Ce que je voeux

Voici à nouveau ce temps de l’année, avec son déferlement de voeux (mails, SMS, et même, c’est dingue, cartes de voeux par la poste). Je me suis déjà exprimé à ce sujet. J’en rajoute une couche : ce qui fait fureur, c’est le SMS-envoyé-à-250-personnes-mais-que-tu-crois-que-tu-es-le-seul-à-le-recevoir, ou comment lyophiliser la sincérité.

Avec les voeux viennent les résolutions (cf. le même thibillet). Alors à défaut de résolutions, une même idée, déclinée de 3 manières différentes.

Présentation 1, ou « de la sagesse des tortues supposément ninja »

Hier, c’est déjà de l’histoire. Demain est un mystère. Mais aujourd’hui est un cadeau, c‘est pourquoi nous le nommons le Présent.

Maître Oogway, dans Kung Fu Panda.

Présentation 2, ou « du lien entre le conseil en management et le dernier samouraï »

Suivant le conseil de Peter Bregman, je saisis chaque instant où je bois du thé (et cela arrive souvent dans une journée) pour me recentrer sur le présent, les sensations du moment, et ainsi, m’extirper de cette fuite en avant qui consiste à ne pas vivre le présent, trop occupé qu’on est par l’avenir.

Présentation 3, ou « le MBTI est partout dans ma vie actuellement »

L’inconvénient d’être N, c’est justement de vivre totalement dans le potentiel, de fantasmer des scénarios, ce qui va jusqu’à ignorer / abolir la situation présente. Avec une Ne en Dominante, j’ai tout intérêt à entraîner ma Si (en Inférieure) avec tout ce qui est détail, instant présent, concentration sur une seule chose à la fois. Exemple du jour : reconstruire le Chteau de Poudlard (pardon, de Tygrelis) en Lego. 2 heures à nouveau à chercher des petites pièces, consulter des plans, et monter très progressivement cette merveille architecturale qu’un anniversaire de garçons décomposera à nouveau en éléments simples.
C’est important, d’entraîner son Inférieure : je sors de plusieurs jours où j’ai pu voir une personne totalement sous l’emprise de son Inférieure (non éduquée, non maîtrisée) : ça fait vraiment peur à voir…

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Hymne à la nuit

(à lire en écoutant, par exemple, Nuit, de Goldman Fredericks & Jones).

Suite à un certain commentaire sur ma vie diurne, et pour répondre pas tout-à-fait à côté, pas tout-à-fait en el blanco, voilà pourquoi j’aime la nuit.

La nuit, les loups sortent

Il existe des personnes qui ne sortent que la nuit. Le jour, elles sont en train de dormir, réellement ou figurativement parlant. Tel employé de bureau, a priori sans aspérités, revêt certains soirs son habit de lumière, et va faire la fête. Il rentre, entre chien et loup, pour prendre quelques heures de sommeil (ou d’amour) avant de repartir à son travail. Pour ceux de ma génération, c’était le thème du clip de High on emotion (Chris de Burgh). J’ai rencontré de véritables noctambules, qui sont peut-être des anonymes que j’ai à peine remarqués le jour, et qui se révélaient être des seigneurs, ou des philosophes, de la nuit.
De même que les morts vivent de l’autre côté du Styx, certains vivants ne prennent véritablement vie que de l’autre côté du Crépuscule : leur vie diurne n’est qu’un ectoplasme, la projection dans la Matrice de leur moi social. Leur vraie identité, ce n’est pas Thomas A. Anderson, c’est Neo.
Mais ce n’est pas pour rien que la nuit est sombre : à défaut d’entraîner sa vision de nuit, on voit trop tard les dents acérées, les éclairs de violence dans les regards, les coups d’oeils qui vont vite devenir des coups de poings.
Et quand j’ai tendance à l’oublier, la Nuit me le rappelle dans ma chair.

La nuit, tout est possible

J’ai vu les soleils de nuit d’Oslo avec des fêtards qui plongeaient dans l’eau glacée du port (avant de se cavaler devant la police locale), des fins d’enterrement de vie de garçon à la soupe à l’oignon aux Halles, j’ai vu l’aube se lever des quantités de fois, seul, à deux, à plusieurs, que l’on soit sobres, ou pas tout à fait sobres. Il y avait dans cet infini bleuté, dans ces quelques heures de no man’s land, une sensation de potentialité pure : la nuit serait ce que nous en ferions, ni plus, ni moins. Et plus d’une fois, c’est mon moi social qui a refusé les potentialités qui ne demandaient qu’à s’offrir. Parce que la nuit abolit beaucoup de règles, elle nous permet, exactement aux mêmes endroits, ou sous les mêmes latitudes, d’être en décalage horaire total.
J’ai traversé des places désertes de Venise, et dieu sait si elles peuvent être belles en plein jour, mais Venise la nuit, c’est encore une dimension supérieure, qui touche au métaphysique.
Et je garde des souvenirs de tous ces moments, certains dont je sais qu’ils ne reviendront jamais, mais que je peux rejouer à l’envi sur le gramophone de mes souvenirs. Je me souviens d’un lit où j’ai fumé, dans un pull qui n’était pas le mien, face à la fenêtre ouverte, tandis que la conversation s’effilochait de bouffées : c’était un tableau qu’Edward Hopper n’a pas eu besoin de peindre, puisqu’il est, et reste, dans ma tête, avec toute ma collection privée.

La nuit, je m’entends enfin

Que ce soit exprimé en termes psychologiques ou technologiques, j’ai toujours souhaité avoir, au moins pour un temps, un asile loin du fracas. Mais le Klondyke, c’est loin. Or, dans cette retraite spirituelle, qu’est-ce que je recherche avant tout ? Une coupure du monde et de son flot de sollicitations. Pour filer la métaphore du décalage horaire, il n’y a pas besoin de me déplacer dans l’espace, par exemple en faisant 1h30 de voiture pour rejoindre une maison isolée : il suffit de pratiquer le décalage horaire (seul bénéfice réel des insomnies) et de profiter de ces 2 heures de liberté, de 5h à 7h du matin. Sans en faire un système (se lever tous les jours à 5h), j’en apprécie la flexibilité.
Pendant ces heures, je sais que ça ne sert à rien de vérifier compulsivement mes mails, c’est la trêve des confiseurs, et c’est le moment idéal pour lire un livre qui demande de la concentration et le mettre en notes, ou encore, prendre le temps de rédiger ce thibillet qui me trottait dans la tête depuis des jours.
Un autre avantage à se lever dès que l’insomnie est avérée : cela fait taire la petite voix. Celle qui rejoue le (mauvais) film de la soirée de la veille, celle qui invente les dialogues du lendemain (et s’il me dit ça, je lui dirai ça), celle qui, toujours, est teintée de pessimisme voire de catastrophisme.
Je préfère me faire un thé et cramer deux heures de sommeil putatif plutôt que de laisser cet alter ego prendre le contrôle de mon cerveau.

Il y a probablement d’autres raisons. Mais j’aurai toujours ce sentiment de liberté quand je vois l’obscurité bleutée qui s’étend sur les nuages et fait disparaître les rouges et violets du soleil déjà couché.
De la même manière qu’il y a – paraît-il – un changement d’air à chaque changement de marée, l’air de la nuit me semble toujours plus pur que celui de la journée.
Voilà pourquoi j’aime la vie nocturne.

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30 décembre

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Poudlard

Fêtes de Noël obligent, je me suis retrouvé ce matin à monter le Chteau de Poudlard (la version Lego). J’ai donc eu du temps pour méditer (à peu près 2h).

A propos de Harry Potter, j’ai toujours admiré le travail du traducteur (Jean-François Ménard) de la série de romans. Trouver choixpeau pour sorting hat ou détraqueurs pour dementors dénote un don pour l’équilibrisme entre le fait de coller au texte de l’auteur, et la capacité à introduire des nuances créatives ou poétiques. Et dieu sait si les mondes de J. K. Rowling nécessitent des acrobaties  de langage. J’avais d’ailleurs, en son temps, médité sur les diffiicultés du rôle de traducteur : ni auteur ni machine à traduire mot-à-mot, il essaie le plus souvent de s’en sortir, non pas au mieux, mais au moins mal.
Mais il y a un mot qui me chagrine dans toute cette oeuvre : Poudlard, l’école des sorciers d’Harry Potter, traduit de Hogwarts school. Jean-Pierre Ménard s’en explique fort bien (je résume) : hog = porc ; wart = verrue. Comme on imagine mal de nommer une école « verrue de porc », il a choisi un glissement de sens : pou de lard, soit Poudlard. (Ce qui, à mon sens, ne vaut pas tellement mieux en terme de marketing de l’école).

Reprenons et travaillons ensemble. Hog warts = verrues de porc. Mais warthog = phacochère. Il y a dans ce nom d’Hogwarts un côté moyenngeux, inquiétant, mais en même temps, c’est une école, voire une maison pour certains collégiens qui fuient leur propre foyer. Hogwarts sonne comme un nom ancien, mais qui doit aussi avoir une consonance familière. Or Poudlard, c’est comme Chougnard, la terminaison en « ard » sonne de manière plutôt péjorative ou ridicule (mastar, costard, cornard, bâtard) et le « dlard » encore plus. Pour reprendre phacochère, « Chaire Phaco » (ou toute autre orthographe) aurait pu déjà avoir un sens en même temps solennel et mystérieux, comme Hogwarts. (Une remarque intéressante : Hogwarts n’a été traduit dans quasiment aucune autre langue : les italiens, espagnols, et autres européens parlent de Hogwarts).

Mais sur cette page fort instructive, on apprend que J. K. Rowling s’est en fait inspirée du nom d’une fleur. L’article de wikipedia sur Hogwarts nous donne le vrai nom de cette fleur (Hogwort) ce qui nous conduit à son nom en français : Croton Capitatus. Nous ne sommes pas plus avancés avec ce nom. On pourrait envisager une référence à Milon de Crotone, mais ça nous amène un peu loin d’une école de sorcellerie en Écosse.

Je propose une alternative. Sachant que cette fleur est une variété de Lys, on peut reprendre le Lys bien connu de James Barrie et Walt Disney : Tiger Lily (souvent improprement traduit par Lily la Tigresse), soit Lys Tigré dans les versions françaises.

Je propose ainsi le Chteau de Tigrelys (ou Tygrelis). On y retrouve une mention à un animal féroce (tigre contre phacochère), ainsi qu’un ton moyengeux (le lys renvoie à la fleur de lys des étendards). Et franchement, ça en jette mieux pour une école que Poux de Lard…

Évidemment, il est bien trop tard pour changer le nom de ce chteau.
Mais ce thibillet nécessitait d’être écrit.

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Plaidoyer pour l’introversion

Ce thibillet se fonde sur les théories de la personnalité de Jung, et leur mise en application par Katharine Cook Briggs et Isabel Briggs Myers (intro ici).

Jung définit deux modes de relation au monde : l’introversion, l’extraversion. Je n’aime pas ces termes, car ils ont des connotation exagérées dans le langage courant. Un extraverti n’est pas obligatoirement une personne qui parle fort et qui danse sur les tables ; un introverti n’est pas forcément un asocial mutique et tourmenté. Simplement, un extraverti est une personne qui a une inclination naturelle vers le monde extérieur : objets et individus orientent – et alimentent – son énergie. Ainsi, un extraverti aimera la compagnie des gens, ou bien il déprimera s’il est laissé seul trop longtemps, il appréciera les discussions à bâtons rompus, et il préfèrera organiser ses week-ends en « sorties ». Par opposition, un introverti aimera avoir du temps à lui, pour se ressourcer dans le calme (lecture, prise de notes…), car c’est dans son monde intérieur (les idées, les concepts) qu’il puisera son énergie à lui.
Il ne s’agit pas d’un mode unique de fonctionnement, plutôt d’une préférence naturelle pour l’un ou pour l’autre penchant. Cette préférence peut d’ailleurs avoir été contrariée au cours du développement de l’individu, en fonction des valeurs familiales ou sociales dominantes à cette période.

Or, nous vivons dans un monde d’extraversion.

Nous sommes sollicités par des stimuli extérieurs incessants. Appels téléphoniques, émissions télévisées, e-mails, publicités, démarchage à domicile, c’est un flot permanent d’informations que nos sens doivent traiter. Ils diffusent même de la radio dans les parkings souterrains, c’est dire… Dans ce monde, un extraverti (70% de la population) sera à l’aise, parce que ce monde a été créé pour lui, il lui envoie de l’énergie sous la forme d’images, sons et demandes d’interaction. Les valeurs présentées par nos sociétés exacerbent d’ailleurs les valeurs de communauté (fut-elle virtuelle), d’esprit d’équipe, et le côté « branché » (sur la nouveauté, sur l’information, sur les tendances…). Par opposition, la solitude est connotée négativement : une personne laissée seule, c’est pas bien pour elle, elle va être malheureuse.

Dans ce monde, les introvertis souffrent. Les musiques de leur monde préféré sont couvertes par le vacarme incessant du monde extérieur.

Dans une BD que j’ai bien aimée, Pilules bleues, le dessinateur-narrateur cotoie un jeune enfant, et il se dit « C’est marrant, les gosses, ils te posent une question, tu réponds, et là, il y a un moment de silence, tu peux voir qu’ils mettent en marche leur disque dur (crrrr, crrrr…) pour intégrer ta réponse ».
Ce que ce narrateur n’a pas compris, c’est que seul un enfant introverti procède ainsi. Un enfant extraverti va reposer une autre question immédiatement derrière, ou bien se mettre à parler car c’est par l’échange constant qu’un enfant extraverti réfléchit et apprend.

Si, quand vous posez une question à un enfant, vous voyez le disque dur se mettre en marche (crrrr, crrrr…), c’est probablement un introverti. Ce n’est pas du tout un défaut, et cet enfant donnera (si on lui en laisse l’occasion) des choses bien plus profondes et mieux pensées que celles que produira un extraverti. Mais l’extraverti a de la répartie, et ça, c’est valorisé socialement. Pour l’enfant introverti, ce sera difficile de grandir dans un monde qui ne respecte pas son mode de fonctionnement propre. Il devra s’adapter, car ce n’est pas le monde qui va s’ajuster. Voire, cet enfant sera perçu comme (en variant le ton) : rêveur, solitaire, renfermé, lent, asocial. Et le monde extérieur se chargera bien de lui faire comprendre qu’il n’a pas la bonne orientation.

Je suis, par orientation naturelle, extraverti. Mais je traverse depuis quelque temps une grande période d’introversion (ces choses-là peuvent alterner régulièrement au cours d’une existence). Et j’avais rarement autant mesuré la violence avec laquelle le monde extérieur s’impose aux introvertis, minorité statistique et culturelle.

[edit] Je ne l’ai pas mentionné, mais quand je dis « le monde extérieur s’impose aux introvertis », dans « le monde extérieur », j’inclus les extravertis. Ceux-ci, les pauvres, ne savent pas forcément que leur comportement – naturel, rappelons-le – est très intrusif pour un introverti. Poser une question, ne pas attendre (crrrr, crrrr…) la formulation d’une réponse pour en poser une deuxième, ou encore intervenir pour préciser la première question (en se disant « s’il est silencieux, peut-être ai-je mal posé ma question »), jouer au ping-pong verbal (interrompre, finir les phrases, parler en même temps), sont autant de pratiques « naturelles » des extraverti(e)s qui désarçonnent l’introverti, le déstabilisent voire le secouent fortement… retardant d’autant, voire annulant, les réponses que celui-ci préparait.[/edit]

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Mon rêve de cette nuit

Habituellement, je n’aime pas mes rêves de boulot. Passer une partie de ma nuit à gérer des situations ubuesques, alors que je serais censé me reposer de mes journées, non merci.

Mais cette nuit, le rêve avait une grande qualité formelle et scénaristique. J’étais avec mon collègue WW (cherchez pas, ça n’est pas le propos) et nous faisions un cours en double animation sur « la création de valeur ». C’était face à un public de jeunes adultes, genre le mastère spécialisé Bricolage & Confiture. Nous étions sur une plage au soleil, et il fallait leur faire passer quelques concepts simples. WW avait sorti un tableau synthétique (genre, un bilan résumé en deux lignes) et disait « Tu vois, on leur présente le premier chiffre, et pour ceux qui veulent raffiner le raisonnement, on peut même calculer un indicateur avec la somme des deux chiffres ». On était donc dans la haute finance. Mais on rigolait bien, c’était des choses qu’on savait faire, de toute façon tout le monde était en short.
Et WW, voyant un sapin de Noël avec ses décorations (normal, sur une plage), me dit « Ah, je déteste ces gens qui abandonnent leur sapin de Noël ! Une fois, j’en ai vu un qui avait été abandonné au milieu d’un aéroport, tu imagines ! »
Puis il me confie « En fait, c’est parce que j’ai eu une liaison autrefois avec Patrick Sabatier, et qu’au moment où il a rompu, il est parti avec le sapin de noël ».
Et moi, tout en finesse, de répondre « Ah, tu as dû avoir les boules ! »

Dzim boum tagada, je me suis réveillé de belle humeur.

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Typewatching the Stars – Sherlock Holmes

Bon, alors avec celui-là, j’ai galéré. Le début avait l’air simple : autant le Commissaire Maigret affiche des intuitions apparemment non logiques (ce qui ne veut pas dire fausses), autant Sherlock est gouverné par la logique pure. Mais c’était l’ordre des préférences qui me turlupinait. Résumons ce qu’on en sait de lui par les écrits, en fonction de chaque lettre :
– Un être très logique, qui estime que « When you have eliminated all which is impossible, then whatever remains, however improbable, must be the truth » (the blanched soldier). Donc une T en Dominante ou Auxiliaire ;
– Pour ce qui est des intuitions, ma foi, c’est un enquêteur, il doit avoir de l’imagination. Mais en fait, je ne suis pas sûr : sa froide logique lui fait envisager toutes les possibilités, puis il élimine celles qui sont impossibles : à une machine calculatoire, on ne demande pas d’être imaginative… Donc la fonction N peut être peu affirmée ;
– Nous savons par ailleurs qu’il est attentif aux détails (dans Le chien des Baskerville, il retrouve – de mémoire – l’article dont ont été tirés les mots de la lettre anonyme) et occasionnellement adepte de la cocaïne quand il n’y a pas d’enquête intéressante à l’horizon. Donc une S bien développée, probablement son Auxiliaire.
– Il a une incapacité certaine aux relations humaines. Son seul « ami », le Dr Watson, se réjouit quand – dans une seule aventure, je crois – Holmes montre de l’inquiétude au fait qu’il ait été blessé. T en Dominante implique F en inférieure, ça se tient.

Et c’est là où ça devenait difficile. Si Te est en dominante, Si est en auxiliaire, or Si, c’est le monde des idées, des concepts, pas du tout le genre à mémoriser un article de journal mot à mot.
Il me fallait une Se. Donc, Eurêka, on dit Te en Dominante, Ni en Auxiliaire, Se en Tertiaire (bien développée, mais Sherlock doit avoir au moins 40 ans, ça se tient) et une Fi en Inférieure.

Cela nous donne donc ENTJ.

Réfléchissons maintenant pour valider.
– E : cela n’apparaît pas en tant que tel, car Sherlock est un homme mur, posé, qui écoute beaucoup, pas vraiment le type à rechercher la société et les échanges. Mais il n’est plus un ado bouillonnant : la Ni a besoin de calme pour fonctionner. Il a aussi des périodes où il se retire du monde mais c’est quand il s’ennuie, et qu’il attend un stimulus extérieur. En fait, je pense que ses enquêtes (aller sur le terrain) sont son moteur, son énergie. Et il a besoin d’un alter ego (Watson) à qui démontrer ses réflexions pas-à-pas. Cela peut justifier le E.
– J : orienté vers l’action, l’obtention de résultats, et l’anticipation (il prévient souvent Watson à la dernière minute, mais il a pris soin de réserver à l’avance un train ou une calèche).

J’ai encore des doutes, mais dans le Rubik’s Cube des possibilités, aucune ne sonne aussi bien que celle-là.

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DLUO²

Une bouteille de jus de citron qui est ouverte depuis plusieurs semaines (mois ?) et conservée dans le frigo. Je décide de vérifier la date limite de consommation. L’étiquette dit « Voyez la date limite de consommation inscrite sur le bouchon ». Sur le bouchon, plus de trace de la DLC, ce qui est mauvais signe.
J’en déduis donc que les DLC s’effacent au bout d’un certain temps. Mais quel temps ?
Ils ne pourraient pas indiquer la Date Limite de l’inscription de Date Limite de Consommation ?

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La Saintélyon – récit d’une nuit et d’un matin

Nous sommes donc partis à 6-8 pour courir la 57ème édition de cette course particulière, de nuit, dans des paysages enneigés : rallier Saint Etienne à Lyon en relais (17km-30km-22km) ou, pour les plus valeureux, en solo (68 km)…
Samedi soir, après une pasta party chargée en ail, nous avons vu le départ des solos : une ambiance hivernale (-4°), nocturne (minuit) et magique, avec tous ces coureurs qui avaient allumé leur lampe frontale pour former un long fleuve lumineux. Noël et ses décorations, avant l’heure.
Une fois les solos partis, nous avons comaté sur les bancs du gymnase de départ, en attendant notre heure.
La répartition des équipes était la suivante :
– Didier (dossard 3136) et Hervé (dossard 3137) devaient démarrer à 2h du matin pour courir ensemble les 17 km du premier tronçon, à la frontale, puis passer le relais (en fait la puce électronique) vers 4h du matin à
– Corinne (deuxième dossard 3136) et Laurent (deuxième dossard 3137), qui devaient courir les 30km du deuxième tronçon, toujours à la frontale, pour rallier le deuxième point de relais vers 7h du matin et transmettre le relais à
– Christian (troisième dossard 3136) et votre serviteur (troisième dossard 3137), qui devaient parcourir la distance restante (22 km) avant de rejoindre le Stade Gerland à Lyon au matin.

Enfin, c’est comme ça que c’était marqué.

Avant ma course

Nous avons laissé les deux premiers dans leur attente dans le gymnase, et sans attendre leur départ, avons déplacé les voitures pour aller nous poser au premier point de relais. Route tortueuse dans les étendues enneigées. Par moments, du côté droit, on voyait le ruban lumineux des coureurs solos qui progressaient de vallon en côte, de ruisseau en butte, parallèlement à notre route.
Arrivée vers 1h30 du matin. Nous nous installons vaguement pour dormir dans la voiture, mais peu d’entre nous y arrivent. Au loin devant nous, le serpentin lumineux des coureurs descend en zigzag dans les champs enneigés, c’est superbe de voir cette petite chenille qui s’étire en clignotant dans la distance, dans une nuit noire et glacée. Un demi-verre de thé, un aller-retour pour voir comment ça se passe dans l’autre voiture, puis l’attente. Vers 4h du matin, on reçoit un SMS des premiers : ils sont à 5 km du point de relais, il est temps pour les deuxième relais de s’équiper. Nous sommes tous déjà habillés en tenue de guerre, mais il faut enlever les couches en trop, lacer correctement les chaussures, installer le bonnet, la lampe frontale, prendre la couverture de survie (obligatoire) et vérifier qu’on n’oublie rien.

Nous partons tous dans la nuit pour rejoindre le point de jonction. Une tente au bout d’un terrain de football, une foule massée à l’intérieur, et les coureurs qui arrivent par un couloir, qui cherchent leur deuxième relais, font la jonction, et commentent leur montée tout en se passant la puce électronique. Super ambiance, comme toujours sur ces courses. De toute façon, prenez des personnes qui ont décidé de faire une nuit blanche et de courir en équipes :  l’ambiance ne peut être que collective, rigolarde, bon enfant.
Nous attendons longtemps, semble-t-il, le flux des coureurs ne s’arrête pas, on guette dans la foule, enfin, après une vingtaine de minutes, on les voit, Hervé et Didier, bien transpirants, bien glacés, qui arrivent. La montée a été dure, ils ont fait comme tous les autres : quand on ne pouvait plus courir dans la montée, on marchait. Laurent et Corinne s’équipent vite, une tape sur l’épaule, et les voilà partis dans la nuit pour l’étape la plus longue, 30 km dans les sentiers et la forêt.

Nous faisons un arrêt à la tente-ravitaillement pour restaurer les deux coureurs (et chouraver des gâteaux pour les autres), ils nous racontent leur départ, le flot des coureurs, les 8 km sur terrain à peu près plat, et puis tout-à-coup, la côte, celle qu’on ne peut monter qu’en marchant. Tout cela semble irréel, ou plutôt, un coureur comme moi qui n’a pas encore couru ne peut pas visualiser les choses comme eux les ont vécues.

Nous reprenons les voitures. Routes encombrées (à plus de 4h du matin !) par toutes les voitures qui rallient le deuxième point de relais. Je mange un dernier muffin au chocolat et sans vraiment m’en rendre compte, je sombre.
Mon gène Clock faisant correctement son travail, je m’éveille un peu avant 7h. La voiture est froide, noire, les 3 autres dorment. Un petit coup d’oeil au tél portable : pas de nouvelle des coureurs. Peu à peu, les 3 autres émergent, on se prend un peu de thé, on va voir l’autre voiture. Ils ont eu des nouvelles de Laurent et Corinne : trajet dur, ils sont tombés une dizaine de fois, ils ont aussi dû passer des passages en descendant sur les fesses, donc ce n’est pas une course sur bitume tout plate, non Monsieur, c’est de l’Aventure et de la Souffrance, yes.

Le point de jonction prévu initialement à 7h s’achemine plutôt vers les 8h du matin, au mieux. Réveillés pour réveillés, nous nous équipons. J’enlève deux couches en haut (pull et manteau) ce qui fait qu’il m’en reste 3 (t-shirt technique, polaire, coupe-vent) ; en bas, j’enlève le pantalon de k-way, reste donc le fuseau en tissu respirant et la polaire (et les trois couches de chaussettes). Une des voitures doit aller récupérer le fou furieux soixante-huitard au stade Gerland à Lyon, arrivée prévue vers 8h, elle nous quitte.

Nous allons à pied vers le point de relais.
Le ciel est bleu nuit, on sent que la nuit noire se lève peu à peu, mais rien ne laisse penser que le soleil va se lever, il s’agit plutôt d’une clarté diffuse, à peine perceptible, qui commence à se répandre. Il fait super froid, les -1° que l’on avait au relais précédent se sont retransformés en -4°, il y a un peu de vent, c’est frigorifiant.
Nos accompagnateurs Hervé et Cathy n’ont pas le droit de se joindre à nous dans la tente relais, on se claque la bise et Christian et moi allons nous installer pour l’attente. Nous alternons des stations debout dehors, et quand le froid ou le vent nous délogent, nous rentrons sous la tente. Le temps passe, l’aube se lève doucement, tandis que les coureurs arrivent toujours, passent leur puce à leur compagnon, et commentent leur course. Quelques textos plus tard, nous sommes prêts à voir arriver Laurent et Corinne. D’abord Laurent, en forme, mais nous le confirme : ça a été dur, un terrain très technique, des glissades, de nombreuses chutes, bref, un Vietnam. Corinne arrive aussi, elle n’en peut plus mais elle sourit, ça y est, c’est terminé pour elle. Échange des puces, une dernière photo, et nous voilà partis.

Ma course

L’aube est quasiment levée, les frontales ne serviront pas. Descente dans le village, nous passons les coureurs solos qui marchent (ça fait plus de 8h30 qu’ils sont dans la course), en revanche, les relais comme nous (reconnaissables à leur chiffres rouges sur le dossard) nous passent à bonne vitesse, ils sont comme nous, avides de courir après cette attente de plus de 14h (nous étions à 18h dans le gymnase de Saint Etienne).
Très vite, nous débouchons dans la campagne, un chemin de terre (enfin, de neige glacée) qui serpente entre les arbres dénudés. Il fait très froid, nous ne le sentons plus trop, mais l’air est glacé dans le nez et la gorge. Très vite, nous passons le panneau « 20 km », allez, c’est une distance raisonnable
à courir.
Je découvre des nouvelles sensations, et pour tout dire, ça n’est pas très agréable. Je me rends compte en effet que cela n’a rien à voir de courir sur bitume sec, et de courir sur neige tassée et glacée. Sur bitume sec, on tape du talon, on déroule le pied, et hop, d’une impulsion des orteils, on relance la foulée. Tout est en fait un processus de réaction par rapport à sol : on prend fortement appui sur le sol pour se relancer. Sur la glace, inutile de rêver faire cela : tout appui un peu fort se transforme en glissade. Il faut donc courir le pied léger, la foulée raccourcie, en frôlant la surface plutôt qu’en s’appuyant dessus. C’est rendu compliqué par le fait que le sol alterne entre de la neige molle, de la glace, et du bitume : les appuis ne sont pas les mêmes, et d’autres coureurs « monopolisent » le tracé le plus sec, bref, il faut zigzaguer. Le sol est irrégulier aussi, avec des petits tas de neige qui tordent les pieds, il faut donc faire attention, je n’ai pas envie d’une nouvelle entorse.

Un plateau nous donne l’occasion d’avoir une vue sur le paysage, tout est blanc, on voit les vallées au loin, et la forêt qui descend devant. Nous passons par des chemins forestiers bien pentus, mélange de neige et de gadoue, certains marchent prudemment, d’autres trottinent en espérant se rattraper en cas de glissade (scénario inévitable). Tout cela donne des cassures de rythme, des essouflements dont je ne mesure pas encore les conséquences futures. Les jambes sont lourdes, et je me dis plus d’une fois « tu sens dans ton corps le manque d’entraînement et de sorties longues ».
A la sortie d’une forêt, un homme nous promet un ravito dans 2 km. Cela me semble durer une éternité, les cuisses sont fatiguées, et on n’en est même pas à la moitié (et bon sang, c’est censé n’être qu’un 22 km !)
On descend dans un village, une grande tente sur un parking, c’est la pause, on est au km 12. Deux verres de thé bouillant, très parfumé, très sucré, des pâtes de fruits, une demi-banane. Un petit texto aux copains (qui viennent d’arriver au stade de Gerland) et on repart dans les rues du village, puis une côte bien pentue : Christian continue à mouliner des guibolles, il grimpe régulièrement, mais moi, je marche. Au ravito, je lui ai dit « Mes sensations, c’est presque comme si j’étais au 30ème km d’un marathon ». Manque d’entraînement, clairement, mais aussi, je pense que j’ai brûlé beaucoup de mon glycogène (= carburant) dans la première partie.
Je mets ma musique et ça commence par Abacab tandis que je grimpe en marchant toujours. En haut de la côte, on redémarre, Christian est clairement en meilleure forme (et puis l’ge, mon bon monsieur…), nous abordons le relief dans des villages endormis, en passant toujours régulièrement des dossards à chiffres noirs, avec ou sans bâtons de ski.
Puis vient un sentier forestier à nouveau, en sortie d’un virage. Descente vers des ruisseaux, une passerelle métallique sur une petite rivière, des chemins blancs et beiges, des feuilles mortes mélangées à de l’herbe piétinée, de la boue et des flaques d’eau.

Je le sens, dès qu’on a un faux-plat ou une vraie montée, je ralentis, j’ai du mal à garder ma cadence. Je me guide à ma fréquence cardiaque : essayer de ne pas dépasser 92% de ma FCmax, même si je dois ralentir fortement. Par moments, ça ressemble à de la marche sautillante, tellement c’est lent. Christian toujours devant, à m’encourager.
On arrive à des marches en descente, c’est-à-dire que tous les deux mètres, on descend une marche de +/- 60 cm. Il y a des grosses pierres qui peuvent rouler sous les pieds, avec la fatigue accumulée (nuit blanche + temps de course), il s’agit de rester attentif. Descente technique, fatigante, ça tape dans les cuisses et le dos. Puis c’est la pente avec au loin une route en descente. Et derrière, une remontée en forêt à nouveau. Les pressés essaient de passer vite, les chemins sont étroits, on se faufile ou on se range.

Puis on arrive enfin dans la pente, c’est une route qui descend sur Lyon, et j’en profite à mort : dans mes écouteurs, c’est successivement un des morceaux de Chicken run (building the crate ?) puis Butkus (B.O. de Rocky). Certains se ralentissent, limitent leur descente en amortissant avec les genoux et les cuisses, moi je me laisse aller au rythme de la musique et de la pente, toute seconde gagnée ici est une seconde gagnée pour plus tard. Grand sentiment d’exaltation, je garde cette longue descente comme un excellent souvenir de cette course.
Et l’arrivée à Lyon, on bifurque à droite le long du fleuve, c’est du plat à nouveau, et de la neige mélangée à de la glace et du sable sur les quais. Depuis avant le ravito, j’ai une ampoule à chaque pied. Quand on pose le pied à plat, on ne sent presque rien. Mais là, le pied est toujours un peu déporté, un peu tordu, et la peau frotte, et la douleur des ampoules me minent le moral.
Le vent s’est levé (comme toujours, le long d’un fleuve) et la progression est lente, fatigante, déprimante, il reste 5 km et c’est en même temps tout proche et l’autre bout du monde.
La remontée le long des quais se fait dans un brouillard de fatigue et de musique, les bourrasques nous font nous pencher en avant, et je fixe les graviers devant pour éviter les chutes ou les pertes d’équilibre. Arrivé au bout d’un quai, nous découvrons… qu’il faut tourner à gauche et repartir en sens inverse de l’autre côté, c’est le confluent de la Saône et du Rhône, on a le sentiment de s’être fait avoir avec ce demi-tour.

Un pont, escaliers à gravir, le fleuve à traverser avec des bourrasques qui nous déséquilibrent, j’ai l’impression qu’il suffirait de peu pour que je bascule vers l’eau, 30 mètres plus bas.

On arrive sur l’autre rive, petit chemin de hâlage avec une alternance de boue, de sable, de glace, d’herbe gadouilleuse. Et quelqu’un qui dit « Courage, 900 mètres ! »
Nous savons ce que c’est : les spectateurs croient nous faire plaisir, mais la plupart du temps, ils croient que c’est 900 mètres, mais ils n’ont aucun moyen d’en être sûrs. Là, à 5 minutes de distance, j’entends deux fois « 400 mètres », et c’est démoralisant la deuxième fois…
Nous croisons de plus en plus de promeneurs du dimanche, il est plus de 11h, c’est une matinée comme une autre pour les Lyonnais, il y a juste dans leur champ visuel quelques joggeurs portant, tiens c’est original, des dossards.

Je n’en peux plus, chaque pas est douloureux, je me sens comme au 39ème km d’un marathon, pas mieux. On cherche le stade des yeux et on ne le voit pas, c’est déprimant. Un tournant à gauche, une longue ligne droite, et rien à part des poussettes et des retraités. Et puis au fond, là-bas, on voit des coureurs qui tournent à gauche. On y arrive. Tournant à gauche. Une autre ligne droite, et au fond, une arche gonflable rouge.
Encore une fois, nous avons notre expérience des courses : l’arche annonce l’arrivée prochaine, elle n’est pas la ligne d’arrivée. Un panneau annonce « 100 mètres » et Christian, qui en a marre autant que moi, me crie « Allez !!! Allez !!! » et commence à accélérer. Avec mon expérience, et ma fatigue, je sais que 100 mètres, ça peut être très long. J’accélère, mais pas à fond, disons que j’allonge la foulée. 75 mètres. Christian est déchaîné, il crie comme un boeuf, on sent que la délivrance va être au bout de la ligne droite, j’accélère encore, 50 mètres. Christian ralentit un peu dans le virage, il se tourne vers moi, j’arrive au pas de course, on s’attrape la main et on accélère encore dans le virage, nous déboulons comme deux fusée
s devant les photographes avant la ligne, dernière ligne droite, celle-là je ne la vois pas passer, on passe la ligne en trombe, et vite vite, décélérer pour ne pas percuter les coureurs massés à 10 mètres de là, un peu étonnés de voir ces deux fous furieux arriver comme des comètes.
Un coup de sifflet au loin, je lève la tête : Laurent et les copains derrière les barrières, je rejoins Christian et je m’effondre dans ses bras, ça y est, c’est fait.

Au final, notre équipe est 150ème sur 300, et nous avons mis, à trois coureurs en relais, plus de temps qu’Alex qui lui a couru seul les 68 km…
Rétrospectivement, je ne sais même pas comment ceux qui ont couru les 30 km ont réussi à faire cette distance. A leur place, je serais mort dix mille fois.

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Les courses de Décembre

Dans cette période, il y a les courses de Noël (que j’abhorre), il y a aussi la course après le temps qui va crescendo de septembre à décembre, les travaux des étudiants, les cours auprès de différents publics, les mémoires à lire, les e-mails dont le flot ne tarit jamais (sauf, un peu, entre 12h30 et 13h30, et entre le 20 décembre et le 2 janvier). Et puis il y a les courses (à pied) de Décembre.
Demain, je participerai à la Saintélyon, avec mon acolyte de corrida ainsi qu’une poignée de fondus.
Cette course très particulière (69 km entre Saint-Etienne et Lyon, à courir dans la nuit de samedi à dimanche, en solo ou en relais) prend cette année une saveur particulière. En effet, il y aura les ingrédients habituels (course de nuit, départs échelonnés entre minuit et 2h30 du matin, coureurs avec lampe frontale obligatoire, sentiers de forêt et chemins de campagne), mais aussi… la neige et le froid. Je joins les photos des sentiers de la Saintélyon tels qu’ils ont été arpentés par les organisateurs hier :

Bref, que du bonheur, une nuit blanche, mais blanche…

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Cinétique du pékin – le plêscoul

Voici un exemple de collision d’ensembles : le Plêscoul appartient en même temps aux Batanas et à la Cinétique du pékin. Nous allons le ranger, par prudence, dans la Cinétique du pékin.

Plêscoul : n. m. Extension d’un piéton dans une gare, consistant en un obstacle tracté au ras du sol (en tout cas, invisible si l’on regarde devant soi, et non à ses pieds).
Le plêscoul classique est une valise à roulettes (avant même que la Cinétique du pékin n’accède à l’existence, j’en parlais déjà). Cela peut-être aussi un petit enfant qui marche en tenant la main, ou une trottinette portée sur le côté. Le plêscoul est traître, car il occupe de l’espace, mais ne laisse rien apercevoir à hauteur des yeux d’un adulte.
De la même manière que sur certaines autoroutes, il y a une voie pour les véhicules lents, il faudrait créer des voies-plêscoul où s’enfileraient ces pékins avec leurs périphériques.

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Caillou – Premiers grands froids

Les nuages sont rentrés chez eux.
Il faut un ciel glacé
Pour que brille le soleil.

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Typewatching the Stars – Jules Maigret

Je suis toujours dans mon intérêt pour le MBTI (je viens d’en créer la rubrique), je lis des livres, je me forme peu à peu.
Normalement, le test MBTI consiste à essayer de découvrir son propre type de personnalité. Certes, c’est réalisé avec l’aide d’un praticien certifié MBTI, mais c’est le candidat qui va décider finalement de son positionnement.
Il existe cependant une variante bien utile : le Typewatching. Dans ce cas, cela consiste à essayer de deviner quel est le Type d’une personne (par exemple un client potentiel, ou un partenaire de négociation). J’inaugure donc ici une nouvelle rubrique, qui va me servir de TD : essayer de typewatcher des personnes connues (fictives ou non, plutôt fictives, car c’est le monde que je préfère).
Notre grand débutant du soir est Jules Maigret, dit le Commissaire Maigret, personnage récurrent des romans de Simenon (dont ce bleug a déjà entendu parler).

Tout a démarré par cet échange entre le directeur de la PJ et Maigret :

« – J’avoue qu’hier j’aurais facilement pensé que vous aviez affaire à un farceur, ou à un détraqué…
– Moi, non… J’ai cru ce qu’il me disait dès son premier coup de téléphone…
Pourquoi ? Il n’aurait pu l’expliquer. Ce n’était certainement pas parce que l’homme avait fait appel à lui personnellement.
[…]
– Enfin !… Faites pour le mieux… Sans doute quelqu’un ne tardera-t-il pas à le reconnaître ?…
– Cela m’étonnerait…
Encore une impression qu’il aurait eu du mal à expliquer. Dans son esprit, cela se tenait. Mais, dès qu’il essayait de préciser, fût-ce pour lui-même, cela devenait confus. »

Georges Simenon, Maigret et son mort, Livre de poche n° 14 243, p. 42.

Donc, nous avons affaire à un iNtuitif, qui se fie à ses intuitions, sans pouvoir les expliciter, donc un N, à l’opposé du S, féru de détails et de sensations réelles.
Néanmoins, Maigret remarque des choses, des détails, que les autres ne voient pas. L’intuition est primordiale, mais le souci des détails n’est pas loin. Par ailleurs, il fume, il est toujours à boire un demi ou un calva, il adore recharger son poële à ras-bord pour avoir chaud : un homme qui aime les sensations réelles, qui utilise ses sens. Donc on ne peut pas avoir N en Dominante, car S serait en inférieure (trop bas, pas assez présente). Par déduction, N est Auxiliaire et S est Tertiaire (une Tertiaire bien entraînée, ce qui est plausible pour un commissaire de 50 ans, c’est-à-dire assez avancé en âge pour avoir une Tertiaire bien développée).
Quelle est la Dominante alors ? T, la logique, ou F, la grille de valeurs personnelles, T l’impersonation ou F la composante humaine ? F, indéniablement : Maigret ne cherche pas à résoudre les énigmes comme Rouletabille « en suivant le bon bout de sa raison », encore moins comme Sherlock Holmes qui fait preuve d’une logique excluant – quasi totalement – les sentiments humains. Maigret cherche à comprendre les gens, les situations. Il se met à la place des victimes, il observe, et avouons-le : cela le passionne de comprendre ses frères humains. Donc F en Dominante, ce qui nous donne T en inférieure.

Reste à déterminer si Maigret est Extraverti ou Introverti. Pas facile de juger de cela à l’âge adulte, même si :

« Cela lui arrivait de temps en temps, comme ça, quand une enquête n’avançait pas à son gré, de se mettre au lit ou de garder la chambre. On le dorlotait. On marchait à pas feutrés. Il échappait au va-et-vient, au vacarme de la P.J., aux questions des uns et des autres, aux cent tracasseries quotidiennes. »

Ibid., p. 67.

Donc besoin de se ressourcer loin du monde, nécessité de donner un espace à ses voix intérieures loin des sollicitations qui le perturbent : I(ntroverti).

Voyons ce que ça donne.

Il est I, donc la Dominante est tournée vers l’intérieur, et l’Auxiliaire vers l’extérieur, ça fait donc Fi en dominante et Ne en Auxiliaire, la fonction tournée vers l’extérieur est une fonction de perception, donc il est P.

Donc le Commissaire Maigret est INFP.

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Love is all you need is love

Ce matin, sur FIP, ils passaient Love is all, et je me suis dit « ça sonne vraiment comme un tube des Beatles, période Sergent Pepper’s« . Sur FIP, les programmateurs adorent jouer aux correspondances baudelairiennes, et donc, comme s’ils avaient capté mes connexions neuronales de l’instant, ils ont passé All you need is love à la suite. Je me demandais si cette filiation était avouée par Roger Glover, compositeur de Love is all. Eh bien non, pas à première vue.
L’article de Wikipedia sur Love is all (en fait, sur l’album) fait 760 mots, contre 5 353 mots pour celui sur la seule chanson All you need is love. Justice est donc rendue aux Beatles. Mais les assonances sont tellement criantes (dit celui qui ne remarque la similitude que 40 ans après) que la filiation, ou en tout cas l’influence, est patente. All you need is love est sorti en 1967 et Love is all en 1974, alors pourquoi un tel décalage ?
Mes trois pensées du jour à ce sujet.
La première pensée, c’est que tout le monde à dû pomper allègrement le style des Beatles à l’époque, c’était un cataclysme planétaire pour la planète musicale. Pour survivre, il fallait les ignorer (mais comment faire ?), les combattre (mais cela imposait de trouver un contre-style, ce que les Rolling Stones ont bellement fait) ou bien les copier, ce qui était probablement la plus mauvaise idée à avoir. Et quand bien même un groupe ne souhaitait pas les copier, le sillon tracé était tellement profond et marquant que tous, sans s’en rendre compte, se sont beatlesés au passage. (J’ai conscience qu’on peut dire cela de plusieurs artistes. Mais les Beatles, c’est tout de même le premier Mondovision, 400 à 700 millions de téléspectateurs en même temps. Et c’était en 1967…)
Deuxième pensée : c’est toujours dur de rendre hommage, de faire « à la manière de ». Une manière de s’en sortir est de faire une reprises, des années après, en adaptant juste ce qu’il faut pour mettre sa touche personnelle. Et c’est là où l’on voit l’ego du repreneur (s’il met trop de sa touche personnelle, il ne respecte pas assez l’oeuvre initiale, alors tant qu’à faire, pourquoi ne pas composer directement un morceau original ?) et son savoir-faire (parce que la reprise ne peut pas être une copie conforme de la version studio originale, sinon, à quoi ça sert de faire une reprise, hein ?). Finalement, c’est probablement la démarche la plus dure : faire transparaître sa propre maîtrise dans la reprise du morceau d’un autre.
Quelques exemples que j’aime bien.
Hey Joe, de Jimi Hendrix, repris version mariachi par Willy Deville. Et il fallait oser s’attaquer, sans complexe, à ce morceau !
Du côté français, il fallait oser reprendre Otis Redding, Sitting on the dock of the bay, et j’ai toujours beaucoup aimé le travail de Bill Deraime (Assis sur le bord de la route) et son guitariste Mauro Serri (la version du 33 tours était encore plus proche de l’original, tout en revendiquant sa propre identité).
Et puis, pour boucler la boucle, encore plus fort que la reprise : composer un morceau à la manière de.
On l’a vu, Roger Glover a composé une chanson originale qui sonnait comme faite par les Beatles. Dans la même eau, Laurent Voulzy a composé deux chansons qui auraient pu être attribuées aux Beach Boys : le méconnu Cadillac Cruise et l’inoxydable Surfing Jack
Ce qui m’amène à ma troisième pensée.
C’est bête, mais je suis en train de me dire qu’en pédagogie, il y aurait de la place pour « apprendre à faire des copies (reprises) intelligentes ». En littérature, cela se pratique très souvent : David Lodge en parle – et l’expérimente – dans ses livres, notamment Pensées secrètes mais aussi La chute du British Museum. En peinture, en photographie, c’est un prérequis.
Alors pourquoi pas dans des matières de management ?

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Cinétique du Pékin – Chevaucheur de courants

Après la survie façon boule de billard dans une agora libre de tout graillon (thibillet à venir) ou grumeau, passons à un autre aspect de la mécanique des fluides urbains, souterrains et sociaux. Un petit croquis vaut mieux que 10 lignes d’explication, donc, dans le déroulé à droite, nous avons le pékin lambda (point rouge) qui cherche à atteindre la chèvre sur l’autre rive (croix rouge) mais pour cela, il faut traverser le flux de pékins en mouvement (billes bleues qui roulent sur elles-mêmes dans un flot moléculaire relativement visqueux).

Pour ceux qui connaissent mes vicissitudes, le point rouge sort du métro, la croix rouge, c’est le quai du train de banlieue, et l’annonce « 19h47 pour Ménil-le-Glôt, départ dans une minute, voie 97 » vient de déclencher le flot de pékins bleus. Ils sont stressés, les pékins bleus, parce que la voie 97, c’est à l’autre bout du bout.

La première intuition (forcément la mauvaise) consiste à y aller avec une stratégie mathématique, du genre « le plus court chemin entre deux points étant la droite, je vise la croix rouge (en terme nautiques, on prend un amer) et je trace ». Alors voilà (schéma de gauche), ça fait :

bonk,

pock,

bünk,

et finalement, dérive par rapport au cap. Mais cette dérive n’est pas le pire. Le pire est : perte d’énergie cinétique, ralentissement, ballottement. Les chocs successifs ont érodé votre capacité de fer de lance, et vous n’êtes plus qu’une poupée de cire, poupée de son, sans même la consolation d’une sucette à l’anis.

Et si en plus, vous avez été élevé dans une bonne famille, vous ponctuez chaque choc d’un « oh pardon ! » que les dos bleus ignorent superbement, ils sont déjà loin.

Après avoir soigné ses ecchymoses, le point rouge se dit « I know better » et aborde la stratégie de physique anticipative, dite aussi stratégie de la chambre à bulles (schéma à droite). Le discours devient alors « soit un point rouge qui sait qu’il doit rejoindre la croix, mais qu’il aura de la dérive. Autant anticiper cette dérive en attaquant la trajectoire avec un angle aigu. »

Pauvre point rouge.

Là, ce n’est plus

bonk,

pock,

bünk,

mais plutôt

BONK !!

POCK !!!

BÜNK !!!

SCHTAK !!!

Abrégeons ses souffrances : il se retrouve, exsangue (vitesse cinétique nulle), sur le même bord que précédemment, expulsé sans pitié d’un monde qui en est dénué (de pitié), vae victis et tant qu’à faire, precium pretium doloris.

A ce point, le point rouge mûrit, et devient, soit un point noir, soit un point-à-qui-on-ne-la-fait-plus. Il se souvient du Messager de la grande île, ce roman d’anticipation de Christian Léourier dans la Bibliothèque Rouge (1981 ?) et va adopter la tactique de Jarvis.
Je vous la fais courte, vous avez un train à prendre. Jarvis est harponneur sur la planète Thalassa, une planète recouverte à 90% d’océans, et tumultuée de courants océaniques puissants. Quand un bâteau part du point A, il virevolte, tourbillonne, dégueule tout ce qu’il peut dans les courants et autres vortex et met deux mois à rejoindre la rive d’en face, éventuellement en ayant fait 3 fois le tour de la planète auparavant.
Mais pas Jarvis, qui sera vite surnommé le Chevaucheur de Courants. Grâce à l’aide d’un animal géant et tentaculaire, il apprend à maîtriser les courants pour gagner du temps.
Ce que, dans notre jargon de cinétique du pékin, nous appellerons Go with the flow (schéma de gauche).

Cela donne ceci :

insertion dans le flot

papillonnement discret des nageoires, orientation nord-est

évitage des bleus

toujours aller dans la même direction qu’eux, la distance perdue c’est de la vitesse gagnée

autolargue

sortie du nuage de poissons

rétropédalage, vitesse maintenue en courbe, attention, un coup d’oeil dans le rétro, double-axel, une dernière ligne droite où l’on peut enfin gazer sans stress, et la croix rouge brille devant nos yeux comme un steak aztèque.

Conclusion :

  • Homme libre, toujours tu chériras la vitesse.
  • Entre courte distance et chocs, et longue distance sans chocs, va sans chocs.
  • ou alors, envisage d’habiter à Ménil-le-Glôt.
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Lie to me, but be present

Je suis frustré par les personnages secondaires de la série Lie to me (je suis sûr que ce phénomène existe dans d’autres séries, mais je ne parle que de ce que je connais). Ce qui va me permettre de me livrer à une taxonomie foutraque, ça faisait longtemps.

La série américaine typique de nos jours contient des ingrédients savamment mixés, que je vous livre :

  1. Une problématique existentielle, un mac guffin, un truc quoi. Ce qu’un gars qui ne connaît pas le chef déco de Jean-Jacques Annaud appellerait « une idée originale de départ ». Genre : on raconterait l’histoire d’un serial killer qui tue des serial killers pour le Bien. Ou bien : y aurait un gars qui voudrait refaire un remake de « Un jour sans fin » mais sans Bill Murray ni Andie MacDowell, plutôt avec des attaques terroristes, de la torture et un héros qui ne se douche jamais en 24h.
  2. De la tension, du suspense, des renversements de situation. Genre « Bon sang, mais va-t-il se sortir de son 7ème test sous pression ? » ou encore « Greg, tu as prescrit des amphétamines et le patient est en train de voir des éléphants roses, tu t’es ENCORE (encore, encore, encore, encore…) planté dans ton diagnostic ».
  3. Des héros qui ont des fêlures, des gentils qui sont pas totalement gentils parce qu’on apprend par hasard qu’ils ont fait des actes méchants autrefois (mais c’était parce qu’ils étaient piégés, et depuis, alala, ils regrettent amèrement, hein) et des méchants qui sont serial killers mais finalement, ils aiment beaucoup leur soeur et l’artère fémorale de leur victime.
  4. Et, j’y viens enfin, des personnages secondaires qui rajoutent du corps à la sauce du risotto, des personnages secondaires certes, mais dont la vie affective, les tourments métaphysiques et les incertitudes ontologiques (ouais, carrément) nous permettent de respirer entre deux fusillades / perfusions / découpages à la scie sauteuse / mise en formol. Moi j’adore quand le personnage secondaire fait un bisou (qu’on attendait quand même depuis 2 saisons et demie) à un personnage principal ou à un personnage tertiaire, voire quaternaire. Mais pas quinquagénaire, car voici là où le bât va blesser :

Il y a ceux qui se croient au dessus des lois du genre, et qui ne vont pas respecter ces 4 articles de foi. Et pourtant, sans ces 4 cavaliers, pas de bonne série accro qui t’oblige à regarder les pubs pour savoir si Kiffeur Seuzeurland il gagne à la fin (et s’il prend une douche).
Et dans ces païens qui ne respectent pas les Saintes écritures, il y a ceux qui ne respectent pas le point 4. Ils ont donc des personnages secondaires ectoplasmiques, ou plutôt des Gnafrons.
Définissons le Gnafron, puisque personne n’a pris la peine de le faire de manière détaillée. Le Gnafron est un personnage qu’on fait apparaître et disparaître au gré des inspirations et des besoins du scénario. On a un temps mort, ou on a besoin de passer d’un intermède « stress-adrénaline » à un retour au calme ? Hop, on fait sortir le Gnafron comme un diable de sa boîte. (Je pense à Gnafron, parce que dans les pièces de Guignol, il y a souvent des pantomimes avec le bâton, ,celui qui tient le bâton apparaît, les enfants crient, le sinistre sire disparaît avant que Guignol ne se retourne, puis il réapparaît, les nenfants crient, et ainsi de suite, ad libenter, Commedia dell’Arte…)
Avantage du Gnafron : il bouche les trous, il comble, et il donne l’illusion du point 4.
Mais en fait, comme le Gnafron n’apparaît pas assez, il n’a pas d’épaisseur psychologique, ou, pour quelqu’un qui ne lit pas Télérama, « on ne sait pas grand chose de lui ». Donc on ne peut pas rêver, s’identifier, ou tout simplement se dire « Et comment réagirait Eli Locker dans cette situation ? » quand on est face à un rouleau de papier-toilette qui en est réduit au tube de carton.
Je me souviens de NYPD Blue. Les seconds rôles étaient présents, ils avaient de l’épaisseur, je me souviens encore du jeune flic chicano, on avait l’impression de l’avoir cotoyé depuis des années alors même qu’il était un rôle très tertiaire. Et l’imbuvable jeune con de procureur était très attachant quand on le découvrait en french lover d’une inspectrice de police mère célibataire. Par opposition, dans la saison 2 épidsode 9 de Lie to me, on a un aparté Eli Locker-Ria Torres qui fait dans le glamour, mais il ne suffit pas d’un aparté pour faire exister un personnage.
Soyons clair : pour moi, ces personnages n’existent pas encore. Il serait temps de s’y mettre, on est dans la saison 3, là.

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