Magnolia Express – 1ère partie – #6

Caletown

Après le petit déjeuner, il faut se préparer pour aller en ville, parce que la librairie doit ouvrir comme tous les matins, sinon les gens s’inquiéteraient. Les fois où je n’ai pas ouvert la librairie le matin, il y en a qui viennent me voir le lendemain, et ils ont l’air ennuyé : « Vous n’avez pas ouvert, hier matin ? ». Alors j’essaie de les rassurer, parce que c’est vrai que c’est gênant, il ne faut pas causer de mauvaises surprises aux gens qui aiment les livres.
Aussi ce matin je pousse un peu Aline qui se brosse les dents, et je dis C’est sûr que ce serait mieux si on habitait au-dessus de la librairie, comme ça on pourrait l’ouvrir et puis retourner petit-déjeuner, et puis on installerait une sonnette et il y aurait marqué « Si vous voulez un livre, vous n’avez qu’à sonner ». Mais Aline me répond en secouant la tête (elle a encore de la mousse dans la bouche), puis elle dit A Caletown, on ne verra plus Bob, et puis c’est bien ici, et les oiseaux qu’est-ce qu’ils mangeront ?
Oui, c’est vrai. Aline a souvent raison, parce qu’elle voit des choses que je ne vois pas, comme Bob ou les oiseaux. J’aime bien Aline, on tombe toujours d’accord.
Alors je vais faire chauffer la camionnette, et puis on part. Ce matin, c’est à moi de conduire.

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