Refrigeration Blues

American Airlines : pieds glacés pendant 10h, avec l’impression que j’ai deux sorbets en dessous des genoux.
Hotel Hyatt, Austin : en entrant dans la chambre, j’attrape une broncho-pneumonie. A travers la buée de ma respiration, j’arrive à voir le thermostat, et je coupe l’air conditionné. Même dans le mini-bar, il fait moins froid que dans la chambre.
Restaurant le soir : les ventilateurs tournent au plafond, et brassent de l’air glacé.
Salles de formation : les petites bouteilles d’eau habituelles sont plongées dans des bacs à glaçons. Rappel : l’immeuble est climatisé.
Restau de midi : les verres d’eau contiennent 20% d’eau pour 80% de glaçons.
J’en suis réduit à me réchauffer les doigts sur mon ordinateur portable…

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Allo Houston ?

Dans quelques heures, réveil, taxi, aéroport, 10 heures de vol, Dallas, puis Austin (Texas) une semaine. Séminaires, observations, entraînements pour le marathon. Et probablement mails, et thibillets, si le dieu wifi est avec moi. Publications sporadiques pour les sport-addicts. Retour dimanche prochain, si tout va bien.

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Pool de Lux

Idée d’une nouvelle de finance-fiction (j’en ai pas tous les jours, alors quand j’en ai, je publie).

Idée issue d’une conversation avec mon fils, qui me demandait quel était le vaisseau de Chewbacca. Je lui ai répondu « c’est le vaisseau de Ian Solo, un vaisseau génial, qui s’appelle le faucon millenium. C’est le genre d’engin qui a fait le raid sur Alderande en moins de deux parsecs, et qui bat les croiseurs de l’empire en vitesse pure ».

Idée donc : la vitesse maximum, c’est la vitesse de la lumière. De même qu’il y a un mur du son, supposons un mur de la lumière. On a Mach 1, Mach 2… (une fois, deux fois la vitesse du son…), postulons Lux 1, Lux 2… (une fois, deux fois la vitesse de la lumière…). D’après Einstein (notamment), si on se déplace à la vitesse de la lumière, le temps s’arrête.
Corollaire de Thib : si on dépasse la vitesse de la lumière, le temps recule.
Corollaire du corollaire : on peut réaliser des opérations d’arbitrage sur les marchés à terme, en prenant des positions dont on sait qu’elles seront juteuses. (ex : je vends l’action PSG à découvert au premier jour des éliminatoires de la coupe d’europe).
L’argument me paraît un peu court, aussi j’attends que ça cristallise avant d’en faire une nouvelle (si seulement…)

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Un Ubuntu rempli de Batanas

Non, ce n’est pas une nouvelle entrée au Dictionnaire Improbable des Petits Bonheurs et Tracas Quotidiens.
Avant hier soir, mon beauf m’a appelé pour avoir des conseils sur l’installation de Ubuntu. C’est ça, être prof : disserter sur des sujets qu’on n’a pas testé soi-même 😉 Bref, je lui ai donné des tuyaux, et pof, hier soir, il m’envoyait un mail depuis son portable tournant sous Ubuntu 6.10 (la version « petite salamandre énervée » (sic)). Du coup, c’est moi qui ai été énervé, et je m’y suis remis en nocturne.
Agreuh, marche pas.
La faute à mon portable antique, qui a un hub USB en carafe, et que ça plaît pas à Ubuntu 5.10 ou 6.06. Du coup, grand moment d’incompréhension avec mon fiston :
– tu vois, Papa, là, ce sont un Pokemon de base et un Pokemon de niveau 1, donc on double leurs points…
– ah euh OK, mais attends, je vais voir si le DHCP a bien été paramétré… OK, alors je t’écoute
– Là, j’ai mis KO tes Pokemon.
– Mais euh, quand est-ce que je peux faire Déflagration ? (tiens à propos, faut que je lance la défragmentation…)
– Il n’y en a pas ici, c’est pas les bonnes cartes
– Ah tu m’étonnes, j’ai aussi pas la bonne carte mère, rah, c’est compliqué.
– Oui, c’est compliqué, mais moi je suis très bon.
Le Seigneur t’entende, mon fils. Tu arriveras probablement dans un monde où plusieurs systèmes d’exploitation se partageront le marché.
En attendant, j’ai testé Ultéo, dont l’intérêt, sur le papier en tout cas, m’a l’air très important : on met un CD dans l’ordinateur, on re-boote, et hop, un système d’exploitation se charge et prend la main. « pas nouveau », diront certains, « des CD live font ça depuis des années (Knoppix, Ubuntu Live, etc.) ». Oui, mais si j’ai bien compris, là, on a toujours un système à jour, car le CD n’est qu’un point d’entrée vers des serveurs régulièrement mis à jour. Quel est l’intérêt ? Celui d’éviter d’avoir à mettre à jour tous ses logiciels dès qu’ils sortent une nouvelle version. Même si c’est automatisé pour certains (Firefox, Thunderbid, et bientôt OpenOffice), j’aimerais bien avoir un truc qui me garantisse que, quand j’allume l’ordi, j’ai toujours les dernières versions de tout. On peut rêver :

What this means is that for the next alpha release version, no installation will be needed. Simply rebooting the system will be enough to get the new features and bug fixes.

Ce que cela signifie, c’est que la prochaine version alpha n’aura pas besoin d’être installée. Il suffira de re-booter le système pour obtenir les nouveautés et les corrections de bug.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 14

Plongée sous-marine
 
– C’était un beau bébé, me dit Aline tandis que nous retournions vers la voiture, mais pourquoi as-tu proposé à la mère d’être le parrain ?
– C’est un petit peu mon frère, lui aussi fera des statistiques, répondis-je sybilliniquement.

Nous marchions dans la rue, et puis Aline a eu l’œil attiré par une affiche, un rectangle de couleur vive dans une vitrine. Sur l’affiche, je le voyais de loin, il y avait marqué en gros « Concert » et plus bas, en un peu plus petit, « ce soir ». Aline a lu l’affiche et s’est tournée vers moi.

– Tu veux y aller ? ai-je demandé.

(sourire d’Aline)

– Ben oui, mais on ne sait pas où aller acheter les billets …

(re-sourire d’Aline)

– Et puis on n’a pas de queue de pie et de robe du soir …

(sourire d’Aline au carré)

– Et puis …

(sourire sourire sourire. M’immerger dans ses sourires et ne plus faire surface, dans ces cas-là, pourquoi aurait-on besoin d’oxygène ?).
Et la marée nous emporta dans ses reflets vert-bleus jusqu’à l’entrée de la salle de concert, quelques heures après, sans qu’on s’en rende compte, il suffit de se laisser flotter.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 13

Maîtriser sa vie
 
Pendant que Conrad prenait de l’essence, nous sommes partis acheter des victuailles, des provisions de bouche. Aline se chargeait du pain de mie, des pommes vertes, du jambon et du beurre frais. Ma responsabilité portait sur le fromage, le lait frais, deux-ou-trois légumes et un-peu-plus-que-le-nécessaire-à-boire. Nous nous sommes retrouvés à la caisse, la synchronisation était parfaite, nous sommes les rois de l’organisation.
Aline s’est mise dans une queue, je me suis mis dans l’autre. Dans ces cas-là, ça ne rate pas, je suis toujours dans la queue où il y a un problème. Je crois que jamais au grand jamais je n’ai eu la chance d’être dans une queue normale, où chacun paie pour ce qu’il a acheté, et on se retrouve vite devant la caissière, on dit bonjour et à peine le temps de sortir son argent, elle a déjà tout compté, comptabilisé, empaqueté, on retrouve sa vie bien emballée dans des sacs en plastique. Non non non, toujours il y a un problème, et Aline se retrouve toujours à m’attendre en fronçant les sourcils (c’est pour rire) et j’ouvre les bras d’un air résigné, pour lui faire comprendre que ce n’est point ma faute. C’est ahurissant ce qu’une queue peut créer comme problèmes, à partir du moment où je suis dedans : la caisse enregistreuse se met à fumer, ou elle explose et saute au plafond, il n’y a plus de sacs plastique, ou un client prend la caissière en otage. Une fois, j’étais arrivé devant la caissière sans anicroche, je regardais à droite, à gauche, je cherchais où pouvait bien être le problème, mais non, elle commençait à compter comptabiliser empaqueter ma vie et rien ne se passait. J’étais de plus en plus nerveux, je guettais la caisse-enregistreuse (62% des problèmes, vous pensez bien si j’ai eu le temps de faire des statistiques), les clients derrière, le sol glissant. Rien, il n’arrivait toujours rien. La caissière a levé les yeux, et m’a demandé :
 
– Vous payez par chèque ?
 
Là je savais qu’il ne pouvait pas y avoir de problème : j’avais déjà l’argent à la main, du bon argent sans problème, et je me suis enfin risqué à sourire. C’est à ce moment-là qu’un grand morceau de plafond s’est détaché et m’est tombé sur le crâne. Le docteur qui m’a soigné m’a dit qu’il n’avait jamais vu ça, le Directeur du magasin s’est excusé, a dit qu’il ne comprenait pas. Je souriais béatement pendant qu’ils m’entouraient, je leur disais que tout allait bien, que c’était normal, je connaissais ma place dans la vie.
 
Alors aujourd’hui, j’attendais patiemment mon problème, il était loin le temps où cette déveine m’énervait, où je cherchais le Responsable, maintenant j’attendais mon problème comme d’autres attendent leur bus, celui qui arrive toujours, même s’il a une ou deux minutes d’avance, ou cinq minutes de retard. Mon problème arrive toujours, et même de temps en temps il s’excuse : « Excuse-moi, vieux, je suis un peu en retard, j’ai mis du temps à trouver une place dans le Parking des Problèmes ». Alors je réponds « C’est rien vieux, c’est rien, je savais que tu viendrais, je n’étais pas impatient… ».
J’en étais là à méditer, tandis que la queue lentement me rapprochait de la caisse, et deux personnes devant moi, j’ai vu soudain mon problème. C’était une jeune maman enceinte, elle a soudain lâché ses paquets et elle a fait Oooooh parce que le bébé devait lui donner des coups de pieds. La dame qui était devant moi s’est retournée, et m’a dit « Espérons qu’elle ne va pas accoucher ici ! ». Je lui ai souri sans rien dire, il fallait bien lui laisser un peu d’espoir, elle ne savait pas qu’elle était dans la Queue Qui A Toujours Des Problèmes…

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Finance durable et développement tenable, quelques idées

Ceci est un brouillon d’un réflexion plus générale, qui nécessitera plusieurs thibillets, à parution évidemment aléatoire (voire improbable).
En fait, il y a deux idées, apparemment dissociées, mais que je pense être liées à terme.

1. La crise écologique, et les actes réalisés

  • La grande Loulou m’a prêté un livre qui essaie d’analyser le phénomène actuel. J’en ferai une analyse plus détaillée quand je l’aurai terminé, mais si l’on passe son titre à mon avis mal choisi (« comment les riches détruisent la planète ») on trouve quelques idées que je vous résume :
    1. Notre planète connaît actuellement la 6ème grande extinction animalière de toute son histoire. La cinquième a eu lieu il y a 65 millions d’années (disparition des dinosaures).
    2. Depuis le XIXème siècle, les entreprises et les pays ont émis quantité de gaz dans l’atmosphère, la particularité de ces gaz (dont le CO2) étant de rester longtemps dans l’atmosphère terrestre, et d’empêcher que la terre renvoie les rayonnements du soleil. Donc la terre se réchauffe.
    3. Un réchauffement apparemment bénin (quelques degrés) peut déclencher des catastrophes majeures : thermiques bien sûr, mais aussi maritimes (fonte des glaces), épidémiologiques (les moustiques du palu venant s’implanter en Europe), humaines (déplacements majeurs de population) et évidemment climatologiques (canicules, ouragans).
  • Cela n’est pas très éloigné de l’analyse de Tristan Nitot, qui souligne que cela tient essentiellement à une augmentation régulière de la consommation, érigée en valeur culturelle (j’achète un 4×4 donc j’existe).
  • Quels sont les acteurs qui tentent d’enrayer ce processus ? Quantité de personnes. Des individus, des associations, des scientifiques qui essaient d’expliquer pédagogiquement les enjeux, et des entreprises. J’en ai deux exemples en tête. Yvon Chouinard, dont je viens de finir le livre, contribue depuis 1985 au club « 1% pour la planète », qui regroupe les entreprises qui donnent 1% de leurs ventes (ou plus) à des causes environnementales. Par ailleurs, dans La Tribune du 8 mars 2007, on apprend que Bank of America va consacrer 20 milliards de dollars à un fond vert d’aide aux projets personnels favorables à l’environnement (géothermie, énergie alternatives, isolation etc.).

Je reviendrai sur ces différents éléments, notamment en citant différents passages du livre d’Yvon Chouinard, dans ma rubrique Verts de Terre.

2. Le court-termisme financier, ou après moi le déluge

  • Ce n’est pas parce que je suis professeur de finance que je dois adhérer à tout ce qui fait la sphère financière. Il y a des bons comportements, des comportements rationnels (ce ne sont pas forcément les mêmes) et des comportements pervers.
  • Un des thèmes sur lesquels je me suis déjà exprimé, c’est la mutualisation des coûts : une entreprise qui licencie renvoie le coût à la communauté (agences ANPE, prestations sociales) ; une entreprise qui pollue mutualise les coûts sur la communauté (augmentation de l’asthme des enfants, des angines, des allergies, augmentation des coûts de retraitement, réchauffement global, cancers de la peau, etc.). Or, qu’est-ce qui favorise ces comportements ? Certes, il s’agit d’abord d’une dissociation entre les gains (privés) et les coûts (publics), d’où la volonté de certains législateurs d’imposer une notion de pollueur-payeur. Mais il y a aussi un problème de relation au temps.
  • Quand on dit développement durable, on utilise un terme trompeur. Sustainable development, c’est le développement tenable, comme on parle de croissance tenable en finance (par opposition à une croissance intenable). L’analogie en course à pied, c’est le rythme anaérobie lactique, où l’on produit plus d’acide lactique qu’on ne peut en éliminer, donc on a des crampes, on ralentit, on s’écroule (exemple ici, notamment le graphique)… Le problème, c’est que les dirigeants de sociétés cotées ont une « durée de vie » trop courte dans leur fonction pour avoir des incitations à des politiques durables, ou tenables. Les papiers de recherche ne donnent pas tous les mêmes chiffres, mais en moyenne, 15% des dirigeants changent chaque année. Et ces 15% peuvent concerner uniquement certaines entreprises : plus d’un quart des dirigeants « remerciés » étaient en poste depuis moins de 3 ans. Rien d’étonnant à ce que les directeurs financiers raccourcissent les délais de retour à la rentabilité imposés aux projets, pour que ceux-ci soient en ligne avec leur propre durée de vie dans la société (via FinanceProfessor). Exit la politique de long terme, les grandes visions stratégiques, la volonté de léguer la terre à nos enfants…

Je sais, je l’ai déjà dit… mais la répétition est pédagogique !

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Doppelgänger numérique

A propos d’identité numérique, le moment où l’on commence à passer de l’autre côté du miroir, à se dédoubler, voire, à disparaître du monde réel, c’est quand on passe plus de temps à poster des billets, commenter des billets, lire des fils RSS et répondre à des e-mails (ce dernier point me prend plusieurs heures par jour actuellement), plutôt que de prendre soin de sa santé physique (courir !), voir des amis, voir des collègues, assister à des réunions productives avec des gens réels. Hier j’ai déjeuné avec un entrepreneur, c’était bien de voir qu’il existait encore un monde réel, avec des personnes passionnées et désireuses de créer, développer, lancer, des projets réels.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 12

Breakfast dans l’air surchauffé
 
Nous sommes arrivés en roulant sur les premiers rayons du soleil. La rue était blanche de poussière du désert, quelqu’un qui nous aurait regardés du haut de son nuage aurait vu un taxi jaune sur une étendue toute blanche, comme un œuf au plat qui aurait un jaune qui se déplace doucement, un jaune rectangulaire comme le taxi de Conrad.
Aline était silencieuse, attentive, Conrad mâchonnait son petit bout de bois, là il fallait décider. Nous sommes tous un peu des jaunes d’œuf indécis. Et puis, à me mettre des œufs au plat dans la tête, tu me donnes faim. Des œufs un peu bruns sur les bords, parce que le cuisinier est amoureux et qu’il a oublié de retirer les œufs du feu, et puis du jambon (ou mieux, de l’épaule) qu’il a fait dorer à côté, dans la même poêle, toute la basse-cour se retrouve au fond de la poêle, à dégager une odeur appétissante, comme une meule de foin qui sécherait au soleil dans la cour de la ferme.
Et puis il rajoute une ou deux tomates, coupées en tranches fines, des petites herbes aromatiques, et les oiseaux se posent à la fenêtre pour te regarder, enfin il ne te regardent pas toi, tu n’es pas vraiment important aux yeux d’un petit oiseau, non, ils regardent l’oeuf et puis l’épaule dorée et les tomates bien rouges, parsemées de petites herbes aromatiques.
Alors tu leur tiens ce discours :
« Non, non et non.
ça n’est point pour les oiseaux. »
Et ils s’envolent tout dépités.

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Tic Tac Toe

Quand on a un RV dans Paris, on sait qu’on peut avoir 5-10 mn de retard : de toute façon, l’autre pense ça aussi, se dit-on pour se rassurer.
Mais il arrive – rarement, c’est vrai – que l’autre soit à l’heure, l’heure pile sans une seule minute de retard. Prendre ces 5-10 minutes de battement, c’est flirter avec les probabilités, en espérant ne pas faire une infidélité à l’exactitude.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 11

Fort Zinderneuf
 
Au bout d’un moment il s’est levé, a lâché ma main pour aller préparer quelque chose à boire. Je l’ai entendu qui toussotait derrière moi, et puis il m’a dit que le livre que je cherchais n’était probablement pas dans sa petite librairie, mais peut-être, à Fort Zinderneuf …
Je me retournai pour le regarder, il était debout avec un casserole à la main, la lumière du soleil éclairait le bas de ses jambes et il me regardait avec un demi-sourire aux lèvres, et un autre demi-sourire dans les yeux, et comme ça, à tenir une casserole toute bête à la main, tourné vers moi, il avait l’air d’un chevalier, le Chevalier Zinox, c’était du moins ce que je lisais dans son regard.
Je déraillais complètement.
 
– Où ça ?
– Fort Zinderneuf.
– …
– C’est une maison de bois au bord d’une rivière, de la maison on ne voit pas la rivière, mais on voit les arbres. C’est un fort imprenable, fortifié par une triple muraille de livres, du sol au plafond, et les oiseaux, bien qu’ils ne soient pas de grands lecteurs, y passent souvent.
– …
– C’est là où j’habite, un peu en dehors de la ville.
– … et vous voulez qu’on y aille maintenant ?

Sans me quitter des yeux, il posa la casserole sur le réchaud, craqua une allumette, la laissa doucement brûler au bout de ses doigts

– Maintenant, plus tard, quand vous voulez … Si vous voulez …

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Mars : le temps de planter les Semis…

Hier matin, c’était donc le Semi-marathon de Paris. J’avais quelques objectifs :

  • M’entraîner 3 fois par semaine
  • Gommer mon pneu hivernal, et descendre de 76 kg à 72 kg
  • Courir le semi-marathon en negative split, c’est-à-dire courir la première moitié plus lentement, et la seconde plus vite (contrairement à mon habitude, où je fais régulièrement l’inverse)
  • Réaliser un temps de 1h 50mn, ou, par défaut, faire mieux que 1h 56mn (mon temps de l’an dernier)

Voilà ce que j’ai réalisé :

  • Je me suis effectivement entraîné 3 fois par semaine
  • Je suis descendu à 69 kg, en étant (presque) abstème et (raisonnablement) frugal
  • J’ai couru le semi-marathon en positive split (comme à mon habitude : coup de pompe régulier après la moitié) et c’est pas bien
  • J’ai réalisé un temps de 1h 59mn, ce qui est moins bien que mon temps d’Amsterdam et de Paris 2006… malgré un entraînement, et des privations, autrement plus avancés.

Donc frustration, et démotivation pour la préparation du Marathon de Madrid (22 avril 2007).

Les fausses excuses

  • J’ai eu un point de côté au Km 5 et 12
  • Il y avait plusieurs côtes, et des méchants faux-plats, à partir du Km 12, pendant quelques bornes

Une vraie raison, mais qui n’explique pas tout

  • Mon appareil électronique de haute technicité me donnait des mesures fausses. Mon accéléromètre ( = podomètre, qui mesure la distance parcourue, et donc la vitesse instantanée) surestimait la distance. Quand je suis arrivé, après 21,1 km, il indiquait 21,88 km. Soit une erreur de plus de 5%. Cela peut paraître bénin, mais étant donné que je me fixais une allure par référence à la vitesse affichée, j’ai couru à ce que je croyais être 11 km / h, et qui n’était en fait que 10,6 km /h. Sur la durée totale de l’épreuve, cela correspond à 5mn de différence, bref, j’aurais peut-être pu faire 1h55.
  • Les courbes présentées ici donnent : en bleu, l’allure à laquelle je croyais courir ; en rouge, l’allure à laquelle je courais réellement.

Les correctifs et autres méditations futures

  • Calibrer correctement mon accéléromètre
  • Reprendre l’entraînement dès que mes courbatures seront calmées (mercredi ?) en travaillant la vitesse et l’endurance, avec les vraies bonnes valeurs
  • Voir si je n’ai pas une carence en fer, le béri-béri ou la scoumoune. Brûler des cierges à Sainte Rita.
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Tapis roulant

Ce matin, répétition générale, avant le grand jeu. Espérons que je le battrai enfin, ce temps d’il y a un an.

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"Laissez-nous chanteeeer […] Sous vos ailes d’acieeeer, oh laissez-nous chanteeeeer" (Gold, 1986)

Ceci est un thibillet énervé, mais court, car je n’en suis pas à ma première jérémiade sur le sujet, et par ailleurs, je suis descendu à 80 mails restant à traiter, j’ai envie de partir en WE avec une boite mail étique comme un aspirant marathonien (vous ai-je dit que j’ai perdu 6kg, et que je suis « mince comme un pied de micro », comme dit l’excellent Sanseverino ?)
Ce qui nous ramène à notre sujet.
Comme mes lecteurs (?) fidèles (?) le savent (?), je publie progressivement un roman, à raison d’un texte par jour, quand je veux.
J’ai aussi mis en place des illustrations musicales.
Ces illustrations demandent un peu de temps, mais dans un monde d’Hommes de Bonne Volonté, cela devrait être rapide. Ce n’est pas le cas. Exemple avec le morceau que je voulais mettre hier soir, et qui n’apparaîtra (si je ne craque pas avant) que ce soir ou demain matin très tôt dans la nuit :

  • Le morceau s’appelle Bleecker Street, c’est la troisième chanson du premier album de Simon & Garfunkel, Wednesday morning 3 AM.
  • Je suis propriétaire de l’album, un 33 tours vinyl que j’ai dû acheter il y a 20 ans (jeunesse !). Je suis propriétaire.
  • Etant donné que je n’avais pas l’énergie de connecter mon ordi à la chaine hifi, de télécharger un freeware qui enregistre les sons d’une chaine hifi et les encode en MP3, j’ai acheté sur fnacmusic la chanson dont je suis propriétaire. Super, je suis propriétaire de deux chansons (enfin, c’est la même), j’ai la sensation d’avoir une résidence secondaire, à quand l’ISF ?
  • La chanson que j’ai achetée est en WMA avec des DRM (oui, en combinant cet acronyme avec deux E, on obtient le mot de Cambronne), c’est-à-dire protégée :
    1. je peux l’écouter « indéfiniment » (sauf si je change de système d’exploitation… Vous imaginez le vendeur de 33 tours à l’époque, qui aurait dit : « ce disque ne peut être écouté que sur des platines Akaï » ? (Ah, Akaï…)
    2. je ne peux graver cette chanson sur CD que 5 fois, et la copier sur un baladeur (enfin, uniquement un baladeur compatible) que 7 fois.
    3. Après, pouf, apu chanson dont j’étais propriétaire.
  • Je me dis « Ceci est un travail pour Techno-Beauf ! » (c’est mon nom de super-héros). Et donc
    1. Je grave la chanson (merde, plus que 4 vies !) sur un CD RW (faut pas gâcher) au format CD-audio-lisible-dans-platine-laser-toute-marque-pas-besoin-Windows-inside
    2. J’utilise DB Power Amp (a marche pas), puis WinLAME (a marche pas), finalement Windows Media Player (oui, je sais) pour encoder cette chanson format CD audio (.cda) en MP3
    3. Je dégrade la qualité de la chanson (faible kbps, mono) conformément à ma Charte Déontologique
    4. et ce soir, si ça passe bien, je couperai la chanson pour n’en garder que les 19 premières secondes, avec DirectCut
    5. Après, une paille, j’aurai juste à uploader la chanson sur mon site, à intégrer le lecteur dans le billet, et à sauvegarder le tout.

Tout cela est bien compliqué.

PS : trois remarques :

  1. quand je dis « ça va être un thibillet court », ça dégénère rapidement…
  2. celui (celle) qui me dit « mais t’es pas propriétaire, pauv’ pomme, tu as juste acheté un droit d’écoute », je lui réponds « interopérabilité ». Quand j’achète une voiture, je m’attends à ce qu’elle puisse rouler sur toutes les routes, et qu’elle puisse prendre de l’essence Total, Shell ou Divine (essence divine, haha).
  3. dimanche, Semi-marathon de Paris, ça va déchirer du muscle encore…
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Magnolia Express – 2ème partie – # 10

Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de Bleecker Street, par Paul Simon et Art Garfunkel, sur le disque Wednesday Morning 3 AM, initialement publié en 1965, repris en vinyl par CBS, 1975 (l’exemplaire que j’ai), puis en CD (Sony, 2001). Le disque est en vente ici.

La quête (2)
 
Aline fixait la vitrine, elle regardait le bocal dans lequel passaient des gens de temps en temps, vite happés vite oubliés dans leurs soucis quotidiens. Je suis allé m’asseoir dans l’autre fauteuil de vieux cuir, j’étais bien dans cette librairie, chaque mètre carré portait ma Marque. Elle m’a regardé, les yeux brillants, elle a voulu dire quelque chose, a juste levé une main puis l’a laissée retomber.
 
– Ces livres… ça n’est pas facile à dire … Bon sang, il y a des passages, ou bien des morceaux de musique, ils me donnent envie de vivre … de continuer quoiqu’il arrive … quand je les lis, quand je les entends, c’est comme si j’avais la certitude … (elle sourit d’un air gêné) … que nous serons sauvés… Mais cette impression, elle est tellement fugitive … je sais qu’il y a quelque part un livre dont chaque mot me sera vital, j’ai besoin d’y croire … dites-moi, est-ce que ça n’est pas aussi important que tout ce après quoi ils courent ?

Elle me montrait la vitrine et la rue réchauffée par le soleil de l’après-midi, j’étais assis dans mon fauteuil tout usé, elle avait une voix un peu brisée, comme quand on a couru sur une trop longue distance. Le soir tombait doucement, comme les larmes sur ses joues et je ne pouvais pas grand chose, la vie nous a placés là pour éclairer juste un bout de chemin, j’essayais de sourire pour alléger ses peines mais qui étais-je, sinon une ombre parmi les ombres ? Elle me regardait sans essuyer ses larmes, elle fixa le mur en face puis elle murmura doucement :

Voices leaking from a sad cafe
Smiling faces try to understand
 
Je tendis la main par-dessus l’accoudoir, pris la sienne, et continuai :

I saw a shadow
touch a shadow’s hand
on Bleecker Street.

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Ounditcho


Quand il y a un bourdon qui tape à ton carreau,
et qui s’entête à vouloir rentrer,
même si on est que le 8 mars,
ça c’est sûr,
le Printemps est là.
Allez Louya.

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