
Les premiers jours de Mars.
Quand je m’éveille, il ne fait plus nuit
Mes yeux s’ouvrent enfin.

Les premiers jours de Mars.
Quand je m’éveille, il ne fait plus nuit
Mes yeux s’ouvrent enfin.
La quête (1)
Je restais là dans le magasin, il me regardait gentiment, et puis je me suis sentie découragée tout d’un coup, c’était sûr que je ne trouverais jamais ce fichu bouquin, je ne savais même pas de quoi ça parlait, alors hein.
Je me suis laissée tomber dans un des vieux fauteuils de cuir, ça a fait un petit Glonng, je regardais la rue ensoleillée à travers la vitrine, je ne le voyais plus, il était derrière moi. Et puis j’ai vu apparaître un sac de caramels, comme ceux que j’achetais à la sortie de l’école, quand j’étais petite. Et il m’a dit
– Allez, prenez donc un caramel, ils sont très bons
et j’ai dit
– Ah bon, alors s’ils sont très bons… en prenant un caramel.
Je suis restée un moment avec ce petit caramel qui fondait contre mon palais, de temps en temps on voyait quelqu’un passer dans la rue, et je regardais aussi un petit nuage de poussières qui flottaient, toutes dorées, non loin des étagères. J’étendis les bras de chaque côté, je m’appuyai sur les vieux accoudoirs de cuir, j’étais bien comme ça, enfoncée dans ce fauteuil à regarder des petites poussières qui tournaient dans la lumière, l’après-midi touchait à sa fin.

Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.
Papillons de nuit
Au fur et à mesure que la nuit avançait, la densité de l’air changeait dans la voiture-cargo-transport spatial. J’avais apporté le premier changement en ouvrant la bouteille Thermos argentée, et l’odeur de bon café brûlé avait rempli l’habitacle. Puis on avait bu, et Conrad avait ouvert sa fenêtre pendant un moment. Dans les champs autour de nous flottait une odeur de nuit, une bouffée un peu sucrée d’herbe fraîche et verte (oui oui, l’herbe bien verte a une odeur particulière, même la nuit. Surtout la nuit).
Et puis Aline s’est endormie doucement, pelotonnée à l’arrière, on voyait juste une touffe de cheveux sous les couvertures. A chaque fois qu’Aline dort comme ça près de moi, j’ai une impression bizarre : j’ai l’impression de la perdre, elle part dans son petit royaume coloré, et en même temps, je ne sais pas pourquoi, elle n’est jamais plus proche, jamais je ne pense autant z-à elle.
Quand Aline s’est endormie, l’atmosphère a encore changé progressivement. D’abord, nous nous sommes mis à parler plus doucement avec Conrad, attentifs au petit animal qui dormait sans bruit, là derrière. Et puis Aline s’est mise à rêver, à distiller des pensées chatoyantes tout autour de nous. L’habitacle du paquebot-taxi devenait un cocon chaud et douillet, c’était comme une petite ivresse, on se laisse aller à une pensée, et puis une autre, et puis un bout de rêve d’Aline vient vous chatouiller l’oreille, apparaît dans un coin de votre regard. Au bout d’un moment, Conrad et moi nous sommes tus.
Aline a rêvé ainsi jusqu’au petit jour, et nous étions un vaisseau spatial au carburant un peu spécial, une brouette pleine de pétales qui glissait sans bruit sur la route couverte de rosée.

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Le roman, dans l’ordre, est là.
C’est donc un livre de Dennis Lehane, dont a été tiré le film éponyme de Clint Eastwood. J’en avais parlé ici.
Dennis Lehane, Mystic River, Rivages / Noir, 2004, 290 p.
Je n’ai que quelques mots à dire, car j’ai beaucoup aimé, et que le film de Clint Eastwood était très peu présent dans ma tête (mais Jimmy était Sean Penn, Sean était bien Kevin Bacon, Dave Boyle était Tim Robbins, et Lawrence « Matrix » Fishburne campait un Whitey tout à fait acceptable). Ceci est un superbe livre, et Dennis Lehane est bien plus qu’un écrivain de polars. Malgré mon plaisir à retrouver ses deux héros, Patrick Kenzie et Angelina Gennaro, je me rends compte que les meilleurs romans de Lehane sont ceux où il a des personnages « juste pour une fois ».
Tout peut être résumé dans cette Correspondance :il y a du Steinbeck dans ce roman, celui de A l’est d’eden, ou de Dans un combat furieux, et probablement aussi du Sergio Leone, celui d’Il était une fois en Amérique. Des personnages qu’on ne connaissait pas hier, mais qui nous sont frères de misère et d’incertitude. Si je me lâchais (mais je ne me lâche pas), je dirais : écrivain métaphysique.
Petit guide à l’usage des durs d’oreille
Sans les voir, je savais que leurs narines frétillaient à l’avance. Quand j’avais proposé du café à Conrad, il avait dit Mmmronnnf. Et un Mmmronnnf de Conrad, ça veut dire quelque chose. Il y a beaucoup de gens qui disent que ça n’est pas une manière de parler, qu’on ne comprend rien à ce genre de bruit. Je ne suis pas d’accord, enfin en tout cas, pas en ce qui concerne Conrad.
Si Conrad dit Mmmronnnf, ça n’est pas Monnbfff, et ça n’est pas non plus Pfff-Mmooof. Un jour, je rédigerai un lexique à l’usage des gens de peu d’oreille, parce que c’est quand même plus simple de dire « Mmmronnnf » que « Ma foi oui, c’est une bonne idée, surtout que je me sens un peu comme un ours endormi sous la neige ».
Je ne sais pas encore comment j’appellerai ce lexique, il faut que j’y réfléchisse. La facilité, à laquelle tout être humain tend par nature, voudrait que je l’appelle « Grommml » ou bien « Mmmm », ou encore « Mes entretiens avec Conrad ».
Mais ce guide mérite mieux. Il faut que j’en parle à Aline.

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Le roman, dans l’ordre, est là.
Petit thibillet rapide au milieu du retour au boulot (soupir… 320 mails à traiter).
C’est de la pub gratuite, vu que je ne touche rien, et que je ne connais même pas le dessinateur, mais je trouve que certains dessins du Boulet sont particulièrement lénifiants pour un lundi de rentrée, je pense à Control-Z et Mécanic Fantasy. (et aussi ce Sans titre, particulièrement bien vu, mais qui ne me concerne pas actuellement).
Je suis à Turin pour quelques jours, et je profite d’une connexion wifi erratique pour poster un thibillet avant de retourner à mon chapitre de livre (soupir).
Ai enchaîné 12 heures de séminaire en anglais en 1,5 jours, hier après-midi, j’étais complètement cramé, la voix erraillée, les jambes raides, le cerveau gazéifié.
Hop, retour à l’hôtel, je mets mon habit de lumière, et je pars courir, d’abord dans les rues de Turin, puis dans un parc, enfin le long du Po.
2h06 de course pour étrener mes nouvelles chaussures, mes nouvelles semelles, et liquéfier ma fatigue de la journée. Le soleil se couchait, j’ai vu la nuit tomber et les ponts de pierre s’allumer sur le fleuve. Des skiffs passaient avec des rameurs psychotant en cadence, je foulais la terre humide en enchaînant laborieusement les km (14 en tout, à toute petite vitesse, c’est ce qu’on appelle une sortie longue, et c’est censé améliorer l’endurance sur longue distance).
Retour dans la nuit, des phares d’embarcadère (bleus, violets, rouges) se reflétaient dans les eaux du fleuve.
Grande satisfaction de cette course, c’est la première fois que (je croise les doigts pour la suite) je m’entraîne aussi régulièrement. Du coup, je poste mes entraînements, ça permet de faire le point.
Prochain run ? Dimanche, j’espère, à Sestrières (Italia, encora).
Nous interrompons nos émissions pour une dizaine de jours (sauf si météo clémente jusqu’à samedi). Retrouvez-nous sur nos ondes à partir du 5 mars. Soyez sages. (qu’est-ce que je dis moi ?). Soyez vous-mêmes.
Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu d’inclassable.
Pierrichard : n.m. Celui qui, dans un aéroport, se précipite pour être le premier à l’embarquement et se retrouve donc… au fond du bus. Variante : celui qui, quand l’avion vient de s’arrêter et que les lumière font « Toung ! » se précipite à l’avant pour sortir en premier… 5 mn avant que l’hôtesse annonce que le débarquement se fera par l’arrière.
J’en ai profité pour mettre à jour la liste des batanas, ubuntus et inclassables. Yann y gagne une entrée à laquelle il avait droit depuis des mois : racravouci. Il est suivi de près par Yog, avec sa penchiée mais Monsieur Jean calme le jeu avec sa sérénnorbitude. Et Shada fait son entrée avec deux batanas.
Il faudrait que j’en parle à la NASA
Nous sommes restés un moment sans rien dire, Conrad avait la tête du Capitaine Kirk dans Star Trek, espaaace, frontière de l’infini, où notre taxi-soleil poursuit sa course…
Et puis je me suis dit que ça n’était pas tout à fait vrai, parce que dans un vaisseau spatial, ils mangent des aliments synthétiques et des petites pilules, et que là-haut, par conséquent, le café brûlé n’existe pas. Alors j’ai repêché la bouteille Thermos au fond de la voiture, le métal argenté brillait comme si c’était un satellite, un satellite rempli à ras-bord de bon café brûlé pour réchauffer les astronautes entre deux trajets galactiques.
Parfois, tout là-haut, deux astronautes s’arrêtent un moment pour souffler, et puis il y en a un qui dit à l’autre : « Hey, Mac, ça ne te dirait pas un bon café comme à la maison ? ». Et puis l’autre (Mac) ne comprend pas, parce qu’il est nouveau dans le secteur et qu’avant, du côté de Mars, on ne lui posait pas des questions comme ça. Alors il dit : « Ah ouais, pour sûr Vieux Tom, ça serait bien si on pouvait boire un bon café brûlé… ». A ce moment, le premier (Vieux Tom), il dit comme ça, en regardant Mac du coin de l’œil « Bon ben alors on va prendre un p’tit café dans un coin que je connais, avant de repartir » et puis il met en marche le scooter spatial et il fait signe à Mac de monter derrière. Alors Mac, évidemment, il se sent un peu idiot à rester flotter comme ça dans l’espace, tandis que Vieux Tom a déjà fait démarrer le scooter spatial et que des nuages bleutés sortent du pot d’échappement spatial. Alors il dit Bon bon, j’arrive, et les deux partent ensemble vers le Satellithermos argenté.
Quand ils arrivent, hop ils attachent le scooter aux anneaux d’amarrage du Satellithermos, et puis chacun prend deux pailles argentées, et les introduit dans les écoutilles du Satellithermos. Il y a des écoutilles où il y a marqué « bouche » et d’autres où c’est marqué « nez ». Comme ça, une fois qu’on a connecté les pailles à son casque, on peut boire le café et en même temps sentir la bonne odeur de brûlé.
Ceux qui ont conçu le Satellithermos n’étaient pas des idiots.
– A quoi penses-tu ? me demanda Aline
– Je pense que je ne suis pas un idiot, répondis-je, plein d’à propos.

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Le roman, dans l’ordre, est là.
Et hop, une de plus.
Bovinage : n. m. Tyrannie de ceux qui collent des étiquettes réductrices sur les gens. « Onésime, on sait que c’est pas un bricoleur (c’est évident, puisque c’est un intellectuel) » ; « Aglaë, c’est la diplomate de la famille ».
Par extension : rédiger 5 fois la même carte postale pour 5 personnes différentes.
Ma vie sera limitée,
Toute en combustion et rayonnement.J’éclairerai les planètes proches,
J’essaierai de pousser mes rayons au loin,
Agrandissant toujours plus mon univers.J’essaierai tous les modes de vibration :
chaleur, lumière, résonance…
Certains astres prétendus froids
Me renverront ma chaleur
Multipliée.
Des planètes miroirs seront l’écho
De mes créations musicales.
Je leur proposerai la phrase,
Elles me donneront la rime.
Mes vents de flamme chanteront à l’unisson
Avec leurs fréquences.Puis viendra le moment de ma décroissance.
Je me fondrai peu à peu dans l’infini.
Chacune de mes particules rejoindra d’autres corps
Et portera mon héritage.
Je ne manquerai à personne,
Car je serai en tout lieu.D’ici là, ma mission sera de brûler avec intensité.
Je mangerai de tout, en quantité,
Je boirai l’éther et les gaz remplis d’étincelles
Et l’énivrement me fera tourner plus vite sur mon axe.Telle une fronde tournoyant sur elle-même,
Je continuerai à exhaler mes signaux,
A découper les clartés et à sculpter les ombres.Le cosmos est mon terrain de jeux.
Je reviens d’un enterrement dans le sud de la France.
Ce matin, nous étions en train de couper des branches de mimosa et des brins de lavande pour la cérémonie. Un petit rayon de soleil est venu se poser sur nous et sur les fleurs. On était vraiment bien.
Sinon, sur ce sujet, j’avais déjà à peu près tout dit.
Il faut délocaliser toutes les imprimantes photos personnelles. Compte-tenu du coût à l’usage (achat, remplacement régulier des cartouches d’encre à prix prohibitif, nombreux réglages aboutissant à un taux de déchet élevé, nettoyage régulier des têtes d’impression, coût du papier glacé, temps passé en retouches et recadrage, coût de recyclage final), je ne vois pas comment un particulier peut aboutir à des coûts moins élevés que les tarifs pratiqués par tous les labos sur les photos numériques. C’est typiquement une analyse en terme de TCO (total cost of ownership, coût total de propriété) : l’article de Wikipedia en offre même une lecture environnementale, miam. Quant au coût environnemental des labos photos, il est clairement à prendre en compte, mais je suppose qu’une éco-taxe de 0,1 centime d’euro par photo devrait allègrement permettre de financer cette activité de manière propre.
Synthèse : de la même manière que les camionnettes de livraison des courses en ligne, ce sont les transports en commun des emplettes, on peut imaginer quantité de manières de mutualiser les coûts individuels : substituer un service collectif (ex : labo photo) à des pratiques individuelles. C’est peut-être là où l’innovation et l’entrepreneuriat trouvent (et vont trouver) des niches.
Joe le Bûcheron et les bouches d’incendie
Le cargo a lentement dérivé le long des courants des petites rues, passé le chenal avec sa lumière bleutée, et devant nous, il n’y avait plus que la mer libre. La nuit nous enveloppait et nous protégeait, je voyais les lumières du tableau de bord éclairer la figure de Conrad qui mâchonnait un petit bâton, et puis Aline avait posé sa patte élastique sur mon cou et elle regardait en silence, avec la vue nocturne des chats.
Sans me retourner, je savais que nous laissions derrière nous un sillage phosphorescent, j’avais déplié une carte sur mes genoux, juste éclairé par la petite lumière du plafonnier. De derrière, j’ai entendu la voix d’Aline, elle me disait que Conrad connaissait cette partie de la route, que c’était après qu’on aurait besoin de la carte. Alors je leur ai raconté l’histoire de Joe le Bûcheron.
Joe était bûcheron dans les montagnes au nord, et il descendait tous les mois à la ville pour prendre des provisions, sauf en hiver où là il vivait sur ses réserves pendant plusieurs mois sans voir personne. Joe ne savait pas lire, et ne s’y reconnaissait pas bien dès qu’il arrivait à la ville. Je l’entends encore qui disait : « C’est pas catholique, toutes ces rues qui se croisent si proprement, la nature ne fait jamais comme ça, ici toutes les rues se ressemblent, toutes les maisons ont le même type de fenêtres, et tout change si rapidement ! Là-bas dans les montagnes, il y a pas deux arbres identiques, et au moins, ils restent à la même place ! ». Alors Joe avait un système : à partir du moment où il entrait dans la ville, toujours par la même route, il comptait le nombre de bouches d’incendie qu’il rencontrait. Il savait qu’à la quatrième bouche d’incendie, il devait tourner à droite, et le magasin de fournitures était un peu plus loin.
Le système de Joe marchait très bien, tous les mois il allait faire ses achats, sauf en hiver où il restait absent de longs mois. Et puis est venu Floyd J. Tomaso.
Floyd J. Tomaso était un fils d’immigrant, il avait vécu dans le quartier italien depuis sa naissance, il avait baigné dans les odeurs de lessive et de pâtes alla carbonara, et n’avait jamais quitté son quartier, parce que son père n’était pas assez riche pour qu’ils partent en vacances. Alors l’été, quand il faisait trop chaud pour rester à l’intérieur, Floyd J. Tomaso descendait dans la rue avec d’autres bambini, et ils se baignaient près d’une bouche d’incendie, c’était leur rivière à eux, cette bouche d’incendie.
Alors voilà, quand, des années après, Floyd J. Tomaso est devenu maire, il a décrété qu’il n’y avait pas assez de bouches d’incendie dans Little Italy, et qu’il fallait en installer d’autres. Lui, tout ce qu’il voulait, c’est que les bambini puissent se rafraîchir en été (ça ne sert qu’à ça une bouche d’incendie, il n’y a jamais d’incendie dans Little Italy). Et donc, en prévision du prochain été chaud, il avait fait installer douze bouches d’incendie supplémentaires pendant les longs mois d’hiver, et tout le monde dans Little Italy était content.
Alors évidemment, quand Joe le Bûcheron est descendu de la montagne au printemps, il a compté quatre bouches d’incendie, et il a tourné à droite, mais ça n’était pas la bonne rue, parce que pendant les longs mois d’hiver, une bouche d’incendie supplémentaire était apparue sur le trottoir dans cette rue-là, comme un champignon hivernal. Joe le Bûcheron a marché longtemps sans apercevoir son magasin de fournitures, et il s’est perdu. Il a échoué dans un bar-hôtel, loin au-delà de Little Italy, il a raconté son histoire et la patronne, qui était veuve, l’a pris en pitié et deux mois après ils étaient mariés.
– Et quelle est la morale ? demanda Aline, qui aime bien me taquiner.
– Eh bien, si Joe le Bûcheron avait été finaud comme je le suis, il eût déplié une carte sur ses genoux dès les premiers mètres en dehors de son territoire, il se fût repéré à la boussole et au soleil, et tout ça ne serait pas arrivé.
– … et il ne serait pas marié, et la pauvre veuve serait toute seule…
– Ben oui, bien sûr… Mais peut-être que le soir, après la fermeture du bar, de temps en temps il s’accoude à sa fenêtre et il rêve à sa petite cabane, à ses arbres qui ne changent pas de place là-haut. Il n’est pas triste, non, juste rêveur…
Aline a tendu la main, m’ébouriffant les cheveux, tandis que Conrad songeait à tout cela en mâchonnant son petit bout de bois.

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Le roman, dans l’ordre, est là.