Magnolia Express – 4ème partie – # 7

Grande pensée (5)
 
Par moments, de façon fugace, je me dis qu’on ne peut pas vivre avec autant d’insouciance que moi, et que les esprits chagrins, les fcheux m’auront un jour au tournant. Je les vois arriver, traînant le fardeau de leurs défaites à venir, rien ne va, ils passent à côté de la vie, de toute façon, pour eux, c’est pas une vie, je les vois arriver avec émerveillement tant ils se démènent pour se compliquer, s’assombrir, se déliter, tandis que mon œil voltige par-dessus leur épaule, à l’affût d’un rayon de soleil sur les nuages. Ils m’expliquent pesamment qu’on ne peut pas vivre comme cela, qu’il faut être responsable et sourcilleux, alors je prends l’air sourcilleux pour une minute, hochant gravement la tête tout en pensant aux truites arc-en-ciel qu’on peut pêcher à la mouche, ou bien je me demande si le miel sera bon cette année, et quand je relève la tête, les fcheux ont disparu dans une odeur de soufre, ou bien ils sont encore là à me regarder de leurs yeux globuleux, interrogateurs, si désireux de me convaincre.
Et j’essaie d’apaiser leurs angoisses en leur promettant que désormais, je sourirai moins, et ils s’en vont (un peu) rassérénés. C’est comme cela que je conçois mon rôle : aider ceux qui sont plus démunis que moi.

Creative Commons License
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
.

Ce contenu a été publié dans Romano. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.