Dernière ligne droite

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Voilà 5 ans que nous nous sommes lancés dans ce projet.

En 5 ans,
J’ai envoyé des milliers d’e-mails
J’ai co-créé deux sites web (le site actuel est là)
J’ai rencontré des centaines des coureurs, des familles dont les enfants sont atteints de cette maladie génétique, des bénévoles, des êtres humains, quoi.
J’ai argumenté avec sponsors, partenaires, fournisseurs, tout cela pour « la plus grande gloire de Dieu » comme disent les jésuites.
Et j’ai couru, mazette. (Comme en atteste la rubrique Courir de ce blog).
Et voilà la dernière ligne droite. Dimanche 11 avril, je courrai le Marathon de Paris en essayant de battre mes deux records : record de temps (mes 3h 54′ 43″ du Marathon de New York), et record de dons.

Alors si vous avez quelques euros, laissez-vous attirer par le bon Karma que représente le fait de donner (le bouton en haut à gauche…)
Et si vous avez du temps, venez donc dimanche matin 11 avril au KM 37,2, vous devriez trouver quelques dizaines (centaines ?) de T shirts bleu ciel avec nos supporters dedans.
Y a plus qu’à…

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Mon opinion sur les marchés financiers actuels…

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Coop-actionnaires

Dans Direct Matin du 8 mars (je lis la presse économique de pointe), il est mentionné un article tiré de Courrier International (je me tiens au courant des faits du monde), lui-même ayant pioché dans un article de The Independent (j’aime citer mes sources). [et le fait que 3 journaux différents aient publié le même article mériterait à lui seul un thibillet]

L’actualité est la suivante : la majorité des pubs au Royaume-Uni ont été rachetés par des grandes chaînes ; et ceux qui n’ont pas été rachetés souffrent de leur dépendance vis-à-vis de leur fournisseur qui impose ses prix. Pour éviter la disparition des pubs typiques, des associations locales se créent, et rachètent « leur » pub. Exemple cité dans l’article : le Star Inn, 65 « actionnaires », 88 000 euros déboursés. Pour un investissement moyen inférieur à 1 400 euros, ces locaux sauvent leur pub et maintiennent son indépendance et son cachet. Le tout sans véritable volonté de profit : il est mentionné que « si l’affaire est rentable, des dividendes seront payés en espèces ou en bière », mais l’on comprend bien que l’enjeu n’est pas financier.

Cette anecdote m’inspire 3 idées.

  • Le profit. On voit émerger de nouvelles structures d’organisations où le profit devient accessoire. Il y a un objet social (et c’est un jeu de mot, puisque c’est ainsi qu’on désigne « ce pourquoi une entreprise a été créée »). Le profit n’est plus monétaire, mais social. Et il intéressant de voir que ces 65 « actionnaires » ont investi dans ce pub, en négligeant d’autres placements financiers qui leur auraient rapporté plus… financièrement. Qu’obtiennent-ils en échange ? Est-ce mesurable ? Ces questions ne sont pas anecdotiques. Dans un modèle d’actionnariat classique, l’objectif recherché est la maximisation du profit. Cela a conditionné (formaté) les outils de gestion, et les modes de décision dans les entreprises. Cela signifie que pour d’autres modèles d’organisation, tout un système sera à repenser, adapter, inventer.
  • La dilution. Dans un modèle classique, avoir un actionnariat très dilué empêche toute prise de décision. Cela conduit à des lenteurs, et puis des coûts : les actionnaires mandatent un gestionnaire qui gèrera en leur nom et leur rendra compte périodiquement. Mais ce gestionnaire, il faut le rémunérer, et le surveiller. Ici, il y a un glissement qui s’opère : en l’absence de profits individuels (chaque actionnaire cherche à obtenir plus de richesse individuelle), le mécanisme de gouvernance doit changer. Cela ne signifie pas qu’il n’y a rien à surveiller : de nombreuses années dans le milieu associatif m’ont montré qu’il peut y avoir des enjeux de pouvoir, ou des dysfonctionnements, alors même qu’il n’y a aucun enjeu de rémunération. Ici, en quelque sorte, la dilution de l’actionnariat est plutôt une bonne chose : les actionnaires consommateurs récupèrent si peu individuellement, et sont tellement conscients du fait que c’est l’unité de leur groupe qui assure leur cohésion, qu’ils peuvent représenter une organisation auto-gouvernante.
  • Le rejet du modèle classique. On constate de plus en plus qu’il y a une réaction des individus face à ce qui est perçu comme un modèle dominant (le capitalisme libéral), mais étouffant. Il y a un malaise devant la taille : les grandes entreprises, les grandes chaînes, se sont constituées ainsi pour des raisons d’économies d’échelles, et de synergies. Cela donne l’impression d’un effet bulldozer, qui écrase tout sous sa masse. Mais si l’on retire la maximisation du profit de l’équation, ou plutôt, si l’on admet d’autres versions du profit que les versions uniquement financières, il n’y a plus forcément de raison d’être Gros. Les petites unités, régulièrement méprisées ou rachetées, redeviennent à la mode. Small is beautiful (again).

Cela posé, revenons un moment au monde réel :
Ce mouvement n’est pas récent. Les micro-brasseries existent depuis longtemps, les années 70 ont eu leur lot d’utopies autarciques, il serait intéressant de se procurer un panorama de ces micro-entreprises et/ou coopératives, et des facteurs de leurs succès ou échecs.
Ce mouvement est minoritaire. Et en fait, il y a probablement sur-représentation de ces tendances dans les médias, parce que ça fait rêver sans réellement perturber le modèle actuel.

Cela dit, je retrouve dans cet investissement social beaucoup d’analogies avec les communautés de développeurs informatiques, les phénomènes de start-ups ou le micro-crédit : l’idée de la longue traîne, c’est-à-dire qu’il existe des niches qui sont trop petites pour intéresser des grands groupes. Il suffit de quelques personnes désintéressées financièrement pour rendre un service à la Société… et se faire plaisir au passage.

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1 000ème Thibillet – Changements

Ceci est le 1 000ème thibillet de ce blog. Pour info, les précédents thibillets centenaires : 100, 200, 300, 400, 500, 600, 700, 800, 900.

Je ne vais pas me féliciter pour ma constance : autant jusqu’en avril 2008, je me suis tenu à ma règle (publier un thibillet chaque jour ouvré, soit 5 jours par semaine hors vacances), depuis cette date (cassure personnelle dans mon espace temps professionnel), j’ai adopté un rythme plus chaotique (et cahotique), suivant l’humeur.

D’où mon propos, aujourd’hui, de parler de changements.

Il ne s’agit pas des Changements, de Watzlawick, Weakland et Fisch, dont j’ai déjà parlé, mais plus prosaïquement, des changements quotidiens. C’est paradoxal, mais je trouve qu’il est plus facile de changer une grande chose que de travailler sur le quotidien. Par exemple, depuis juillet dernier, je me suis attaqué à changer mon écriture. Rien de plus futile, rien de plus essentiel. Même en ces années de claviers informatiques, l’écriture (manuscrite) reste comme une composante importante de la personnalité. Or, des années de prises de notes rapides avaient dénaturé mon écriture : quand j’écrivais vite, elle devenait illisible, même pour moi ; quand je m’appliquais, des réflexes, des sautes nerveuses, anéantissaient vite l’effort d’harmonie. J’ai donc appliqué les deux règles fondamentales du changement :

  • Ne modifier qu’une chose à la fois.
  • S’y exercer tous les jours.

J’ai donc commencé par observer les lettres que je formais le plus mal. Les t, les s, les r. Puis je me suis astreint à ne changer que ces lettres-là, quotidiennement. J’ai recommencé à prendre des notes, mais avec une optique différente : ce n’était plus tant une fin qu’un moyen, cela me permettait de m’entraîner. J’y ai découvert quelques idées sur l’écriture manuscrite et la prise de notes :

  • Prendre des notes, c’est choisir. Le choix peut être quantitatif (je note le plus possible, notamment les tournures de phrases précises) ou qualitatif (je ne me borne pas à retranscrire, mes notes contiennent aussi un filtrage voire une analyse).
  • L’extrême quantitatif n’autorise qu’une écriture rapide, souvent illisible ; l’extrême qualitatif exige une écriture lente, et un grand effort de concentration. Derrière ce choix, il y a des angoisses qui affleurent : la compulsion à collectionner (je ne veux rien rater), la relation au temps qui passe (il faut que je rentabilise ma réunion).
  • Il y a des années, j’avais lu un dossier sur l’opposition entre les écrivains qui écrivaient encore à la main, et ceux qui tapaient leurs textes. L’un d’entre eux, partisan du manuscrit, disait en substance « mon écriture est le prolongement de ma pensée. Quand je suis fatigué, quand mon expression n’est pas claire, je n’ai qu’à regarder mon écriture : j’ai moins bien formé mes lettres. »
  • Personnellement, je combats ma tendance naturelle à l’accumulation : je me force à écrire lentement, à former correctement mes lettres. Cela veut dire que je laisse de côté quantité de choses qui se sont dites dans une réunion. De scribe (voire, logiciel de dictée vocale), je deviens auditeur (voire acteur).
  • Il y a aussi la question du calme. Une écriture nerveuse est souvent « le nez dans le guidon », sans recul, sans analyse (regardez par exemple, quand celui qui parle se met à mentionner des chiffres : la plupart des auditeurs se mettent tout-à-coup à prendre des notes). Par opposition, prendre de la distance, respirer, permet de mieux écrire dans tous les sens du terme. J’ai pour exemple un de mes indicateurs : si j’écris correctement, je n’ai jamais besoin de raturer. La rature est un échec, un rappel : attention, tu es allé trop vite. C’est le feu orange du chauffard.

Je me suis attaqué à un autre chantier de changement quotidien : depuis quelques semaines maintenant, je travaille ma dactylographie. J’ai un logiciel d’apprentissage de la dactylo sur chacun de mes systèmes (Windows, MacOS, Ubuntu). J’y retrouve les mêmes règles : travailler progressivement, travailler tous les jours. Avec une troisième idée, qui force à la patience : changer d’écriture, ou apprendre la dactylo, cela prend du temps. C’est un processus qui se compte en mois entiers, plutôt qu’en jours. Autant dire que le rythme de progression est très lent.

Nous verrons bien si le 1 100ème thibillet a été tapé avec les 10 doigts.

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Track record

Mardi : 8,6 km
Mercredi : 10,9 km
Vendredi : 7,6 km
Dimanche : 19,8 km
Total semaine 1 = 46.9 km

Mardi : 9,5 km
Mercredi : 8,6 km
Vendredi : 7,9 km
Dimanche : 17,7 km
Total semaine 2 = 43.7 km

Mardi : 9,3 km
Mercredi : 10,8 km
Vendredi : 7,9 km
Dimanche : 18 km ?
Total semaine 3 = 46 km ?

« essayez d’aller jusqu’à 60 km par semaine », qu’il me disait, mon médecin du sport. Déjà que là, j’ai l’impression que mes rotules s’effritent…
Allez, on va essayer de passer tous les mercredis à 10 km (3 tours des Buttes-Chaumont) et le vendredi à 10 aussi.

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Paradoxe – le temps volé est un crime à payer

Paradoxe : j’essaie de me ménager des moments privés, loin du monde, pour me retrouver. Mais dégager ces moments-là me met en état de stress par ailleurs, pour rattraper ce temps volé. Sortir d’une phase de ressourcement pour se mettre à courir dans l’urgence, quelle misère.

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Livre lu – Iegor Gran, Thriller

Rien à signaler, je l’ai lu, le titre Thriller est au troisième degré, je suppose. Un prof d’université, très américain, un doyen du corps professoral, idem, une femme quadra, sympa et attachante, bon, un tueur en série, OK, et puis quoi ? Marc Behm avait fait bien mieux avec Et ne cherche pas à savoir (puis Crabe, dans le même genre foutraque, loin de Mortelle randonnée).

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Cracher ses poumons

06h15 ce matin. Il fait froid, mais pas encore en dessous de 0°C.

Le planning d’entraînement dit : 10 fois 1mn30 à 95% de la FCMax ( = à fond les ballons) suivis de 1mn de retour au calme. 10 fois.

L’horreur.

En regardant le graphique ci-contre, je constate que :

  • censément « à fond les ballons », je n’atteins même pas 14 km/h
  • plus le temps passe, plus les « retour au calme » deviennent des « je me traîne pour mourir »
  • 1mn30 de course, c’est très long ; 1mn de retour au calme, c’est très court

Retour à 07h15.
Restait à enchaîner sur une journée de travail.

Sinon, je trouve que ça fait très Nazca, ce type de graphique…

Publié dans Courir | 2 commentaires

Chacal mobile

Sur mon ancien téléphone portable, à chaque fois que je tapais « les », il me proposait systématiquement « lesbienne ! » (notez le point d’exclamation).
Sur mon nouveau téléphone portable, dès que je tape « cha », il me propose « chacals » (notez le pluriel).
cela m’amuserait de savoir la logique qui préside au choix des mots suggérés…

Publié dans Informatique et Internet | 2 commentaires

Démarchage et identité numérique

Comme tout internaute vigilant, je suis assez sensible aux informations personnelles que je laisse en ligne, par exemple lorsque je fais des achats sur Internet. J’applique quelques consignes simples : par exemple, lors de commandes avec livraison à domicile, je fais une faute d’orthographe sur mon nom. Cela n’empêchera pas la livraison, mais cela évite des recoupements de bases de données et le profilage. [NB sémantique : faute de terme correct pour l’instant, j’appelle profilage le fait qu’une société qui détient des informations sur moi – par exemple, un loueur de voitures – va « croiser » ces données avec la base de données d’une autre société – par exemple un vendeur d’électroménager – pour me proposer des produits « ciblés » sur mes goûts – par exemple, une location de voiture avec lecteur de DVD intégré. (les anglophones parlent de Data aggregation)]

Quand je pense au profilage, j’en reste rêveur. « Ils » savent probablement tout ce que j’ai commandé en ligne depuis quelques années, mon adresse, mes dates de vacances ou déplacements, mes fréquences de connexion, mes goûts alimentaires…

Depuis quelque temps, j’ai un souci qui est sur la même longueur d’onde : les démarcheurs téléphoniques, que ce soit à domicile (à 21h, super…) ou au bureau. Une première remarque : tels des tiques, ils sont difficiles à décrocher. Et de toute façon, un décrochage ne sera que temporaire : le démarcheur rappellera toujours. Et si ce n’est lui, ce sera son frère. Alors je ne vais pas lister toutes les tactiques qui ne marchent pas pour se débarrasser de ces tiques, parce que l’énumération serait longue. J’ai juste deux choses qui marchent moins mal que le reste.

  1. le rasoir à 2 lames.

– « Cher Monsieur Trouberge (oui, ils ont du mal avec mon nom…), je vous propose un diagnostic GRATUIT pour diminuer vos impôts »
– « Je ne suis pas intéressé » (la première lame coupe le poil)
– « Ah bon, ça ne vous intéresse pas de payer moins d’impôts ? » (piège grossier)
– « Non, ça ne m’intéresse pas de payer moins d’impôts » (la deuxième lame recoupe le poil avant qu’il ne se rétracte)
(et éventuellement, s’il n’a pas le sifflet coupé 🙂
– « Mais pourtant, c’est gratuit, et ça fait payer moins d’impôts… »
– « Dites-moi, dans la phrase « je ne suis pas intéressé », quel est le mot que vous ne comprenez pas ? » (épilation totale)

Cela occasionne de grandes douleurs muettes, avant qu’ils ne raccrochent. Le problème est que le démarcheur est comme le poisson rouge. Il oublie vite les déconvenues. Alors il rappelle. Ou son frère. La tactique n° 2, que j’ai inaugurée hier, marche peut-être mieux.

  1. l’uncrosslisting (déprofilage dynamique avec supertenseur incorporé)

– Pourriez-vous me confirmer que vous êtes professeur ?
– Ah non, pas du tout, je suis artisan plombier.
– Ah. OK je le note. (notez que le démarcheur tique-poisson rouge ne s’étonne jamais de rien, il n’est pas assez payé pour ça). Et votre année de naissance ?
– (rajouter 11 ans)
– Êtes-vous toujours dans la tranche d’imposition XXX-YYY ?
– Non, et je ne l’ai jamais été. Je suis dans AAA-QQQ (diviser XXX-YYY par trois, ou inventer un chiffre)
– Habitez-vous toujours …
– Ah non, vous devez vous tromper d’interlocuteur, moi j’habite …

C’est, à mon avis, la moins mauvaise tactique. Il faut savoir que le gars au bout du fil est tenace, et que si on l’éconduit, de toute façon il rappellera. Alors autant lui donner ce qu’il demande (et les questions sont parfois très indiscrètes, Cf. quelques unes des questions qui m’ont été posées hier). Le fait de lui donner des informations erronées a plusieurs avantages :

  • D’abord, cela réduit les possibilités de profilage : un même nom, mais avec un âge différent, une adresse différente, un métier différent, ça devrait chambouler quelques circuits de bases de données.
  • Ensuite, cela permet d’éviter de réfléchir à toutes sortes d’excuses (je ne suis pas intéressé, je suis chômeur, j’ai le béri-béri, je suis interdit bancaire…) qui de toute façon n’empêcheront pas l’homme de rappeler.
  • Enfin, ça permet de jouer débonnairement à « Mais il est pas fiable votre bouzin, c’est du n’importe quoi… »
  • Et puis allez, ça permet de rajouter du rêve. Hier, quand mon interlocuteur m’a demandé si j’avais des projets à court terme, j’ai dit « Acheter une résidence secondaire ». Il m’a félicité. Il n’a pas tilté au fait que j’avais dit être plombier, locataire, et payant peu d’impôts. Merveille des subprimes.

Coïncidence des réseaux : l’excellent Tristan Nitot mentionne notamment deux liens liés à ce sujet :
La commission européenne s’exprime sur le respect des données privées. Rien que le texte d’introduction en gras, cela est inquiétant…
L’inénarrable Facebook et les compotes qu’il peut faire avec les informations que VOUS avez saisies (en anglais)

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Finance et modélisation


« Le but de cet enseignement [« Penser, modéliser et maîtriser le calcul informatique »] est de démontrer le fossé existant entre notre pensée humaine, intuitive et créatrice mais lente et moyennement rigoureuse, et la machine qui, elle, est extrêmement rapide, totalement rigoureuse mais absolument stupide. »

Gérard Berry, propos recueilli par Frédérique Crépin, L’ordinateur individuel, n° 224, Février 2010, p. 22.

Il en va de même avec la modélisation financière. Ils sont nombreux, les apprentis sorciers prosternés devant leur tableur, et qui s’offusquent quand la réalité n’a pas la bonne grâce de se conformer à leurs prévisions.

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Caillou – Sur les sommets

Cristaux de neige dans le soleil
Poussières cosmiques tourbillonnantes
Champs d’étoiles en mouvement
Surimpression sur ma rétine

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Run à 1800 m

Fin de journée de ski, je n’aspirais qu’à me liquéfier sur le canapé.
Et puis là, mon archange tentateur, mon alter ego (en mieux) lâche juste comme ça « pour ma part je vais courir ».
Deux secondes de réflexion, un peu plus de temps pour oublier ma fatigue et mon manque de motivation, et nous voilà partis sur la route enneigée.

Le soleil nappe encore les montagnes de quelques milliards de Lux, mais la nuit tombe sur les sapins, les voitures ont allumé leurs phares. On se range au passage des navettes, l’air est glacé.
Après la descente, une remontée qui assèche les poumons, on commence à entendre les respirations laborieuses.
On fait un tour par le village. Petites boutiques illuminées qui envoient de la lumière sur la neige bleue, zig-zags entre groupes familiaux et groupes de copains. J’entends plusieurs fois « ils sont fous », mais aussi, une fois « Si ça c’est pas de la motivation… »
Sourire intérieur.
Et puis le baroud : un chemin dans la neige qui descend dans la nuit. Le bruit des foulées qui crisse dans la neige. C’est d’abord la descente, où il faut faire attention à ses chevilles. Et puis c’est le retour, la montée. Au bruit froufroutant de la neige se superpose le bruit des respirations qui souffrent, soufflets de forge dans la nuit silencieuse.
Retour sur la route, pour la dernière partie. Jorge m’encourage, au moment où je commençais à lâcher. Je remonte à son niveau. Quelques centaines de mètres plus loin, il me dit qu’il va marcher : je le relance à mon tour. Nous finissons dans la souffrance, mais aussi dans le plaisir : allez, encore un entraînement accompli, une petite victoire pour le mental et la motivation.
50 minutes, 7 km (mais avec des dénivelées), -15° C.
Et après, 20 mn de Hammam, repos des guerriers.
La vie est dure.

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Luxmanie

Faisant un feu, j’écoutais un ami qui m’expliquait que c’était bizarre, ce sentiment d’apaisement qu’on avait devant les flammes. Je lui répondais que 450 000 ans passés à regarder le feu, ça marque. Pendant ces centaines de milliers d’années, le feu était le symbole du repos, de la chaleur, de la sécurité, de bonnes bouffes aussi. Je pense que cela laisse des traces. Il y a ce parallèle dans une nouvelle de Jack London. Pour lui, le fait de rêver que l’on tombe, et se réveiller en sursaut, vient de l’époque où nous vivions dans les arbres : seuls ceux qui se sont réveillés en sursaut (et qui se sont raccrochés aux branches) ont pu survivre, léguant à leurs descendants un rêve inachevé. La preuve : dans ces rêves, on n’atteint jamais le sol, on se réveille avant.
La fascination du feu, je la retrouve dans l’hypnose (fixez un point brillant et détendez-vous…) ou dans la télévision ou les jeux vidéos. Entrer en transe devant des images lumineuses qui bougent, c’est retrouver une sensation vécue pendant des dizaines de milliers de générations d’être humains.
Pas facile de faire abstraction de cet héritage, qui fait de nous, encore, des animaux très instinctifs – malgré nos iPhones et nos dépressions.

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Et c’est reparti pour l’entraînement…

Depuis la semaine dernière, le projet 5 campus 5 marathons est reparti :

  • réunion de présentation + préparation
  • contact avec les coureurs (une équipe de 65 coureurs, ça se coordonne…)
  • contact et papotage avec Stéphane Diagana, notre parrain historique
  • quelques entraînements pour re-démarrer le cycle : 1h vendredi, 1h30 dimanche, 1h ce matin dans la nuit…

… avec comme objectif, si possible, d’améliorer encore mon temps. Vaste sujet, grandes incertitudes. Histoire de ne pas se sentir vieux ou ramollo 🙂

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Livre lu – Delphine de Vigan, Les heures souterraines

J’avais arrêté cette rubrique, ce n’était pas parce que j’avais arrêté de lire. Je la reprends, nous verrons ce que ça donne.
Je viens de lire Les heures souterraines, de Delphine de Vigan (JC Lattès, 2009). C’est effroyable.
C’est un roman, OK, mais qui a de vrais accents de vérité contemporaine. Ses deux personnages principaux nous côtoient probablement chaque jour, démultipliés, dans nos trajets.

Il y a peu de livres sur le monde du travail en entreprise. Dans les romans, l’environnement de travail sert souvent de prétexte à l’histoire, on place deux réunions, trois collègues, et cela permet de se focaliser sur l’histoire. Là, il s’agit d’une histoire qui, pour un des deux protagonistes, est ancrée dans ce monde, ses rites, ses exclusions. On vit ce que c’est que la souffrance au travail, comme si on y était. C’est terrible et déprimant, parce que c’est bien écrit, en même temps sèchement et humainement, on est littéralement dans le bureau de cette femme qui va vivre cette journée de bout en bout.
C’est un type d’écriture très violent, parce que beaucoup de choses ne sont que suggérées, et cela renforce leur puissance maléfique. Cela me rappelle ce que Paul Morand avait fait avec « Hécate et ses chiens », où l’indicible du sexe était… non dit, mais suggéré, et cela pouvait être sulfureux.
Là, on vit la violence des villes, la violence des entreprises, non pas avec des gros faits divers racoleurs et percutants, mais au contraire, avec des petites touches apparemment sans importance, mais qui contiennent une violence froide et désespérée.

Delphine de Vigan a aussi écrit sur la cinétique du pékin, mais à sa manière, et dans son sujet :

Sous terre, on trouve deux catégories de voyageurs. Les premiers suivent leur ligne comme si elle était tendue au-dessus du vide, leur trajectoire obéit à des règles précises auxquelles ils ne dérogent jamais. En vertu d’une savante économie de temps et de moyens, leurs déplacements sont définis au mètre près. On les reconnaît à la vitesse de leur pas, leur façon d’aborder les tournants, et leur regard que rien ne peut accrocher. Les autres traînent, s’arrêtent net, se laissent porter, prennent la tangente sans préavis. L’incohérence de leur trajectoire menace l’ensemble. Ils interrompent le flot, déséquilibrent la masse. Ce sont des touristes, des handicapés, des faibles. S’ils ne se mettent pas d’eux-mêmes sur le côté, le troupeau se charge de les exclure.

Delphine de Vigan, Les heures souterraines, JC Lattès, 2009, p. 288-289.

J’ai terminé ce livre, et, fait rare pour être cité, j’ai passé mon week-end à essayer d’imaginer ce que serait le samedi de Mathilde, ce que serait son lundi suivant. C’est rare, qu’un personnage de roman continue à vivre après qu’on aie terminé la dernière page, que l’on aie envie de connaître la suite, de l’écrire, voire de réécrire certaines pages pour changer le cours du temps. Sans trop d’espoir, c’est juste pour éviter de se désespérer tout à fait.

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