Internet, sculpteur de société

Je ne vais pas faire un thibillet de fond, embrassant les perspectives et les âges. Je l’avais en tête, mais il est tard.
Je voulais juste parler du marché de l’occasion.
Avant Internet, comment faisait-on ? Quand on avait des livres en trop, des mixers en trop, des lecteurs ZIP en trop, qu’en faisait-on ?

  • On les donnait ? Non, qui voudrait d’un lecteur ZIP…
  • On les vendait ? Oui, mais ça veut dire : s’inscrire à une brocante, payer les 2 mètres linéaires, installer le stand dans le petit matin froid, gérer les embrouilles (PV sur la voiture, client pas content, problème de monnaie…) – vous pouvez sentir le gars qui l’a fait au moins une fois dans sa vie…
  • On les jetait ? Oui, mais mauvaise conscience : je jette un truc qui marche, et qui va polluer les nappes phréatiques (ta mère)

Depuis Internet : je reste le cul sur ma chaise, et je mets en vente sur eBay, ou PriceMinister. Accessoirement, j’achète aussi sur ces sites. Pour les achats, c’est génial : ça tombe directement dans ma boite aux lettres. Pour les ventes, c’est un peu plus galère : il faut aller à la poste pour envoyer son colis. Mais avec un peu d’organisation (lchons le mot : de productivité), on y arrive raisonnablement bien…

Bilan :

  • c’est un véritable marché de l’occasion qui se met en place. Avant, quand je voulais acheter d’occasion, je n’avais que les bouquinistes, les dépôts-vente, les brocantes. J’étais limité géographiquement. Maintenant, ma brocante, c’est la France entière (et même, les pays limitrophes participent aussi à ce système). Autant j’avais peu de chance de trouver une BD de Valérian en Ile de France, autant je tape sur Price Minister, et 30 BDs tombent. Après, peu me chaut que le vendeur soit à Albi : en 3 jours, la BD est dans ma boite aux lettres…
  • Il y a un côté « machine à remonter le temps ». Je vais vous parler d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. J’ai été élevé par mes grands parents. Mon premier souvenir de cinéma est lié au film que mon grand-père m’a emmené voir, à Auteuil Bon Cinéma (ça ne s’invente pas), et c’était « Le fantôme de Barbe noire ». Certes, ça ne s’invente pas non plus, c’était un film Disney avec des vrais acteurs, du genre (pour ceux de ma génération ou d’avant) « L’espion aux pattes de velours ». Bref, je vous parlerai une autre fois du fantôme de Barbe-noire, avec sa grande scène mythique, celle qui a résumé tout le cinéma à jamais pour moi. Mon propos est le suivant : ce film date des années 1975. Impossible de le retrouver en DVD à la Fnac. Mais je voulais avoir à nouveau cette scène mythique. Eh bien la solution était simple : Priceminister, mot clé « fantôme de barbe noire » et je suis tombé sur la cassette VHS du film, vendue par un particulier. Cela fait maintenant un an que j’ai chez moi une copie du film que j’ai vu il y a 30 ans, et qui n’est jamais sorti en DVD. Merci Internet.
  • Corollaire : le problème du recyclage est réglé : ne jetez plus rien, tout a une valeur pour les vieux amateurs. Si vous avez un vieux lecteur ZIP, sur PriceMinister, il trouvera peut-être preneur… Ou un écran cathodique. Ou une vidéo VHS d’un film obscur. Ou un vieil iPod.
  • Ce qui nous amène au dernier point : il faut quand même avoir un contrôle. Le contrôle, ici, porte sur l’évaluation des acheteurs. Exemple, tiré au hasard, et sans animosité : j’ai acheté un iPod d’occasion. 1/3 du prix neuf. Le gars disait « Bonne (sic) état, mais la batterie se décharge de temps en temps ». J’ai reçu l’iPod ce soir. On ne peut pas le faire marcher, point. Branché sur le secteur : nada. Sur le port USB : nada. Bonne état, des nèfles. Juste après ce thibillet, je vais maraver l’évaluation de ce vendeur. Que même sa mère le reconnaîtra pas dans la sixième dimension.
    Autre exemple : la semaine dernière, j’ai vendu des billets de train sur eBay. Lundi, j’ai rencontré l’acheteur, il m’a payé, je lui ai donné les billets. En 2 mn c’était réglé, et le soir même, je l’évaluais en tant qu’excellent acheteur (ponctuel, correct, sympa). Je viens d’aller voir sur eBay : lui m’évalue en tant que « Transaction parfaite – très bon ebayer – highly recommanded ».

Internet devient un marché de la réputation. De même que les dirigeants d’entreprises, ou les cabinets d’audit, fonctionnent sur leur réputation, les acheteurs et vendeurs d’Internet font de même. Et si la solution à nos problèmes environnementaux et sociaux n’était pas, tout simplement, de profiter d’un tel réseau ?

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Productivité – Correos

Comment gérer les e-mails. J’en ai parlé, poète, plus d’une fois, de manière énervée, désabusée, sociologique ou académique, avec une nuance comptable, mais avant tout, taxonomique.
Le mail était dans la tombe, et nous les brisait menu.

Quelques pensées productives.

Objectif ultime : ne plus avoir de mails dans sa boite « Messages reçus »
Objectif tolérable : que les mails dans la boite « Messages reçus » puissent tous être vus sur l’écran. J’ai défini ma limite à 10-15 maximum.

Les mails, comme les problèmes de baignoires, ou les rapports financiers, sont constitués de deux choses : des stocks, des flux. Une baignoire qui déborde, c’est quoi, hein ? C’est un robinet qui crache trop (flux), une bonde qui n’absorbe pas assez (flux), mais aussi un réservoir d’eau croupie avec un corps adipeux dedans (stock). Donc gérer les mails, c’est d’abord gérer le stock (dégraisser le corps adipeux) puis gérer le flux (brancher le robinet directement sur la bonde).

I. Réduire le stock

  1. Chronométrer. D’où l’importance d’une certaine relation au temps. Chronométrer, cela veut dire chronométrer le temps mis pour traiter 10 mails, 30, 100 mails. Cela permet de connaître le temps que ça prend par mail, entre ceux que l’on se contente de classer ou détruire, les réponses lapidaires (« OK »), les mails de dix lignes, et ceux qui nécessitent d’avoir lu un document (au hasard, en cette période de l’année, un mémoire).
  2. En fonction des statistiques obtenues à la question 1., définir des plages de temps. « J’ai 30 mails, cela me prend en moyenne 1 mn par mail, il me faut 1/2h ». Cela permet de mesurer le temps nécessaire, mais aussi, de cantonner la gestion des mails à des plages horaires définies.

II. Gérer le flux

  1. Si possible, répondre immédiatement.
  2. Essayer de répondre à l’objectif ultime, donc, ne pas conserver le mail pour se souvenir d’accomplir la tâche : accuser réception, classer le mail, et ajouter une entrée dans la to-do list.
  3. Si ça marche avec vous, classer les mails « qui nécessitent du temps » (au hasard, lire un mémoire) dans un dossier « 30 minutes », qui contiendra tous les mails nécessitant chacun au moins 30 minutes de lecture (voire plus). Cela ne marche pas avec moi, donc je les garde dans la boite « Messages reçus », jusqu’à traitement.
  4. Libérer la boite principale. Donc utiliser à fond les filtres et l’antispam intégré. Par exemple, définir que tous les mails où l’on est en copie (et non en destinataire premier) doivent aller dans le sous-dossier « Copie » (filtre) ou bien déterminer que tous les messages provenant de tel émetteur (ex : pubs, lettre de com interne) sont des spams, donc vont dans la corbeille. (mais il est conseillé de regarder la corbeille régulièrement)
  5. Définir des plages de temps, et de non-temps : consacrer certaines plages de temps à la gestion des mails, puis éteindre son logiciel de messagerie (plage de non-temps, pour travailler concentré sur d’autres choses, sans être dérangé par la compulsion du « Tilou » qui indique un nouveau mail).
  6. Ne pas utiliser un mail en ligne (gmail, yahoo mail, Notes) mais plutôt un client mail en local (thunderbird). Plusieurs avantages : évite d’attendre que la page se recharge à chaque fois (gain de temps, Chronos) ; permet de télécharger les mails et de travailler hors ligne (dans un train, un avion) ; permet tout de même de garder ses sous-dossiers en ligne (serveur IMAP, et non POP).

Ultime idée, mais pour les conquistadors comme moi : se mettre systématiquement en copie cachée des messages auxquels on répond. Inconvénient : ça double le nombre de mails reçus ; avantage : on a toujours toute la correspondance. Avec un client mail en local, on peut faire des recherches par mot-clé. Bref, on peut justifier ce qu’on a dit, et à quelle date. Pratique, vis-à-vis de certains pénibles…

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Corrélation and Causalité illustrated


– C’est comme ça, mon vieux. Il se trouve que ce type est là. Les deux choses sont emmêlées.
– Forcément, c’est emmêlé, dit brutalement Danglard. Ce sont les seuls événements notables qui se soient produits depuis le début de l’été. Mais ce n’est pas parce qu’ils existent ensemble qu’ils fonctionnent ensemble. Bon sang, on ne peut pas toujours tout confondre.

Fred Vargas, Coule la Seine, J’ai Lu Policier n° 6994, p. 24-25.

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WordPress – état des lieux et feuille de route

Après un week-end assez productif, quelques commentaires et questions, pour faire le point :

  1. WordPress 2.2 très facile à installer.
  2. Sous un hébergement par Free, ne pas chercher à changer la structure des liens permanents (permalinks) : erreur 500 généralisée qui empêche d’accéder à tout le blog, interface d’administration comprise. Super quand on a déjà quelques billets postés. Après bidouillage avec le fichier .htaccess, j’ai trouvé la solution . Pour quelqu’un qui ne voulait plus remettre les pieds dans des lignes de code, je me suis quand même tapé la base Free (sql.free.fr) et PHPadmin, ouééééé.
  3. Restait le gros problème des thèmes : il y en a des millions, OK, ils sont faciles à installer, OK, mais aucun ne correspondait à mes besoins simples : 3 colonnes, calendrier, mention des flux RSS, couleurs lisibles (ah, les blogs sur fond noir…). J’ai envisagé de me bâtir mon propre thème avec les doigts, mais pour un gars qui veut uniquement bloguer, ça démarrait mal. Enfin, au cas où je changerais d’avis, il y a un tutoriel bien foutu ici (et de l’info additionnelle ). Et puis je suis tombé sur une petite merveille. Un générateur automatique de thèmes. Voui, c’est , et ça me suffit amplement : ça donne un premier truc propre, et après, si on veut, on peut aller modifier à la marge (par exemple, j’ai mis une photo en haut, chose que je n’ai jamais pris le temps de faire sur ce bleug). Adopté.

Restent des questions de newbie (pour Julien, notamment) :

  • Comment activer akismet sans mot de passe worpdress.com ?
  • Comment avoir des stats (idéalement, qui filtrent les robots) ?
  • Quels sont les plugins « must have » qui facilitent vraiment la vie ?

Réponse en commentaires, ou dans des billets de blogs (non-anonymes, c’est mieux…)

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Projet I AM

C’est parti. J’ai un deuxième blog, anonyme.

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Productivité – Chronos

Traitons donc du temps. Rien ne sert de chercher à améliorer sa productivité si l’on ignore le temps. Ou plutôt les temps. Ce sera un thibillet rapide, tant les choses sont simples.

  1. Avoir un temps précis. Il existe des horloges atomiques accessibles gratuitement, on peut même les insérer dans son blog (colonne de gauche, en bas) ou dans une page web (à droite). Idéalement, régler l’horloge de l’ordinateur pour se synchroniser sur un temps précis (prélude utile pour l’étape 2.)
  2. Télécharger un petit utilitaire qui se lance au démarrage et affiche l’horloge en transparence par dessus tout le bordel du bureau, et permet de suivre la dégringolade des grains de sable qui nous rapproche tous de la mort (oui, même toi, là, avec ton doigt dans le nez). Pour ma part, j’utilise ClockX chez moi, au boulot, en salle de cours…
  3. Apprendre à éviter l’effet zapping : éteindre le logiciel de messagerie de temps en temps, se fixer des plages de temps.
  4. Dissocier toujours les tâches importantes des tâches urgentes. L’urgent-important, OK, on traite. L’urgent-pas important ne devrait pas passer devant l’important-non urgent.
  5. Au besoin, relire Sénèque, De la brièveté de la vie. Je cite de mémoire :

A propos du temps : nous jouons avec un des éléments les plus importants de notre vie, et pourtant, nous le traitons comme s’il était futile, consommable sans restriction, et comme si sa valeur était nulle parce que nous ne le voyons pas.

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Livre lu – Hervé Kempf : Comment les riches détruisent la planète

J’ai arrêté de commenter les livres que je lisais, par manque de temps. C’est dommage, mais comme par ailleurs, certains amis blogueurs m’avaient dit qu’ils zappaient systématiquement mes analyses de livres, je vous demande un peu à quoi ça servait que je me décarcasse.
Cela dit, j’ai beaucoup aimé récemment Le lièvre de Vatanen, d’Arto Paasilina, mais chut, je ne vous ai rien dit.

Donc, si je m’y remets cette fois, c’est parce que la Grande Loulou m’a fouetté. Et comme j’aime ça, je m’exécute.

Haha, c’est excellent : j’avais rédigé une trentaine de lignes argumentées, pof, coupure de courant, mon ordinateur passe sur batterie, je me dis « fieffé rusé que tu es, sauvegarde donc avant d’aller rétablir le courant ». Je clique donc sur « Enregistrer », le petit bouton qui envoie le texte à mon bleug. Sauf quand la Freebox est coupée, pour cause de disjoncteur fébrile. Moi tout perdu.
Bon, ça m’apprendra à trouver un moyen de faire des sauvegardes sous mon éditeur de texte, encore un truc à mettre dans ma rubrique Productivité.
En attendant, salut mon vieux, la critique du bouquin de Kempf, ce sera pour plus tard (ou jamais), je vais pas me refarcir tout ça maintenant.

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Pourquoi je n’aime pas g-mail

J’en suis un utilisateur compulsif, mais je n’aime pas gmail, parce que tout est dans la même boite de réception, avec le message lénifiant suivant « ne classez plus rien, il suffit de faire une recherche ».
Bien sûr, mon con, mais pour faire une recherche, il faut se souvenir du mot-clé qui va bien. Or, le principe du mail tel que je le pratique, c’est « une messagerie vocale écrite ». On t’écrit, ça enregistre, et après, tu gères, tu effaces, tu agis. Puis tu classes.
Une boite de messagerie où l’on ne classe pas est une boite où tout est en fatras.
Exemple : je suis rentré tard, il y a deux nuits, et dans un état discutable. A l’époque, j’ai vu que j’avais un mail – consternant – sous gmail. Je me suis dit – merveille de l’éthylisme – « ouah éh, pfou, j’y répondrai demain, à cette c…réature ». Depuis, deux jours après, je suis toujours infoutu de retrouver son mail, perdu dans une sous-conversation antédiluvienne.
Autre exemple : merveille de la compulsion, on lit pour lire, pas pour agir. Résultat : je viens de retrouver par hasard un mail de Julien, bon, ça datait pas trop, mais si je n’avais pas parcouru ma boite, je l’aurais totalement oublié…
Quand par ailleurs, on note que gmail peut désactiver votre compte – et vous couper ainsi de vos mails, agenda, documents en ligne – ça rend plus prudent…

Premier adage de la productivité : utiliser des outils qui libèrent notre mémoire, pas des outils qui la surchargent.

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Caillou – Frontière

J’ai voulu frôler tes lèvres,
Dans cette zone obscure de fin de soirée
Entre nuit et matin.

Mais tu m’as répondu
Sans avoir à parler,
Sans même me regarder.

Il pleut ce soir dans la rue froide.

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A quick one

ça m’amuse : j’ai le sentiment d’être très productif. Très. Mais ça n’arrête pas. Il faudrait plusieurs vies. Ou changer de vie. Devinez où je vais…

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Productivité – pensées séminales

Je lance ce jour-ci la rubrique Productivité.
J’en ai déjà parlé.
Voici, en quelques idées résumées, ce que je pense en faire dans les prochains jours, mois, années, siècles :

  • Nos outils technologiques, perçus comme des sauveteurs, deviennent des tyrans ;
  • Les journées ne sont pas plus courtes, mais la charge de travail devient plus grande. Il faut donc apprendre à se défendre ;
  • J’identifie pour l’instant quelques champs de gains de productivité, que j’amenderai / détaillerai / développerai :
    1. La relation au temps, le temps absolu (important), le temps relatif (urgent) ;
    2. Les e-mails : comment survivre ;
    3. L’agenda : comment vivre bien ;
    4. Les réunions : comment vivre dans deux mondes parallèles ;
    5. Les listes de tâches (to-do lists) : passer du temps à lister, ce n’est pas perdre son temps ;
    6. Et puis, même si ça n’est pas politiquement correct : la Rage et la manipulation, comment en profiter, comment les utiliser, autant que possible.

Bienvenue dans mon monde.

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Pensée américaine (ou d’ailleurs) – le test de l’hôtel

Il faut au moins un jour pour se repérer, tout en ayant l’air de rien : « OK, l’escalier ici donne là, les ascenseurs sont à côté du business center, ils ont un réseau wi-fi… »
Le plus symptomatique est probablement la salle du petit déjeuner de l’hôtel. Le premier matin, on ne sait rien, donc on teste, puis on observe. Ce qui est génial, c’est cette capacité de l’être humain (en tout cas moi) à re-dessiner les contours de son nid quand il n’est pas dans son nid. Dès le deuxième matin, je sais que le melon est à proscrire, car il est imprégnée d’une odeur de graisse frite, que les tables les mieux placées sont celles près de la fenêtre là-bas, car plus silencieuses, que les journaux sont disponibles en libre service dans le coin là-bas, que les fourchettes sont dans la corbeille planquée ici.
Le premier jour, c’est l’investissement à fonds perdus, la barrière à l’entrée. Dès le deuxième jour, j’ai rebti mon campement.

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Proxy for Love Reloaded

Voici l’ultime thibillet sur le sujet.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi, ou qui arriveraient ici par hasard, voici la question résumée : y aurait-il des variables observables de l’amour ?
En plus détaillé, la question était : comment dissocier les mariages d’intérêt des mariages d’amour ?

Pour plus d’informations, vous pouvez vous référer à la discussion, qui a commencé ici (lisez notamment les commentaires) et s’est poursuivie (commentaires inclus).

Les erreurs les plus souvent commises :

hors sujet : Lili s’insurge contre le mariage, qu’elle qualifie de tue-l’amour. On s’en fout, Lili, la question n’était pas « le mariage est-il une preuve d’amour ? » ou « être marié rend-t-il moins amoureux ? » (on écrit rend-t-il ou rend-il ? En tout cas, c’est pas beau…). Je me souviens d’une discussion nourrie avec un amie assez catégoriquement contre le mariage, mais elle a changé d’avis quand son compagnon l’a demandée en mariage. Mais je ne veux pas vous ennuyer avec mes histoires d’amies de connaissances de passions de souvenirs.
mal lu le sujet : Nerik, on demandait des variables observables (sous-entendu : par un chercheur externe), donc proposer comme variable la distance entre les deux corps dans le lit conjugal, c’est vicieux. (et puis, il faudrait prendre comme variable de contrôle la température dans la pièce. On peut se marier par intérêt pour le pognon du conjoint, ou pour sa température corporelle. J’aurais aussi beaucoup de choses à dire là-dessus, mais je ne veux pas vous ennuyer avec mes histoires de glaçons bouillottes femmes.)
– une erreur qui n’en est pas une, disons plutôt une attitude d’esprit, a été identifiée récemment par Atchoum. Je demande des variables mesurant le mariage d’amour. La plupart d’entre vous s’est focalisée sur les variables indiquant le mariage d’intérêt. L’un dans l’autre, on s’y retrouve : identifier l’un, c’est identifier l’autre. Mais je suis chagriné de voir que vous n’avez pas voulu vous attaquer directement à l’amour.

Voici donc mes deux cents de réflexion sur le sujet :

Quand un couple se marie, comment peut-on identifier (avec des variables observables, publiques) si c’est plutôt par amour, ou plutôt par intérêt ?

  • Les différences de taille, de poids, même d’origine, peuvent être une piste. Quand on se marie par intérêt, c’est souvent entre semblables. Mais cela ne me paraît pas très probant. La différence d’âge, mentionnée par plusieurs d’entre vous, peut donner une piste. Quand un homme de 50 ans épouse une femme de 20 ans, cela a de fortes chances d’être un mariage intéressé (tu me donne ta chair, je te donne mon héritage). Rien de sûr à 100%, on est dans le domaine de la recherche sociale : je suis sûr qu’il existe de véritables amoureux avec une grande différence d’âge, et je les salue affectueusement, bonjour Mémé, arrête de draguer les jeunôts.
  • Comme le mentionne notamment Atchoum, si le couple se connaissait depuis longtemps avant le mariage, c’est un indice d’amour. Certes, il y a des mariages coup de foudre (ah bon, il y en a ?), mais je me méfierais a priori d’un mariage entre un yakuza de Tokyo et la fille d’un gros ponte de Macao si les deux se rencontrent pour la première fois un mois avant la cérémonie.
  • En parlant de Macao, cherchez aussi l’intérêt des parties. Si l’héritier d’un groupe de télévision se marie à la fille du président de la république (qui se trouve, par hasard, être celui qui décide des attributions de fréquences, et du renouvellement de concessions de chaines), y a pas de doute, c’est de l’amour pur et virginal.
  • On s’aime aussi parce qu’on partage la même culture (d’où l’ge), les mêmes idées, et qu’on a probablement le même niveau d’études. Moi j’aime bien les jeunettes piercées, mais franchement, me taper des soirées entières à regarder la StarAc, je ne pourrais pas ! (même sil y a des gens très bien qui aiment ça, tiens, à propos, salut Cécile). Ils sont tous les deux diplômés de la même université (et pas à 20 ans de distance…) ? Ils se sont rencontrés au Rallye du Jockey Bio ? Ou sur le marché des Philatélistes, cherchant fiévreusement le 10 cents de Mogador (dont les rognures sont inégales sur fond de sinople et d’azur) ? Pas de doute, c’est de l’amour, ils iront bien ensemble, à coller des petits timbres dans des grands albums, et je leur souhaite bien du plaisir.
  • Quand on s’aime, on aime bien passer du temps ensemble. Alors si Monsieur part en vacances au Gorgonzola tandis que Madame joue au mini-golf à Trouville, c’est plus de l’amour, ce sont des Frequent Flyer Miles. OK, c’est pas très observable, ou alors, il faut lire la presse people, et ne se focaliser que sur les couples célèbres. Mais y a-t-il des couples célèbres amoureux ? Regardez, Brad Pitt et Jennifer Aniston, si même ce couple-là s’est écroulé, on ne peut plus mettre son espoir dans rien. Rien.

Voilà, ça y est, j’ai fait le boulot.

Disclaimer : bien sûr, tout est discutable, rien n’est sûr, pourquoi donc croyez-vous que j’aime la recherche ? Parce que personne ne peut vous river votre clou définitivement, la recherche, c’est pas pour les catégoriques, c’est pour les gens qui doutent.
Et à propos : m’aimes-tu ?

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Causalité

Je devais ce thibillet à Yves Duel, suite à une incompréhension.
Il y a des fois où je ne suis pas clair. Notamment dans cette salle de cours virtuelle qu’est ce blog. Je reprends.

Le grand problème est la différence entre corrélation et causalité.

J’apprends avec les profs : la causalité, c’est quand il y a un rapport de cause (principe premier) à effet (conséquence). Du genre, t’as mal aucrâne parce que t’as bu de la piquette. Causalité. La corrélation, c’est juste une mesure statistique. Quand il y a causalité, il y a corrélation (quand je joue de la trompette la nuit, 99 fois sur 100 les flics débarquent). Moi jouer trompette nuit = bruit = réveil bourgeois = appels nocturnes à forces assermentées = descente de lit : tous les signes  » =  » montrent une causalité. Le 99% montre une relation statistique (le 1% restant tient compte des phénomènes extrêmes : voisins sourdingues, murgés, ou absents (voire, les trois ensemble) ; forces de police sourdingues, murées ou absentes (idem) ; ligne téléphonique bourrée, purgée ou absente (itou) ).
Mais, et c’est là que c’est poilant, quand il y a corrélation, il n’y a pas forcément causalité. Exemple déjà cité : 99% des gens meurent dans leur lit (ou dans celui d’un autre, on s’en fout), et pourtant, le lit n’est pas un lieu qui déclenche la mort.
Wikipedia explique bien cela avec quelques exemples.

Revenons à notre propos. Dans mon explication sur la variable de contrôle, je n’avais pas été clair. En hiver, il fait froid, glagla. Donc on pousse le chauffage. Donc on consomme du fioul, vroum vroum. En hiver aussi, il fait gris, pas soleil, beuh beuh. Donc on déprime, pleure pleure. Donc on se suicide, pan pan (comme Romuald dans Le génie des alpages). On a donc deux relations de causalité indépendantes, avec le même principe moteur : l’hiver. Hiver = froid = chauffage = cramage de fioul. Hiver = gris = dépression = suicidage.
Je suppose donc (je ne l’ai pas vérifié) que l’on pourrait constater une corrélation entre 1. les dépenses de chauffage et les suicides ; 2. le froid et la dépression nerveuse. Mais cette corrélation ne permettrait pas d’établir que ce sont les dépenses de chauffage qui induisent des suicides, ou que le froid cause des dépressions nerveuses. D’où l’importance d’une variable de contrôle qui, introduite avec fracas dans le raisonnement, permettra d’établir où est la causalité. Exemple que j’ai glané sur le ouèb (il y en a des tonnes, tapez « corrélation et causalité » sous Google) : il y a une corrélation entre les bouchons sur le périphérique, et le lever du soleil. Alors, sont-ce les voitures qui font se lever le soleil, ou le soleil qui embouteille les voitures ?
🙂

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Magnolia Express – 2ème partie – # 31

Tu étais là
 
Je sortis de la librairie vers sept heures du soir. Je fermai le rideau métallique de devant, rangeai quelques bricoles, passai dans l’arrière-boutique et débouchai dans la ruelle derrière. J’aimais bien cette ruelle le soir, juste une petite issue entre deux maisons, j’aimais bien ma petite porte de derrière par laquelle je pouvais sortir sans éveiller l’attention de l’Ennemi. Avant de fermer la petite porte, je respirai l’odeur de la nuit tombée, jetai un coup d’œil vers le bout de la ruelle. Etait-ce un soir de calme bleuté, toute chose étant en harmonie ? Les éclairs allaient-ils déchirer la nuit et les cœurs ? Je pensais à ce petit chat qui était déjà venu deux fois, qui cherchait un livre, son livre, j’aurais voulu pouvoir l’aider mais pour une fois, je me sentais étrangement vide, impuissant.
 
Je restai ainsi à ruminer devant ma petite porte fermée, un petit vent s’engouffra dans la ruelle et fit flotter les pans de mon manteau, large manteau dissimulatoire. Le vent soufflait plus fort, je me drapai dans ce manteau flottant, ramenai un des pans sur mon visage. Métamorphose : d’obscur libraire perdu au sein de la nuit et de son impuissance, je devenais le Héros Masqué, et le souffle qui me portait était le Vent de l’Histoire. Quoi, y avait-il des injustices, des carnivores par delà le monde ? Le Héros Masqué était là pour faire régner le bon droit, et sa mission salvatrice l’emportait comme un surf sur les vagues de l’audace …

Ainsi drapé, superbe et solitaire, je me mis à courir comme un félin vers le bout de la ruelle, prenant mon élan pour m’envoler et accomplir mon devoir nocturne. Je sentais mon Manteau Dissimulatoire flotter comme une cape, j’étendis les bras et débouchai sur le trottoir éclairé, jaillissant de la ruelle sombre comme un éclair doré. Je virai sec à gauche pour rejoindre mon engin spatial, le Libelluloplane.

Aline était là, devant la librairie, elle tourna la tête vers moi qui surgissais des profondeurs de ma métamorphose.

Je décélérai,
les pans de mon manteau anodin flottaient,
je revins doucement au pas,
mis les mains dans mes poches
et avançai encore,
finissant sur mon élan.
 
– Belle nuit, n’est-ce pas ? dis-je d’un ton dégagé.

Fin de la deuxième partie

Creative Commons License
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
.

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FAQ projet I AM et projet Rubicon

Une fois n’est pas coutume, je vais répondre à des commentaires via un thibillet. Il s’agit de la discussion sur mon changement de plate-forme de blog, et comme il y a eu plusieurs interventions de qualité (j’ai des lecteurs compétents), je vraque l’ensemble, et je réponds ab imo pectore.

Da Vinci Yog a dit : as-tu essayé unblog.fr ?

Non, mais je suis allé voir leur site. Je ne veux pas d’une plate-forme de blog en ligne, parce que je veux tout contrôler, y compris, et surtout, la sauvegarde de mes thibillets. Je me souviens de Nerik (qui me lit encore, je le sais) et de nos discussions sur Poker et Bourse : maintenant qu’il a arrêté de bloguer (ce qui est son droit imprescriptible), toutes nos discussions sur son blog ont été perdues (sauf peut-être dans le cache de Google, mais qui aura le courage de jouer l’archéologue cyber ?). Edit : je suis nul, son site est toujours en ligne

Ulysse a dit plein de choses, et je vais répondre / commenter point par point :

  • Amusant, j’ai toujours eu envie de faire un second blog également ou je pourrai médire en paix et en tout anonymat (bien que le mien ne soit pas spécialement nominatif ni fréquenté). Il y à des choses que l’on veut dire sans que l’on se soit identifié par ses proches. D’autant plus si le sujet est en rapport avec son métier…
  • Le sujet du second blog, c’est mon projet I AM. Dans ce que dit Ulysse, il y a plusieurs choses :

      A venir, peut-être : pourquoi je n’opte pas pour une « petite » plate-forme comme Blogotext ou Pluxml.

    1. médire en paix : oui, c’est un des objectifs ;
    2. en tout anonymat : oui, lié avec le point 1. et le point 5. ;
    3. il y a des choses que l’on veut dire sans être identifié par ses proches : encore d’accord ;
    4. surtout si le sujet est en rapport avec son métier : là-dedans, il y a du vrai et du faux. Le métier, cela peut-être des collègues ou le vécu d’une organisation (point 1. et 3.) ; cela peut aussi être des réflexions sur la matière que j’enseigne, ou les moyens de l’enseigner. Dans ce cas-là, ce présent blog répond clairement à ce besoin, et je n’ai pas besoin d’anonymat.
    5. mais surtout, il existe un sujet qui sera central dans ce blog, avec peut-être un autre sujet annexe. Ces deux sujets sont très personnels, et je ne veux pas qu’ils puissent être utilisés contre moi. Mais j’ai besoin d’en parler. D’où la recherche d’une solution anonyme.
  • Dotclear n’est vraiment pas suffisant ? Parce que les logiciels c’est un peu comme les distributions Linux, les meilleurs sont ceux qu’on maitrise le mieux. Quelque chose de mieux sur le papier mais ou il faut tout réapprendre n’a pas un grand intérêt finalement.
  • Non, Dotclear n’est pas assez fluide à mon goût. Et pour reprendre l’analogie, je suis prêt à faire l’investissement en apprentissage, car je ne suis pas satisfait de l’ergonomie de DotClear : donc je vais aller vers ce que je connais moins bien (WordPress), parce que je pense qu’à terme (un terme assez rapide je pense) la somme des coûts cumulés deviendra inférieure à la somme des gains cumulés. Bref, c’est mon projet Rubicon : atteindre un point-mort en terme d’expérience utilisateur.

  • « il fallait modifier des fichiers de config avant de lancer l’installation ». Quel genre de modifs et quel genre de fichiers? J’avais installé wordpress il y a longtemps et je n’ai pas souvenir de quoi que ce soit d’insurmontable?!
  • Julien a répondu, et en effet, c’est simple. Mais comparé à Blogotext ou puxml, c’est déjà trop. Cela dit, pour plusieurs raisons (à lister), je pense que je prendrai WordPress.

Julien a rajouté qu’on est bien dans « son » pantalon, et Ulysse a renchéri : il ne va pas changer, DotClear lui va.

Eh bien moi, Dotclear ne me va plus.

  1. J’ai modifié pas mal de choses (feuille de style, plugins) et ça ne me satisfait toujours pas.
  2. Par exemple, sous DC, il faut modifier les fichiers .php sur disque dur, les transférer par FTP, charger le blog, et décider si c’est bien ou s’il revenir en arrière, modifier les fichiers, uploader, etc. Sous WordPress, il y a un utilitaire qui permet de changer en ligne les codes sources de pages. Plus rapide, plus ergonomique.
  3. L’anti-spam de DotClear laisse passer des spams, et je suis obligé de repasser derrière pour l’éduquer. Pour avoir lu Julien depuis le début, je constate que son anti-spam Akismet ne laisse rien passer.
  4. Il paraît que DotClear 2 inclura plein de merveilles, mais je suis impatient, et je préfère des mise à jour incrémentales, régulières, plutôt qu’un process qui délivre des versions parfaites, mais rares. C’est un choix, et un goût, personnels.

Enfin, Yann donne le lien vers un « wordpress pour les neuneus ».

Je ne l’ai pas regardé,

  1. d’abord parce que je suis impatient (je trouve que ces vidéos ont un défaut : « on vous montre des trucs basiques et on s’arrête toujours trop tôt »)
  2. ensuite parce que WP est suffisamment intuitif pour que, avec des bidouilles et un Google sous la main, on se débrouille en quelques minutes.

A venir : pourquoi je n’ai pas opté pour une « petite » plate-forme comme Blogotext ou Pluxml.

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