à Chou

Je marche comme un coureur, c’est la nuit, c’est l’hiver
Les frimas estampillent d’une nuée blanchâtre
Les trottoirs fatigués, leur poussière grisâtre,
Sous mes pieds assoiffés en quête d’un mystère.

Les astres n’étaient pas dans la bonne atmosphère.
J’ai dû combattre ainsi avanies et tracas.
Voyez-moi maintenant, j’étais piégé là-bas,
Par ma femme, par ma gorge, surtout par mes sphincters.

Mais la nuit est glaciale, et  l’étoile polaire.
Il fallait que je bouge le sang qui est en moi
Pour réveiller la bête, qu’elle ressente l’émoi
De venir à une fête, à cet anniversaire.

Je dois donc le rejoindre, ce Laurent trentenaire
Il n’est pas beau, ah non, et pour que Vanessa
L’ait accepté enfin, c’est qu’il ressemble à moi
En moins bien peut-être, mais quand même mon frère.

Poilu, barbu, fourchu, expulsé des enfers,
Il pratique un sabbat odieux et satanique
Entouré de ses femmes, ses sbires et de sa clique
Dans son temple vaudou, nommé Petit Keller.

Repentez-vous chrétiens, le vin est délétère !
La joie est dangereuse, elle détourne de Dieu.
Oubliez ce pêcheur et ses genoux cagneux
Ses enfants corrompus, son épouse adultère !

Laurent, mon pauvre ami, ne fais donc plus le fier,
36 ans ont sonné, tu n’es plus qu’une épave
Un Titanic rouillé de la poupe à l’étrave
Vieux laboureur de flots, jadis séminifère.

Il est tard, et tout sombre, éléphant solitaire.
Les plaisirs ont vécu, les souvenirs nous restent.
Souviens-toi bien longtemps de ce soir, de cette feste.
Le monde était à toi, et à nous, forts et fiers.

En cette soirée glorieuse, au profond de l’hiver,
Où de tes 36 ans, tu narguas la planète
Et elle nous attirait, ta force centripète
Faisant étinceler tout ton anniversaire.

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