futures d’étudiants et de managers.
À l’époque, je visualise le livre comme une série de réflexions qui prendra, allez, à tout casser, 120 pages et trois à six mois d’écriture. Et puis le temps passe, et je noircis des pages, et je lis la presse, et je compulse des articles de recherche, et je parle avec beaucoup de personnes qui sont proches – de près ou de loin – de ces sujets. Je profite de périodes de temps dédié (une année sabbatique, les vacances en août) pour avancer sur la rédaction.

Août 2021, au vert

L’été 2021 est un beau souvenir : je me vois encore dans ce grand jardin – disons plutôt un petit parc – sous les arbres, à travailler sur mon ordinateur en guettant les écureuils. Mais le livre n’est pas terminé, et l’année académique recommence. En parallèle de mes cours et de mes diverses activités professionnelles, j’essaie de dégager du temps pour lire et rédiger. L’ouvrage grossit, mais je n’en vois pas la fin.

Arrive le printemps 2022 avec un mini burnout : il est temps de lever le pied, entre mon métier de prof, mes autres activités et la rédaction du livre, trop c’est trop, le corps et le cerveau n’arrivent plus à suivre.

Puis arrive l’été 2022. Ma belle-fille suggère de remplacer le titre « finance durable » par « finance qui dure », tant cet ouvrage ressemble à l’Arlésienne d’Alphonse Daudet. C’est sympa de se sentir soutenu… Il faut terminer, ce qui veut dire décider des limites de l’ouvrage – car l’actualité de cet été caniculaire offre chaque jour de nouveaux éléments de réflexion et d’analyse, et je pourrais continuer encore longtemps.
Heureusement, j’ai de saines lectures : La vie secrète des arbres, d’une part, et The Good Ancestor d’autre part. Nous avons aussi la chance d’être dans un ancien moulin alimenté par une rivière et bordé par une forêt.

Août 2022, étiage

Les rythmes de la nature s’accordent parfaitement avec la finalisation de ce projet :

  • la rivière souffre des canicules et de la sécheresse mais les libellules sont omniprésentes et les écureuils font plusieurs apparitions par jour ;
  • en fin de journée, je vais scier du bois, et des petites chauves-souris chassent au crépuscule puis vont dormir dans la cave avant que nous allions observer les étoiles ;
  • nous avons aussi la chance de voir passer des buses variables et des vols de cigognes migratrices.

Les dernières semaines sont marquées par une mort et une naissance.

Feu Bloozy

Un petit rouge-gorge se cogne dans une vitre et malgré nos soins, ne survit pas à ce choc frontal. Nous enterrons Bloozy sur les bords de la rivière avec une petite cérémonie – et à cette occasion, j’essaie sans trop de succès de jouer la Sonnerie aux Morts au clairon. Mais nous avons aussi une naissance : un petit faon adopté par la famille, et répondant au doux patronyme de Juan.

Les journées passent au rythme de la nature et de la mise en page. Le dimanche 28 août 2022, j’envoie enfin le manuscrit définitif. Trois cent quatre-vingt-quatorze pages au total, c’est un beau bébé.


Liberté éditoriale #4

Le principe de l’auto édition, c’est que l’on fait tout soi-même. Un des chantiers marquants aura été la constitution de l’Index. En pratique, il s’agit d’identifier tous les termes importants et les pages dans lesquelles ils sont cités (y compris les noms des auteurs, des entreprises, les textes réglementaires…), ce qui est déjà un travail de romain.

Puis il faut procéder à des choix d’organisation de l’index : à titre d’illustration, pour la Valeur Actuelle Nette, l’entrée principale d’index doit-elle être « Valeur (actuelle nette) » ou « VAN » ? Idem pour Changement climatique : l’indiquer à « changement » ou à « Climat » ? Il y a aussi beaucoup de cas où l’index se mord la queue. Le coût moyen pondéré du capital durable se retrouve ainsi dans l’entrée « coût », mais aussi dans l’entrée « capital (coût du) » de même que dans « durable (coût moyen pondéré du capital…) ». C’est un peu la variante moliérenne de « belle marquise, vos yeux me font mourir d’amour ».

Au final, cela donne plus d’un millier de références d’index, tout de même…
Il était temps que cela finisse.


Et maintenant ?

La vie aux champs

Dans les prochains jours, je vais procéder au tirage au sort des dix exemplaires dédicacés que je vais offrir à dix personnes parmi les inscrit.e.s à la newsletter, comme je vous l’avais promis (Cf. le lien d’inscription vers la newsletter).
Si vous n’êtes pas parmi ces dix personnes chanceuses, vous aurez toujours la ressource d’acheter l’ouvrage à un prix somme toute assez modique (vingt-trois euros, hors frais d’envoi, pour presque quatre cents pages), soit sur le site de l’éditeur – ce qui est le plus rapide, mais un peu plus coûteux avec les frais de port – soit sur amazon ou fnac.com – mais les délais sont plus longs.


Enfin, cette newsletter à parution épisodique se transformera en un flux plus ou moins régulier d’analyses et de réflexions autour de l’actualité en rapport avec la finance durable. N’hésitez pas à la partager autour de vous. Vous pouvez aussi déposer un commentaire en bas de la page.

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Fini

Does my happiness upset you
Why are you best with gloom
Cause I laugh like I’ve got a goldmine
Diggin’ up in my living room

Now you may shoot me with your words
You may cut me with your eyes
And I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise

Ce sont les paroles de la chanson I’ll rise, de Ben Harper.

J’ai déjà publié deux fois ces paroles, la dernière fois il y a 16 ans. Je viens d’envoyer chez l’éditeur la version définitive de Finance durable (le livre). #financedurable

394 pages, plus de 400 fiches thématiques, bientôt dans toutes les librairies. Je posterai des nouvelles par le biais de ce blog. Mais d’abord, je vais prendre quelques jours off… 🙂

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