Mini-Ubuntus

Chachouchiner : v.i. Recevoir une lettre qui a été postée à Conches-En-Ouche. Ou Pournay-La-Chétive. Ou Bouze-Les-Beaune.

Sproumer : v.i. Recevoir un ouvrage de grands pontes, dédicacé par lesdits, qui disent « à Christophe Thibierge, à qui nous avons emprunté sa magistrale démonstration (p. 36) » et retrouver (p. 36) sa jeunesse.

Rappel : la genèse des Batanas et Ubuntus se trouve .

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Ubuntu – Réplumer

Réplumer (forme désuète : péplumer) : v.i. Apprendre quelques jours avant que tel rendez-vous gonflant a été annulé par le gonfleur. Que la réunion n’aura finalement pas lieu. Que tel cours pénible est supprimé. Contempler ce vide qui apparaît dans l’agenda, et sabler mentalement le champagne.
Par extension : passer quelques jours seul, tout seul.

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Magnolia Express – 3ème Partie – # 24

Gloire à nos courageux pilotes
 
Ma machine toujours sur les bras, j’allai voir du côté de chez Conrad et Eileen. Vieux Bill avait vaguement idée de l’endroit où il pourrait trouver un pare-brise, mais c’était dans un coin reculé du parc, et pour y accéder il fallait soulever au moins deux tonnes de ferrailles. Conrad y avait travaillé depuis quelques jours avec Vieux Bill, et il restait encore une bonne pile à déblayer. Quand je tournai au coin de l’allée, Vieux Bill était en haut d’une pile et guidait Conrad qui attrapait les ferrailles avec une petite grue.
 
Eileen était en train de venir vers moi. Elle me dit :

– Je vais acheter quelques victuailles, vous voulez venir ?

J’hésitai un moment.

– Aline est occupée. Je vais venir.

Eileen répondit Mmmm tout en marchant, elle avait sa liste de commissions en tête, et n’écoutait pas vraiment, elle était toute à ses préoccupations alimentaires. C’était bien.
Nous arrivmes au taxi, et j’eus une sorte de doute, dont je fis part à Eileen :

– Hey …
– Mmmm ?
– Il n’y a plus de pare-brise au taxi…
 
Elle s’arrêta, me regarda, elle avait l’air de me découvrir. Puis elle me sourit, et me dit qu’elle aussi l’avait remarqué, et qu’elle contrôlait la situation. Je m’installai donc sur le siège du passager, claquai la portière, levai les yeux : pas de doute, on voyait bien le capot, la route là-bas, et à moins de rouler à 10 miles à l’heure, nous allions pleurer comme des crocodiles enfumés dans une valise. Je m’abandonnai au désespoir : Eileen venait de s’asseoir, comment lui annoncer la Réalité, comment lui annoncer que ce monde cruel ne pardonnait rien à ceux qui n’avaient point de pare-brise ?

Je me lançai :

– Eileen, avant que tu démarres, il faut que je te parle …
– Bien, dit-elle, mais que cela ne t’empêche point de mettre tes lunettes.

Je me tournai vers elle : elle avait revêtu des lunettes d’aviateur, ces lunettes de verre-cuir-acier que portent tous les aviateurs de légende, et elle m’en tendait une paire. Je les revêtis : j’avais désormais un pare-brise personnel. On pouvait y aller.

– Alors ? me demande Eileen
– On peut y aller, dis-je. Le monde a eu pitié.

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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Citation – A quoi tu penses ?

Mon éditeuse, qui n’a pas daigné venir me voir hier alors que je sortais de 30h de cours en 4 jours (futile excuse de problème de Vélib’ un jour de grève, pfff, tous des feignasses dans l’édition) m’a offert un livre pour cabinets. Mais je l’ai lu dans le métro. Un de ces bréviaires façon « les miscellanées de Mr. Schott » ou « Je me souviens » de Perec. Ici, il s’agit de 1 000 réponses à la question « A quoi tu penses ? ». Réponses personnelles, absurdes, énervées, autobiographiques, obsessionnelles, humaines, traits de génie du langage, délires.

Si je ne devais en citer qu’une parmi mes favorites :

A quoi tu penses ?
Je pense que Dieu n’a jamais eu le temps de finir complètement l’ornithorynque, parce qu’il lui manque des ailes et une hélice.
Hervé le Tellier, Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable, Le Castor Astral, p. 47.

Livre indisponible sur Amazon (edit : si, il y est, mais – honte à moi – j’écrivais Le Tellier sans L majuscule..), qui propose tout de même aussi l’Encyclopaedia inutilis, du même auteur, ainsi que les Sonates de bar, que j’avais bien aimées (tu m’étonnes…)

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Magnolia Express – 3ème Partie – # 23

ça marche (?)
 
Au fil des réparations, j’avais acquis un petit coup de main, j’y arrivais désormais assez rapidement. D’ailleurs, ça amusait aussi Aline, elle cherchait des variations sur la-phrase-contenant-les-vingt-six-lettres-de-l’alphabet. J’arrivai avec la dernière machine alors qu’Aline testait encore la précédente.

– Tu n’as pas fini ?
– … Non, dit-elle sans relever la tête.

J’attendis un moment, debout à tenir la dernière machine, tandis qu’Aline tapait régulièrement, allait à la ligne (gling !), puis continuait à taper, retournait à la ligne (gling), puis un nouveau gling, et encore gling … et gling encore …

– Tu n’as pas tapé les 26 lettres ?
– Si, dit-elle, les yeux fixés sur son papier.

J’hésitai. Pour la première fois depuis que nous nous connaissions, j’avais l’impression de la gêner, debout sur le seuil de cette porte, une machine sur les bras. J’essayai malgré tout :

– Alors la machine est testée, tu peux …
– Non, pas encore, dit-elle.

Je me tus.

Je n’ai pas fini, dit-elle.
 
Quand tu ne comprends pas, inutile de t’échiner. Marche un peu sous la nuit, essaie juste de mettre un pied devant l’autre. Je quittai la cabane, et tandis que je m’éloignai, le tic-tic-tic de sa machine me suivait m’enveloppait m’inquiétait.

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Caillou – Matin


Les hirondelles
Laveurs de carreaux du ciel
Tsui tsui !

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Magnolia Express – 3ème Partie – # 22

Âmes en peine
 
Je détournai les yeux vers Aline, je surpris le regard qu’elle fixait sur Bob, sans pouvoir y lire quoi que ce soit. C’est difficile à expliquer, mais ce regard était annonciateur de changements, plus encore que la douce rêverie qu’elle avait eue et qui nous avait lancés dans cette épopée.
Pourquoi allions-nous là-bas ? Pour trouver un livre hypothétique ? Ce soir, je vis qu’Aline changeait doucement, je ne pouvais rien faire pour l’empêcher, je ne savais même pas ce que cela devait signifier.

Vieux Bill me toucha l’épaule :

– Dis-moi, fils, tu peux venir m’aider à démarrer ma camionnette ?

Il me regardait avec douceur, me pressait un peu l’épaule, histoire de dire « Allez viens, mon gars, tu ne peux rien faire, tu ne sais même pas de quoi il retourne… ».
Je me levai, le suivis. En quittant la grange, je vis qu’Aline parlait avec Bob, et Conrad et Eileen écoutaient en hochant la tête d’un air grave. La nuit était pure et froide, une de ces nuits à aurores boréales, je glissai mes mains dans mes poches à la recherche de chaleur.

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Le roman, dans l’ordre, est
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Ce qui m’énerve #17

Les micros des téléphones portables sont trop sensibles. On entend la voix de l’interlocutrice (je n’ai que des interlocutrices, c’est comme ça), mais aussi, en arrière plan : des enfants qui piaillent ; des oiseaux qui piaillent ; des boeings qui atterrissent (en piaillant) ; Jean Piat, à la télé.
M’énerve.
D’autant plus que je ne peux pas dire : « euh, pourrais-tu t’enfermer dans un caisson insonorisé pour me parler ? »

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Projet Thanatos

J’aimerais bien écrire mon épitaphe, ou plutôt, mon discours d’adieu, le truc qu’on pourrait lire quand je serai mort. C’est pas tant que je me méfie de ce que mes proches diront de moi, mais comme ils livreront des versions différentes (toutes vraies en partie), j’aimerais juste rajouter ma version, une touche de peinture de plus sur le tableau.

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Aphorisme # 40

Lors de mes soirées d’anniversaire, je ne sens jamais mon ge. En revanche, le lendemain…

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Métro

La plupart d’entre eux sont laids, alors que moi, je suis juste gris.

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Magnolia Express – 3ème Partie – # 21

Les îles enchantées
 
Après son tour de chant, après qu’il eut joué du yukulélé debout sur une table en tapant du pied, qu’il eut été porté en triomphe dans toute la grange et à l’extérieur, Bob passa entre les tables, les hommes lui donnaient des bourrades affectueuses, les femmes lui parlaient en le regardant un peu par en-dessous, mais lui gardait l’air de celui qui ne voit rien, rêveur détaché du monde. Enfin il arriva vers notre table, où Vieux Bill lui faisait de grands signes. Il s’installa à côté de Conrad, qui commanda une bière et la lui servit.
– ça a l’air de sacrément dessécher le gosier …
– C’est rien de le dire, partner, c’est rien de le dire.
 
Il se tourna vers Vieux Bill :
– Comment va Théa ?
– Toujours le grand amour, je suppose. En tout cas, elle reste avec lui.
– C’est bien, sourit Bob.
Vieux Bill nous présenta collectivement (« Des pèlerins, Bob, des pèlerins ») et l’on trinqua. Conrad n’avait d’yeux que pour la guitare que Bob tenait doucement entre ses jambes :
– Sacré instrument, dit-il avec une moue admirative, la dernière que j’ai vue, c’était il y a une dizaine d’années, chez un vieux polonais brocanteur, à Petaluma, lui même la tenait d’un chercheur d’or …
Bob redressa la tête, l’oeil allumé :
– C’est celle-là même, partner. Je l’ai échangée contre le yukulélé de mon grand-père, il y a neuf ans.
– Pour une coïncidence, grommela Conrad d’un air amusé. Il se grattait lecrâne en regardant cette guitare, un peu attendri de ces retrouvailles, comme un ours sentimental qui retrouverait un vieux copain. Bob et lui se mirent à parler musique, survolant le delta du Mississippi, les bayous de Louisiane, et Conrad évoqua ces pays lointains :
– Tu devrais aller jouer là-bas, vieux, ils ont besoin de toi …
Bob soupira, fit glisser rêveusement une main sur la partie métallique de sa guitare.

– Tu sais, il y a peu de gens qui apprécient ce type de musique… J’en ai fait ma vie (je me demande parfois si la nuit, je ne joue pas pour mes compagnons de rêve), mais, par moments, j’ai l’impression … d’être un homme analogique dans un monde numérique. De ne plus vraiment avoir de place.
Et en disant cela, il tenait un pan de sa jaquette, le regardait d’un air songeur, le laissait retomber.
 
Allons bon, me dis-je, une me en peine.

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Magnolia Express – 3ème Partie – # 20

Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de Dead cat on the line, par Bob Brozman, sur le CD Blues Reflex, Ruf, 2005. Le disque est en vente ici.

Marée humaine
 
Au moins une fois dans ma vie, je le dis, j’aurai vu une assemblée se soulever comme la mer, avec un grand appel, une foule animée, chaleureuse, lançant des vivats à un petit musicien de cambrousse qui faisait résonner sa guitare sur scène.

Bob Brozman jouait des valses twistées,
des chants tahitiens langoureux,
des blues purs,
ça racontait des exploits de John Henry, le colosse qui bâtissait des voies ferrées tout seul,
ça parlait d’un fantôme qu’il avait rencontré dans le moteur d’un autocar Greyhound, « coincé là comme un génie dans une bouteille de bourbon »,
et le jour où l’on avait voulu attaquer sa guitare à l’ouvre-boîtes (mais l’ouvre-boîtes s’y était cassé les dents),
et les îles enchantées où-les-paupières-des-femmes-sont-des-rideaux-d’amour,
tout cela nous remuait les zygomatiques, la salle ronronnait doucement entre les vivats, on était comme en famille, allez, l’Homme n’est pas foncièrement méchant.

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Magnolia Express – 3ème partie – # 19

Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de One steady roll, par Bob Brozman, sur le CD Blues Reflex, Ruf, 2005. Le disque est en vente ici.

Ballade
 
Au fond de la salle, une lumière s’alluma, dévoilant une petite estrade de bois. La rumeur s’adoucit brusquement, on entendait encore un ronronnement de conversations, les bouteilles de bière qui tintaient, le bruit des chaises sur le plancher de bois. Puis un jeune gars arriva en costume, avec une jaquette sombre et une chemise immaculée, comme une gravure de mode des temps anciens. Il portait deux étuis noirs, brillants, un grand et un petit. Il s’installa sur l’estrade, à califourchon sur une chaise, et sortit de son grand étui une guitare d’acier étincelante, une de ces antiquités sonores issues du delta du Mississippi.
National Style N… 1931, souffla Conrad avec respect, et Vieux Bill hocha la tête.
 
Le gars-gravure gratta un ou deux accords, puis commença à jouer un blues javanais, une musique d’accompagnement sautillante et glissante sur laquelle il chantait avec une voix de basse ronde et chaude :
 
Quand j’ai acheté ce vieux frigo
Bon sang y faisait si chaud, si chaud
Que du Kentucky à L’Ohio ou-oh
Les bières me demandaient à boire, à boire
 
Oh mon frigo ou-oh
Mon vieux copain, mon vieux poteau
J’te porterai dessus mon dos ou-oh
Du Kentucky à l’Ohio
 
Tu sais nous on est des cheminots
Jamais d’maison jamais d’repos
Juste une galette jambon-fayots ou-oh
Dégustée su’l bord d’un trottoir, trottoir
 
Oh mon frigo ou-oh
Mon vieux copain, mon vieux poteau
J’te porterai dessus mon dos ou-oh
Du Kentucky à l’Ohio

Puis un solo époustouflant, où le gars utilisait la caisse de résonance comme une percussion tandis que ses doigts couraient avec vélocité sur le manche, ça faisait dzing dzing TAC toing tong BOUM TAC et la salle chahutait joyeusement en rythme, le plancher en vibrait.

Quand s’ra venue l’heure du tombeau
Ne pleurez pas, pas de sanglots
Enterrez-moi ‘vec mon frigo ou-ho
rempli ras-bord de bières à boire, à boire …
Oh mon frigo ou-oooooh…
 
Arriva un second solo pas piqué des hannetons, et tout en jouant, le gars-gravure se balançait légèrement, on voyait les pans de sa jaquette qui battaient la mesure. Et tandis que ses doigts glissaient le long des cordes, tandis qu’il était environné de cette musique tintinnabulante, il fredonnait pour lui tout seul, hors du temps, il lâchait juste de temps en temps un Wouap Wouap rocailleux, la musique était sa rivière de chercheur d’or.

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Mine de crayon

On nous rebat les oreilles de développement durable, et je suis comme tout le monde, je fais mes petits efforts, je remplis le lavabo d’eau chaude quand je me rase au lieu de laisser couler l’eau, je trie mes déchets, je n’imprime que le strict nécessaire.
Mais il y a des choses qui me trouent.
J’ai un crayon à papier, fourni par mon institution, avec le logo qui va bien. J’ai récupéré un taille-crayons aux fournitures, le modèle de base, une lame, corps doré, c’est l’utilisateur qui tourne d’un mouvement vif du poignet.
Eh ben merdre. La mine du crayon casse à chaque fois. Alors Zuip zuip zuip, je retaille, et snap, ça re-casse, je me retrouve avec un bout de graphite en degré de liberté.
Donc, je souligne une chose évidente : le temps où nous aurons tous une conscience environnementale, sera le le temps où nous aurons tous une conscience environnementale. Depuis le fabricant de crayons à papiers jusqu’à l’utilisateur final, en passant par le responsable des achats (à ce propos, un lien utile, hop).
Parce que ce serait tellement facile de me ruer sur les porte-mines en plastique made in china qu’on n’a pas besoin de recharger, on les jette, ils sont incinérés et deviennent des jolies petites particules dans les poumons de nos enfants. Mais moi je veux pas. Au risque de réduire ma sacro-sainte productivité.

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Caillou – Messiaen


Un vol d’étourneaux
Les ailes en hyperfréquence
Au-dessus du banc de sable.

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