Lac
Conrad a garé le taxi sur la berge et nous avons remonté la jetée, une jetée de bois blanchie par le soleil avec une vieille rambarde noueuse pour empêcher les otaries de grimper sur les planches. Conrad et Eileen se sont arrêtés devant, quand nous les avons rejoints il lui parlait tandis qu’elle regardait l’étendue d’eau avec une main en visière.
On entendait Conrad qui disait :
– … et tu comprends, c’est à ce moment seulement que tu verses les poivrons émincés, évidemment il y a toujours des impies qui mettent tout en vrac au départ, et après on s’étonne du manque d’amour dans les familles, non, ce qu’il faut, c’est procéder avec énormément de précautions et de tendresse…
Eileen regardait l’étendue d’eau tout en se protégeant les yeux avec sa main en visière.
– Hey, tu m’écoutes ? C’est quand même important, non ?
Elle restait appuyée à la rambarde, les yeux fixés sur le lac, puis elle nous a regardés, a souri bizarrement, et elle a dit :
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Le roman, dans l’ordre, est là.