Mue

Test 1

PS : ne postez pas de commentaires sur cette maquette : ils seront effacés à chaque fois que je testerai une nouvelle localisation. Postez vos commentaires sur ce thibillet, ici, pour donner vos idées, suggestions, critiques.
PPS : le projet I AM tournera probablement sous Pluxml.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 30

Pas de mots pour ça
 
Plongeon, étincellement de bulles qui remontent crever la surface, Conrad à ma droite, qui a gardé sa casquette (« Plutôt mourir ! » a-t-il grincé quand le moniteur lui a demandé de l’enlever avant de plonger), Aline un peu plus loin dans l’eau bleue, Eileen à ses côtés. Le moniteur nous précède en palmant régulièrement vers le fond, une dizaine de mètres plus bas. Descente ondoyante, ascenseur liquide, palmitude des profondeurs, je touche le fond sablonneux à côté du moniteur. Il me regarde, regarde autour de lui nerveusement, guettant un Saumon ou un Monstre.
Peine perdue, vieux, il faut avoir la Foi.
 
Aline et Eileen se sont assises sur le fond, un peu plus loin, elles s’allongent et hop, les bras étendus le long du corps elles ferment les yeux. Je vois Conrad qui les regarde aussi, qui se tourne vers moi en grimaçant, derrière son masque on dirait un mérou enfermé par erreur dans un bocal à poissons rouges. Je m’assieds en tailleur sur le sable, ça n’est pas facile avec des palmes, Conrad prend un air de cocker mouillé, et puis il s’assied, s’allonge, et regarde la surface, là-haut, à une vingtaine de mètres. Peu à peu, je le sens, je le sais, il se détend, il regarde les jeux de lumière à la surface, les bulles minuscules qui flottent autour de nous. Il étend les bras derrière sa tête, il fumerait bien une pipe sous-marine, dans ce bar bleuté, à s’écouter respirer. Il ferme les yeux.
Des quatre, je suis le seul qui n’aie pas dormi. Je me suis allongé, j’ai regardé les rayons du soleil qui jouaient avec l’eau, les poissons curieux qui venaient nous regarder, le moniteur montait la garde, à l’affût de Révélations, tandis que nous glissions sous une banquise dorée, environnés de narvals et de baleines blanches.

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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Synchronicity

J’emprunte ce titre au dernier album de Police, paix à leurs mes.
J’ai ce projet, parmi tant d’autres. Ce projet-là est particulier : même quand il sera lancé, je ne le dévoilerai pas. Il existera, mais restera dans l’ombre. Parce que ce projet est le projet I AM, destiné à rester secret : je vais établir un second blog, sous pseudo, et tellement sous pseudo qu’il faudra que vous trouviez son adresse (bonne chance).
J’ai donc commencé à installer les paramètres du projet I AM. J’ai installé Blogotext sur mon site : ça ne marche pas. J’ai voulu installer WordPress : j’ai lu dans le fichier d’install qu’il fallait modifier des fichiers de config avant de lancer l’installation. Je pose donc la question : quand on veut bloguer, simplement bloguer, que ce qui compte, c’est le texte, pas l’informatique autour, on fait comment ?
Et ne me lancez pas sur les blogger et autres over blog : je veux garder le contrôle, notamment de mes sauvegardes. Alors, les petits génies, c’est quoi la solution ? Parce que j’ai un travail, comme beaucoup d’entre nous, et je prends sur mon temps libre, comme beaucoup d’entre nous, pour bloguer. Mais de là à bidouiller des heures pour poster un message texte, ça va loin… SOS d’un terrien en détresse.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 29

Big Salmon Inc. (2)
 
– Quelle histoire de saumon ?
– Ben votre copain dit que vous voulez aller retrouver un Grand Saumon en dormant au fond des lacs …
– Il vous a dit ça ? répondis-je, puis j’ajoutai d’un ton perfide : Et vous l’avez cru ?
– Ben vous savez, on voit tellement de choses … Mais alors, c’est pour quoi ?
– Eh bien voilà …
 
Et tout en parlant, je faisais de grands gestes pour qu’il comprenne mieux. Je montrai la jetée, les eaux si calmes du lac, il me regardait l’air effaré. Je lui montrai alors les montagnes environnantes, là c’était sûr, plus jamais il ne les verrait du même oeil.
 
– Alors, il aurait quitté le Loch Ness pour venir ici ? Et la montagne est un gruyère tellement il a creusé de grottes ?
 
Je hochai la tête d’un air sérieux, c’était bien ça, il avait tout compris.
 
– Mais pourquoi avoir voulu changer ? (devant son air dubitatif, je haussai les épaules en faisant une moue) … et comment aurait-il fait pour venir ici ?
– C’est ce que nous allons tenter d’élucider, répondis-je d’un ton grave, en fronçant les sourcils pour bien montrer que ça n’était pas de la rigolade.
– … et pourquoi dormir au fond du lac ? Vous n’avez pas des sonoscopes, des instruments de mesure osmotique pour le repérer ?

Je pris un air de commisération du genre Des-sonoscopes-non-mais-mon-pauvre-monsieur-pourquoi-pas-des-presse-purée, puis je dis « Je ne peux pas trahir le secret (air grave), j’en ai déjà trop dit ».
Et tu es arrivé à ce moment, solaire, bouillonnant, et tu as tapé sur l’épaule du moniteur :

– Renversant, hein ?!

Il s’éloigna en bougonnant : « Mais pourquoi que je leur pose des questions, hein ? Pourquoi je reste pas peinard à peigner la girafe, hein, bon sang d’ablette ! »

Il est allé vers Conrad, mais il l’a prévenu dès le départ :

– Dormir au fond d’un lac ? Ouais, c’est courant par ici, j’ai déjà vu ça, faut pas croire…

Conrad l’a regardé, a arrêté de mâchonner son bout de bois :

– ça arrive souvent, vous dites ?
– Ouais ouais, vous êtes pas les premiers, c’est sûr.
– Tous piqués, a grommelé Conrad en bouclant son harnais.

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Le roman, dans l’ordre, est
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Futilité

Cela n’est pas seulement parce que je suis devant le débat télévisé de nos deux candides candidats, peut-être est-ce à cause de l’heure tardive, et de ma fatigue accumulée, mais j’ai encore une preuve de la futilité relative des oeuvres humaines. Voilà, j’ai passé une dizaine de mois cumulés à traduire, deux fois de suite, la majorité des chapitres du Brealey-Myers, et je devrais en être content, car cela a changé la face de l’industrie du bâtiment français :

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Paradoxe multichrone

Ce soir, en rentrant avec mon fils, j’achète une baguette de pain. Il me dit qu’elle est fraiche : en effet, elle est tiède. Cela me rappelle ce numéro de Pour la Science d’il y a 15 ou 20 ans, qui avait été consacré aux paradoxes. Les lecteurs devaient envoyer des phrases, des termes, qui étaient selon eux des paradoxes. Je me souviens de « Banque Nationale de Paris », je me souviens surtout de « Les prunes rouges sont des prunes bleues qui sont encore vertes ».
Et voilà, ce soir, j’y vais de mon paradoxe : « Une baguette tiède, c’est une baguette fraiche ».
Et, cela n’a rien à voir avec un paradoxe, je vais regarder le débat politique du jour tout en travaillant et en répondant à mes mails. Mon zapping à moi.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 28

Big Salmon Inc. (1)
 
– Qu’est-ce que c’est que ce truc, me demanda le moniteur en ajustant mon harnais, de vouloir aller dormir au fond d’un lac ? C’est une nouvelle secte, une mode pour rajeunir ?

Je le regardai avant de répondre, il avait des cheveux gris ébouriffés, des yeux clairs, un visage tanné et ridé par le soleil.

– Nous allons à la recherche du Grand Saumon, celui qui s’est endormi au fond d’un lac quand la Terre était jeune.
– Han han, a-t-il fait, pas vraiment convaincu.
– Vous comprenez, le Grand Saumon, on ne le retrouve pas quand on ouvre une boite de conserve de la Civilisation (et en disant ce mot, je montrai l’ouest en prenant un air tragique), même si c’est une boite de saumon extra-fin…

Il s’éloigna en hochant la tête, pour aller vérifier le harnachement d’Aline. Je l’entendis qui renouvelait sa question à Tiny Aline.

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Caillou – Mousson

Arrosage du jardin
Quelques brins d’herbe dans les flaques
Je crée une rizière.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 27

Vénus
 
On a passé le temps à sucer des brins d’herbe dans le soleil, sur la berge à côté de la jetée. Il n’y avait quasiment personne, il était encore tôt et on voyait juste quelques pêcheurs, assis sur leurs pliants, surveiller leurs lignes avec un sérieux ecclésiastique. Conrad consultait fréquemment sa montre, se levait, allait vers son taxi, rebroussait chemin, se rasseyait en bougonnant, Aline restait bien tranquille contre mon épaule. Grand calme intérieur.
Une heure s’est écoulée et Conrad avait mâchonné douze petits bouts de bois, il avait fini par enfoncer sa casquette sur les yeux et ne voulait plus rien voir, à ressasser des pensées noires comme un seau rempli d’anguilles.

– Conrad ?
– Mmgrrff ?!
– Ils font surface…

Il a soulevé sa casquette, a regardé les deux petites têtes dans l’eau là-bas au bout de la jetée, nous étions déjà debout mais il restait assis là, les yeux étrécis, les bras passés autour de ses genoux.

– Allez, vieil homme, elle a besoin de ton aide…

Il s’est levé comme un grizzly neigeux, a commencé à marcher vers la jetée.

– Hey Conrad, attends-nous !
– Dépêche fiston, dit-il en riant et en accélérant, elle a besoin de nous.

Quand nous sommes arrivés au bout de la jetée, Conrad l’aidait à se débarrasser du harnais et des bouteilles, il ne disait rien mais souriait d’une oreille à l’autre et portait son harnais, ses bouteilles, ses palmes, son tuba, il avait passé son masque autour du cou et avait jeté la ceinture de plombs sur son épaule, tout ça dégoulinait, on aurait dit un mercenaire aquatique de retour de mission.

– Alors, Eileen ?

Elle nous regarda tous les trois un moment, secoua la tête, son regard était lumineux comme si elle était passée à travers une cascade, ou si elle avait caressé le museau d’une louve en liberté. Elle passa son bras autour de la taille de Conrad : « Pas de mots pour ça ».

Aline se tourna vers moi, le regard interrogateur, je dis « Si tu veux » puis me tournai vers Conrad. Il me regardait, il était toujours jubilant, mais il a compris doucement et le sourire s’est effacé de sa figure comme le vent efface les traces dans la poussière.

– Ah non, a-t-il fait, certainement pas, c’est hors de question !
– Ben quoi ? a dit Eileen.

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Le roman, dans l’ordre, est
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Magnolia Express – 2ème partie – # 26

Gros Bêta
 
Nous étions sur la jetée, Eileen s’est tournée vers moi, toute harnachée des pieds à la tête avec des bouteilles d’oxygène, des palmes aux pieds, des tubes partout et une espèce de harnais gonflable autour du buste. Elle a cligné de l’œil derrière son masque, a fait OK avec les doigts, puis HOP elle a sauté à l’eau pour rejoindre le moniteur. L’eau bleue moussait de bulles et d’écume blanche, puis le nuage s’est dissipé, Eileen et le moniteur se sont préparés et ont basculé vers le fond bleuté. Bientôt la surface a repris son teint de jeune fille, nous étions penchés sur la rambarde, à regarder silencieusement nos reflets dans l’eau.
 
Conrad s’est tourné vers moi en grimaçant : « Bon sang mais quelle idée ! Tu as déjà voulu faire ça, toi, dormir au fond d’un lac ? Est-ce que ça rime à quelque chose ?! ». Je ne savais pas très bien , c’est vrai que quand elle nous avait dit ça, on s’était regardés entre nous en se demandant ce qu’il fallait en penser. Eileen nous a dit qu’elle en rêvait depuis longtemps, que dormir tout au fond d’un lac, ça devait être reposant, et calme surtout, si calme, elle voulait le faire.

On aurait pu en rire, mais elle nous regardait sérieusement et Aline a dit qu’elle comprenait. Alors bon, si Aline comprend, il n’y a plus de questions à se poser. En tout cas, je le dis au risque de perdre mon indépendance intellectuelle chèrement acquise au fil des années, pour moi il n’y avait plus de questions à se poser. Mais pour Conrad, bernique ! Lui il ne comprenait pas, et qu’Aline lui dise ça, ça ne lui faisait ni chaud ni froid : il n’en voyait pas l’intérêt et on sentait qu’il était inquiet, peut-être qu’il imaginait que le fond d’un lac est toujours rempli de pieuvres d’eau douce et autres aquamonstres lacustres. Il n’avait jamais autant parlé et il faisait NON avec sa tête mais Eileen répondait avec un OUI têtu, avec un air un peu boudeur (et pourtant Eileen, habituellement elle n’était pas difficile, pas embêtante pour deux sous), et au bout d’un moment Conrad s’est tu. Puis il a fait un effort pour sourire et il est allé voir le moniteur de plongée, a passé un bras autour de ses épaules et lui a expliqué calmement qu’il lui couperait le nez si jamais il arrivait quelque chose à Eileen, le moniteur acquiesçait un peu nerveusement et il essayait de s’échapper mais Conrad faisait peser son bras un peu plus lourd tout en faisant semblant de rien, à lui expliquer qu’il tenait à Eileen et qu’on peut toujours vivre avec un nez coupé mais que c’est moins drôle en général. Quand il est revenu vers nous en grommelant, Eileen l’a pris par la taille en riant et en disant Gros Bêta.

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Le roman, dans l’ordre, est
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Discussion dans mon corps, après le marathon

– Allez, plus vite que ça, les globules, on aura jamais terminé sinon…
– Ouais, on y va, mais alors, on ne sait plus où donner de la tête !
– Mais dépêchez-vous : vous voyez pas que ça s’écroule, là ? Allez, colmatez-moi ça !
– Mais ça va pas être beau, Chef…
– On s’en fout, que ça soit pas beau, vous croyez qu’on a le temps de faire du beau ? Vite, viiiiite, ça va nous tomber sur la gueule !
– Oh ça va, hein, j’ai pas dix bras non plus…
– Chef ?
– Ouais ?
– Qu’est-ce qu’on fait de cet organe ?
– Mais qu’est-ce que c’était, à l’origine ?!
– Ben, on sait pas, il est dans un sale état, on reconnait plus bien…
– Pfff, y a rien à rattraper, balancez-moi ça dans la vessie, ni vu ni connu.
– Ok, à la une, à la deux, à la trois ! (splaouf)
– Et ces tisssus, là, pourquoi ils sont encore tous violets ? (quelle odeur, mon dieu !). Ho, je te cause ! Pourquoi tissus encore nécrosés, 4 jours après La Grande Catastrophe ?
– Ben Chef, il a pas mal de cours actuellement, alors il est tout le temps debout (et y a pas beaucoup de strapontins libres dans le métro…)
– Mais il est cinglé ! Cin-glé ! Moi je vais rendre mon tablier, hein ! Demandez au cerveau ce qu’il fait pendant ce temps, j’ai l’impression qu’il est encore réveillé.
– Il a rangé tous ses papiers administratifs, et là, il écrit pour son blog en mangeant du chocolat blanc.
– Y a encore le foie qui va brâmer, tiens. Bon allez, rideau, envoyez-lui quelques hormones du sommeil, qu’on puisse bosser tranquilles…
– C’est parti, j’ai envoyé Samantha, Ambre et Maëva.

RIDEAU

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Magnolia Express – 2ème partie – # 25

Lac
 
Conrad a garé le taxi sur la berge et nous avons remonté la jetée, une jetée de bois blanchie par le soleil avec une vieille rambarde noueuse pour empêcher les otaries de grimper sur les planches. Conrad et Eileen se sont arrêtés devant, quand nous les avons rejoints il lui parlait tandis qu’elle regardait l’étendue d’eau avec une main en visière.
On entendait Conrad qui disait :
– … et tu comprends, c’est à ce moment seulement que tu verses les poivrons émincés, évidemment il y a toujours des impies qui mettent tout en vrac au départ, et après on s’étonne du manque d’amour dans les familles, non, ce qu’il faut, c’est procéder avec énormément de précautions et de tendresse…
 
Eileen regardait l’étendue d’eau tout en se protégeant les yeux avec sa main en visière.

– Hey, tu m’écoutes ? C’est quand même important, non ?

Elle restait appuyée à la rambarde, les yeux fixés sur le lac, puis elle nous a regardés, a souri bizarrement, et elle a dit :

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Le roman, dans l’ordre, est
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Le syndrome LIFO

En gestion des stocks, notamment en comptabilité, LIFO, c’est Last In First Out : avec une matière première au prix volatil (pétrole), au lieu d’aller chercher au fond de l’entrepot le baril acheté à prix avantageux il y a 5 ans, on sort le dernier baril arrivé, au prix qu’on l’a payé.
Les mails suivent le syndrome du LIFO : on répond en premier aux mails les plus récents. On pourrait même définir la loi du LIFO :

  • Mail arrivé dans la minute : réponse générale dans la minute
  • Mail arrivé dans la journée, quand on n’était pas là : réponse éventuelle dans la journée
  • Mail en attente depuis une semaine : oh, il faudra bien une dizaine de jours
  • Mail depuis plus d’une semaine : il n’y a tellement plus de règle, qu’on peut considérer raisonnablement qu’on n’y répondra jamais.

Dans ma boite mail, en attente de traitement, le mail le plus ancien date de 2002. Qui dit mieux ?

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Batana – Cracrer

Voici la batana du mois :

Cracrer : v. i. Dans la cuisine, marcher pieds nus (ou en chaussettes) et sentir des miettes se coller sous ses pieds.
Par extension : trouver, posé sur son bureau, un gobelet en plastique rempli d’un fond de café froid et de 7 mégots ; trouver, sur sa chaise de bureau, un sandwich thon-mayonnaise périmé ; voir, sur sa moquette de bureau, une tache, aux contours prêtant à l’imagination, et à l’aspect sans équivoque.

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Surhumain

Voici donc mon commentaire sur les 42,2 km du Marathon de Madrid. Il est tard, et j’ai déjà commenté abondamment mon Marathon de Paris d’il y a un an, et mes quelques semi-marathons. J’aurais donc un sentiment de redite, si je reprenais tout par le menu. Or, le but est de raisonner en différentiel : qu’ai-je appris ? (ou : qu’y avait-il à retenir ?)

J’ai appris que le Marathon de Madrid est un marathon très dur, à cause de son parcours très en relief. Je ne savais pas que Madrid est la plus haute ville d’Europe (750m, d’après un de mes collègues), ce qui explique de fortes différences de relief. Nommément, +/- 80 m sur le parcours. Cela peut paraître anecdotique, 80 m sur 42 200 m de distance, mais le côté spirituel de cet exercice, c’était que l’on subissait une suite de côtes et de descentes. C’est simple, si l’on cherche non pas à durer longtemps, mais au contraire, à se cramer le plus vite possible, il y a une solution idéale : enchaîner des côtes et des descentes. J’ai testé, ça marche bien, on se crame plus vite qu’il n’en faut à une bougie pour célébrer la Pâque bouddhiste.

Je me retrouve donc, en soupirant, avec le même type de graphique de vitesse qu’il y a un an. (rappel : c’est bien quand la vitesse se maintient stable, selon une droite horizontale, c’est moins bien quand la vitesse suit une courbe qui part en fléchissant comme la tête d’un canasson fourbu. Exemple ci-dessus).

En sus de ma lassitude physique s’ajoute une lassitude morale : l’impression de retomber dans la même ornière.

Ah, et puis tant qu’à faire, parlons un peu de mon accéléromètre. J’avais recalibré la bête, qui n’était pas très précise : pour le semi de Paris, il m’affichait 21 km 880, au lieu des 21 km 100 attendus. Hop, j’avais fait ma règle de trois, et recalibré le bouzin avec un coefficient de réduction. Las, à la fin de ce marathon, il m’affichait triomphalement une distance de 40 km 590, au lieu des 42,200 officiels. Comme je doute que les hispanos aient raboté presque deux bornes au supplément infligé par la reine d’angleterre (c’est une longue histoire, lisez vos classiques), j’en déduis que ce cardio-fréquencemètre m’a estampé cette fois par défaut, donc que j’ai couru trop vite. Tu m’étonnes, dès le km 23 je trottinais tel un hamster blessé.

Je pourrais continuer la liste des horreurs, je résume :

  • des ravitaillements nombreux, mais souvent erratiques. Par exemple, pas d’eau entre le km 8 et le km 15. Par 40°, ça calme les ardeurs.
  • un soleil assassin, une boule de feu qui a décidé d’exterminer tous les neurones des chauves, et de faire blondir au fer à friser les cheveux des ibères pourtant sombres.
  • des côtes qui tuent les cuisses suivies de pentes qui tuent les mollets suivies de côtes qui tuent l’amour suivies de pentes qui donnent envie de se décapsuler les deux rotules et de les mettre dans le bac à glaçons

Les points positifs (qui l’emportent finalement) :

  • une super ambiance, rythmée par les encouragements de la foule « Venga, venga ! Animo ! » J’ai découvert à cette occasion que cela booste vraiment la motivation
  • une équipe de pom-pom girls et gogo boys spécialement affrétée pour nous, qui m’ont plusieurs fois surpris, alors que je roulais de bord en bord telle une barrique ivre, à me remettre sur les rails de mon enfer par des piaulements d’enthousiasme juvénile
  • enfin, et surtout, je n’ai pas battu mon temps prévu (4h40), certes, j’ai pris 7 mn de plus, mais tout cela mérite considération : le vainqueur de Paris fait 2h05, celui de Madrid, 2h11. Ces 6 mn sont non seulement le prix du relief (+/- 80 m), mais cela va en s’amplifiant : 6 mn de différence pour 2h de course à plus de 20 km / h, se transforment probablement en 15, 20 ou 30 mn de différence pour des temps plus longs.

Je ne vais pas essayer de me leurrer avec un temps corrigé, du genre « si le parcours avait été plat, j’aurais fait claquer un chrono », mais cela me regonfle pour le prochain marathon. Berlin, 30 septembre, c’est presque demain.
J’attends toutefois que mes semelles refroidissent, et que mes blessures intimes cicatrisent. Je vais me reposer. C’est bien parti : j’ai 20h de cours en 3 jours…

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J+2

4h 47′ 45″.
Soit 7 minutes de plus que mon objectif. Mais sur un parcours qui a été le plus dur que j’aie connu jusqu’à présent : des côtes à n’en plus finir, des dénivelées successives de +80 m, -80 m, + 80 m…
Des courbatures, évidemment, des coups de soleils cuisants, mais une motivation renouvelée : une superbe expérience, des ami(e)s et de nombreux soutiens, des belles histoires individuelles qui nous construisent collectivement. Grands moments.
Maintenant, un mois de repos physique, et beaucoup de choses à rattraper dans ma vie.
Plus d’infos (décomposition de la course, pensées profondes et méditations à la mord-moi-le-noeud) plus tard…
Merci à tous pour votre soutien, vos petits messages d’encouragement, vos pensées positives.
🙂

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