Le Boulet et sa chaine

Je parlais il y a quelques jours de l’autobiographie de Clapton (je le lis en version originale, mais il en existe une version française). Je suis, en parallèle, dans une autre autobiographie, quoique l’auteur s’en défende. Il s’agit des Notes de Boulet. Il le dit bien sur son Blog : les planches de BD qu’il dessine sont pour partie autobiographiques, mais il refuse d’afficher sa vie privée. Il n’empêche : je suis comme 30 000 internautes, je commence à bien le connaître, l’animal.
Nous sommes en présence d’un roman graphique. L’histoire en est sympathique, je vous la livre. Boulet écrit des BDs, plutôt orientées jeune public, mais jeune public aware, pour qui des décapitations en plein combat sont monnaie courante. En parallèle, il a lancé un blog sur lequel, bon an mal an, il publie une planche de BD sur sa vie plusieurs fois par semaine. J’en ai parlé , ici et . Sur son blog, il l’affichait clairement : ces planches sont sa propriété, mais il n’envisageait pas de les publier. Jusqu’à ce que… la pression du public, des admirateuses, des éditeurs…
J’ai donc dégusté Notes 1 : born to be a larve et suis dans Notes 2 : le petit thétre de la rue. C’est un vrai plaisir.
Dans les magasins de BD, depuis quelque temps, il y a désormais un rayon « roman graphique », qui salue un nouveau genre : des tranches de vie, un peu intimistes, qui permettent peu à peu de rentrer (comme une petite souris) dans l’univers d’un personnage très humain, un frère quoi. On s’identifie, on compare, on comprend.
Dans ce genre, mon premier contact a été De mal en pis, d’Alex Robinson. J’y ai découvert une écriture « existentialiste » (je le mets entre guillemets, parce que c’est trop pompeux, mais c’est le bon terme), qui fait alterner des découpages graphiques, des pensées personnelles, des ambiances, des textes… Un inventaire pas loin de Prévert.
Puis je me suis acheté Faire de la bande dessinée, par Scott Mc Cloud (pour les geeks, c’est lui qui a dessiné la BD présentant Google Chrome). Là, on rentrait dans la méta-analyse : un auteur de BD rédige une BD pour expliquer comment on fait des BDs. Je l’ai lu en boucle pendant des mois. Scott McCloud, même s’il n’emploie pas le terme, fait régulièrement référence à la logique des romans graphiques, les ambiances, la vie des personnages.
Revenons à Boulet, et terminons. Ce qui m’amuse, car je ne crois pas être le seul : Boulet s’est fait connaître comme dessinateur de BDs (Raghnarok, la rubrique scientifique, le Miya, Donjon parade…), et en parallèle il a lancé son blog, et au fil des mois / années, la demande s’est portée sur son blog, jusqu’à ce qu’il en publie les planches. Il aimerait, je crois, que les gens se tournent plus vers ses albums, mais en même temps, c’est sur son blog qu’il parle de lui même. C’est comme cette interview de Jim Morrison où il disait « vous ne parlez que de nos frasques, mais écoutez un peu notre musique ». Le problème, c’est que dans leurs frasques, ils parlaient autant d’eux-mêmes, sinon plus, que dans leur musique…

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Une réponse à Le Boulet et sa chaine

  1. matthieu dit :

    Je reste toujours perplexe devant le talent qu’a le sieur Boulet pour me faire rire ET me regarder moi-même sérieusement au travers de ses notes.

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