BlogDay2006

Je le vois dans deux blogs amis, je suis même relancé par mail pour participer à cet événement, et pourtant, ça ne me tente pas. Le BlogDay, donc, c’est aujourd’hui, et la règle du jeu, c’est de faire découvrir 5 blogs qu’on a découvert récemment pour faire partager la bonne nouvelle (il faut pointer vers leur site et utiliser un tag Technorati), créer un effet de maillage, j’en sais rien moi, ça doit juste être pour faire un billet de plus.
Cela dit, les deux billets que j’ai lus m’ont donné envie d’aller visiter quelques uns des blogs mentionnés, donc pourquoi pas. Le problème est que je n’ai pas découvert de blogs récemment, je tourne sur ceux que j’apprécie, avec peu de nouveautés. Mais je vais faire un effort. Simplement, contrairement au narrateur de Haute Fidélité, je ne suis pas sûr d’arriver à 5.

(je ne fais pas d’ordre de préférence)

  • Bon pour ton poil. J’en ai déjà parlé, je trouve cet auteur suisse particulièrement savoureux. Je le trouve très drôle, il y a des fois, je ris jusqu’aux larmes (bon, OK, c’était après 3 verres de vin, mais quand même). C’est un blog classique, c’est-à-dire sans véritable thématique, sinon des pensées, des idées floues, des déconnes. Devrait être remboursé par ma sécurité sociale. En plus, il est fortiche, le tyrolien : il a publié son billet sur le BlogDay avec, comme d’hab, son traitement décalé. Pas à dire, c’est bon pour mon poil.

Voilà, c’est tout. Il y a deux catégories de blogs que j’ai fait exprès de ne pas mentionner : 1. les blogs de copains ou de connaissances découvertes au fil de mes lectures sur la toile (cf. ma liste à gauche de cette page + Monsieur Jean, Maviesansmoi, Je lis des journaux etc.) et 2. les blogs informatifs sur la techno et Internet (le Standblog en premier). Et je ne lis pas du tout les blogs des papes de la blogosphère.

Je me disais « comme ça fait pas bézef, une liste d’un seul élément, je vais procéder à un petit surf rapide et informel, pour dénicher des blogs qui m’ont l’air sympa » mais c’est complètement illusoire : comment les trouver ? par mots-clés ? mais quel mot-clé m’intéresse, à part « toi, mon frère humain (j’embrasse aussi les femmes) qui me fais réfléchir, rire ou méditer dans les rues crottées de Paris ».

C’est hallucinant comme ce thibillet est un non-billet. Désolé les gars.

Allez, quand même, une idée qui surgit. Dans les années 80, j’avais lu dans Le Point une nouvelle de l’été dont l’argument était amusant : il existait 10 personnes en France qui étaient « statistiquement parfaites », je veux dire par là, il n’y avait plus besoin de sonder 10 000 personnes, il suffisait de poser la question à ces 10 personnes, et quel que soit le sujet, leur réponse donnait ce que donnerait un sondage sur 10 000 personnes au hasard. Marrant, non ? Bon, après, la nation était en pataquès parce qu’un des 10 avait disparu, ou bien il y en avait qui avait un jumeau inconnu, je ne me souviens plus. Le rapport avec la fondue ? Je me disais « il y a des gens qui lisent 10 000 blogs pour s’informer, moi je recommanderais bien de n’en lire que très peu (1 ?), au hasard, Bon pour ton poil« . Bon sang, ça va lui faire grimper son PageRank sous Google, à ce sympathique helvète (et je suis sûr qu’il s’en tamponne le coquillard avec une patte d’alligator femelle).

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Caillou ? Calcul ? Douceur…

Le soleil fait une belle herbe verte. Il fait doux dehors, alors l’apéro-dinatoire libanais va être au jardin.
Les drosophiles pullulent dans la cuisine (ben oui, fallait pas ramener des corbeilles de fruits)
Elles se tapent des plongeons dans mon verre de vin, mais
Elles sont trop pétées pour saisir la perche secourable que je leur tends.
Bacchanale d’insectes, il fait nuit, nous continuons à parler.

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E-mail à l’endroit, e-mail à l’envers…

Je suis toujours en over-danaïdes (c’était une batana avant l’heure), mais il y a une différence majeure : j’ai arrêté de me mettre en apnée angoissée, je respire régulièrement, et le monde continue à fonctionner (y compris, et surtout, Babylone).

Je viens de formuler la règle n°17 sur l’e-mail :

  • Tout mail auquel on n’a pas répondu, celui qui reste dans la boite en attente, est un débit.
  • Tout mail auquel on a répondu, ce qui consiste finalement à renvoyer la balle dans le camp de l’adversaire, est un crédit.
  • Les créanciers (ceux à qui je dois des mails) sont impatients, et me relancent régulièrement.
  • Les débiteurs (ceux à qui j’ai répondu) sont le plus souvent silencieux pendant des semaines ou des mois.

Le corollaire de tout cela, c’est encore une fois la valeur temps : répondez dans la minute à un mail, personne ne vous en rendra grâce. Laissez le mail pourrir, répondez après 2 mois, vous serez abondamment remercié. Les intérêts se capitalisent avec le temps, c’est bien connu.

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Musique – Tryo – Mamagubida

Oui, je sais, je date, cet album est sorti en 1998, mais je l’avais entendu à l’époque, et d’enthousiasme, je l’avais acheté, et aussi offert à mon beau-frère (celui qui m’a emmené aux urgences dans la nuit de vendredi à samedi, pour un calcul (lithiase) somme toute assez douloureux). J’ai racheté cet album (je l’ai trop prêté, un jour il n’est pas revenu)

Ce soir, je découvre « Babylone ». J’aimais déjà beaucoup « L’hymne de nos campagnes », « Salut ô », « La main verte », « France Telecom », mais peut-être est-ce la soirée, le moment, la nuit, je me trouve en phase avec la douceur combattive de Babylone. Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais Babylone, c’est l’apogée du monde occidental, la cité tentaculaire, l’anti-thèse de la liberté selon les rastas.
Quelques exemples:

  • Babylone, tu déconnes, de Bill Deraime, dont je pourrais vous parler des heures (barbu shooté au blues et à la recherche du bonheur, une valeur sûre mais non reconnue)
  • Bob Marley, évidemment
  • Même dans Matrix 2, leur cité de Zion, c’est l’anti-babylone. (cf. Bob Marley « Lion in Zion »)
  • Et puis Tryo

Je voulais vous mettre des mots, des paroles, mais c’est comme « Babylone tu déconnes », ce sont des morceaux qu’il faut écouter, car les mots seuls évoquent peu de choses, tandis que les mots sur une mélodie, ça change tout.
Un de ces jours, je vous ferai une compilation, comme dans Haute Fidélité de Nick Hornby (cf. thibillet précédent), il y aura du Clapton, du Bill Deraime, Chris Rea, et même du JJ Goldman, c’est dire…

En attendant,

Je me tire
(Babylone)
Je me tire
(Faut que je respire)
Je me tire
(Babylone)

Tryo, Babylone, in Mamagubida, Yelen Musiques, 1998.

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Bac Trac

L’excellent blog Bon pour ton poil donne vraiment envie d’aller passer des vacances au Bhoutan (sérieux). Un pays qui publie des timbres-poste au format de disque microsillons (écoutables) et surtout, qui prône le BNB (bonheur national brut) mérite sincèrement une visite.
Mais ne vous arrêtez pas là. J’aime bien l’histoire romancée de Mickey l’ange, qui commence par

En Italie, y a deux périodes où le bâtiment a bien marché: l’Antiquité, où ils fabriquaient des ruines, et la Renaissance.

Je dis : respect.

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A propos de ce temps…

J’ai deux enfants à garder pendant encore une semaine, et il pleut comme vache qui broute. Soit je décapsule une bière (mais je n’en ai pas), soit je me tire une balle, soit je fais un feu. Je crois que je vais faire un feu.

Par ailleurs, pour mémoire, je me note la liste des thibillets en attente (je mettrai les liens quand j’aurai rédigé) :

  • pensée d’après-vacances : l’efficience des embouteillages
  • pensée d’après-vacances : location ou achat
  • La retraite, ou « est-ce qu’on tous finir à la rue ? »
  • Livre lu : Enfantines, de Valery Larbaud
  • Livre lu : Haute Fidélité, de Nick Hornby
  • Livre difficile à lire : Waltenberg, de Hedi Kadaré
  • Livre lu : Ubuntu, de Caccinolo, Dricot, Markoll
  • Disque écouté : la septième vague, de Laurent Voulzy (et des coïncidences blogiques et batanesques)
  • Actifs immatériels, argent fictif et valeur psychologique, la synthèse absolue (ou, plutôt, une petite anecdote)

Je ne me fais pas trop d’illusions : dans ma précédente liste, il y a encore des billets qui restent à écrire.

Bon, ce feu, il va pas se faire tout seul…
Skritch, pfffu, pfffu, vloufff, clac, pschhhh, ça y est (en théorie). Comme le dit Roland Magdane « Tu te demandes comment des hectares de forêts peuvent partir en fumée à cause d’un petit mégot, tandis qu’avec une boite d’allumettes modèle familial, 10 kg de charbon et 2 litres d’alcool à brûler, je ne peux pas réussir à allumer un barbecue ! »

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Batana Republic

Je constate que mes batanas font des émules (non, pas e-Mule) : Da Flan s’y est collé, sans wouiner.

Etant sûr qu’à cette seconde, des zillions de blogs reprennent le flambeau, et que les batanas fleurissent sur la toile comme les oeufs de l’Epeire Diadème dans mon jardin, je m’attaque à une autre rubrique. J’avais une idée, mais pas le mot. Grâce à l’aide de Monsieur Jean, j’ai désormais un mot pour cette bénédiction de fin d’après-midi : la Vespéridienne. Mais il me manque désormais un nom générique, un nom de rubrique.

Je ne suis pas clair, je sais, alors je récapitule : c’est bien de nommer les tracas quotidiens, mais j’aimerais aussi circonscrire les petits bonheurs. J’en ai déjà un, la Vespéridienne. Mais comment nommer ces anti-batanas ?

Je propose (sans être vraiment satisfait) :

  • Solarisettes
  • Minuspuces
  • Tatianas

(j’aime bien Tatiana). Des idées ?

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Veupieu – une veille sous Amazon (ou Fnac.com)

Tous ces vendeurs en ligne, on a l’impression qu’ils maîtrisent parfaitement le marketing direct, en fait, ils ont inventé quantité de choses géniales :

  • « les acheteurs qui ont acheté le livre que vous achetez ont aussi acheté Le Kama-Soutra en dix leçons et Traité de littérature tabagique » et on se dit, « bon sang, je le sentais bien, au fond de moi, que j’étais érotomane fumeux ! »
  • Revendez les livres que vous avez achetés, dont voici la liste : le tuning de la Renault 18 ; Moi, Salvador Dali, gogo-dancer, Métaphysique nucléaire
  • Promo : les DVDs à 0,99 € (Prend l’oseille et fais une soupe, Le gendarme et la CRS, Wolverine contre José Bové…)

Mais il manque un truc gravissime, et ceci est un appel à l’aide. Quelqu’un saurait où je peux trouver un service de veille du genre suivant :

  1. Je remplis une liste d’artistes (compositeurs, auteurs, interprètes) comme Vincent Delerm, Philippe Delerm, Eric Clapton, Alain Ayroles, Coco Robicheaux, Richard Brautigan…
  2. Dès que l’un(e) d’entre eux sort un nouvel album, roman, CD, une BD, je reçois un mail : « Eric Clapton vient de sortir un nouvel album, au prix symbolique de 62 €, par ailleurs, Richard Brautigan s’étant suicidé en 1984, il n’a rien sorti depuis »

C’est bête comme chou, mais on ne peut pas être averti des nouvelles publications des gens qu’on aime. Tout ce qui existe, et ne me suffit en rien, c’est Amazon avec sa page « conseils personnalisés », qui se fonde sur mes achats passés. Mais je change, moi, Monsieur, je me réinvente, je suis lycanthrope et protéiforme !
Bref, si quelqu’un(e) a une idée…

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Maledizzione !!!

Je viens encore de pleuper, ça m’énerve…
Et non, la cancoillotte à l’ail n’est pas en cause, elle était loin, c’est quand ma tête s’est approchée de la hotte que j’ai pleupé.

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Batana – Hragleu

Voici la batana des vacances.

Hragleu : n.m. (prononcer « hragleu », en insistant sur le r haché, ou le h airé – suivant l’état dans lequel le hragleu vous a laissé) Morceau de jambon cru, ou de saucisson, consciencieusement mâché, dont on avale la moitié, laissant l’autre moitié en bouche, les deux moitiés (bouche et oesophage) étant hélas encore reliées par un fil, une fibre, un nerf. Hragleu, hragleu, hragleu.

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Pensées d’après-vacances 1 : check-list location

Voici, en l’état actuel, la check-list de ma location de vacances idéale (liste à augmenter probablement au fil du temps) :

  • être près de la mer (pour la mer et le poisson frais et les fruits de mer)
  • pouvoir tout faire à vélo (plage, courses, gogo dance au Macumba)
  • être loin des voisins i.e. avoir un terrain suffisamment grand pour éviter autant que possible la proximité de locataires qui ont soit des horaires incompatibles, soit un volume sonore incompatible.
  • vérifier très vite que la literie est correcte (et non pas, au hasard, un vieux clic-clac sur 120 cm avec un matelas de 140 cm qui repose sur des poufs et des bûches.)
  • être proche d’un mini centre-ville civilisé : 2-3 restaus, glaciers, et surtout, une maison de la presse ou un bouquiniste.
  • Partir avec des vrais amis, qu’on peut supporter et qui peuvent nous supporter. Recette pour identifier des vrais amis qui peuvent nous supporter et qu’on peut supporter : partir en vacances avec eux, et voir.

Petit jeu de l’été : quelles conditions étaient réunies cette fois-ci ?

Choses à ne pas oublier :

  • ma cafetière italienne 10 tasses
  • une prise multiple
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Les multiples, et la valeur du temps : quelques clés (haha)

De retour de vacances, je constate que le canon de ma serrure est coincé. Bon. J’appelle plusieurs serruriers, et ne tombe que sur des répondeurs (21 août, St Christophe), ou sur un gars qui dit « on ne fait pas ça » et puis enfin, un gars qui dit « OK, je vous appelle à 13h s’il passe à 14h, sinon demain ».

Il passe sans avoir appelé, c’est classique. Il démonte, il inspecte, et me propose un devis de 463 euros, rien que ça. La situation est classique : le client (moi) pas bricoleur (re-moi) se retrouve avec un gars qui propose de faire ça immédiatement (soulagement), un éparpillement de petites pièces (canon, morfase, enflougage, doirillons) sur le plancher et une serrure qui ressemble à l’Aiguille Creuse. Mais le hic, c’est que la barrière à l’entrée est élevée : 463 euros, c’est 2 fois le prix d’une batterie d’ordinateur qui dure 8h…

J’y dis donc : « C’est énorme, c’est impossible, je vais y réfléchir ». Lui utilise évidemment les arguments de Microsoft (FUD pour Fear Uncertainty Doubt) en soulignant le caractère inquiétant d’une maison dont la porte ne peut être fermée à clé, je reste inflexible. Alors vient le tango bien orchestré, la valse-hésitation, un pas j’avance, deux pas je recule, et lui et moi exécutons nos pas en se demandant qui conduit :
– (lui) Mais vous avez besoin d’une facture ?
– (moi) Ce ne sont pas 5,5% de TVA de différence qui vont changer le prix exorbitant…
– (lui) Non, non, euh, ça pourrait être moitié prix.
– (moi, mentalement : ça équivaut à une batterie d’ordinateur portable avec 8h d’autonomie, rha, je la veux je la veux) Non, non, c’est pas possible, je vais y réfléchir.
– (lui) Mais quel était votre budget ?

Je vous le fais courte : au final, je paie 50 euros TTC, avec une facture.

En dehors de ma satisfaction personnelle, j’en viens à quelques constatations.

  • Le multiple entre prix initial et prix finalement payé est de 9,26. Et encore, peut-être que je pouvais l’emporter à 30 euros… C’est dire que je vaux 9,26 français moyens, je m’en doutais un peu, mais là, j’en ai la preuve quantifiée.
  • Il se peut aussi que la valeur temps de l’argent soit différente pour ce serrurier et pour moi : il refusait d’attendre 24h de réflexion pour toucher 463 euros, et préférait 50 euros tout de suite. Cela représente un taux d’intérêt de 826% par jour, et je ne peux pas calculer le taux équivalent annuel correspondant : mon tableur refuse d’afficher les nombres ayant plus de 300 chiffres. C’est dire que la valeur du temps, pour mon serrurier, c’est vachement du sérieux.
  • Je me félicite enfin d’être abonné à Que Choisir (allez-y, moquez-vous de moi), qui m’a bien préparé à ce genre de situation. Un jour, je lirai même ce livre sur la négociation que j’ai entamé il y a 4 mois. Et comme je suis bien préparé, j’ai même conservé le devis initial à 463 euros, au cas où le patron du gars me chercherait des noises. A défaut, je l’encadrerai à côté de la porte (le devis, pas le patron).
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Livre lu : Ernesto Che Guevara Journal de Bolivie

De Che Guevara, je ne connaissais que ce que tout le monde en connaît : l’icône révolutionnaire sur des posters et des T-shirts, le compagnon de Fidel Castro qui était parti pour un ultime baroud tandis que le Lider Maximo restait tranquillement à Cuba, et le théoricien de la guerilla.

Je n’avais rien lu de Che Guevara, mais en étant convaincu qu’un jour, il faudrait que je m’y colle : l’homme m’intéressait, et l’icône me semblait en même temps attirante et trop simpliste.

La préface de ce livre (Ernesto Che Guevara, Journal de Bolivie, La Découverte / Poche, 1997, 310 p.), rédigée par François Maspero, permet de rétablir cet ouvrage dans son originalité :

  • Ce ne sont que des notes de voyage, rédigées sur un agenda, qui s’arrêtent deux jours avant l’exécution de Che Guevara. Il ne s’agit donc pas d’un récit détaillé, encore moins de réflexions révolutionnaires ou techniques. Comme le souligne Maspero, il est paradoxal que ce journal, le moins approfondi de tous les écrits de Che Guevara, ait été le document le plus lu (ce qui est excusable) et ait éclipsé les autres écrits (ce qui l’est moins).
  • Cela tient au statut très marketing de Che Guevara : un intellectuel engagé dans la lutte armée, avec un idéal révolutionnaire, mais avant tout humain. Oui, de ce point de vue, Lénine n’est pas loin, et Fidel Castro illustre ce qu’aurait pu devenir Che Guevara s’il avait survécu (nous y reviendrons). Comme le souligne François Maspero, l’homme Che Guevara a été transformé en image simpliste, voire détournée.

Mais il n’y a pas grand chose de tout cela dans ces carnets, car ce sont des carnets de route : l’idéologie, Che Guevara l’avait bien en tête, donc il n’avait pas besoin de la noter ; en revanche, les faits, la succession des événements triviaux et des jours identiques, le Che devait les noter pour rédiger, plus tard, un livre, comme il l’avait déjà fait pour d’autres de ses guerillas.

Il y a dans ces carnets 11 mois de guerilla. 11 mois, qui se lisent très rapidement, chaque journée tenant en une demi-page, une poignée de paragraphes. Le contenu de cette guerilla est très loin de ce que j’imaginais. J’en avais une image d’Epinal en tête : la vérité est même encore plus prosaïque, puisque ma perception du phénomène venait de Tintin et les Picaros.

  • J’imaginais donc que la guerilla se déroulait à partir d’un camp de base, soigneusement caché, constitué de tentes, de latrines, de feux de camps ;
  • Que les troupes, nombreuses, se déplaçaient en camions après que des éclaireurs aient établi des objectifs, des cibles ;
  • Que des parachutages réguliers, ainsi que des liaisons radio au moins quotidiennes, assuraient une logistique organisée ;
  • Enfin, que le soutien de la population locale assurait une grande clandestinité.

Évidemment, si je souligne tout cela, c’est pour accentuer le décalage avec la réalité : la petite troupe (à peine une dizaine au début) se déplace essentiellement à pied, avec des macheteros qui ouvrent le chemin dans la jungle. Certaines journées sont littéralement perdues en allers-retours. Les cartes sont très inexactes, les torrents ne sont pas au bon endroit, ou pas indiqués. Or, l’eau est indispensable pour survivre. La traversée des rivières ou torrents se fait par radeaux, bâtis sur place, souvent de qualité insuffisante. Aucun parachutage, et dans le cas de cet ouvrage, une radio qui ne peut plus émettre, seulement recevoir. Bref, un isolement miséreux, et une troupe en permanence en mouvement. Certains jours se passent sans manger, ou taraudés par la fièvre, les coliques ou l’épuisement. Le Che lui-même souffrait d’asthme, qui va en empirant à partir du moment où les médicaments viennent à manquer. Quant à la zone choisie, elle est touffue, montagneuse, et assez isolée. Les paysans sont terrorisés par l’armée, peu coopératifs, et attirés par les récompenses de dénonciations.

Malgré tout cela, ce petit groupe de guerilleros organise des embuscades, fait des prisonniers (et des morts, évidemment), et obtient un retentissement dans la presse et sur les ondes. L’arrestation de Régis Debray, et son procès, entretiennent un battage médiatique. Je cite

Le battage de l’affaire Debray a donné plus de valeur guerrière à notre mouvement que dix combats victorieux.
Ernesto Che Guevara, Journal de Bolivie, La Découverte / Poche, 1997, p. 191.

Après coup, on perçoit ce que cette tentative avait de désespéré : manque de soutien réel de Cuba, choix discutable de la région des opérations, manque de communication. Mais sur place, dans l’enchaînement des événements, tout devient plus flou. Tout est une question d’hommes, de respect (et souvent, de non-respect) des consignes, et aussi de chance, ou de malchance. Un peu plus de celle-ci, un peu moins de celle-là, et l’histoire aurait été écrite autrement. Pour preuve, comme le rappelle Fidel Castro dans son introduction

Le Che savait, de par son expérience cubaine, combien de fois notre petit groupe guérillero avait été sur le point d’être exterminé. Si c’était arrivé, ce n’eût été dû, presque uniquement, qu’aux hasards, aux impondérables, de la guerre.
(Idem, p. 61)

Et la guerilla de Cuba a duré 25 mois, contre moins d’une année pour celle de Bolivie.

Je retiens de cette lecture plusieurs interrogations, et une envie d’aller plus loin.

  1. Le rôle des États-Unis. Il semble indiscutable que les États-Unis sont arrivés en renfort du gouvernement bolivien pour lutter contre les guerilleros (octroi de subventions, envoi de conseillers et d’agents spéciaux, le tout sans s’afficher trop clairement). La raison évoquée est claire, aussi : prévenir, limiter, empêcher le développement d’autres Cuba, et l’expansion du communisme. Sur ce communisme, il y aurait probablement beaucoup à dire, puisque au moins dans ces années-là il est éloigné du communisme dogmatique et canonique de l’URSS, vraie cible des États-Unis. C’est un communisme (je cite la préface de François Maspero, et l’introduction à ce journal, rédigée en mai 1968 par Fidel Castro) qui tient plus de l’empirisme que de la théorie, et qui est fondé, centré, sur l’être humain, lequel doit changer son système de valeurs et d’intérêts, bref, se reconstruire. Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est de savoir si l’ingérence des États-Unis à cette époque est différente de leur discours actuel. En bref, Che Guevara était-il considéré comme un terroriste, et comme faisant partie de l’Axe du Mal ? Était-il perçu (j’entends, par les États-Unis) comme un nouveau Lénine, ou plutôt un Pancho Vila local ?
  2. Que reste-t-il 40 ans après la mort du Che ? Entre un Fidel Castro hospitalisé, ayant transmis les rênes du pouvoir (ou plutôt, de sa dictature) à son frère Raul (Libé du 2 août), un blocus américain qui laisse Cuba économiquement exsangue, et des pays d’amérique centrale et du sud qui peinent à trouver une alliance économique, on est loin du rêve transnational du début (le Che était argentin, il s’est rendu célèbre à Cuba et est mort en Bolivie, accompagné de péruviens, cubains et boliviens). Cela m’intéresserait de suivre l’évolution économique de cette région, qui a récemment basculé à gauche, et de me documenter plus sur ce sous-commandant Marcos.
  3. Qui était l’homme « Che Guevara » ? Avant de lire les écrits plus construits qu’il a laissés, je suis tombé sur ce journal, dans une maison de location où je passe. Ce compte-rendu de ses derniers mois, qui s’interrompt la veille de sa capture, et deux jours avant son exécution, montre un homme intelligent, lucide, très volontaire, qui se bat autant avec les éléments qu’avec ses compagnons, et avec lui-même. Même s’il n’entre pas dans le détail, il mentionne beaucoup de discussions, formations, petits cours qu’il administre le soir à ses camarades. Lors de fautes, de mauvais comportements, il confronte les protagonistes, leur explique les enjeux, la nécessité de se serrer les coudes, bref, il travaille beaucoup plus avec le verbe et l’argumentation qu’avec la cravache et la consigne. Par ailleurs, même si le format de ce journal ne se prête pas à une écriture personnelle (ce n’en est d’ailleurs pas le but), on voit un Che Guevara qui note à telle ou telle date les anniversaires de ses proches, et qui dit (et je conclurai là-dessus, c’est je crois la seule citation « à titre personnel » qu’il fasse) :
  4. 14 juin 1967
    […] Me voici arrivé à trente-neuf ans et je vais inexorablement vers un âge qui me donne à réfléchir sur mon avenir de guérillero ; pour l’instant, je suis « entier ».
    Ernesto Che Guevara, Journal de Bolivie, La Découverte / Poche, 1997, p. 198.

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Thermocline

La thermocline est la ligne de séparation des températures, sous l’eau, en plongée. Quand on la passe en descente, brrrou, on glaglate, quand on la passe en remontée, on se dit « royal, un bain chaud ».

Je cherche un terme équivalent, pour un antonyme de batana, dont voici la définition :

xxxx, n. f. En été, il fait frais le matin. Alors on ferme vite les fenêtres et les volets et là, dans cette pénombre fraiche, tel le hanneton derrière ses élytres, on attend le soir. Mais la journée passe, et l’intérieur se réchauffe. Dehors c’est la fournaise, dedans c’est tiède. Puis vient l’heure où, en entrouvrant une fenêtre, on se dit « tiens, il fait plus frais dehors ». Alors on crée un courant salutaire, pour remplacer le tiède air fétide du dedans par la brise douce du dehors. Cette heure où tout bascule, cette thermocline aérienne, s’appelle xxxx.

Je propose mérifraiche, endoxone, invertitude. J’aime bien mérifraiche. Qu’en pensez-vous, les rares survivants ? (que je ne lirai que dans deux semaines, sauf couverture wifi de mon camping des flots bleus, ce dont je doute).

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Règle n° 47 de l’été

Quand on sort les deux dernières bières du frigo,
Réapprovisionner immédiatement.

(comme dit l’Oncle Jules dans La gloire de mon père, « Malheureux, dès qu’on a tiré, il faut recharrrger ! »)

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Message de service

Fin de nos émissions. Vous pouvez rester à l’antenne, au cas improbable, mais pas impossible où un signal intermittent serait émis. Ou vous pouvez vous repasser les extraits passés, ou encore changer de fréquence. Mais revenez, par pitié…

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