Une petite fin

Voilà, c’est fait, le silence s’est à nouveau abattu dans les rues françaises.
Avec peut-être une petite différence.
Samedi dernier, il y avait un vrai espoir, une vague populaire, on était tous dedans, même ceux qui n’y connaissaient pas grand chose. Et le match de samedi dernier a laissé beaucoup d’amertume. Je résume : ce n’était pas un très beau match, les Français auraient pu gagner, on avait un goût de ratage à peu de choses près.
Ce soir, c’est un peu autre chose. Il y a eu une première mi-temps très virile, où l’on sentait que les deux équipes avaient la rage d’en découdre. Il y a eu des gestes très déplacés, des deux côtés (non, franchement, Elissalde… Et toi, Ibanez, rhhooo…), mais le rugby élégant, c’est une pensée d’homme sans désir.
Et puis cette fin de première mi-temps, qui durait, durait. Une attaque française, rageuse, contre un mur tout aussi désireux d’en découdre. Et les coups de sifflet de l’arbitre.

Et la deuxième mi-temps, avec tous ces essais (hélas, peu équitablement répartis).
Plus le temps passait, plus j’étais silencieux, probablement comme beaucoup de compatriotes. Et puis ça s’est terminé, au bout du temps règlementaire.
J’ai fait comme tout le monde, j’ai regardé les images jusqu’à la lie.
Je suis content de ce match. Il a été vivant, acharné. Les gagnants méritaient clairement de gagner, ils se sont très bien battus, et même si j’aurais aimé que la victoire soit française, je ne peux que reconnaître la supériorité de cette équipe argentine.
Tout est toujours bon pour apprendre de nouvelles choses.
La leçon du jour ? Remets-toi toujours en cause. Regarde souvent derrière toi, s’il n’y en a pas un qui est en train de gagner du terrain. Prépare-toi toujours comme si tu étais le dernier. Pense à tous ceux qui voudraient avoir ta place. Si tu perds ta place, c’est qu’un autre la méritait plus que toi. Trouve ta place, et quand tu l’as trouvée, défends-la bec et ongles.
Et comme disait Sir Winston : n’abandonne jamais.

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0 réponse à Une petite fin

  1. Monsieur Jean dit :

    "mais le rugby élégant, c’est une pensée d’homme sans désir"

    Je n’ai pas vu le match alors je ne me permettrai pas de juger du prétexte d’un tel jugement, mais si je puis me permettre, I respectfully dissent : si le football est un sport de gentleman joué par des voyous, le rugby est un sport de voyou joué par des gentlemen. Ce qui suppose une forme d’élégance ontologique (dont, j’en conviens, nous avons été régulièrement privé par un jeu exclusivement défensif et définitivement bridé).

  2. Monsieur Jean, respectfully dissenting dit :

    Et en plus, voir un hiatus entre l’élégance et le désir, Doc, si je puis me permettre…

  3. Docthib dit :

    @ Monsieur Jean (deux fois) : la définition du rugby, ancienne et élégante, a hélas peu à voir avec sa pratique, j’en ai peur. Je ne défends pas ces écharpements, ni ces giflettes, je les déplore, c’est clair. En revanche, j’aime les situations vivantes, et les hommes qui se battent pour atteindre un idéal. Je sais, si on va dans ce sens-là, on justifie toutes les guerres. (ou pas). Le tout est une question de curseur, comme je le disais justement à Joséphine (et aussi à mes étudiants, mais là, c’était pour parler de la combinaison d’un actif sans risque et d’un actif risqué).
    Elégance et désir. Breuheummm, vaste sujet. Pour faire rapide, je me souviens d’un passage admirable d’un roman non moins admirable, et resté très méconnu : "5 à sec". Un des héros avait le moral qui fluctuait en fonction du baromètre. "Tempête" ? Il envoyait toutes les voiles. "Orage" ? Il cuisinait, faisait toute la vaisselle, et lavait le pont. "Variable" ? Il rangeait l’armoire à pharmacie. "Temps calme" ? Il pêchait à la ligne et (je cite de mémoire, c’est la soirée) "draguait en employant des subtilités bien moins efficaces que ce qu’aurait apporté un abordage de front par Tempête". Alors l’élégance et le désir… L’élégance, c’est le lévrier afghan. Le désir, c’est le loup sauvage.

  4. euh Doc..un loup qui ne serait pas sauvage ça serait pas un chien par hasard? 😉

  5. Docthib dit :

    Mouais… D’après wikipedia, le loup est un parent du chien domestique. Alors même si Wikipedia prend la peine d’ajouter domestique, c’est bien qu’il y a… un loup.

  6. Monsieur Jean dit :

    Je ne me savais pas parler pachtoun et porter une sorte de soufflé en guise de couvre-chef (si, c’est excessivement élégant, d’ailleurs, il me semble me souvenir que l’on a régulièrement écrit sur l’élégance de M. Hamid Karzaï : http://www.bbc.co.uk/bbcfour/doc... ) mais là, le fait est que je comprends mieux ma vie…

  7. Docthib dit :

    Tant mieux pour vous, si vie à vous comprenez meilleur. J’ai une amie (Julie Bénoïc) qui a bien écrit sur le pachtoun moyen, celui qui est un peu neuneu sous son turban. Mais ce n’est pas vous, c’est elle. Et dans une autre vie, c’est dire…

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