De quoi je me maile…

Hier, 79 mails envoyés ou reçus, sans compter les spams. Certes, il y a eu 5 heures d’avion, ça m’a permis de dépiler pas mal de mails en retard.

Mais c’est aujourd’hui que je suis bluffé : 59 mails envoyés ou reçus (il est 19h11), sans compter les spams. Certes, ça fait moins qu’hier. Mais quand on sait qu’aujourd’hui, j’ai enseigné 8h, ça laisse pantois. Quand est-ce que ce joyeux manège va s’arrêter ?

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Rentabilité en pourcentage et profit en argent : la tentation du court termisme

Nouvel exemple de synchronicité :

  • hier, en cours de finance, un étudiant Exec MBA m’indique que sa société pratique la location (plutôt que d’investir), ce qui « améliore fictivement » sa rentabilité (je reprends sa pensée, sinon ses mots exacts), et nous avons alors une discussion sur la rentabilité des capitaux engagés
  • dans l’après-midi, Yann R me fait passer un article américain qui fait référence à un autre article, titré de manière appropriée « comment la recherche des profits (je rajoute : à court terme) tue l’innovation aux USA »

Le propos est le suivant : supposons une société qui a des immeubles, des usines, des machines, des stocks, du cash, bref, des actifs, pour un total de 100 (non, merci à Matthieu, c’est un total de 50). Ces actifs ont permis de générer des ventes (50) qui, après déduction des coûts d’exploitation (-40) donnent un Résultat d’exploitation (ou un EBIT en normes internationales) de 10. Rentabilité de l’actif = 10 / 50 = 20%.
Et voilà qu’un consultant dit : « si vous revendez votre usine, et que vous la louez, vous allez faire baisser grandement vos actifs (disparition d’un actif « lourd »), et faiblement votre résultat d’exploitation (paiement d’un loyer).

  • Imaginons que l’usine pèse 10 : les actifs deviennent 50 – 10 = 40. (On suppose que le fruit de la vente, soit 10, ne reste pas à dormir en cash, et qu’il est utilisé pour rembourser des dettes, donc les actifs  – et les passifs – baissent bien de 10).
  • Imaginons que le loyer soit de 1 : le résultat d’exploitation devient 10 – 1 = 9.
  • la nouvelle rentabilité de l’actif devient 9 / 40 = 22,5%. C’est mieux que les 20% précédents.

Voici maintenant quelques remarques subséquentes, issues autant

  • de ces articles américains (auxquels j’adhère tellement qu’il faudrait me décoller à la spatule)
  • que d’une longue pratique des discours de consultants sur l’externalisation,
  • le tout mâtiné d’une petite dose de finance comportementale et de théorie de l’agence :

« Il y a les mensonges, il y a les foutus mensonges, et puis il y a les statistiques » (Benjamin Disraeli)

  1. Si l’on se focalise sur le ratio, la performance s’améliore (20% => 22,5%). Si l’on regarde le résultat dégagé, la performance se dégrade (10 => 9). Or, ce que les banquiers / actionnaires / salariés regardent, ce ne sont pas tant les ratios que la somme d’argent dégagée (nécessaire pour investir, rembourser les dettes, et accessoirement, augmenter les salariés).
  2. Le calcul des ratios fait fureur dans la communication financière des sociétés. Cela permet souvent (argument positif) de raisonner en « ordres de grandeur ». Mais cela permet parfois de noyer le poisson. Dire qu’on a un ratio d’endettement (gearing) de 0,3 c’est tout de même plus rassurant que d’avouer qu’on a 3 milliards de dettes (certes, pour 10 milliards de capitaux propres. Mais, rappelons-le, les capitaux propres ne sont pas – et ne seront jamais – du cash disponible).
  3. Cela conduit à des comportements d’investisseurs qu’on appelle fixation fonctionnelle : les actionnaires font une fixette sur un indicateur (BPA, PER, ROE, OQP…) en oubliant de regarder les fondamentaux : la société dégage-t-elle du pognon ou pas.

« On ne fera rien jusqu’après les élections » (article III des quelques lois générales découvertes en écoutant parler les industriels, par Auguste Detoeuf in Propos de O. L. Barenton, confiseur)

  1. Il y a le temps du dirigeant, et le temps de la société. Le dirigeant est un actif à court terme qui cherche à se revendre sur le marché de l’emploi avec plus-value. La société est un actif à long terme qui met du temps à créer de la richesse. Aussi, si le dirigeant pousse son intérêt personnel avant celui de la société, il va prendre des décisions qui augmentent la valeur à court-terme, sans prendre en compte les conséquences à plus long terme. Take the money and run, comme dit Woody Allen.
  2. Or, un ratio est beaucoup plus malléable qu’un résultat : dans le ratio A/B, on peut travailler en même temps sur le numérateur (A) et sur le dénominateur (B). Les variations deviennent relatives, et non plus absolues. Le ratio permet de se focaliser sur les résultats à court terme. Exemple : si je n’investis pas, pendant un certain temps, je vais garder le même résultat alors que mes actifs vieillissent, donc ceux-ci seront de plus en plus amortis : le dénominateur B se réduit. Et quand le résultat A se mettra enfin à baisser (parce que, rappelons-le, on n’a pas investi), le dirigeant aurra changé de société… ou il aura changé de ratio pour sa communication.
  3. Les économies réalisées à court terme masquent souvent les coûts (conséquences) à plus long terme. J’en vois deux.
    • Premièrement, externaliser conduit souvent à payer plus cher (à terme), car il faut bien que le sous-traitant vive, donc il prend une marge. Ce qui veut dire  que plus on externalise ses activités, plus on paie des marges aux autres. Et que reste–t-il alors à la société ? Sur quelle création de valeur peut-elle s’appuyer pour justifier ses propres marges ?
    • Deuxièmement, externaliser signifie perdre le contrôle des actifs. Et cette perte de contrôle a un coût qui n’apparaît généralement pas immédiatement, mais uniquement quand il est trop tard, ou trop coûteux, de faire machine arrière.

« Croissez et prospérez » (Dieu, dans La Bible, Genèse, 1:28).

  1. Le mythe des économies à court terme masque une réalité : chaque société devrait consacrer une partie de ses ressources à entretenir et développer sa capacité de production (au sens large). Certaines sociétés n’entretiennent pas assez la partie matérielle de leur capacité de production (machines, usines) ; mais beaucoup se préoccupent encore moins du développement de la partie immatérielle de leur capacité de production (formation, recherche, motivation des salariés), qui prend pourtant une importance croissante dans les économies actuelles ; enfin, que dire de la maintenance et du développement des ressources naturelles et humaines ? Elles sont rares, les sociétés qui consacrent 1% de leur chiffre d’affaires aux actions environnementales et sociales…
  2. On atteint un mythe de la valeur. La logique du court-terme veut que l’on augmente les profits, en croyant que c’est bon pour la valorisation des sociétés. Mais l’investisseur n’est pas (totalement) idiot : pour accepter de valoriser une société sur la foi de cash-flows actualisés à l’infini (c’est la pratique courante), encore faut-il que cette société puisse aller jusqu’à l’infini. Ce n’est pas en rognant sur ses dépenses actuelles que l’on va assurer la pérennité de la société. Le dilemme devient alors : soit vous maximisez vos cash-flows actuels en investissant moins que nécessaire, et votre valeur correspondra à 5 ans de ces cash-flows, guère plus ; soit vous jouez le jeu du développement de la capacité  de production (au sens large : matérielle, intellectuelle, sociale), et vous aurez des cash-flows plus réduits, mais plus pérennes.
  3. Cette logique, que Yann R qualifiait de « typiquement occidentale », déborde de la sphère financière. Quand je vois des cadres supérieurs complètement exsangues, que l’on a habitués (entre addiction et pression) à réagir dans l’urgence en permanence, cela veut dire qu’ils sont à fond dans la production (P) et pas dans l’entretien de leur capacité de production (PC). C’est un thème P / PC cher à Stephen Covey : vérifiez que vous n’êtes pas uniquement en production, entraînez / maintenez votre capacité de production (bonne santé, formation, livres, réflexion…). Comme disait Jack Kérouac dans Sur la route : « a long way to go ».
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Ah… Ah ?.. Aaaaaaaaaahhh !!!

Un court thibillet de commentaire sur ce qui se passe actuellement sur les marchés européens (en attendant l’ouverture de Wall Street).

  • Moody’s aurait dit que peut-être il y aurait des envisagements de réduire la pensée d’une évolution de la notation AAA de la France.

Cette situation permet de montrer (je n’ose dire démontrer) que ce ne sont pas les agences de notation qui font la pluie et le beau temps en Bourse. Revoyons la séquence au ralenti.

  1. Cet été, la note des Etats-Unis est dégradée. Conséquence immédiate : les Bourses plongent. Conclusion rapide : c’est l’annonce surprise d’une agence de notation qui fait la pluie et le beau temps sur les marchés financiers. C’était une conclusion préoccupante, car cela signifiait que les investisseurs étaient plus myopes qu’une taupe, et qu’il leur fallait l’aide d’un chien d’aveugle pour se rendre à l’évidence. En d’autres termes, ce que nous en finance nous appelons un marché non efficient.
  2. Au cours de l’automne, les nouvelles économiques (entreprises, Etats, réformes) sont tombées et les dirigeants sont tombés avec, tandis que les indices boursiers jouaient au yo-yo, sur l’air de « attrape-moi si tu peux ».
  3. Dans le même temps, l’écart entre les obligations d’Etat allemandes (notées AAA) et les obligations d’Etat françaises (notées AAA) augmentait : il a atteint ces derniers jours le record de 200 points de base, soit 2 points de %. Rappelons-le : ces deux pays sont encore, à cette minute, notés tous deux AAA. On peut alors offrir plusieurs explications :
    • Les Allemands sont vachements forts, et en fait, ils ne sont notés AAA uniquement que parce qu’il n’existe pas de AAAA (comme l’andouillette) ou de Super-AAA-Ultimate-Platinum. Donc ils sont mieux que les Français, qui n’ont « que » AAA, mais qui le méritent bien.
    • Hypothèse discutable, car malgré mon affection pour nos amis d’outre-Rhin, force est de constater que leur économie n’est pas totalement florissante. Mais « quand je me considère, je suis peu de chose, quand je me compare, ça va mieux », comme dit le proverbe béarnais, donc les Allemands, en fait, ils sont meilleurs que les Français. Dans ce cas, on part du principe que les Allemands méritent leur AAA, et on se retrouve avec des Français qui ont aussi AAA mais dont le coût de refinancement est supérieur de 2 points de %, ce qui énorme, déjà dans l’absolu, mais encore plus quand on sait que ces deux pays sont supposés être dans le même club des « actifs sans risque » (comme l’or, hahaha).
    • On en déduit que la France n’est plus considérée sans risque par les marchés financiers. Une prime de 2 points de pourcentage pour daigner accepter d’investir dans l’Etat français, mazette, c’est salé comme mesure du risque… Donc, selon les investisseurs financiers, la France n’a plus son AAA.
  4. Et là, Moodys dit « hello, compte-tenu du fait qu’il y a un écart de rendement qui se monte à 200 points de base, c’est bien la preuve qu’il faut qu’on dégrade la note de la France ».

Conclusion et question rhétorique

Conclusion : ce ne sont pas les notations d’agences qui font le marché, c’est bien le marché qui, par ses prises de positions (pas forcément expliquées) révèle le problème, et les agences de notation s’ajustent. Ce qui tendrait à soutenir l’idée d’une relative efficience des marchés.

Question rhétorique : reste à savoir comment réagiront les investisseurs le jour où Moody’s dégradera effectivement la note de la France. Quelques scénarios :

  1. Les marchés ne bougent pas. Cela conforte l’hypothèse d’efficience : « l’information était déjà dans les cours », aussi l’annonce d’une dégradation de la note ne déclenche pas de baisse supplémentaire. Cf. mon analyse sur la démission de Steve Jobs, en son temps.
  2. Le marchés plongent. Cela ne remet pas forcément en cause l’hypothèse d’efficience. En effet, si ça plonge, plusieurs hypothèses là encore :
    • « On ne savait pas, on est surpris » : OK, là, c’est de la myopie et un manque d’efficience.
    • « On s’en doutait bien, et on l’avait intégré, mais en fait, les infos transmises par Moody’s sont pires que ce que l’on pensait ». Dans ce cas, on peut toujours parler d’une relative efficience : le marché avait déjà réajusté ses cours, mais la dégradation de la note véhicule un supplément d’information qui aboutit à une baisse marginale.

Cette question est d’autant plus épineuse qu’en fait, on parle de deux marchés distincts : il y a le marché des emprunts d’Etat (avec un écart – spread – de 200 points entre l’Allemagne et la France), et il y a le marché des actions. Mais en toute rigueur, si les marchés sont efficients, l’écart de 200 points de base sur le risque des Etats doit déjà avoir été totalement intégré dans les cours des actions. Donc normalement, si les marchés sont efficients, l’annonce de Moody’s ne devrait avoir qu’un impact limité, ou temporaire. Alea jacta est.

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zUbuntu – réflexions opérationnelles sur Linux Ubuntu et ses variantes (partie 1 / 2)

Je suis passé il y a quelques années à Linux Ubuntu, pour deux raisons :

  • une raison pragmatique : je n’en pouvais plus d’attendre le temps de chargement de Windows
  • une raison de fond : je crois profondément aux logiciels libres et ouverts.

Pendant tout ce temps, je suis resté en Double boot, avec un menu qui me proposait au démarrage Linux par défaut, mais Windows au cas où. Le cas où s’étant révélé extrêmement rare, voire inexistant, j’ai décidé cet été de passer en total Linux et de récupérer au passage les quelques 50 gigas pollués par Windows.

Ce thibillet, composé pour servir d’aide-mémoire et d’état des lieux, se décompose en deux parties.

  • La première partie (ce présent thibillet) traite des différentes versions de Ubuntu que j’ai testées à ce jour, avec mes commentaires d’utilisateur de base (utilisateur de base, mais éclairé – je peux rentrer des commandes comme sudo rm -rf /* dans le Terminal, mais ça n’est clairement pas mon fonctionnement par défaut). Cette partie sert autant pour moi que pour l’internaute newbie qui passerait par là.
  • La deuxième partie détaillera « quelques règles pour se rendre la vie plus facile quand on travaille sur plusieurs ordinateurs ». Pour ceux que ça intéresse, elle liste les quelques règles et outils que j’ai adoptés pour améliorer à mort mon ratio « temps passé en production  » / « temps passé en configuration et mise à jour ».

Première partie – mon chemin d’illumination avec zUbuntu

(1) Ubuntu. Donc, il y a deux ans et quelques, installation de Ubuntu. Interface épurée, solidité d’un système tournant sous Linux / Unix, et j’y retrouvais tous mes logiciels favoris (Firefox, Thunderbird, OpenOffice, Kompozer sur lequel j’écris ce thibillet, Freemind pour les cartes mentales…). Au fil des mises à jour (tous les 6 mois, avril et octobre), je découvrais un système qui progressait en stabilité, rapidité, et fonctionnalités. Un MacOS du pauvre, si vous voulez. Je n’ai rien contre MacOs, j’en suis un utilisateur très satisfait,, mais depuis des années, ce n’est pas que j’en ai marre des effets de transparence et d’ombrage, de fluidité graphique et de belles icônes, simplement, quand c’est réalisé au détriment de la réactivité et de la rapidité, je préfère une interface plus sobre et plus rapide. Le but, c’est quand même de travailler, non ? (Ma critique vise en fait Windows. MacOS non seulement est beau, mais il est rapide. La sortie de veille des Macs est une référence de rapidité pour moi.)
Donc rien ne me prédisposait à aller plus loin, j’avais Ubuntu, et tout roulait.
Puis est venue la désastreuse version avec Unity, d’abord en avril 11, puis sous une version encore plus rude, en octobre 11. Je ne m’étendrai pas sur cette version : j’ai trouvé un article très bien équilibré (aller à la fin pour les critiques), hélas en anglais.
Je me suis retrouvé avec un jeu d’icones Duplo (vous vous souvenez, les gros legos…) conçues pour les malvoyants… ou les tablettes. Et jouer de la souris à longueur de journée, ou ne pas même pouvoir configurer mes menus ou raccourcis, très peu pour moi…

(2) Xubuntu. J’ai donc opté pour une version plus light : Xubuntu, fondée sur un autre environnement graphique.
Pour les non-initiés : il y a Linux, avec la solidité et sa stabilité, c’est le moteur.
Et puis, par dessus, il y a l’environnement graphique, c’est la carrosserie. Et des carrosseries, il y en a plusieurs, dédiées à différents usages ou besoins. ça veut dire que vous avez toujours le moteur d’une Porsche (révisé et amélioré tous les 6 mois), mais vous pouvez opter pour une carrosserie / tableau de bord / habillage intérieur stylés (Gnome 2) ou bien une carrosserie / tableau de bord / habillage intérieur modernes (KDE) et d’autres encore. Pour reprendre l’analogie de la voiture, vous avez un moteur de Porsche et on vous dit « avec tel environnement, vous aurez un seul levier pour les clignotants et les essuie-glaces, il y aura trois pédales, et le volant sera carré », alors que pour un autre environnement, ce sera « Il n’y a plus de pédale de frein (c’est la voiture qui freine avec un sonar), vous pouvez changer la couleur du pare-brise, et l’intérieur est totalement insonorisé ». Vous l’aurez compris, il n’y a pas un environnement qui plaît à tous : chacun sélectionnera l’environnement qui correspond le mieux à son ergonomie souhaitée.
L’environnement graphique Gnome 3 (successeur de Gnome 2) étant totalement anti-productif pour moi (imaginez avec un GPS tellement intégré que c’est lui qui décide où vous allez…), j’ai opté pour un environnement léger : XFCE. Et c’est le X de XFCE qui donne Xubuntu.
Et tant qu’à avoir développé une tactique pour éviter de passer des heures à tout réinstaller (cf. Deuxième partie, dans le thibillet suivant), je suis parti à la recherche d’un truc encore plus léger, encore plus épuré.

(3) Lubuntu. Et je crois que je vais m’arrêter là. Lubuntu est très léger : toujours le même moteur (ubuntu 11.10, soit octobre 2011), mais un environnement graphique super léger (donc rapide) avec des applications peu gourmandes : LXDE, ce qui donne le L de Lubuntu.
(Non, je ne vais pas tester toutes les autres versions, Kubuntu, Edubuntu, je suis sûr qu’on pourrait créer l’équivalent du projet Moomle avec les noms de Ubuntu…)

Cette quête m’a permis de revenir aux bases de mes besoins informatiques : navigateur, gestionnaire de mail, suite bureautique, synchronisation des dossiers, et deux amusettes : un éditeur de pages web (où j’écris ce thibillet) et un logiciel de cartes mentales.
6 logiciels et c’est tout.
Ce qui m’amènera à ma deuxième partie, les règles et attitudes de celui qui veut fonctionner léger, installer léger et réinstaller léger…

[ajout du lendemain – oubli] J’en ai profité pour chronométrer les temps de démarrage. Certes, comme c’est sur deux machines différentes (pas le même processeur), c’est plus indicatif qu’autre chose.

  • Netbook (donc petite config) sous Ubuntu 11.04 : démarrage (jusqu’à l’affichage du bureau) = 53 secondes + lancement de Firefox et chargement de ma page = 1 minute 16 secondes ; arrêt total = 5 secondes.
  • Portable d’entrée de gamme (donc petite config) sous Lubuntu 11.10 : démarrage (jusqu’à l’affichage du bureau) = 40 secondes + lancement de Firefox et chargement de ma page = 1 minute ; arrêt total = 18 secondes.

Donc, petite prime à Lubuntu, même si le Netbook sous Ubuntu s’éteint très rapidement (encore une fois, les configurations sont différentes, ce qui réduit la comparabilité).
[fin d’ajout]

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Ubuntu – Carambade (ou carambalade)

(NB : les Ubuntus et Batanas étaient agrégés dans ce thibillet, mais je ne l’ai pas mis à jour depuis fort longtemps. Il a au moins le mérite d’expliquer la genèse des termes, et d’en établir une liste (peu récente). L’intégralité des uns et des autres peut être consultée dans les rubriques respectives Ubuntu et Batana).

Carambade (ou Carambalade) : n. f. Blague éculée qu’on connaît depuis le CM1 et qu’on croyait avoir oubliée, mais qu’on peut raconter à des enfants, parce que pour eux (1) elle est nouvelle (2) elle est drôle.
Par extension : Carambader ou Carambalader : v. i. Avoir du succès avec une carambade / carambalade.
« On devrait carambalader au moins une fois par semaine » (Albert Schweitzer).

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Batana – Décréneler

Décréneler : v. i. Au Scrabble, ne pas arriver à placer un Scrabble, alors pourtant qu’on l’avait, le Scrabble.

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Ubuntu – Contentiner

Contentiner : v. i. Se trouver sur une plage dont tous les galets sont faits pour faire des ricochets.

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Tautologie pharmaceutique

Commercialisé par Rottapharm…

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Batana – Téléramer

Téléramer : v. i. Être dans une période où on n’arrive plus à lire l’hebdomadaire auxquel on est abonné avant l’arrivée du suivant. S’interroger sur les gens qui sont abonnés à un quotidien (ou à Twitter) : sont-ils tous retraités ou ont-ils un truc ?
Par extension : voir la caisse « à amener à la déchetterie pour être un  bon citoyen » se transformer en 2, puis 3 puis n caisses. Se dire que ça s’arrangerait si une fois de temps en temps, on allait à la déchetterie.

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Rachat d’actions (et Ratio de Canard)

J’ai été interviewé sur les rachats d’actions. J’ai fait un petit cours au journaliste (qui n’avait pas l’air, hum, très familier du sujet), je lui ai donné quelques pistes de réflexion, et j’ai répondu à ses questions. L’article a été publié. Et, voyez-vous ça, je n’ai pas été cité dans l’article susdit… Le journaliste, dûment contacté, était embêté. Selon lui, ça peut arriver que les correcteurs fassent sauter quelques phrases pour des raisons de place. Même si mon nom a disparu, je suis quand même content de voir que le journaliste a laissé mes idées (sans guillemets, cela a dû sauter aussi à la correction…).
Mais étant donné que je je commence à avoir l’habitude du Ratio de Canard, je vais rappeler ici, pour l’information de mes lecteurs, ce que j’avais dit. 
(Le Ratio de Canard est un rapport que j’invente, et qui correspond à l’énoncé suivant : « dans tout ce que l’on dit à un journaliste, entre 1/3 et 1/10ème sera effectivement publié ». Un Ratio de Canard de 1/3, beau score s’il en fut, ne signifie pas pour autant que c’est le 1/3 le plus intéressant, ou le plus argumenté, qui a été publié. Ni que le 1/3 publié sera effectivement attribué à celui qui l’a dit.)

Donc, les rachats d’action par les sociétés.

Que sont les rachats d’actions ?

Cela consiste pour une société à proposer de racheter une partie de ses actions, à un prix convenu à l’avance. N’importe quel actionnaire peut revendre ses actions à la société. (La suite du propos parle de sociétés cotées, mais les sociétés non cotées peuvent aussi racheter leurs actions).

A quoi servent les rachats d’actions ?

Cela peut servir à plusieurs choses, cela dépend déjà si les actions sont détruites après coup, ou pas.

  • Si les actions sont détruites après coup, le rachat a eu lieu pour réduire le capital. Cela n’ayant pas d’impact sur le bénéfice affiché, on va avoir moins d’actions pour le même bénéfice, soit un bénéfice par action (BPA) qui va augmenter. On parle de relution, néologisme hideux par opposition à la dilution que l’on constate lors de l’augmentation du nombre d’actions. En règle générale, cette relution n’a pas de conséquence économique (cf. plus bas, discussion sur la relution. Une autre raison peut être de changer le ratio d’endettement de la société. En effet, si’ l’on finance un rachat d’actions par de la dette, dans le même temps, on fait augmenter la dette financière et on fait baisser les capitaux propres. L’augmentation du ratio d’endettement peut s’expliquer pour des raisons fiscales (car les intérêts financiers sur la dette sont déductibles fiscalement). Ainsi, un rachat d’actions par endettement permet de garder la même taille (la diminution des capitaux propres est compensée par la hausse des dettes) tout en augmentant les déductions fiscales. Reste à voir comment les marchés financiers vont prendre cette augmentation du ratio d’endettement…
  • Si les actions rachetées ne sont pas détruites, elles sont conservées pour différentes raisons possibles :
    • Offrir des stock-options aux salariés de l’entreprise (mais ce sont souvent pour des volumes d’actions comparativement faibles).
    • Procéder à des paiements d’acquisitions par échange d’actions, au lieu de sortir du cash. (Nous y reviendrons).
    • éventuellement, utiliser ces actions pour « gérer » le cours boursier, en influant sur l’offre ou la demande. Ce n’est pas si simple, car les rachats d’actions ne peuvent porter que sur maximum 10% du capital, cela dit, sur un marché peu liquide, cela peut avoir un impact.

Pourquoi les sociétés rachètent-elles leurs actions actuellement ?

Les temps actuels, vous l’aurez peut-être remarqué en tant que journaliste, se caractérisent par des fortes baisses de la Bourse. Aussi, la principale raison des rachats d’actions en ces temps actuels serait que les sociétés estiment être sous-évaluées en Bourse, et que racheter leurs actions leur permet d’échanger à bon prix leur cash actuel contre des actions. Parlons un peu de la théorie des signaux, en faisant une digression. Selon la théorie des signaux, une entreprise ne fait une augmentation de capital que quand elle estime que son cours boursier est surévalué. En effet, une entreprise oeuvre avant tout pour ses actionnaires actuels. Ceux-ci ne voient pas d’un bon oeil l’arrivée de nouveaux actionnaires, et hurlent carrément à la destruction de valeur quand on fait rentrer les nouveaux actionnaires à un prix préférentiel. Or, ce sont les actionnaires actuels qui vont voter l’augmentation de capital. Il s’ensuit, toujours selon la théorie des signaux, que les actionnaires actuels ne vont voter une augmentation de capital uniquement quand c’est dans leur intérêt, donc quand les nouveaux actionnaires vont payer plus cher que ce que les actions valent, donc que la société est surévaluée. Fin de la digression. Adaptons l’analogie au rachat d’actions, qui n’est après tout qu’une réduction de capital. Il s’ensuit que les rachats d’actions auront lieu quand la société estime être sous-évaluée sur les marchés.

Est-ce que les rachats d’actions sont une bonne chose ?

(On reconnaît bien là la question d’un journaliste, qui veut une réponse blanc ou noir, c’est tellement plus simple). Cela dépend, en fait, ce n’est ni totalement blanc ni noir (on reconnaît bien là la réponse typique d’un prof, qui veut bien être vulgariser, mais sans aller jusqu’à des réponses tellement simplistes qu’elles en deviennent fausses).
A priori, c’est plutôt une bonne nouvelle de racheter ses actions en période de sous-évaluation : cela permet de se constituer une réserve de titres à faible coût, et si le cours des actions remonte, d’avoir une monnaie d’échange qui s’est appréciée, pour payer des acquisitions, par exemple. Mais si l’on creuse un peu, on se rend compte que cela peut envoyer un mauvais signal : utiliser son cash pour racheter des actions, c’est dire « je n’ai pas de projet d’investissement qui me semble suffisamment rentable pour que j’y consacre mon cash ». Ce serait donc un signal de ralentissement, de maturité, ou encore, d’absence d’opportunités de développement futur, donc, pas tant une bonne nouvelle que ça…

Mais la relution du bénéfice par action ?

… Ne crée pas de valeur en tant que telle. Brûler du cash à l’actif pour réduire les capitaux propres au passif est en fait une opération blanche. Il faut plutôt s’interroger sur l’impact que cela aura sur le dividende. Une société avait 100 actions, pour un bénéfice de 10 et un dividende de 5. Elle rachète, mettons, 50 actions et les détruit. Elle a désormais un bénéfice de 10 pour 50 actions, soit un BPA qui passe de 0,1 à 0,2 € par action. C’est super, le chiffre augmente, mais ce n’est qu’un ratio comptable. Ce qui compte, c’est « que va-t-elle faire du dividende ? »

  • Soit elle dit « mes actionnaires touchaient un dividende de 5 pour 100 actions, soit 0,05 € par action. J’ai désormais 50 actions, et je vais conserver ce dividende de 0,05 € par action : cela correspondra à un maintien du dividende par action, mais à une baisse du dividende
    total versé
    . Le dividende total passe en effet de 5 à 2,5 (c’est-à-dire 50 x 0,05). On voit dans ce cas-là que racheter ses actions, pour une société, c’est dépenser son cash aujourd’hui pour éviter de le dépenser demain en dividendes sur ces actions.
  • Soit elle décide de continuer à verser le même montant de dividende global, soit 5 pour 50 = 0,1 de dividende par action = doublement du dividende pour les actionnaires restants. Ok, c’est super généreux, mais dans ce cas, cela n’avait aucun intérêt de racheter des actions (puisque la sortie de cash en dividendes ne diminue pas).

Mais pourtant, il y a une raison fiscale, puisque les plus-values sur actions sont moins taxées que le dividendes, non ?

Eh non, cher journaliste, car je vous apprends que cela fait 3 ans (depuis 2008) que la taxation des plus-values a été alignée sur celle des dividendes. L’argument fiscal n’existe plus, donc.

Voilà, en peu de variantes, ce que j’ai dit sur les rachats d’actions.

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Batana – Triplebuser

Triplebuser : v. i. Prendre le métro dans le mauvais sens.
Ousse-triplebuser : … en revenant, constater qu’il y a un incident technique dans le bon sens.
Par extension : se mettre devant sa télé à 10h du matin alors que le match commençait en fait à 9h30.

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Il y a des jours comme ça… (2)

Traduction du discours de Steve Jobs lors de la remise des diplômes de Stanford, 2005.

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Il y a des jours comme ça…

Je connais peu d’activités aussi désherbantes que d’avoir passé sa journée entière sur une feuille de tableur.
L’impression d’avoir moins contribué que, je ne sais pas, un escargot ou un verre de terre, à la marche de la planète…

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MBTI (Myers Briggs Type Index) – quelques réflexions d’un praticien (très) fraîchement certifié

A l’issue d’un programme de formation chez OPP, je viens d’être certifié aujourd’hui, avec le titre – je crois officiel – de « Praticien Certifié MBTI niveau I ». Les quelques lignes qui suivent sont rédigées pour servir d’aide-mémoire personnel, mais aussi pour donner mon ressenti sur cette formation, à toutes fins utiles.

  • J’avais déjà une certaine connaissance des modèles et théories sous-jacents. Mon premier thibillet sur le MBTI date d’il y a un an, mais cela fait 2-3 ans que je lis et me forme sur le modèle. Plus récemment, j’en ai fait des amusettes bloguesques comme la rubrique Typewatching the stars ou un dazibao enflammé sur les introvertis.
  • Je ne me définis donc pas comme un débutant total : j’abordais ces 5 jours de formation à la certification MBTI avec une détente amusée, parce que j’avais le sentiment que je connaissais, ma foi, 80% du contenu. Or, en fait, malgré ce bagage, j’ai énormément appris, et énormément corrigé ce que je croyais savoir, et qu’en fait, j’avais mal assimilé. J’en retire donc une première idée fondamentale : le MBTI ne peut pas s’apprendre uniquement en lisant un livre (ni même plusieurs livres). Les livres, les discussions avec des coachs, les lectures sur Internet : tout cela est bel et bon pour dégrossir le sujet, mais ça ne suffit pas, et c’est vite dangereux. Je croyais savoir, alors que même sur certains éléments assez basiques, je faisais mal (tout en étant persuadé de maîtriser le modèle).
  • La formation à la certification, et les examens finaux, peuvent apparaître très formels, procéduriers, voire ttillons, mais il faut voir aussi l’environnement dans lequel on baigne : quand on a suivi la formation de façon sérieuse, on ne peut être qu’étonné (pour ne pas dire plus) par tous les à peu près que l’on peut entendre dans les entreprises. Non, l’indicateur MBTI n’est pas un test. Non, on ne peut pas l’utiliser en recrutement, il n’a pas du tout été conçu pour ça. Non, un questionnaire en ligne ne peut pas remplacer un entretien de découverte du type : ce n’est pas seulement incorrect, c’est aussi dangereux. Non, les types de personnalité ne sont pas des stéréotypes, et un extraverti n’est pas forcément quelqu’un qui parle fort. En fait, je trouve que ces fausses images sont tellement implantées dans le milieu professionnel qu’il n’est pas mauvais d’avoir une vraie présentation objective et en profondeur du modèle, de sa genèse, de sa validité statistique et de tous les efforts qui ont été faits pour que ce modèle soit correctement construit. Et j’ai pu mesurer combien il était facile de revenir à la pente facile, celle des raccourcis, des stéréotypes et des facilités que l’on prend avec le modèle, même quand on est certifié ou en passe de l’être.
  • Enfin, sur une note plus positive, c’est un vrai plaisir de partager avec des personnes passionnées, qui voient les différences de manière positive. Quand je regarde ma conception du modèle – et ce que je croyais en savoir et comment je l’appliquais – avant la formation, puis que je compare avec aujourd’hui, j’en rougis rétrospectivement. C’est si amusant de jouer à l’apprenti sorcier. Mais je viens de découvrir que « apprenti » et « sorcier » sont deux mots qui ne vont pas bien ensemble…

Je vais maintenant souffler un peu, et laisser décanter toutes ces connaissances, ou pour reprendre les termes de ma formatrice, je vais « nourrir ma Dominante » 🙂

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Caillou – Sculpture

Le mur écaillé
A côté du tableau de maître.
La beauté n’est pas où l’on croit.

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Propos d’un économiste sur la finance… et quelques propositions sur la crise de la dette

Période de rentrée oblige, j’ai pris du retard dans mes lectures. Je découvre donc seulement aujourd’hui un entretien dans Télérama du 10 au 16septembre. Il s’agit d’un entretien avec l’économiste Yann Moulier Boutang. Disons-le tout net : j’ai des préjugés. Quand j’entends parler d’un économiste nourri d’idées d’extrême gauche, et essayiste, je me dis « brrrr, aussi brillant soit-il, il va encore nous sortir le coup du grand méchant capital ». (NB pour les fous furieux : je n’exprime jamais ma couleur politique en public, c’est une affaire privée entre l’isoloir et moi. Mais j’ai du mal avec les extrêmes, car ce sont des endroits où l’on ne cultive pas le doute.)
Je me disais donc « aïe aïe aïe, que va-t-il dire, ce Yann Moulier Boutang ? »
Et puis j’ai lu. Et je me suis dit « c’est intelligent ce qu’il dit ». Puis j’ai compris que ce que je taxais d’intelligence de sa part était en fait assez égocentré : il pense comme moi, donc il est intelligent. Un peu pauvre comme appréciation.
En fait, cet homme dit des choses que j’aurais pu dire, que j’ai dites (mais lui les dit mieux, de manière bien plus synthétique), et auxquelles je crois profondément. Par exemple, à propos de la finance :

« J’aimerais que l’on comprenne que ce n’est pas la finance en elle-même qui est scandaleuse, mais un certain nombre de pratiques que l’on peut combattre par des stratégies intelligentes » (Yann Moulier Boutang, entretien à Télérama, 10-16 septembre 2011, p. 14).

ou bien

« [la finance est indispensable, car] Elle détermine le prix immédiat de la valeur du futur. C’est une opération fondamentale, sans laquelle les projets ne peuvent se faire. » (ibid.)

Au sujet des mutations économiques, Yann Moulier Boutang pense que les banques sont passéistes, le symbole d’un siècle passé, tant

« ce qui a de la valeur désormais, ce sont les opérations d’interaction complexe entre les gens, l’intelligence, la capacité à réagir, à créer des éléments de coopération et de confiance » (id. p. 16).

Au sujet de l’endettement :

« Quel était en 1945 le taux d’endettement des États-Unis, puissance qui allait tirer pendant trente ans la croissance mondiale ? Entre 250 et 300% du PIB. Donc il faut arrêter d’avoir ces réflexes stupides » (ibid.)

Et enfin, les éléments de réforme évoqués, dans l’air du temps certes, mais avec une dimension qui transcende – enfin- les frontières :

« alors qu’on évalue la richesse productive quotidienne à 150 milliards, il y a dans le même temps 1 500 milliards de transactions financières destinées à se protéger des variations des taux de change, et 3 700 milliards en échanges de produits dérivés [… il faudrait] taxer toutes les transactions financières ! Plutôt que de débattre d’un niveau d’impôt applicable à ces 150 milliards, on prélèverait 2% sur toutes les transactions, du retrait par carte bancaire à l’achat d’actions ». (ibid.)

Comment ?

« commençons par l’Europe ! Nous ne nous en sortirons qu’avec une vision fédérale. Dotons-nous enfin d’un vrai budget européen, donnons-nous la possibilité de faire du déficit pour lancer des plans d’équipement écologiques, par des emprunts, libellés en euros, monnaie qui bénéficie du triple A » (id. p. 20).

Et enfin, deux idées qui concluent l’article. La première est optimiste, donc je l’aime bien.

« Quand une utopie [cette taxe] est reprise par des tas d’hommes politiques y compris des ministres de l’Économie et des Finances, j’ai tendance à penser qu’on est sorti du domaine de l’utopie, qui d’ailleurs est une chose noble car elle prépare les réalités de demain. » (ibid.)

La deuxième est pragmatique :

« Prenons la dette japonaise : 200% du PIB d’endettement. Aucune agence de notation n’a déclassé le Japon, parce que la dette du Japon est détenue à 95% par les ménages japonais. Si un emprunt européen était fait à la hauteur de la richesse de l’Europe, autour de 700 milliards d’euros, si l’affectation de cet emprunt était connue à l’avance, je ne doute pas que l’investissement populaire sera là ». (ibid.)

Et à ce sujet, en guise de conclusion, j’ai vu aujourd’hui une nouvelle grâce à l’excellent journal électronique ESCP Europe community : un groupe d’étudiants d’ESCP Europe a établi, dans le cadre d’un cours, la compensation des dettes d’État en Europe. Le résultat est là, et je vous en livre la primeur : étant donné que les États européens sont endettés, certes, mais détiennent des emprunts de leurs voisins européens – qui eux-mêmes sont endettés vis-à-vis des premiers, que se passerait-il si l’on pratiquait une compensation des emprunts (tu me dois 30, je te dois 20, donc tu ne me dois plus que 10 et je ne te dois rien) ? Réponse : les pays européens cités pourraient réduire leur dette de 64%…
Si ça, ce n’est pas une incitation au fédéralisme européen…
Bref, je commande dès ce soir le livre de Yann Moulier Boutang, L’Abeille et l’Économiste, éd. Carnet Nord, 2010, 256 p.

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