Escrofules

Quand les hommes ont choisi les mots, ils ont pris soin de prendre des sonorités qui correspondent au mot. « Meugler », c’est l’exemple typique. J’aime bien « abruti », aussi.
Maintenant, il y a des mots qui m’évoquent d’autres choses, qui sont à contre-emploi. J’en ai deux exemples, ce qui est suffisant pour justifier d’une famille, et donc d’un nom. Ces mots sont des escrofules, car ils nous font miroiter une signification, un concept, alors même que le dictionnaire leur a attribué – parfaitement arbitrairement – un autre sens.

Option à barrière désactivante :
(définition réelle, selon moi 🙂 Outil de protection utilisé par le Capitaine Kirk pour se défendre des Klingons. L’option à barrière désactivante est un bouclier invisible, un champ de force, qui non seulement protège des tirs de pistolaser, mais qui de surcroît détruit les armes à chaque fois qu’elles sont utilisées. Son fonctionnement consiste à absorber acoustiquement la décharge mortelle, et à la renvoyer sur une onde porteuse à haute fréquence, qui fait entrer l’arme en résonance, la disloquant proprement. Nécessite 2 piles de 9V (non fournies).
(définition des sites de finance 🙂 Instrument financier analogue à une option simple, mais l’option s’annule (disparaît) si un certain prix est atteint.

Psychopompe :
(définition réelle, selon moi 🙂 Arme utilisée par le Gobelin Vert pour annihiler les cerveaux. La psychopompe envoie des ultrasons dans la boite cranienne, repoussant la matière grise jusqu’à ce que celle-ci devienne une masse extrêmement compacte. Cela a un grand avantage : les neurones sont plus proches, et l’information circule donc de manière plus rapide et plus efficace. Les victimes deviennent donc très intelligentes, pendant quelques microsecondes, avant de sombrer dans une catatonie fatale.
(définition courante 🙂 Qualification des prêtres ou des dieux qui sont « convoyeurs des mes ». Cela peut avoir une signification « aller simple » (Anubis) ou « aller retour » (méditation chamanique pour quitter – puis réintégrer – son corps). Il n’est pas précisé si le billet aller-retour coûte moins cher que deux allers.

Et dans le registre fin et subtil : eschatologique et éburnéen, bien sûr.

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Plaisir de courir 1 – Cap Corse

Voir la trace de ma semelle Spira* dans la poussière du chemin,
trace orientée vers la montagne alors que j’en revenais,
58 minutes et 3 côtes plus tard,
tandis que la brume se levait sur le Cap Corse.

* Spira (les chaussures à ressort !) est, à ce jour, l’unique sponsor de notre projet 5 marathons sur 5 campus (le site va être mis à jour dans les prochains jours), déjà évoqué sur ce blog, et pour lequel nous remettons le couvert le 30 septembre, pour le Marathon de Berlin.

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Galet – Sirocco


Le vent feuillette mon livre
Lecteur énervé et solitaire
Durant l’heure de la sieste.

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Andragogie

Grâce à une collègue, j’ajoute un nouveau mot à mon vocabulaire (le dernier était épaufrure, et datait d’il y a plusieurs mois). L’andragogie, c’est différent de la pédagogie, qui est l’apprentissage aux enfants, l’andragogie étant l’apprentissage aux adultes.
En ces temps de rentrée scolaire, et de redémarrage des cours de formation continue, il serait intéressant de développer les points suivants :

  • Il nous semble évident que l’andragogie n’est pas la même chose que la pédagogie (l’auditoire – et ses propres limitations – conditionnent le discours)
  • Cela dit, la réflexion sur le sujet me semble embryonnaire, voire inexistante. Notre amis québecois ont visiblement une longueur d’avance, comme en témoigne l’article de wikipedia.

Voici mon état d’avancement sur ces réflexions :

  • Echec de l’enseignement « magistral », qui est pourtant une ornière bien facile dans laquelle (re)tomber.
  • Dans une certaine mesure, échec de l’enseignement linéaire « à la PowerPoint » (un seul chemin intellectuel, même s’il y a des ramifications, on en revient toujours au tronc)
  • Frustration des auditeurs, qui veulent « apprendre à faire » plus que « apprendre ».
  • Difficulté de gestion du temps dans les activités « appliquées » : soit on adopte une approche rigide (j’alloue des temps d’application, mais c’est moi qui fixe, de manière rigide, les règles du jeu et les plages de temps), soit on adopte une approche « atelier », avec une grande liberté (« débrouillez-vous pour vous organiser et traiter ce cas »).
  • L’évaluation des connaissances pose aussi un problème : noter ou pas ? travail en groupe ou individuel ? examen sur table ou document rendu ? Les participant eux-mêmes (des cadres) ne tombent pas d’accord sur ces points, il y a de tout dans les réponses.
  • La grande question, évidemment : « à quoi mon enseignement doit-il servir ? »

Work in progress…

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Liberté

Je suis en train de travailler à la relecture de mon « monument » (je ne le qualifie pas comme tel, c’est ce qu’un collègue m’a écrit dans une dédicace reçue ce matin), et je tombe sur un passage que j’avais traduit de manière un peu enlevée :

Vous apprenez que les ingénieurs ont pris du retard dans la mise au point du projet. Ils pensent que « ça va marcher du tonnerre » mais admettent qu’il y a « oune petite risque » que cela ne marche pas.

Brealey, Myers, Allen, Principes de gestion financière, 8ème édition, Pearson Education France, p. 239.

Je suis amusé, et reconnaissant, de la liberté que l’éditeur m’a laissé (ou alors le correcteur n’a rien vu, comme ici).

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La tentation du silence

Je fais un métier où les mots ont beaucoup d’importance. On les choisit avec soin, il faut expliquer, réexpliquer, clarifier, c’est une gymnastique à laquelle je me suis habitué, mais qui est épuisante. J’aspire au silence total, dans un couvent, être un moine trappiste buvant sa bière trappiste.

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Reset all

Lors d’une balade coursatoire, j’ai trouvé une piste de stade qui me tendait les bras. Depuis que je cours, je n’avais jamais testé de piste. C’est beaucoup plus motivant que je ne le pensais, une sorte de compétition avec soi-même.

Premiers résultats de la compétition :

  • Ma fréquence cardiaque maximale était de 179 battements par minute en 2002, elle est aujourd’hui de 177 BPM. Rien de nouveau, malgré des années d’effort.
  • Pour atteindre cette FC max, j’ai dû courir 1200m, dont 400m au maximum de ma vitesse. Ce maximum est de 3’29 » au km, soit 17,2 km/h (pendant quelques – longues – poignées de secondes…)
  • Enfin, j’ai encore re-calibré mon accéléromètre (on se souviendra des discussions à ce sujet). Je me suis dit « Jojo, le truc, c’est de calibrer ton accéléromètre en courant à ton objectif (5’30 » au km), et non en trottinant à petits pas ». Je me suis exécuté. A la fin des 2km de test, le calibrage était de … 1.000. Exactement le calibrage d’usine. Ca ne sert donc à rien, sinon à me montrer que, d’entrée de jeu, mon accéléromètre était correctement étalonné.

Enfin, quelques statistiques. Un des avantages du cardio-fréquencemètre : la fonction cumul, qui additionne tout ce que j’ai fait depuis que j’ai ce acheté ce bouzin. Elle me permet d’obtenir les stats suivantes : depuis janvier 2006,

  • j’ai couru 80 heures et quelques. Ce n’est pas forcément une statistique qui impressionne, alors,
  • j’ai fait 69 sorties d’entraînement. Encore une fois, sachant qu’il y a 84 semaines, ce n’est pas énorme, alors,
  • j’ai couru 646 km depuis le 16 janvier 2006. Et ça, je trouve que ça en jette pas mal.
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Galet – Arena


La fourmi sur ma page
Petit caractère mouvant
Qui écrit une autre histoire.

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Retour de vacances – chek-list et startup

Je rajoute un élément à ma check-list de vacances :

  • appareil électrique anti-moustiques

C’est bête, mais c’est un critère très important pour discriminer entre une première nuit épouvantable, avec piqûres, veille, stress et malédictions de Turc, et une seconde nuit fraiche, silencieuse et lénifiante.

Ce qui m’amène à mon idée de startup.

Pitch : proposer des « paniers de départ – semaine de location », vendus dans les superettes, ou vendus/livrés directement sur les sites de locations / bungalows.

Prolégomène et justification :

  1. quand on arrive dans une location, c’est souvent le samedi en début, voire fin d’après-midi. Il n’y a rien de plus déprimant, après 13 heures de route + 89 kg de bagages amenés à l’appartement / bungalow / Taj Mahal de location, que de se dire « Youpi, maintenant on va aller faire les courses dans un hypermarché bondé ». C’est Babylone, mon frère.
  2. Par ailleurs, quand on a réussi à se motiver, on est confronté à un autre type de frustration : la lessive ne se vend qu’en bidons de 5 litres. Or, si on n’a qu’une semaine de location, on ne consommera, allez, qu’un litre max. Pareil pour le sel, l’huile d’olive, et encore plus, le vinaigre. Autant, en fin de location, le jour du départ, il est de coutume sympathique de boire les 13 bières restantes, autant je me vois mal aller faire 7 lessives à vide. Surtout après avoir bu 13 bières, on n’est pas loin de l’accident du travail. Donc, je veux des petits conditionnements. Lessive : 1 litre, huile d’olive : 50 cl, sel : petite salière pratique.
  3. Enfin, il y a toujours les trucs qui manquent : un torchon, une ou deux éponges, une brosse à vaisselle, quelques savons, etc.

Solution : le thi’panier. Contient un paquet de café, des pâtes, de la sauce tomate, du sel, du poivre au moulin, du pain de mie, du miel, 2 éponges, un torchon, etc.

Business model : se faire un max de blé.

Voilà.

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Connor Macleod

C’est paradoxal, pour un gars qui parle – virtuellement, certes – de passer à Linux Ubuntu : ce thibillet de rentrée est rédigé sur mon nouveau portable qui tourne sous… MacOS X. J’ai craqué, j’en avais marre de rajouter des couches de logiciels à mon PC, de passer des heures sur les forums, je viens d’opter pour le tout en un : un ordi portable MacBook avec graveur de DVD, et tous les logiciels installés. Reste à tester à l’usage, mais bon, déjà c’est beau et transparent et lumineux, on dirait Linux Ubuntu…

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Fusil à couteaux

Check-list amendée, bagages entamés, iPod presque chargé, le compte à rebours est commencé.
Je m’en vais tutoyer les monts corses (ça se dit itxazu, en corse, non ?) et la mer (itxazu) en espérant rencontrer des jeunes filles dont le prénom rime avec burne nocturne.
Pour mon retour, il faudra être patient(e), j’ai des batteries à recharger et une électrolyse interne à refaire. Ne jouez pas trop avec le web 2.0 en mon absence, et si les sympathiques vendeurs de viagra pouvaient lâcher la grappe de mon bleug, ce serait aimable…
Kalispera.

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Caillou – Long

Ton oeil par en-dessous,
Dans la fumée de cigarette.

Dragon en attente,
Le volcan ronronne.

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Miscellanea 2 – Le rôle structurant des réseaux

Déjeuner avec des collègues, et discussion sur les réseaux (familiaux, économiques). Paradoxe évoqué : les réseaux peuvent limiter / ralentir le développement économique (entrave à la concurrence, voire monopole, barrières à l’entrée, protectionnisme), mais inversement, ils peuvent structurer le secteur, lui donnant des règles de fonctionnement et des garde-fous. J’avais une idée : la Mafia serait-elle un moyen de protéger le développement de certains quartiers / secteurs ?
Idée provocatrice, très discutable, notamment du point de vue moral (j’ai lu Soléa de Jean-Claude Izzo), mais les gangs et réseaux criminels organisés n’ont pas que des mauvais côtés. Dans protection money, il y a aussi protection. En vrac (mes références ne sont que livresques et romanesques, c’est vous dire dans quel monde je vis) :

  • Chad Palmintieri qui joue ce rôle dans Une histoire du Bronx (de Robert de Niro)
  • Sean qui, à la fin de Mystic River (le livre) se dit qu’il faut qu’il reprenne ce rôle pour sauver son quartier (les Flats de Boston).
  • Un collègue qui avait été racketté, il y a des années, dans son business de bar à bière, mais qui voyait ses « protecteurs » arriver les soirs où il y avait de l’embrouille.

Bon, ça part en sucette, j’avais une idée macro-économique, et je finis avec des comparaisons à 4 sous. Une miscellanea typique.

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Caillou – Yi


Tes cheveux,
pinceau d’encre de Chine,
Sur le papier ivoire de ta peau écrivent
Des signes éphémères
Scellés par le sceau
De tes lèvres.

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ça sent le book…

Achetés neufs

  • Andrea Camilleri – La première enquête de Montalbano (je suis en train de lire, du même, Le tour de la bouée, et je relis, le soir, Dans les bois éternels, de Fred Vargas)
  • Arto Paasilinna – Le fils du dieu de l’Orage
  • John Steinbeck – Lune noire
  • Jack London – La piste des soleils
  • Hermann Hesse – Siddharta

Achetés d’occasion chez mon bouquiniste

  • Conan Doyle – Souvenirs de Sherlock
  • Jean Rouaud – Le monde à peu près
  • Henri Queffelec – Un recteur de l’île de Sein

Offert par mon bouquiniste (je dois être sa plus grosse part de marché)

  • Jean Rouaud – les champs d’honneur

Un hamac, du soleil, et far niente

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Calibre 7.87

J’ai profité de ma semaine au Pays Basque pour tâter des collines (itxazu) du cru. Et j’en ai profité, à l’aune d’une piste de stade, pour re-calibrer mon accéléromètre. Les aficionados de la course à pied se réfèreront aux étapes historiques de cette saga :

Pour les autres, résumé : j’ai un truc collé à ma chaussure comme une bernacle électronique à un rocher mouvant, et ce truc (un accéléromètre, terme marketing pour désigner un bête podomètre) mesure la distance parcourue. Mais il n’est pas bien étalonné, ou bien, plus probable, je ne suis plus un étalon. (silence appréciateur).
Je m’entraîne avec ce truc depuis un an et demi. Au début, avec les paramètres d’usine, soit un coefficient de 1.0, qui signifie (je crois) « une foulée mesurée par l’accéléromètre correspond à un mètre effectivement parcouru dans le monde réel« .
A l’occasion du semi-marathon de Paris, je me rends compte que les 21,1 km effectivement courus ont été mesurés en 21,88 km par le dit accéléromètre. La précision est discutable : je réajuste alors le coefficient interne du bouzin, passant de 1.0 à 21,1/21,88 = 0,9644, et je reprends l’entraînement, confiant.
Las, au marathon de Madrid, les 42,195 km (avérés, ô combien) deviennent 40,590 km mesurés. Soit, recalcul, un coefficient de 1,0395.
Enfin, au fond du pays basque, j’ai déniché une piste d’athlétisme, de 200m de long. J’ai donc recalibré le truc sur 1 km parcouru, en lui disant « là, tu vois, je vais courir 1 km ». Coefficient = 0,787.

En attendant le prochain re-calibrage, inéluctable, une idée : depuis que j’ai recalibré l’accéléromètre à 0,787 :

  • La mesure de la distance est correcte (j’ai refait un tour de piste, qui s’est terminé à 200 m mesurés pile poil)
  • Ma vitesse a baissé – tu m’étonnes, la mesure de la distance est plus faible. Ou comment se déprimer avec de l’électronique.

Ultime test, si j’ai le temps : une piste pas loin de chez moi, dans un quartier chelou, pour voir si l’architecte qui a perçu des pots de vin réalisé les travaux du stade a bien fait une piste de 400 m comme indiqué sur le site de la ville. Si ce n’est pas le cas, ce sera une double-déconvenue : j’ai un accéléromètre cyclothymique, et mes impôts locaux sont mal employés.

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