Magnolia Express – 3ème partie – #8

Cargo cabane
 
A l’intérieur, il faisait assez sombre, pas de cette obscurité qui mange tout et laisse les petits enfants frissonnants, non Monsieur, de la belle obscurité tiède, qui atténuait les reflets du cuivre (du cuivre patiné, dans cette bicoque ?), qui absorbe totalement les bois sombres (ébène, teck) et qui souligne juste les bois clairs, comme des bouées apparaissant dans la tempête. C’était un bateau, amarré à jamais, ancré au-dessus de dix mille pieds de terre, immobile, puissant, un bateau en cale sèche mais un bateau tout de même. Le vieux s’était installé dans un fauteuil à bascule en bois sombre, avec des ferrures dorées, et toute la pièce semblait rayonner autour de lui :

un compas à cardans,
un tonnelet de rhum des îles,
un compas à huile,
des marines accrochées aux murs, encadrant
deux lunettes d’approche, dont l’une avait dû servir de massue à un fier corsaire
(un peu tordue, quoi),
un sextant posé sur une table à cartes, et jouant le rôle d’un presse-papiers
une figure de proue dans un coin, taille humaine, représentant un gabier barbu
une autre figure de proue, en bois plus sombre, lui faisant vis-à-vis. Une superbe femme des îles, et (je me permets de le souligner) pas une de ces images tentatrices issue d’un cerveau masculin embrumé par l’alcool et les vices. Non Monsieur. Une reine.

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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