Caillou – In Fusion

Dans ma tasse de thé
Un pétale s’est posé.
Cerisier en fleur sur mon palais.

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Batana – Tobogueur (ou Boubit)

ça m’énerve, je trouve plus de tracas quotidiens (batanas) que de petits bonheurs quotidiens (ubuntus).

Tobogueur (ou Boubit) : n. m. Bol, verre ou cuillère posé dans l’évier de telle manière que, quand on fait couler de l’eau, un jet rebondit directement, et précisément, sur les vêtements.
Par extension : personne qui élève la voix pour terminer sa phrase, parce qu’un autre a tenté de l’interrompre.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 18

Eileen
 
Elle a dû sentir que je soulevais un chapeau imaginaire, car elle s’est détendue un peu, a souri, j’ai eu l’impression de voir un poulain gambader dans l’herbe verte.
– Laisse, dit Conrad-le-rêveur-fumeur-de-pipe, ce sont les amis dont je t’ai parlé…
Elle m’a reposé sur le tabouret, j’étais content d’être à nouveau assis, elle se pencha par dessus la table, tendit la main à Aline :
– Eileen (air sérieux, regard volontaire).
– Aline (air espiègle, regard-sourire). Ne me l’abîmez pas, il peut encore servir.
Puis elle me tendit la main :
– Eileen. Excuse-moi, il y a tellement de malotrus qui abusent d’une faible femme…
– …
Elle s’assit sur mes genoux et recommença à parler avec Conrad, je regardais Aline d’un air effaré (ce n’est point ma faute), il fallait tout de même reprendre la situation en main…
Eileen demandait à Conrad : « Alors tu ne veux pas m’expliquer pourquoi vous faites le taxi de nuit tous les trois à 300 miles de ton port ? »
Conrad hochait la tête, le regard un peu vague. Et je répondis :
– il ne peut pas le dire, parce qu’il ne le sait pas. De nous trois, il n’y a que moi qui sache.
Eileen me regarda, ça y est, j’existais, je n’étais plus simplement un coussin pour boire de la bière. Conrad me regardait en tirant une ou deux bouffées de sa pipe de maïs. Et Aline me regardait aussi, l’air interrogateur. Les yeux d’Eileen trottèrent de mon visage à celui de Conrad, firent un détour par Aline, revinrent sur moi.
– Alors ?
– Je ne sais pas si je peux te le dire, tu comprends, on ne te connaît pas vraiment…
Je jouais le jeu, il fallait bien qu’elle comprenne l’Enjeu. Elle me regarda en fermant un œil, allait-elle me tire-bouchonner à nouveau le col de chemise, me soulever de ce tabouret reposant, allait-elle me faire subir un interrogatoire troisième degré ? Elle racla du sabot sous la table. Allez, elle avait l’air vivante après tout, je pouvais bien lui en parler, même si je ne savais pas encore ce que j’allais dire. Je respirai et puis :
– Nous sommes des Pèlerins allant vers la Frontière.
C’est notre Mission, c’est notre Vœu. A tous les trois.
Silence.
Et puis Conrad se racla la gorge, réfléchit, et dit « Oui, c’est bien ça, le petit a raison ». Aline ne dit rien mais Aline n’a jamais besoin de parler, c’est sa magie à elle.

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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Pensée américaine – pédagogie

Le prof américain est très interactif : il interroge la salle, fait intervenir, répond. Il a l’air malheureux quand la salle ne réagit pas. Cela a des avantages certains. Par exemple, le fait de faire préparer une présentation à l’avance est un plus : les étudiants qui doivent présenter mouillent la chemise, la salle écoute (ce sont leurs camarades) et l’interaction qui suit est généralement intéressante. Le prof n’est alors plus un transmetteur de concepts, façon enseignement magistral à l’européenne, mais plutôt un facilitateur de discussion.
Inconvénient, perçu par certains : une certaine dilution des propos, on ne va pas forcément loin en profondeur.
L’inconvénient majeur, que j’ai bien perçu lors de ma semaine à Austin : le professeur arrive avec des questions, et dès les premières minutes, il essaie d’interagir avec la salle. Mais la salle est composée d’Européens, dont la logique, la culture, sont différentes. L’étudiant européen (et je parle de cadres en MBA Exec, pas de jeunes de 20 ans) attend d’abord, il veut prendre ses marques, en écoutant un professeur, avant d’intervenir. Il faut au moins 20-30 mn de conférence du prof pour chauffer l’ambiance, au minimum. Le problème est que le professeur américain n’est pas habitué à celà : il prend ce silence pour de la torpeur, de la stupidité, ou un manque d’intérêt.
J’ai notamment vu un intervenant essayer de secouer la salle, en disant des choses du type « allez, enfin, je vous pose des questions vraiment très très simples… » et s’étonner de l’absence de réponses : l’audience en était d’autant plus crispée, parce qu’elle avait le sentiment d’être forcée. On ne change pas sa culture facilement.

  • Conclusion 1 : à chaque culture, sa pédagogie. Le one best way ne marche que pour one (best?) country.
  • Conclusion 2 : je pense que les Européens sont plus intériorisés, et qu’ils limitent volontairement leurs interventions en public (peur d’être ridicule, mais aussi respect du groupe) tandis que les américains sont plus ouverts, quitte à parler trop. Encore une fois, pas de système absolu…
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Je blogue avec…

C’est donc une chaine, du genre « passe la patate bouillante à ton voisin », et c’est Julien qui m’y a collé.
Ainsi, il paraît que vous êtes 1,114,274,426 internautes souhaitant savoir avec quoi je blogue.
Ben avec mes mains, mon bon monsieur.

Et pour plus de précision, voici mes réponses au questionnaire de la chaine :

Qui héberge mon blog : 1&1 depuis le début. J’en ai dit du mal, mais à tort : ils ont toujours été efficients, y compris dans la facturation des Gigaoctets surnuméraires que je leur faisais subir. Je ne resterai peut-être pas chez eux, mais je n’ai rien à leur reprocher.

Sous quelle plate-forme tourne ce blog : Dotclear 1.2.4. Je n’en suis pas entièrement satisfait, et depuis des mois, Julien me nargue avec son WordPress. J’y passerai… dès que j’aurai du temps. Cela me permettra de remettre à jour mon thème, ou plutôt, de démarrer un vrai thème perso (celui que j’utilise est une variante paresseuse et sans personnalité que j’ai faite à partir d’un kit excellement développé par Kozlika, une des flammes de l’équipe Dotclear). Ce que j’aimerais dans une plate-forme : garder la main sur tout ; pouvoir modifier des éléments graphiques sans avoir à me fader du PHP ; avoir trois colonnes ; avec des petits gadgets genre tagcloud ; avoir des stats intégrées (celles de 1and1 n’excluent pas les robots…) ; permettre la gestion des photos sans passer par trois menus différents.
Par ailleurs, un petit truc qui me plaît bien intellectuellement, c’est Blogotext : pas de base MySQL, les billets sont des fichiers texte, donc logistique légère et pas d’embrouille. Mon rêve. C’est probablement celui que j’utiliserai sur mon blog secret.

Editeur de billets : Là, j’ai testé plusieurs trucs, et je continue à alterner suivant mes besoins. L’éditeur de Dotclear est très bien, mais un peu « ligne de commande » (ex : retirer le gras, ou le lien, demande à supprimer les balises à la main). Pour les billets classiques, rédigés au fil de la plume : l’éditeur de Dotclear est parfait, rapide, fonctionnel, et intégré à la plate-forme. Pour les billets longs, mis en forme, où j’ai besoin d’une sauvegarde régulière (automatique…), j’alterne entre Zoho Writer et Google Docs : les deux sont en mode WYSIWYG, et proposent l’export/la visualisation en code HTML. Comme ledit code HTML est parfaitement interprété par Dotclear, je n’ai qu’à faire un copier-coller dans l’éditeur de Dotclear. Un seul regret : ces deux éditeurs n’aiment pas Opera, il faut donc que je les utilise sous Firefox (pas dramatique…) Enfin, pour certains billets qui nécessitent une rédaction hors-ligne, ou une mise en forme particulière (je pense notamment aux nouvelles, ou aux parties de roman…), j’utilise l’excellent éditeur HTML Nvu : c’est celui qui m’a servi à développer quantité de sites web, il est clair et suffit amplement à mes besoins.

Lecteur de flux RSS : Netvibes forever ! Des pages claires, des onglets classés, des post-its dans lesquels j’ai mis mes liens indispensables, c’est ma maison virtuelle, mon marque-pages dynamique, mon écran sur le monde. Un peu addictif, certes, mais il me suffit de tourner la tête pour regarder le ciel et les nuages (chez moi ou au bureau).

Promotion de ce blog : Je n’utilise aucun référenceur, aucun tag Technorati, je ne me fais pas spécialement connaître. Je trouve que ces outils sont bien compliqués (j’ai regardé, quand même, hein) et je n’ai pas le temps d’apprendre à les utiliser.

  1. Je ne suis pas sûr que je serai plus heureux quand mes contributions seront regroupées avec 1 826 477 autres dans une rubrique Technorati.
  2. Ce blog est flou, donc la notion même de tag est difficile. Je les ai utilisés au début, en me disant que cela me servirait à faire un tagcloud pour moi, mais j’ai laissé tomber pour l’instant.
  3. Me faire référencer, c’est mettre le doigt dans l’odieuse machine des classements, « allez, qui est-ce qui m’a pingué ? », je préfère laisser faire Google, et le buzz. Et si Google ne me trouve pas, et que le buzz ne se fait pas, ben, je décapsule une bière et je bois à la santé de tous ceux qui font les choses par amour de l’art.

Je ne passe le flambeau à personne, car ceux qui m’auraient intéressé ont déjà répondu, ou alors je connais leurs plateformes : des trucs en ligne où l’on n’a jamais à se casser la tête pour aller voir sous le capot. En revanche, s’il y en a qui ont des trucs à me recommander pour gagner du temps et simplifier mes sessions, ils/elles sont les bienvenu(e)s.

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Google Tisp : révolution dans les WC

Aujourd’hui, Google, toujours à la pointe de l’actualité, propose une alternative à nos fournisseurs d’accès, en proposant de connecter soi-même une fibre optique à un réseau gratuit (offre réservée aux US et au Canada pour l’instant) par le truchement des WC (les fosses septiques sont exclues de l’offre). C’est simple, rapide, et Google propose de surcroît « une analyse de nos conditions alimentaires, pour proposer des publicités ciblées ».
Je dis : c’est chié.
PS : Tisp se traduirait par FAIT : Fournisseur d’accès à Internet par les Toilettes.

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Magnolia Express – 2ème partie – # 17

Rendez-vous au paddock
 
Nous sommes sortis, une petite pluie fine tombait dans la nuit, Aline s’est pelotonnée contre moi et nous avons marché le long des réverbères entourés d’un halo brumeux. Au coin de la rue se trouvait le bar où était resté Conrad, quand nous sommes entrés on aurait dit une étable tellement il y avait de vapeur, de chaleur, de lumière chaude et de fumée. Conrad était assis à une table au fond, devant lui il y avait une chope de bière à moitié remplie, et il avait sorti sa pipe de maïs et fumait en rêvant. Sur la table de bois ciré, juste en face de sa chope de bière à moitié remplie se trouvait une autre chope de bière, elle aussi à moitié remplie. Deux petites sœurs, une blonde et une ambrée, qui se tenaient bien sagement l’une en face de l’autre. « Tu as trop bu, tu vois double », ai-je dit à Conrad en m’asseyant en face de lui, tandis qu’Aline se mettait sur la banquette à côté de lui. Il hocha la tête, le regard perdu dans la fumée de sa pipe, à construire des châteaux de fumée dans l’air opaque. Et puis une voix m’interpella par derrière : « Alors p’tit gars, tu profites de mon absence pour siroter ma bière ? »
J’ai vu Aline qui regardait par-dessus mon épaule, les yeux rêveurs de Conrad qui se posaient dans l’espace derrière moi, qui souriaient, hochaient la tête, je me suis retourné. Une chemise à carreaux débraillée sur le pantalon, et une fille brune comme une jument dans la chemise. La fille m’attrape par le col, me soulève de mon tabouret en me regardant avec des yeux de cheval sauvage. Je dis juste « Bonjour Madame ».
Si j’avais un chapeau, je le soulèverais.

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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Frugalité

J’ai un abonnement de téléphone mobile. 2h par mois, et c’est tout. La société de téléphonie mobile, dont j’ai déjà parlé, pousse la délicatesse jusqu’à m’envoyer un SMS pour me dire quand j’ai consommé tout mon forfait, et que je commence donc à flirter avec la délinquance de la sur-consommation.
Ce SMS arrive invariablement le 29 ou le 30 du mois. Sentiment d’ajustement parfait. Il suffit de peu pour éclairer ma fin de journée (et de semaine)(et de mois).

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Projets

Quand j’étais plus jeune, je faisais des projets (impétueux que j’étais !) et j’en parlais autour de moi (naïf que je fus !). Cela se soldait régulièrement, quelques semaines après, par un retour régulier des copains / collègues : « alors t’en es où dans ce projet ? » Et moi de répondre que je n’avais pas avancé. Une semaine passait, et un autre quidam, bien intentionné, et sincèrement intéressé, me posait la même question. Un peu honteux, j’avouais n’avoir rien fait. Les questions s’enchaînaient au fil des semaines, et anéanti, vidé de toute substance, j’avais l’impression de les avoir tous trahis. Je me rends compte aujourd’hui que je m’étais surtout trahi moi-même, en dévoilant aux autres mes rêves les plus intimes. Qui plus est, je les avais conforté dans leur étiquetage scrupuleux : Christophe = projet X ; voir Christophe => ask question projet X ; shoot again, start again, goto begin.
Désormais, fidèle à quelques principes chèrement acquis, je ne parle plus de mes projets que quand ils sont sur des rails assez bien posés, voire quand le train quitte définitivement la gare. Mais ça ne m’empêche pas de les nommer, ni d’en faire la liste.

  • Projet Magnolia : sur des rails, pas de souci.
  • Projet Prométhée (« dérober le feu aux dieux ») : pas assez avancé à mon goût, même s’il a 3 ans d’âge. J’espère le terminer avant 3 ans.
  • Projet Phenix (« renaître de mes cendres, me réinventer ») : lancé sérieusement la semaine dernière. En cours, mais les quelques rails posés ne sont pas suffisants pour que j’en parle.
  • Projet Augias (« pelleter ») : mini-projet, au regard des autres, mais maxi impact. Entrée en gare la semaine prochaine, ou dans deux semaines (plouche ou moinche).
  • Projet Mercure (« des ailes aux pieds ») : alive and kicking, manque plus que les dons.
  • Projet Biblos : je le garde pour faire plaisir à une collègue, qui a foi en moi, mais j’ai pas posé le premier trait de crayon sur le premier plan du premier tracé de la voie ferrée…

Il n’empêche, des choses arrivent. Finance, 2ème édition vient de sortir, avec une mise à jour (données : janvier 2007). Un livre dans lequel j’ai écrit un chapitre sémillant sort en mai. Je prépare ma déclaration d’impôts, qui sera une publication majeure. La vie avance…

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Cacaillou – Rouille, ouille ?


Sur le dévidoir à PQ
Là où la main se pose pour saisir le papier
Une tache brune suspecte.

(désolé.)

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Magnolia Express – 2ème partie – # 16

Rhapsody in Wood
 
La salle de concert était bien remplie, nous n’étions pas assis l’un à côté de l’autre, les lumières ont baissé et je voyais Aline à quelques rangs devant. Les musiciens commencèrent à jouer une de ces œuvres lentes et pénétrées, tout le monde avait l’air très sérieux, le chef d’orchestre fronçait les sourcils en recherchant le Son Juste, les spectateurs eux-mêmes avaient un air de gravité douloureuse, comme ça arrive en cas de problèmes intestinaux.
Je regardai Aline, Aline se retourna, me regarda, me sourit. Bon. Ça au moins, ça n’était pas perdu, Aline reste toujours Aline. Et puis elle se retourna vers l’orchestre et continua à écouter. Alors je me suis endormi.
 
Quand je me suis réveillé, le combat faisait rage. La grosse caisse envoyait de la mitraille sonore BAOUM BAOUM tandis que les violons cédaient, pliaient puis remontaient à l’assaut en tricotant de leurs archets, les cuivres sonnaient la charge et il n’y avait guère que les bois pour se tenir à peu près tranquilles. Les violons faisaient preuve de beaucoup de vigueur, ils se dépensaient sans compter pour contenir l’ennemi et ses vibrations sonores. Les archets zigzaguaient à toute vitesse, les violons s’inclinaient, une fine poussière de bois, une sciure légère commençait à flotter autour des violons. Mais il fallait bien qu’ils se défendent, les grosses caisses étaient toujours menaçantes, alors ils ont continué à scier, maintenant la sciure commençait à tomber sur le plancher et les violons jouaient toujours. Ça n’était plus un concert, ça devenait une entreprise familiale au Canada, où l’on débite des bûches toute la journée. Un des violons s’est arrêté, a enlevé sa veste de smoking, en dessous il avait une chemise rouge à carreaux, et il a recommencé à jouer tandis que son collègue faisait de même, on voyait qu’ils avaient tous chaud, et bientôt tous les violons étaient en chemises à carreaux, et puis les cuivres se sont mis en bleus de travail, tout en continuant à jouer (il fallait bien entretenir la machine).
Désormais, un nuage de sciure de bois les entourait tous, les hautbois et clarinettes avaient recommencé à jouer sur un ton très doux, comme des chants d’oiseaux qu’on ne verrait pas parce qu’ils sont cachés derrière le feuillage. Les grosses caisses tapaient sur un rythme travailleur, comme des marteaux qui enfoncent des clous, et on y était enfin, au Canada, au milieu d’un scierie familiale, la sciure jonche le plancher et une bonne odeur de bois frais flotte dans l’air. Les bûcherons et les mécaniciens travaillent en rythme, en écoutant les oiseaux qui chantent dehors dans le feuillage, et puis il se mettent tous à chanter ensemble l’Hymne Du Bûcheron Travailleur :

Hi Yo Hi Yo
on débite du bouleau
tout le peuplier
c’est sûr y faut travailler
on travaille en chêne,
y a pas vraiment d’ problème
Hi Yo Hi Yo

Et la baguette du chef d’orchestre est devenue un brin d’herbe,
et comme on ne peut pas diriger des gens avec un brin d’herbe,
il se le met à la bouche,
et les mains dans les poches,
il va faire un tour
parmi les bûcherons et les mécaniciens
qui continuent à chanter
en chœur.

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Le roman, dans l’ordre, est
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Comment faire des économies d’impôts ?

ça, si c’est pas du titre racoleur…
Ami(e) internaute, et fréquenteur/euse de ce bleug 3 fois réincarné, voici le temps des bonnes actions, des missions salvatrices et du don de soi(e).

Le projet Mercure est officiellement lancé. On savait déjà qu’il s’agit de courir 5 marathons en 4 ans, au profit d’une noble cause : financer la recherche sur une maladie génétique orpheline, le syndrome de Williams-Beuren. 12 sympathiques coureurs vont donc se lancer sur les routes d’Europe pour collecter des fonds, donner leur corps et leurs muscles pour cette noble cause (et accessoirement, pour s’arracher les tendons sur 42,2 km x 5).
Et là, sympathique internaute, tu te dis « mais comment puis-je participer, moi qui ne suis pas capable de remonter les escaliers à pied après avoir descendu les poubelles ? ». Je réponds : y a moyen. C’est là que le projet a progressé aujourd’hui. Il suffit de faire un don (symbolique) d’argent (réel, on n’est pas dans Second Life) qui ira à 100%, voui, voui, à la recherche génétique sur le syndrome sus-cité. Et nous là-dedans, qu’est-ce qu’on touche, pôvres coureurs que nous sommes ? Nous touchons l’estime de nos concitoyen(ne)s, des chaussures de sport (merci à Spira France, sponsor) et des courbatures à en remplir nos armoires.
J’entends ceux du fond qui disent « et moi, qu’est-ce que je gagne à donner ? ». Réponse : un Karma un peu mieux ordonné, et 60% de réduction d’impôt sur le don.
Alors qu’attendez-vous ?! Le temps, c’est de l’argent !
Site officiel : www.5marathons.com (et là, vous allez à la page Coureurs)
e-mail officiel : 5marathons@gmail.com ou info@5marathons.com.
Merci, merci d’avance, et faites passer…
PS : il y a même la possibilité de parier sur un coureur donné, par exemple choisi pour ses qualités humaines, son humour inxydable, et ses compétences financières… Au hasard…

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Magnolia Express – 2ème partie – # 15

Déchirement
 
Elle me regardait du fond de son (mon) fauteuil vieux cuir usé, l’air était tiède et poussiéreux mais je sentais mes joues brûler, j’aurais bien bu un grand verre de café glacé. Puis l’allumette brûla le bout de mes doigts, je secouai la main d’un geste vif, elle s’est penchée, s’est relevée du fauteuil. Elle était debout, me regardait en se mordillant un peu la lèvre.
Et la porte de la librairie s’est ouverte, Conrad est entré en braillant je ne sais plus quoi, quand il a vu Aline il a enlevé sa casquette en disant Bel astre du jour vous brillez de mille feux, puis, comme il tenait la porte encore ouverte, Aline a ramassé son petit sac, Conrad a mis la casquette sur son coeur en prenant une pose de grenadier à cheval, l’autre main sur la poignée de la porte, et Aline est passée en riant, s’est retournée, juste sur le pas de la porte, a voulu dire quelque chose, mais Conrad n’avait rien vu et a refermé la porte sur son nez.
Puis il s’est tourné vers moi :
– Alors fiston, tu n’as pas l’air content de me voir ?!
– …

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Run, Forrest, Run !

Ce matin, à la fraîche, run de 50 mn, dont 15 minutes à 5 mn au km, c’est-à-dire 12 km/h, c’est-à-dire vite-pour-moi (il faut que je mette des tirets, parce que 12 km/h, c’est une allure relax pour pas mal de mes camarades). Et là, une petite pub gratuite pour un service gratuit : pour ceux qui veulent courir en rythme, voire se motiver (et c’était mon cas ce matin), je recommande Jiwok. Christian en a déjà parlé, mais je crois qu’il ne l’avait pas testé. Pour ma part, j’ai testé leurs musiques à Turin, et de nouveau ce matin. Le principe : des mixages de musiques dédiés à certains entraînements : fractionné, sortie d’une heure, autres sortie… La musique est rythmée, actuelle, et libre de droits. Par ailleurs, cela peut apparaître comme un gadget, mais toutes les 5-10 mn une voix annonce « Allez, maintenez le rythme ! » ou « Encore un effort ! » et toutes les 15 mn, annonce le temps. Je peux vous dire que cette voix m’a aidé ce matin, alors que je peinais à maintenir ma vitesse à la 12ème minute. Finalement, c’est fait, je n’avais pas couru aussi longtemps à cette vitesse, et hop, un entraînement de plus.

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Pensée américaine – Babylone

Je suis revenu d’Austin (Texas) avec un teint un peu plus bronzé (il a fait beau là-bas, héhé) et quelques réflexions saupoudrées.
L’Amérique est la grande Babylone du monde moderne. Tout y est clinquant, lumineux, démesuré, gargantuesque. N’oubliez pas que j’étais au Texas, probablement le plus gigantique de tous les états de l’union. Je ne vais pas me focaliser sur les tailles (tailles des lits, tailles des steaks, tailles des personnes…), mais plutôt sur la notion de sur-consommation.

  • A l’hôtel, les 6 serviettes de ma chambre étaient changées tous les jours. Je sais bien que je suis un Français, donc peu porté sur les douches et bains, mais j’ai du mal à utiliser 6 serviettes par jour… Toutes les serviettes, même les pliées, qui criaient « je n’ai pas été utilisée ! » étaient changées. Déjà, cela me gênait (bonjour les détergents…), mais ce qui me choque, c’est la petite carte hypocrite sur le marbre de la salle de bains : « Nous préservons l’environnement, aussi, si vous souhaitez avoir vos serviettes changées tous les jours, demandez-le à la réception ».
  • Les WC proclamaient fièrement « 6 litres à chaque tirage de chasse d’eau », tandis que l’Austin-American Statesman publiait des petits articles sur la semaine de l’eau, entre deux avis de recherche de criminels et trois législations sur le port d’armes à feu.
  • Un collègue m’a raconté que, plus au Nord, il y a un croisement entre l’Interstate qui va de la côte ouest à la côte est, et l’Interstate qui va du Canada au Mexique. A ce croisement se trouve un énorme centre de maintenance des camions transporteurs. Il y a régulièrement plus de 1 000 camions garés sur le parking avec leur moteur qui reste allumé pendant que les camionneurs vont se restaurer. Eh oui, il faut maintenir la climatisation en marche… J’imagine que cette zone doit envoyer des volutes de chaleur et de gaz pollués qui doivent être d’une telle importance qu’elles sont visibles depuis l’espace. Au moins, si vous voulez piquer un camion, vous savez où aller, les clés sont sur le contact…

Ma conclusion sur ce sujet, fondée sur une petite semaine de petites observations : les Etats-Unis disposent de ressources abondantes (en termes d’énergie, d’espace, d’alimentation, de production), mais les utilisent sans rationalisation, car tout est abondant. Les côtés positifs (tout est très efficace, très bien pensé) ont du mal à occulter les conséquences négatives. Notamment que, avec un peu de jugeotte, on pourrait arriver à d’énormes économies, ou une bien meilleure productivité. Reste à se faire entendre…

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NDA

Hier, nous avons visité l’usine de ****.
Auparavant, il nous a fallu signer un Non Disclosure Agreement (NDA), ce qui pourrait être traduit par « accord mutuel de ne pas révéler des choses en public », mais qui signifie en substance que si l’on divulgue, diffuse, ou pense, toute chose que l’on aurait vue, touchée, couché avec, fait chanter, lors de notre visite, ainsi qu’avant, après, et dans toute autre existence (y compris les vies qu’on a passé comme bousier), la société **** ou tout autre représentant légal grassement payé par icelle pourra saisir nos biens, racheter nos amis, boucher nos WC, refermer nos chakras et faire pipi sur nos tombes jusqu’à ce que celles-ci soient recouvertes de mousse transgénique.
Donc hier, on a visité l’usine de ****, enfin, il y avait **** usines, un groupe a visité l’usine des ******** et l’autre, l’usine des ***. Il y avait des ******** et des ********, mais le plus frappant, c’est leur gestion du process avec des *****-******. Cela dit, un étudiant MBA m’a dit qu’ils pourraient ********* le ******* drastiquement, moi j’en sais rien, mais il a l’air d’avoir raison (j’ai dit « il a l’air », ça m’engage pas ! NDA, NDA !)

Voici l’unique question que vous avez le droit de poser : « est-ce que ce thibillet a été rédigé sur un ordinateur DELL ? »
Réponse : ***.

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