Le jour où la Terre s’arrêtera

Je suis à mon bureau, et notre réseau vient de se mettre en drapeau. Ce n’est pas grave, cela arrive très rarement. Je me dis que je vais en profiter pour faire une liste de Tout Doux.

Premier constat :

sur les 10 tâches que j’ai listées pour l’instant, 4 ne peuvent être effectuées tant qu’Internet ne marche pas.

Deuxième constat :

Si j’étais adepte d’une messagerie en ligne pour gérer mes multiples adresses mail, par exemple Gmail, je n’y aurais pas accès, et 2-3 tâches de plus seraient impossibles. Ainsi, si je n’avais pas Mozilla Thunderbird et si je n’avais pas activé la fonction « télécharger automatiquement tous les messages de telle sorte que je puisse les consulter hors ligne », je n’aurais pas accès à mes mails passés.

Première idée :

Entre 4 et 7 tâches sur 10 impossibles à traiter quand je n’ai pas accès à Internet (et je ne dois pas être seul avec cette statistique), cela signifie une grande dépendance de mon mode de travail / mode de pensée à Internet… et une grande vulnérabilité à une rupture des moyens d’accès à l’information. Une nouvelle forme de terrorisme, ou de revendication sociale, pourrait être de couper les autoroutes de l’information, plutôt que de bloquer des trains.

Deuxième idée :

On constate de plus une délocalisation de notre travail vers le « tout en ligne ». Je l’avais évoqué, et cela a ses avantages : je ne suis plus prisonnier d’un ordinateur fixe, dont le disque dur est le seul endroit où se trouvent mes fichiers et mes liens, je suis devenu mobile.
Un des exemples les plus frappants (et addictifs) est Netvibes, ou ses concurrents : une page personnalisée avec des textes rédigés, des liens enregistrés, des flux RSS vers des sites et toutes mes boites de messagerie. En d’autres termes, je n’ai plus jamais à faire le tour de mes messageries externes (Yahoo Mail, GoogleMail aka gmail), je suis prévenu en direct de l’arrivée d’un nouveau message dans telle boite, libre à moi alors d’aller ouvrir la messagerie, ou de laisser courir (le sujet du message s’affiche, c’est bien…). Idem pour les blogs et les sites d’actualité. A tel point que Netvibes est devenu ma page d’accueil (Home) de navigateur.
Voilà donc pour le côté positif : tous mes liens et connexions à l’actualité sont sous Netvibes. L’inconvénient, que j’ai déjà vécu, est quand Netvibes a été en travaux (ou plantage, je ne sais plus) pendant quelques heures d’une de mes journées de travail. Ce n’était pas ma connexion Internet qui était plantée, juste un site, mais quel site… J’ai décidé ce jour-là de me faire une réplique de ma page Netvibes chez un de ses concurrents (I Google ou PageFlakes), en utilisant un export de Netvibes, pour diversifier mon risque.
Sans jouer les Cassandre : et si un jour, GoogleMail (gmail) est en carafe, combien d’entre nous cela va-t-il affecter ?
Pouvons-nous encore travailler / fonctionner socialement* sans Internet ?

* Ex : combien de fois par semaine cherchez-vous le numéro de téléphone d’un particulier / un restau / une entreprise ? Cela vous gênerait-il de ne plus avoir un accès Internet aux Pages Jaunes / Blanches ?

PS : ma coupure de réseau a duré, au plus, 10 minutes. A peine moins que le temps de rédiger ce thibillet 😉

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Miscellanea 1 – Check-list vacances

L’an dernier, j’avais établi une check-list de location de vacances. J’en avais profité pour noter les choses à ne pas oublier (sous-entendu : les choses que l’on ne trouve habituellement pas dans une location de vacances). Je profite de cet intermède parisien pour rajouter quelques idées. Non, je ne vais pas mettre un parapluie, même si ce serait de saison…

Choses à ne pas oublier, car elles manquent souvent en location de vacances :

  • Une cafetière italienne (pour combattre l’odieuse cafetière électrique à filtre)
  • Une ou deux multiprise(s), les prises de courant étant plus rares qu’un pou sur la tête d’un chauve
  • Un fusil à couteaux, pour avoir des couteaux qui coupent correctement les tomates, la mozza, l’ail et l’huile d’olive
  • Un truc à musique. Je pense à ma radio à énergie solaire et musculaire, et un combi iPod / enceintes.
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A taste of honey

Des cernes au milieu des joues, et le moral en berne (putain de climat), ainsi que quelques dizaines de doutes sur mon existence.
Mais une mise à jour de manuel envoyée cet après-midi, et un chapitre sur la finance dans un livre pour les lycéens, un des exercices d’écriture les plus difficiles : expliquer tout à celui qui ne connaît rien, sans le faire fuir, et en essayant de l’intéresser.
Et puis un verre de Rioja, et surtout, mon baume, aléatoire sur 20 gigas d’iPod : A taste of honey, version instrumentale de Quincy Jones dans le sautillant, le primesautier, le cuivré Big Band Bossa Nova (les fans d’Austin Powers savent évidemment que le thème d’Austin Powers vient de cet album magique).
Je pars sans ordinateur portable, sans camescope numérique, sans connexion. Juste un Reflex numérique, plusieurs carnets de croquis, et quelques livres de dessin.
Comme Alexandre le bienheureux, j’ai sur mon ardoise personnelle : Dormir, Dormir, DORMIR.
Ah oui, tiens, aussi : une paire de pompes de jogging, et des shorts avec poutres apparentes. Les petits chemins basques vont fumer, quand les hamacs feront relche.

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Les mots oubliés

Certaines images littéraires abondent dans les romans, même si nous n’en vivons plus la réalité.
Exemple, sinon on va s’endormir.
L’autre jour, en courant le long de la Seine en début de soirée, je constatais que le fleuve « ressemblait à du plomb fondu », gris et brillant sous le soleil déclinant. J’appliquai automatiquement cette image littéraire, sachant que par ailleurs, je n’ai jamais vu de ma vie à quoi ressemble du plomb fondu.
Il y a comme cela des mots correspondant à des sensations oubliées, voire jamais vécues, que certains écrivains reprennent. Pour ma part, je ne sais pas ce que c’est que « du vif-argent », mais je sais que si je dois décrire des poissons nageant dans un torrent, ou se débattant dans un filet, j’utiliserai le terme vif-argent. (Evidemment, je suis tout de suite allé vérifier : vif argent est le nom qu’utilisent les alchimistes pour parler du mercure. C’est bien la peine.) Et l’étain ? Bon, je suis plus tout jeune, j’en ai vu, de l’étain, mais qui se souvient encore de la mousse caca qui se déposait sur le bord des plages, paraît-il à cause des hydrocarbures ?
« Des nuages couleur de suie », « un teint de porcelaine », « des yeux comme des billes », « jouer à saute-mouton ». Et comment explique-t-on aujourd’hui la vitesse angulaire au collège, maintenant qu’on n’a plus de 33 tours ? Je me demande juste par quoi vont être remplacés ces mots/sensations oubliés.

« Le ciel avait pris la teinte d’un billet électronique »
« Son regard évoquait un bouton transparent sous Aqua (Mac Os X) »
« Elle portait une jupe couleur petit-pois-décongelés-au-micro-ondes »

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Publications de gestion – un marché à ouvrir…

Je constate, quand je lis des ouvrages spécialisés, que j’écris des annotations nombreuses dans les premiers chapitres, puis que, au fil des pages, je note de moins en moins. Et il n’est pas rare que j’arrête ma lecture au tiers de l’ouvrage.
Donc j’ai l’idée d’un marché : écrire des ouvrages avec une intro brillante, une quatrième de couverture très vendeuse, et lâcher toute l’info dans les premiers chapitres. Après cela, faire confiance au temps qui passe, au lecteur qui se lasse, qui se laisse prendre à d’autres préoccupations, mais qui se souvient que c’était brillant (pour ce qu’il en a lu).
Les manuels sont comme « Le pendule de Foucault » : peu de personnes peuvent se vanter de les avoir lus jusqu’au bout. (je fais partie des deux catégories, mais pour le pendule, je m’y suis repris à deux fois, et la troisième fois, pendant une semaine, durant mon DEA, je l’ai dévoré).

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Prométhée – ça repart doucement

Et tout ceci sans compter les 2 x 15 mn d’aller-retour à vélo. Bien cassé hier soir.

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Couples pavloviens 2

Je mets à jour progressivement le thibillet sur les « couples pavloviens » (cf. thibillet). Le billet évolue donc au fil de nos contributions, et le choix peut devenir difficile : certaines expressions se tiennent en tant que telles, et on ne peut peut pas dire qu’un mot appelle l’autre.
Exemple d’expression toute faite (couple non pavlovien) : la pierre de touche, la clé de voute ;
Exemple de couples pavloviens : un couple … mal assorti ; Une rencontre… improbable.
Quand on donne le premier terme, le second apparaît de manière quasi automatique, pavlovienne, même si l’expression en tant que telle n’est pas une expression « toute faite ». J’avoue que la distinction est subjective.

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Psaume 23:4

Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
Ta houlette et ton bâton me rassurent.

Comme le dit Diablo à la fin de X-men 2, et le narrateur à la fin de Bodyguard.

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La fatigue se dissout dans du Chablis

Ce soir, pas loin de l’antre crépusculaire d’un de mes éditeurs, je rencontre Yves Duel, en chair et en os, à peu près conforme au portrait que j’avais imaginé.
J’adore ces discussions à bâtons rompus, qui commencent sur Hellzapoppin (et pour cause), dérivent vers Laurence d’Arabie en passant par Erri de Luca ou glosent sur l’attraction vénéneuse des (plus si jeunes) professeurs sur les (toujours frémissantes) étudiantes.
Quelques verres de Chablis plus tard, on s’est quittés sur un trottoir de fin de soleil.
Si l’envie ne m’avait pas quitté, ça me redonnerait l’envie de bloguer, tiens : rencontrer un inconnu qu’on connaît virtuellement, et se rendre compte qu’on poursuit une discussion qu’on avait déjà démarré entre deux sites, à deux claviers. Et coup de chapeau, au passage, à Joséphine, Monsieur Jean, et La grande Loulou (ainsi qu’au gang des anciens, mais ceux-là, je les connaissais d’avant).
On est déjà convenus de se reprendre un pot en septembre, en essayant de sortir Ari de son trou…

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Magnolia – TBC

Comme certain(e)s d’entre vous l’auront compris, j’ai été un peu désarçonné, et occupé, par d’autres choses durant ces dernières semaines. Magnolia a souffert de cette absence. En ce qui concerne ce roman, je ne prévois pas de publier à nouveau avant septembre. Mais si Chuly est intéressée, qu’elle m’écrive. A+.

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Quand ça va mal

… je lis des romans noirs (notamment Dennis Lehane, je viens de relire « Un dernier verre avant la guerre ») et j’écoute Clapton à fond les manettes.

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Pyramide de Maslow

C’est un métier dur.

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Ce qui m’énerve – Bouillie de mots

Le thème n’est pas original, mais en parallèle aux couples pavloviens, j’ai la liste des mots-bouillie, ceux qui reviennent régulièrement dans la conversation. Encore une fois, la liste n’est pas très longue, je l’augmenterai à mesure que de nouveaux mots-bouillie se présentent.

  • Dangerosité
  • Faire le deuil de…
  • Ce phénomène pose la question de…
  • Dans la souffrance, dans l’interrogation, dans la revendication
  • Geste, acte, propos (etc.) citoyen
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Jyfé Ymfé

…alors j’y fais « non mais tu m’as pas rgardée », tu vois, et y me fait « ben quoi » et jyfé « ben quoi toi-même », tuvoi, et ymfé « t’es kune pouf », le lourd, alors jyfé…

Dans les transports en commun, les jeunes se parlent en SMS.

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Double Jeu

Je fais passer des entretiens de concours dans mon école, et entre deux concepts passionnants énoncés d’une voix monocorde par certains candidats (« je veux faire une école de commerce car je m’intéresse à la philosophie et à l’histoire » ; « je suis très dynamique, la preuve, c’est que je fais du sport » ; « mon stage de vendeur au porte-à-porte m’a appris le sens des responsabilités et le travail d’équipe »), je note sur un coin de page les-expressions-avec-adjectif-automatique.
Explication : certains mots arrivent, dans la conversation, avec leur adjectif attitré. Un silence est toujours « assourdissant », une lumière « aveuglante ». Je bâtis donc la liste de ces couples pavloviens, quand l’un apparaît, l’autre suit automatiquement. Là où je suis frustré, c’est que je n’en trouve pas autant que je le souhaitais (appel du pied). Donc à votre bon coeur si vous avez de ces couples pavloviens.

    • Brute… épaisse
    • petit / vieux… con
    • clarté… insoutenable
    • lumière… aveuglante
    • dévotion… aveugle
    • silence… assourdissant
    • problème… insoluble
    • furieuse… envie
    • blonde… platine
    • rousse… incendiaire
    • brune… piquante

Ajouts successifs (merci à matthieu, et surtout Joséphine)

 

    • La voie… royale
    • La pièce… maîtresse
    • Une rencontre… improbable (merci Joséphine, il est génial celui-là)
    • Des photos… compromettantes
    • Une option… à considérer
    • Une idée… à creuser
    • Un débat… animé
    • Une oreille… attentive (ou distraite)
    • Une histoire… invraisemblable
    • Une relation… incestueuse
    • Un couple… mal assorti
    • Un cuisinier… hors-pair

Et l’arrivée de Valid dans la course

    • Un esprit… chagrin
    • Un oeil… attentif (ou distrait)
    • Une idée… de génie
    • Un marché… florissant
    • Une technologie… de pointe
    • Un train… d’enfer
    • Une idée… lumineuse
    • Une âme… charitable

Et puis les autres (dont moi)

    • Un petit quart d’heure
    • dans des conditions… effroyables
    • Une retraite… bien méritée
    • Un économiste (helléniste)… distingué
    • S’investir… à 100% (300%)

 

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Le voile noir, ce soir

Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la mélancolie.

Gérard de Nerval, El Desdichado

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