Magnolia Express – 2ème partie – # 12

Breakfast dans l’air surchauffé
 
Nous sommes arrivés en roulant sur les premiers rayons du soleil. La rue était blanche de poussière du désert, quelqu’un qui nous aurait regardés du haut de son nuage aurait vu un taxi jaune sur une étendue toute blanche, comme un œuf au plat qui aurait un jaune qui se déplace doucement, un jaune rectangulaire comme le taxi de Conrad.
Aline était silencieuse, attentive, Conrad mâchonnait son petit bout de bois, là il fallait décider. Nous sommes tous un peu des jaunes d’œuf indécis. Et puis, à me mettre des œufs au plat dans la tête, tu me donnes faim. Des œufs un peu bruns sur les bords, parce que le cuisinier est amoureux et qu’il a oublié de retirer les œufs du feu, et puis du jambon (ou mieux, de l’épaule) qu’il a fait dorer à côté, dans la même poêle, toute la basse-cour se retrouve au fond de la poêle, à dégager une odeur appétissante, comme une meule de foin qui sécherait au soleil dans la cour de la ferme.
Et puis il rajoute une ou deux tomates, coupées en tranches fines, des petites herbes aromatiques, et les oiseaux se posent à la fenêtre pour te regarder, enfin il ne te regardent pas toi, tu n’es pas vraiment important aux yeux d’un petit oiseau, non, ils regardent l’oeuf et puis l’épaule dorée et les tomates bien rouges, parsemées de petites herbes aromatiques.
Alors tu leur tiens ce discours :
« Non, non et non.
ça n’est point pour les oiseaux. »
Et ils s’envolent tout dépités.

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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