Coin-coin cidence

Voici mon aéropage du jour. Je lis ce matin le passage suivant dans Cyrano de Bergerac, L’Autre Monde ou les Estats et Empires de la Lune :

A ces mots, je me levé et il me conduisit par la main derriere le jardin du logis, où l’un des enfants de l’hoste nous attendoit avec une arme à la main, presque semblable à nos fusilz. Il demanda à mon guide si je voulois une douzaine d’allouettes […] A peine eus-je respondu ouy que le chasseur descharge en l’air un coup de feu, et vingt ou trente allouettes cheurent à nos piedz touttes cuittes. "Voilà, m’imaginés-je aussi tost, ce qu’on dit par proverbe en nostre monde d’un pays où les allouettes tombent toutes rostyes !"
Vous n’avés qu’à manger, me dit mon demon. Ilz ont l’industrie de mesler parmi la composition qui tue, plume et rostit le gibier, les ingrédiens dont il le fault assaisoner."

Cyrano de Bergerac, L’Autre Monde ou les Estats et Empires de la Lune, texte établi, présenté et annoté par Madeleine Alcover, Société des Textes Français Modernes, 1996, p. 85.

Cette invention correspond évidemment, à peu de choses près, à la Balle à carabine assaisonnée, sur l’excellent blog Etrange produit, dont j’avais déjà dit tout le bien que j’en pensais.

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Et Dieu créa Tif

On dirait que je serais consultant, ou cotch. Mon domaine de prédilection, ce serait la créativité. Je n’aurais comme contacts que des personnes haut placées, dans des entreprises ou des administrations. Ensemble, nous déciderions de ce qui serait bon pour les salariés opérationnels (ils ont le nez dans le guidon, ils ne savent plus ce qui est bon pour eux). J’adorerais ces séances de créativité avec ces gens haut placés. Quand le projet serait bien mûr (et l’acompte versé), ils n’auraient plus qu’à vendre ça en interne. Ce ne serait pas facile : les cadres moyens ont souvent des exigences au-delà de leurs compétences. S’ils n’y avait pas assez de participants, il faudrait leur forcer la main, pour leur sortir le nez de leur guidon, et exiger qu’ils participent à ce grand projet.
Ce que je vendrais le plus, ce serait « créativité débridée pour cadres bridés ». La logistique serait légère (pte à modeler, lego, feutres, papier) et c’est moi qui serais l’étincelle dans ce magma humain. Je me vendrais très cher : c’est la seule manière de prouver que ce que je fais a une valeur.
Ce serait épuisant de les remuer, et puis peu à peu, je laisserais dériver ça vers la psychothérapie de groupe : chacun exprimerait ses rancoeurs, et ils en viendraient même à suggérer des solutions. Je ferais semblant de prendre des notes, le but est dans le chemin, on ne s’intéresse pas aux résultats. J’aurais des expressions comme « apprenez à changer votre regard », « les problèmes sont comme les facettes d’un diamant », « vous serez ambassadeurs de ce projet ».
Mes lectures favorites, écrites par mes gourous, seraient : « formateurs de formateurs : passez à la Créativité créative » et « Coqnition, volition et démolition : game over ».
Il n’y aurait pas d’évaluation à la fin, car si un résultat est quantifiable, ce n’est pas un résultat intéressant.

Ce que j’ai appris aujourd’hui : il y a des institutions qui ont des patères à l’intérieur des WC. On peut y accrocher sa veste avant de poser culotte. Je vais suggérer un séminaire de créativité dans mon école, on n’en est pas encore à ce niveau de raffinement.

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Batana – Kasstoua

Dilemme C’est une floraison de batanas et d’ubuntus qui bourgeonnent partout dans la blogosphère. Joséphine y va de sa tartounade (délicieuse), Da Vinci Yog kadsaute alors qu’il n’y croyait plus, mais par moment, il majerve (et j’avoue que je fais de même quand j’essaie de mettre à jour la liste des batanas et ubuntus), et Monsieur Jean, avec son synchropolitain (signe des dieux du rail) génère suffisamment de petit bonheur pour que Lili batane avec Ligneberlue et déramer.

J’y vais donc de ma contribution du jour :

Kasstoua : n. m. Déclenchement d’un marteau-piqueur au début d’un cours ; bruit d’une perceuse dans la cloison le dimanche à 8h du matin ; mais surtout : personne qui parle trop fort dans son téléphone portable.
Extension : .mp3 ou .wav

(j’avoue que cette batana a des affinités avec la Tagôle de Da Vinci Yog).

Et puis Cyrano de Bergerac a donné une définition alternative de mon aéropage :

« Quoy ! disois-je en moy mesme, après avoir tout aujourdhuy parlé d’une chose, un livre qui peut-estre est le seul au monde où cette matière se traicte, voller de ma bibliothèque sur ma table, devenir capable de raison pour s’ouvrir justement à l’endroit d’une avanture si merveilleuse, et fournir en suitte à ma fantaisie les réflections et à ma volonté les desseins que je fais !… »
Cyrano de Bergerac, L’Autre Monde ou les Estats et Empires de la Lune, texte établi, présenté et annoté par Madeleine Alcover, Société des Textes Français Modernes, 1996, p. 7-8.

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Café de la Gare

D’habitude, un café est un lieu de temps suspendu. On s’y retrouve pour prendre un pot, pour un rendez-vous, pour découper le temps. Dans un café, on est rarement, voire jamais, pris par le temps. Sauf dans le café de la gare. Ce n’est plus un lieu de rencontre, une parenthèse dans la vie, c’est juste un endroit, un peu froid, sans grande humanité, où l’on vient passer le temps en attendant le départ du train. Dans un café de la gare, les percolateurs ont des airs de métronomes.

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Blogs et fantasmes

Avec un titre comme ça, je devrais rattraper mon retard de lecteurs, et remonter vite à 90 000. Bande de petits libidineux.
Beaucoup de personnes bloguent de manière anonyme. On ne connaît pas leur vrai nom, non plus que leur ville d’appartenance, et leur description physique est inexistante, ou très parcellaire (on sait que Yog pèse « 63 kg de bonnes vibes » – mais au moins on a des photos de sa tronche – que Joséphine chausse du 38 – et on a deux photos de son pied – et que Monsieur Jean porte des chaussettes – et on a une photo de sa manche). Le reste, c’est une affaire de rêve ou d’imagination.
Quand j’étais petit, je visualisais tout. Les chiffres avaient des couleurs : 1 noir, 2 bleu, 3 rose, 4 rouge, 5 noir, 6 marron, 7 vert, 8 rouge, 9 orange. A bleu, E blanc, I jaune, O marron, U orange. (n’en déplaise à Arthur Rimbaud).

Je « connais » deux sortes de bleuggueurs : ceux que je connaissais d’avant, et avec qui je buvais des bières ; ceux que j’ai connu après, c’est-à-dire que je ne connais pas dans le monde réel. Les inconnus, je les ai imaginés. Même si, après coup, j’ai pu en rencontrer, j’ai gardé en tête le fantasme que j’avais d’eux. Voici donc mes fantasmes. Si certain(e)s d’entre vous préfèrent leur fantasme à leur corps actuel, il y a toujours des solutions.

Joséphine, personnage fantasmé : 1m72. Cheveux chatains, coupés au carré, lisses. Teint frais, rose. Yeux noisette. 85 B, pointure 36. Alterne jupe  (avec chaussures à petits talons aiguille) et jean (avec grosse ceinture et tennis pastel), et des pulls près du corps. Fume quelques cigarettes par jour.

Boisson : du rosé. Du thé. Du thé à la rose.

Quand il pleut : va nu tête, ou sort un adorable petit chapeau pliable en plastique qui lui donne l’air des Parapluies de Cherbourg.

Monsieur Jean, personage fantasmé : 1m75-1m77, plutôt fin, mais pas maigre. Cheveux blonds, légèrement sombres. Coupe « moderne », avec léger brushing naturel (ni une brosse, ni un brushing George Michael, hein !), éventuellement petite mèche par devant. Yeux gris-bleu. Toujours tiré à quatre épingles : en semaine, costume gris clair, chemises épaisses, cravate discrète (mais pas triste) au noeud bien ajusté, chaussures anglaises bien cirées ; le week-end, pantalons de toile, polos bleu glacier, chaussures de ville (en daim ? pas sûr).

Boisson : du vin de Bordeaux ou du sud (pour les tanins). Du thé Lapsang souchong (pour les tanins).

Quand il pleut : va nu tête (mais prend une écharpe). Ne se rend pas forcément compte qu’il pleut. Ses pensées s’évaporent au-dessus de sa tête.

La grande Loulou, personnage fantasmé : 1m85 en talons. Cheveux bruns, frisés, longs, et souvent attachés en queue de cheval. Teint café crème, à peine café. Yeux brun profond, avec de longs cils. 80 C, pointure 40. Plus souvent en jean qu’en jupe (mais ça lui arrive). Ses jambes sont des compas qui arpentent le monde. Fume toute la journée. Trimballe un énorme sac à main (limite sac de voyage). Rigole souvent. Le genre de fille qu’on a envie de faire rire.

Boissons : des expressos au comptoir, du rhum arrangé, du vin de Loire.

Quand il pleut : va nu tête, ou sort un bonnet en laine multicolore.

Yves Duel, personnage fantasmé : 1m80, un peu maigre, cheveux gris, un peu longs (tombent sur la nuque, mais n’appellent certainement pas un catogan, brrr, quelle horreur). Yeux gris. Visage qui se fendille de partout quand il sourit. Fume des cigarettes fortes. Chemises à carreaux, pantalons de velours, chaussures confortables (Paraboots, voire mocassins).

Boissons : les bons Bourgogne rouges (mais ne dédaigne pas les bons Bordeaux rouges). Caféïnomane comme tout le monde.

Quand il pleut : va nu tête (parce qu’il aime ça).

Mamzelle Lili, personnage fantasmé : 1m65, blonde frisée aux cheveux mi-longs, en queue de cheval. 80 B, pointure 36. Petites lunettes ovales, petit nez. Yeux bleus, ou verts, et pétillants. Souvent surprise en flagrant délit de rêverie.

Boissons : Porto blanc, vin blanc d’Alsace, eau pétillante, infusions.

Quand il pleut : prend un parapluie pliable, mais l’oublie souvent, alors elle met sa capuche, comme tout le monde.

L’inconnu du 3ème étage, personnage fantasmé : là je sèche pas mal. 1m85, fin. Brun, cheveux amples (pas coupés à ras, quoi), yeux marron. 27 ans. Porte souvent des pulls. Fait plus mûr que son ge. Une certaine incapacité à travailler dans une entreprise classique : trop de propension à dire ce qu’il pense, peu d’appétence aux jeux politiques. Mais pas asocial, non non.
Boissons : de la bière ? (pas sûr), du vin sûrement. Gin en soirée.
Quand il pleut : va nu tête (parce qu’il n’a rien pour se protéger quand il pleut).

Voilà ma moisson du jour. Les autres, je les connais, ou je ne les imagine pas encore assez. Quant à ceux que j’ai fantasmés : n’oubliez pas que je suis votre créateur.

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Rhaaaaa !

C’est super les extensions pour écrire un billet de blog rapidement. Hop, on écrit directement dans le navigateur. Hop, on insère des liens en surfant en même temps. Hop, on laisse libre cours à son imagination sans réfléchir, sans contrainte.
Hop, on efface tout par erreur.
Hop, on a tout perdu.
Je n’en peux plus de cette technologie. Tant pis, vous n’aurez pas le billet « Blogs et fantasmes ».
ça m’énerve…

powered by performancing firefox

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Des torrents de bits…

Bad Days Comme annoncé, voici un long thibillet sur mes pérégrinations dans le no man’s land de l’erreur 404, et quelques réflexions émincées par dessus.

En quelques boulite poïntz :
1. mon blog a subi un dépassement de trafic
2. mon hébergeur m’a facturé (et continue à me facturer) les Gigas de trafic en trop
3. je n’ai pas payé avant de comprendre ce qui se passait
4. mon hébergeur m’a couiqué hors de la toile
5. j’ai donc payé… mais ma vengeance sera terrible !!!

Déroulé des opérations, avec quelques leçons d’existence à chaque étape, voire des interrogations technologico-économiques

A. Les statistiques, tiqueu tique

En Octobre, j’ai eu 127 869 visiteurs, dont 89 696 visiteurs uniques (les autres, c’est pas qu’ils viennent à plusieurs, c’est que ça peut être plusieurs fois le même, par exemple, moi, je me visite beaucoup, pour voir si je suis là, ou dans les limbes de l’erreur 404). En Novembre, 84 303 visiteurs uniques (et c’est pas fini).

La classe.

Pour mémoire, le « pape des blogs » (ce qui est une contrepèterie : le pope des blagues, ou le plop des bagues) a, selon son propre aveu, 130 000 visiteurs uniques par mois.

La grande classe pour moi, je tutoie les grands. (Mais il m’en coûterait que ces grands ne me vouvoyssent pas) (oui, je sais, c’est simplement « vouvoient », mais je suis chez moi, tant que l’huissier ne gare pas sa 404 devant ma porte).

Tout cela c’est du vent, à double titre. D’abord, et c’est évident, parce que ce n’est pas le nombre qui fait la qualité, au contraire, comme disait Chamfort, « Il y a à parier que toute idée publique, toute convention reçue, est une sottise, car elle a convenu au plus grand nombre. » (merci à bribes.org, qui cite ses sources, je croyais que cette citation, dont j’abusais, était de Michel Foucault…)

Ensuite, et surtout, parce que la majorité de ces visiteurs uniques a commencé à débarquer, que dis-je, à se déverser, à dégouliner, depuis le 12 octobre 2006. Certains (moi le premier) en ont conclu que ces visiteurs étaient de ces spammeurs que j’ai fustigé à de nombreuses reprises. Pas du tout, c’est moi qui ai introduit le loup dans la bergerie.

B. Ils veulent tout pour la musique, tout pour la musique…

Le 12 octobre, c’est le lendemain du 11. Jusque là, tout le monde suit ? Et le 11 octobre, j’ai mis en ligne deux thibillets, dont un juke-box de mes intros préférées, d’abord sous Radioblogclub, puis avec Zanorg.

C’est depuis ce jour là que je suis passé, grosso-modo, de 18 000 visiteurs uniques par mois, à presque 90 000.

Vous allez dire : « De quoi se plaint-il, ce gros verrat ? Il s’engraisse de visiteurs, il mange l’IP des Français » etc.

Il se plaint des faits suivants :

  1. les 72 000 visiteurs surnuméraires ne viennent que pour pomper les fichiers musicaux (ce dont je me battrais l’oeil, s’il n’y avait les points suivants)
  2. les fichiers musicaux sont lourds
  3. 72 000 x 2 megas, ça fait 144 gigas
  4. mon fournisseur d’accès m’autorise 25 gigas de traffic par mois, tout giga supplémentaire étant facturé 1 € pièce (ça fait pas cher de l’octet, certes, mais quand même…)

Le dilemme était donc : continué-je à mettre en ligne des morceaux de musique, dont les chiffres montrent clairement qu’ils sont téléchargés massivement au mépris des droits d’auteurs (voui, voui !), et c’est moi que je paie le transport,
ou bien,
supprimé-je les dits morceaux ? (tout en payant les factures accumulées)

J’ai supprimé les dits morceaux. D’autant plus que, les petits malins, ils ne téléchargeaient pas seulement les morceaux de zanorg (que j’avais mis sur la page), mais aussi ceux de radioblogclub (que j’avais initialement mis, puis supprimés de la page, mais pas de mon site).

C. Savez-vous planter des sous ?

A l’époque, je m’étais frotté les mains : pour un symbolique 12 € / an (formule Mega Top Premium Club), j’avais non seulement un nom de domaine (blogthib.com, pour ceux qui ne suivent pas), mais aussi un hébergement de mon site.

Content j’étais.

J’avais oublié la sacro-sainte loi d’Internet (et notamment du Web 2.0) : « quand c’est gratuit, ou pô cher, cherche quel est leur business model ».

Le business model, en l’occurence, c’est « on va laisser ce gros porcidé engraisser son site, et là, TCHAC ! on va lui tondre du 80 € par mois d’excédents de traffic jusqu’à ce qu’il passe à la formule Excellency Golden Standard VIP (5 € / mois), voire à la Super Mammouth Ambassador of  the Eldorado (20 Teraoctets de traffic quotidien, 10 000 adresses e-mail, 1 zillion de spams, 257 € / mois HT) »

J’en profite alors pour énoncer une autre sacro-sainte loi de la Vie : « quand tu veux économiser trois sous, quelques mois après, tu en perds dix ». C’est une loi valable pour les services, et pour la plupart des biens (mais pas les fers à repasser, et je ne pense pas, non plus, les ordinateurs portables).

D. I want to break free !

Je me suis dit « Mes cocos, il fera chaud avant que je ne vous renouvelle mon abonnement pour l’année 2007 ». Et j’ai cherché des solutions. Du genre

  1. je me crée un autre site chez un hébergeur gratuit qui accepte le SQL le PHP et les porcinets comme moi
  2. je transfère mon nom de domaine chez Gandi (qui administre déjà l’excellent thibierge.net)
  3. j’active une redirection vers mon site libre
  4. j’installe dotclear 1.2.5 sur ce site libre
  5. je sauvegarde ma base MySQL et la dumpe (ouais, je me la pète) sur ce nouveau site

Classieux, non ?
Eh ben ça marche pas 🙁

E. Nous n’avons pas les mêmes valeurs… et les vôtres sont les bonnes

Là, on commence à toucher à la quête philosophique. Si j’ai opté pour Dotclear comme plate-forme de blog, ce n’est pas par snobisme (« moi je triture du PHP au petit-déjeuner ») ni par radinerie (parce qu’à 5€ par mois, je pense que je peux me le payer), mais pour garder un contrôle total. Cela me permettait de sauvegarder régulièrement mes billets, voire l’architecture totale du blog, et le jour où je change de serveur, hop, je réinstalle tout là-bas, et l’internaute ne voit rien (ce qui est le but).

Las.

Depuis 11 mois, j’ai passé des heures à écrire des trucs en PHP, j’y comprends rien mais je m’accroche, je cannibalise des forums, je fais des copier-coller sauvages dans des lignes de code sans savoir ce que je fais (« mais c’est quoi un padding ? »), tout ça pour pouvoir être libre. Résultat : dès que je transporte mon blog ailleurs, a marche pas.
Par la malepeste.
Donc, vous avez tous raison, avec vos plate-formes de blog préformatées en ligne : moindre perte de temps, aucun souci technique, bref, vous êtes au coeur de l’objectif : bloguer.
Cette frustration, je l’éprouve aussi avec OpenOffice. Bon sang, j’y crois, au modèle d’une suite qui serait libre et gratuite pour tous, mais aussi complètement intégrée (UNE suite, pas PLUSIEURS logiciels rassemblés), et j’y ai consacré du temps sur les dernières années. Mais il y a des fois, j’ai envie de jeter l’éponge et de repasser tout sous Word, Excel et PowerPoint. (soyons francs : pour l’instant, je n’ai pas pu les quitter entièrement).
Et c’est aussi pourquoi j’hésite à passer à Linux (pourtant, une distribution qui s’appelle Ubuntu, ça ne promet que du bonheur…)

Ajoutez à cela que ça fait 15 jours que je n’ai plus de téléphone, et que je n’ai plus eu d’ADSL pendant 6 jours : hier soir, je me suis dit « basta, retour chez France Télécom, y en a marre ».
Marre d’une liberté trop cher payée, moi je veux juste que ça marche.

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Caillou – Marlboro light

QG La nuit finissait
Au compact de l’automne
Quand il faut s’abriter
Avec les corsaires nocturnes
Qui boivent et dansent et fument
En attendant le jour.

La nuit finissait,
Et nous étions une poignée
Eveillés dans les rues mouillées.

Puis nous étions deux
Dans un bar d’aurore
cotoyant les gens de l’aube.

Un verre de vin blanc
Et mes lèvres sur ta joue.
Ma fatigue derrière les yeux,
Et ton envie, de parler encore.
Deux verres de vin blanc
Et mes doigts timides dans tes cheveux.
Mes yeux savaient
Ce que tes yeux me disaient.
Trois verres de vin blanc
Et la rue m’éblouissait
Et toi.

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Ubuntu – Aéropage

Attention, mon aéropage est féminine, à ne pas confondre avec un aréopage (encore un r qui se balade).

Aéropage : n.f. Sensation que l’on éprouve quand, dans un roman, on trouve un passage qui correspond à ce que l’on vient de vivre il y a quelques heures. Par exemple : lire plusieurs pages sur la photographie dans un roman le lendemain d’une virée photographique. Recevoir par mail une photo qui correspond assez exactement à une phrase que l’on venait de noter dans un roman (et rassembler les deux).
Par extension : en cherchant des ciseaux, retrouver une vieille photo qu’on croyait perdue depuis des mois (idéalement, quelques heures après le coup de fil / mail / télégramme de la personne perdue de vue.

La liste des Batanas et Ubuntus a été mise à jour (NB : les termes récents sont en bleu).

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Perdu dans la 2.0 ème dimension

Les plus assidu(e)s parmi vous l’auront noté : j’ai eu comme un passage à vide. Pas moi perso (quoique, ma nuit de lundi à mardi, ça a été Grand Grand Grand), pas moi non, mais mon moi identité 2.0 (et quelques cornichons), c’est-à-dire mon bleug.
Plouf, disparouch un jour.
Aujourd’hui, plouf, réapparouch !

Je sais parfaitement pourquoi, mais c’est le comment qui m’intéresse le plus. Et pour cela, je vais investiguer. Cela donnera lieu – à court terme – à un thibillet techno-web-économique comme j’en mitonne trop rarement, et – à plus long terme – à un changement possible d’hébergeur, parce qu’on ne me la fait pas.
Mais notez déjà que c’est de votre faute, à vous tous.
Et que plus vous me lisez, plus je risque de re-disparaître, pffuit.
Voici donc le temps du sevrage (car entre sevrage et servage, il y a juste la plaçounette d’une lettre qui change).

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Livre lu – Michel Tournier – Le Roi des Aulnes

Ogre

Je ne lis pas beaucoup de livres récents (par là, j’entends « en tête de gondole dans les librairies »), ce qui a ses inconvénients et ses avantages. Cela me permet de découvrir des « classiques » avec l’ingénuité d’un premier communiant.

J’avais donc acheté ce livre d’occasion (Michel Tournier, Le Roi des Aulnes, Gallimard, 1970, 398 p.) en attendant une situation propice, une envie. Il faut dire que je pratique l’alternance « un livre sérieux, un livre détente », et celui-là, ça sonnait sérieux…

Correspondance : cela faisait penser, au début, au Golem de Meyrinck (déjà évoqué), par ses couleurs, où dominait le sombre, le gris, le terne. Ce sont des romans de novembre, pas des livres de mai. Mais très vite, la densité de réflexions m’a amené plutôt vers Kundera, ce côté « pensées quotidiennes auxquelles on donne de la profondeur ».

Car il est clair que la photographie est une pratique d’envoûtement qui vise à s’assurer la possession de l’être photographié. Quiconque craint d’être « pris » en photographie fait preuve du plus élémentaire bon sens […]
L’artiste [peintre] est expansif, généreux, centrifuge. Le photographe est avare, avide, gourmand, centripète. C’est dire que je suis photographe-né. »
Michel Tournier, Le Roi des Aulnes, Gallimard, 1970, p. 114.

et cette référence du même sens à l’oeil graphique (le narrateur s’appelle Abel Tiffauges – tief auge, l’oeil profond) :

Déjà mes yeux ne sont plus que des viseurs, cueillant des images possibles aux branches des arbres, sur les trottoirs, et même au fond des voitures que je côtoie.
Michel Tournier, Le Roi des Aulnes, Gallimard, 1970, p. 115.

Puis il y a une histoire de lycée et de pensionnat, c’est du Marcel Pagnol (époque Temps des Secrets) mâtiné de Goya. C’est quand même plutôt du Goya, cela laisse présager que cet homme deviendra Landru, ou pire.

Très vite, on quitte ces correspondances pour entrer dans les signes (« Tout est signe », id., p. 13), les symboles que le narrateur traque, et qui l’enferment dans son destin tragique. Il y a une progression dramatique dans cet homme aveuglé, qui construit sa cathédrale de multiples sens, sur le fond d’une horreur historique (l’histoire se déroule entre 1938 et 1945, pour partie en France, pour partie en Allemagne). La fin est tellement symbolique qu’on en vient à se demander si, par un éternel retour, Abel Tiffauges ne sera pas condamné à revivre éternellement cette quête de sens. Le pire est probablement que cet homme, hors normes, ogresque, prédateur, arrive à rester ingénu aux yeux du lecteur (en tout cas, aux miens) dans l’horreur du nazisme et de la guerre des enfants.
Je serais très intéressé de voir quel film Volker Schlöndorff a pu en faire en 1996. Je pense que John Malkovitch était très bien choisi pour incarner le personnage, mais j’ai peur d’un film qui ne « commencerait » qu’à partir de l’exil du personnage, occultant le parcours du début de sa vie. Et puis comment rendre à l’écran un monde si puissamment intérieur ?

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Spam dans ta tronche

Depuis un mois et quelque, mes 3 lecteurs assidus, et les deux blondes qui essaient de comprendre, auront vu proliférer quantité de commentaires qui avaient la particularité :

  • de vendre des trucs vasodilatateurs
  • de disparaître dès que je faisais un peu de ménage

Mais les journées sont courtes, les nuits occupées, et je ne conçois pas de définir mon rôle de héros du quotidien par ces mots : « heu bonjour, mon rôle dans la vie, c’est de supprimer les commentaires spam sur mon blog ».

Il a fallu l’effet 1-2-3.

  1. La première lame coupe le poil. C’est Spamplemousse qui s’y colle. C’est un plugin Dotclear (utilisateurs de plate-formes de blog, passez votre chemin, tout en m’envoyant un chèque) que l’on peut éduquer manuellement avec des mots comme « porn », « teen », « viagra » et « caniche ». C’est la Grosse Bertha, ça dézingue tout ce qui passe dans le ciel, efficace, certes, mais plus le temps passe, plus les artilleurs fatiguent (ou plus les spammeurs apprennent à zigzaguer dans les nuages).
  2. La deuxième lame tire le second poil et recoupe le premier. C’est Spamclear, qui est un filtre anti-spam bayesien (Monsieur Jean, vous pouvez expliquer aux autres, que je comprenne ?) qu’on éduque en disant « ça c’est blanc, ça c’est noir, ça c’est blanc, etc. » Fastidieux, mais efficace, mais fastidieux. Et il reste encore des spammeurs darwinniens qui s’adaptent aux mutations de l’environnement.
  3. La troisième lame, lame ultime, lame fatale. Spamtimeout, je t’explique, même que tu vas rien comprendre avec ta cervelle de singe, c’est une lame qui déplace le poil à couper. Depuis que je l’ai installé (hier) et que j’ai modifié les fichiers php avec des instructions en volapük, ya plus rien qui passe. Glbre, le blog.

Ce qui est merveilleux, ou affligeant, c’est que je viens de faire un thibillet pour dire, en substance, que j’ai réussi à supprimer des choses ne devraient pas exister dans un monde gentil, bref, des choses immatérielles et immorales. C’est ma croisade, c’est mon mandat.

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Ô Sole miiiiiooooooo…

Comme annoncé hier, j’ai héliotropé, notamment suite à la demande de Magdalena. Ce thibillet tombe d’autant mieux qu’aujourd’hui, il fait gris. j’en profite pour tester un autre type d’hébergement de mes photos : à distance avec Flickr. Cela signifie notamment que les photos sont désormais cliquables, pour être vues en plus grand.
Voici la moisson.

Pont soleil

Ô Soleil ! Toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu’elles sont !

Edmond Rostand, Chantecler, Acte I, scène 2.

Arbre anneau

Statue dorée

Facade

arbre

Statue ombre

Chaque jour est comme le cerceau de feu que les lions essaient de sauter.

Philippe Djian, dernière phrase de Bleu comme l’enfer (phrase reprise quelques années après dans Echine)

Cerceau

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Batana – Zouapla

Aujourd’hui, j’ai soigné mon mal avec de l’héliotropie. Résultats dans les prochains jours.

En attendant le prochain Ubuntu (« aéropage »), voici la batana qui va bien :

Zouapla : n.f. Dans une foule qui se déplace de manière rapide et compacte (ex : couloir de métro aux heures de pointe), personne devant vous qui s’arrête brusquement, ou qui fait demi-tour.
Par extension : personne qui vous donne une gifle en retirant son pull, ou en faisant des gestes pour expliquer à son téléphone portable que « Non, c’est pas ça, je te l’ai déjà dit, bordel ! »

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Mes journées s’effilochent…

L’effet bénéfique – et magique – des vacances s’est dilué dans un quotidien très travailleur. J’ai fait 16h de cours en deux jours. J’ai travaillé une quinzaine d’heures sur un cas d’analyse financière que j’ai finalement jeté. Je trimbale dans mon sac à dos une demi-douzaine de livres lus dont (je dois ? / j’aimerais ?) faire une critique. Le projet Magnolia meurt dans le silence, et j’hésite à le lancer dans le domaine public. Les autres projets sont au point mort (sauf, peut-être, Hermès, projet récent qui est alive and kicking, et pour lequel je vais à un apéro ce soir).
Envie de m’acheter un bloc-notes en Canson et de dessiner à l’encre de Chine.
Au milieu de la nuit, je lis des poèmes chinois, ou une BD de Cosey.
J’ai deux batanas au compteur, deux ubuntus dans ma besace. Et je vois des contributeurs fidèles continuer à encercler le quotidien. C’est bien.
Et puis JJ Cale a composé un nouveau CD qu’il partage avec Clapton. Pendant 5 mn, hier soir, j’ai été sur un nuage, allongé, laid back.

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Caillou – Vacances

Fin d’une journée parfaite :
Grains de sable
Entre les doigts de pieds.
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