Flapi-Flapo vont à New-York

D’ici 3 semaines et quelques, je traverserai en courant le Pont du Verrazzano, accomplissant ainsi les foulées mythiques du Marathon de New York (un projet de longue haleine, qui a commencé il y a quatre ans). C’est donc la période idéale pour faire le point sur les entraînements, et commencer à réfléchir à une stratégie de course. Mais avant tout, c’est la période classique du flapi. Le flapi, que j’ai déjà éprouvé un mois avant le Marathon de Londres (ce qui a permis un bel aparté sur les oeufs crus), c’est le « y en a marre de s’entraîner, ça fait deux mois que je fais 3 sorties par semaine, ça me sort par les yeux ».
C’est un flapi du corps et un flapi de l’esprit.
 

  • L’esprit, on le comprend, se lasse de cette routine : toujours les mêmes chemins, les mêmes musiques, les mêmes chronos. Et pour faire varier la routine, il faut y consacrer du temps, dans un emploi du temps déjà serré : un entraînement de marathon, c’est, tout compris, au minimum 5 à 6 heures par semaine.
  • C’est aussi un flapi du corps. Même si les performances s’améliorent (c’est pas dommage…), même si j’ai atteint mon poids de forme et que tout le monde me dit que j’ai maigri et que ça se voit, le corps, il y a une semaine, disait Stop. Pas envie d’aller courir, aucune motivation, et à la fin de l’entraînement, une vilaine crampe au mollet qui a duré plusieurs jours. OK, mi cuerpo, reçu fort et clair.

Donc j’ai fait sauter deux entraînements, et j’ai accordé des vacances au corps et à l’esprit. Et puis c’est reparti ce dimanche, 1h45 à bon rythme (dont 57′ avec des jeunes pleins de sève et de fougue), et aujourd’hui.

De toute façon, à 3 semaines du coup de pistolet, ça veut dire encore deux semaines d’entraînement, soit 6 sorties. Juste le temps d’améliorer mon accent sur des phrases comme « I’m desperately hurt, I need a cab » ou encore « I’m glad to have won this race in 2 hours sharp, thereby establishing a new world record ».
Bref, juste les bidouillages de dernière minute.

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Request for enhancement – ParaBoot

Marre d’avoir à attendre 30 secondes à chaque fois que j’allume mon ordinateur. Avoir un système d’exploitation qui explique, en langage humain, ce qu’il a besoin de faire pour démarrer. Et surtout, dans les 2 premières secondes, avoir un écran qui affiche (en langage humain) la liste des choses qui vont se lancer, pour qu’on puisse dé-cocher certaines actions et accélérer le temps nécessaire avant « d’avoir la main ».

Exemple de liste affichée à l’utilisateur au bout de 2 secondes :

  1. démarrage des trucs qui sont nécessaires indispensablement (ne demandez pas, vous ne comprendriez pas) : 7 secondes
  2. lancement du wifi : 4 secondes
  3. lancement de la connexion à Internet : 8 secondes
  4. lancement de l’utilitaire d’impression : 5 secondes
  5. lancement du programme de serveur : 6 secondes
  6. lancement de l’utilitaire pour les connexions en USB : 3 secondes
  7. etc.

Ainsi, si je suis impatient (ou à la bourre) et que je sais que cette fois-ci, je ne vais pas utiliser mon imprimante, je décoche la case 4 et je gagne 5 secondes ; je sais aussi que je n’ai pas de serveur, donc je décoche la case 5, ça fait 6 secondes de gagnées au Boot. Et évidemment, je peux sauvegarder des « configurations de démarrage ».

Tout ça parce que j’en ai marre de ces programmes (HP pour ses imprimantes, Avira pour ses mises à jour, ActiveSync…) qui bloquent l’ordi au démarrage pour faire leurs petites affaires alors que j’aimerais avoir la main tout de suite.

Nan, j’ai pas bu trop de café.

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Mes gestes pour l'environnement (sans être trop rasoir)

Cela a commencé il y a quelques mois. J’en avais marre d’utiliser des bombes de mousse à raser, un peu comme le gars qui se lasserait d’appuyer tout le temps sur le tube de mayonnaise et qui rêverait de se faire une bonne vieille sauce maison. Je suis donc revenu à mes (très) anciennes amours, et j’ai (r)acheté un blaireau et du savon à barbe. Pas l’odieuse pâte en tube, non, le bol de savon où l’on fait mousser le blaireau.
J’étais content, c’était un premier pas.
Mais autant dire qu’à côté de ces nouveaux objets, mes rasoirs jetables faisaient grise mine. Des bouts de plastique bleus, sans poids, jetables comme des kleenex. Alors en juin, j’ai sauté le pas. Je suis allé chez Planète Rasoir, et après une bonne demi-heure de discussion avec l’excellent propriétaire, j’en suis ressorti avec

  • un rasoir (sabre, ou coupe-chou) affûté comme le regard d’un trader cocaïnomane
  • un bol de savon à barbe qui sentait bon les effluves de l’échoppe de barbier au fond du wisconsin en 1908
  • un cuir pour aiguiser le rasoir
  • une pierre d’alun pour les coupures
  • de la pâte pour mettre sur le-cuir-à-aiguiser-le-fil-du-rasoir

Puis, pendant plusieurs jours, je n’ai touché à rien. Le propriétaire-vendeur m’avait dit : commencez doucement, n’essayez pas un matin où vous êtes fatigué, ou bien si vous avez la gueule de bois, bref, j’ai attendu plusieurs jours.
Mon dieu. Les premières fois, je me suis bien tailladé, c’était le mariage de Frankenstein et Massacre à la tronçonneuse.
Et puis les jours ont passé. Je m’entraînais le week-end, et j’y passais 30 à 40 mn. Puis j’ai commencé à me couper moins souvent, moins profond. J’ai réappris la forme complexe de mon visage, et l’implantation névrotique de mes poils de barbe. Chaque semaine, je progresse un peu : je ne me coupe quasiment plus ; quand je me coupe, ça ne se voit plus ; je me rase de plus en plus vite (même s’il me faut encore facilement 10-15 mn).
J’en retire quantité de satisfactions :

  1. Je suis revenu au geste antique. Le fait de se raser, c’est le fait de se couper du monde. Si l’on n’est pas coupé du monde, on se coupe. Avec ce genre de rasoir, on ne peut pas le faire à la va-vite, du genre « j’ai que 2 minutes et je suis à la bourre ». Le temps qu’il faut prendre, et donc planifier par avance, c’est du temps de qualité : je suis face à moi-même, pleinement dans l’instant présent, centré.
  2. Je ne jette plus rien. Mon rasoir me durera des années, donc exeunt les petits rasoirs en plastique jetables qui allaient remplir mes poubelles puis les incinérateurs. Exeunt les bombes à raser dont je ne sais pas si elles étaient effectivement recyclées ou pas. Exeunt les bombes de déodorant (car la pierre d’alun est un bactéricide et un déodorant naturel) dont je ne sais pas si elles étaient effectivement recyclées ou pas. Je suis un citoyen responsable.
  3. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je ne l’ai pas fait par souci d’économie. Mais le gain financier existe. Rasoirs jetables : 2 € les 10, soit 10 € par an ; déodorant 4 € soit 40 € par an ; mousse à raser 3 € soit 30 € par an. Mes précédentes habitudes déplorables me coûtaient donc 80 € par an (et encore, vous remarquerez que je prends les prix de la grande distribution, pas les tarifs l’Oréal). Or, rien qu’avec l’achat du rasoir, j’en suis à -70 €. Sans compter la pierre d’alun, le savon à barbe, le cuir à aiguiser… Allez, mettons un coût d’investissement à -150 €. Calcul d’actualisation à 6% : l’achat est rentabilisé en 3 ans. En fait, un peu plus, car je consomme du savon à barbe et de la pâte à aiguiser le cuir pour assouplir le rasoir du fil. Si je garde ce rasoir 10 ans, valeur actuelle nette : gain de 439 €, en euros d’aujourd’hui.

L’étape suivante consistera à me débarrasser de ma crème hydratante et de la troquer pour un plant d’Aloe Vera. J’ai mis mes fleuristes sur l’affaire, mais ils ont du mal à me dégoter un plant de taille suffisante pour que je puisse couper une feuille de temps en temps. En plus, il paraît que les cactées absorbent les ondes radio-électriques. De la même manière que ma pierre d’alun soigne les coupures et sert de déodorant, mon Aloe Vera servira d’hydratant visage et partira en croisade contre les antennes-relais et le bombardement wifi.
Mais petit inconvénient de ce retour aux sources : pas question d’emmener ma trousse de toilette dans un bagage-cabine… Les rasoirs coupe-chou, c’est comme les caniches : ça voyage en soute.

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Andy Warhol reloaded

L’idée originale était de Mehdi Famibelle, Exec MBA 2006 (ESCP-EAP à l’époque, ESCP Europe aujourd’hui) : réaliser un blog de sa promo de MBA et y poster notamment des vidéos (vidcasts, par analogie avec podcasts) de professeurs du MBA dissertant sur des sujets comme la chance ou la diffusion des technologies.
L’école a repris l’idée, et lance aujourd’hui des smartcasts sur le même format, mais avec un fond bleu uni plutôt que des bureaux de profs, ça en jette plus. Voilà donc la nouvelle livraison, tout frais sortie de la monteuse numérique :

(et mes collègues ici)

Hélas, il est des choses que même Martin Scorcese ne pourrait gommer au montage :

  • Ce zozotement de canard siffleur mexicain ;
  • Quelques approximations de langage, mots avalés, correspondance des temps hasardeuse ;
  • Une propension à dire « non négligeable » un nombre de fois non négligeable.

Tout ça pour dépasser les 15 mn d’Andy Warhol, pfff.

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Sérendipité (ou Livre lu : Changements)

Cela m’arrive souvent, et m’avait même inspiré un Ubuntu : lire des pages d’un livre le matin, et tomber sur un sujet identique plus tard dans la journée.
Mon aéropage du jour concerne le livre Changements, de Watzlawick, Weakland et Fisch.
Je viens de terminer le livre ce matin, et je tombe ce midi sur un billet de blog qui traite des mêmes thèmes, mais différemment.
Résumé très très très succint du livre : il y a des situations de blocage, par exemple entre deux êtres humains, qui ne semblent pas pouvoir se résoudre. La solution « de bon sens » pour résoudre le blocage contribue, paradoxalement, à renforcer ce blocage. Exemple : un parano pense que tout le monde lui en veut. Solution de bon sens : lui dire que c’est faux, que tout le monde l’apprécie. Et lui de répondre : « Ha ! C’est une preuve de plus de ton hypocrisie ! » Donc situation bloquée. Le livre traite des changements, et comment certaines tentatives de changement ne contribuent en fait qu’à maintenir une situation dans son blocage. J’ai trouvé cela passionnant, car illustré par une abondance de cas réels. (Il est vrai qu’il faut attendre les derniers chapitres pour avoir ces cas, et « récolter » le fruit des efforts de compréhension qu’on a faits sur les premiers chapitres).
Dans le billet de blog, l’auteur parle du pouvoir de suggestion de notre cerveau : si l’on se convainc que quelqu’un nous en veut, on interprétera chacun de ses actes d’une manière différente, et cela tendra à valider notre première impression. Pour s’en sortir, selon l’auteur, « il suffit » (facile à dire) de se convaincre du contraire. Tandis que le livre, lui, propose une intervention extérieure pour aider la personne à sortir de son cadre de pensée. Cette intervention extérieure, le plus souvent, apparaît comme étant contraire au bon sens, et c’est justement par ce fait qu’elle aide à « recadrer » le sujet. Le billet de blog cite Einstein, et je cherche l’origine précise de la citation : €œWe can’t solve problems by using the same kind of thinking we used when we created them.€ Ce qui renvoie à une autre citation d’Einstein (j’en recherche aussi l’origine précise) : « If at first, the idea is not absurd, there is no hope for it. »

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Pour Jean-Jacques Sempé

Je revenais d’un long jogging, et j’étais en train de m’étirer à l’entrée du parc quand j’ai vu un dessin de Sempé. Ou plutôt, une idée pour un dessin de Sempé. Or je ne sais pas bien dessiner (en tout cas, pas aussi bien que je souhaiterais). Alors voilà, en quelques lignes. La lumière était dorée, rasante, et les arbres commençaient leur palette de vert-or-brun préludant à l’automne. Sur une allée, deux petits garçons mignons se poursuivaient, jouaient, finalement tombaient ensemble en rigolant. Et leur maman, dans cette lumière dorée, à 20 m de ces bambins-angelots, consultait son téléphone portable.

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Des chiffres mis en perspective

Je saisis l’occasion d’un billet sur le Standblog pour livrer une mini-réflexion :

  • Le jour où tous les journalistes comprendront que ce qui compte, ce ne sont pas les chiffres bruts, mais les ordres de grandeur, l’information aura fait un grand pas. Pour info, il y a déjà 20 ans (si ce n’est plus…), c’était ce qu’on nous assénait en prépa ;
  • Exemple 1 : The Billion dollars Gram, ou comment « voir » littéralement les ordres de grandeur ;
  • Exemple 2 : (à vous de bâtir votre billion dollars ou TeraWh gram) : Statistiques mondiales en temps réel
  • Exemple 3 : le billet de Tristan Nitot sus-cité, sur les ordres de grandeur en terme de CO2 dégagé. Une illustration simple, mais très efficace.

J’attends aussi la personne qui fera une analyse du nombre de victimes de la Grippe A (H1N1, coulé !) par rapport à d’autres pandémies (j’inclus l’alcool).

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Liste scolaire de rentrée

Voici la liste des Thibillets que je n’ai pas le temps (pour l’instant) d’écrire, alors que j’en aurais envie :

  • La montée à Conca (récit de mes joggs en Corse, ça permet de se sentir en vacances, mais c’est long à écrire)
  • Statistique tabagique
  • Le no man’s land du retour de vacances
  • Débrief du Marathon de Londres, complément (oui, c’est déjà là, mais j’ai une photo et un graphique à poster…)
  • Ma quête vers une hygiène de vie plus compatible avec l’environnement, en essayant de ne pas être rasoir [edit] : c’est fait !
  • Cinétique du pékin, la suite (les précédentes contributions sont , et , dans l’ordre. Avec déjà une annonce de la suite)
  • Commentaires sur les deux livres d’A. Bello : les Falsificateurs / Les Eclaireurs (comme – vaguement – annoncé ici)
  • Une mini-nouvelle à écrire, si je trouve le joint

Voilà, ça sent la rentrée et les bonnes résolutions. En tout cas, les listes de choses à faire.
Mais pas maintenant…

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Batana – Flafler

Flafler : (v. i.) Marcher en chaussettes dans une flaque d’eau (salle de bains, cuisine…).
Par extension : s’asseoir sur un siège mouillé (théâtre, voiture, train de banlieue) et essayer de ne pas penser à toutes les hypothèses qui expliquent un siège mouillé.

Les aficionados des Batanas et Ubuntus reconnaîtront une proximité voulue avec Cracrer.

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Théorie du kO(ctet)

« Computers have enabled people to make more mistakes faster than almost any invention in history, with the possible exception of tequila and hand guns€

« L’informatique permet aux gens de faire s’enchaîner les erreurs plus rapidement qu’aucune autre invention, à l’exception peut-être de la Tequila et des armes à feu »

Cela m’amuse, parce que je ne suis pas spécialement un béotien, cela fait plus d’un demi-siècle que je m’intéresse à l’informatique. A l’époque, un kilo-octet (kO), ça valait très cher. Mais ce qui m’amuse (et je m’inclus dedans, que dis-je, j’en suis l’exemple vivant), c’est que l’on n’a jamais autant collecté de données (regardez le poids de vos photos numériques) et pourtant, on n’a pas développé de réflexes pour la sauvegarde.
Quand grand-maman perdait l’album de famille à cause d’un incendie, c’est sûr, elle pleurait. Mais les incendies étaient rares.
Aujourd’hui, petit fiston a 72 000 contacts sur MSN, son père a 30 gigas de photos, et le dodécuple en musique, et il suffit d’un petit clic de souris pour tout détruire. Bon, j’exagère, il faut DEUX clics, car il faut confirmer la destruction. Mais en ces temps de zapping, le message de confirmation devient lancinant, on clique par réflexe.
Et après on pleure, ben oui.

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