Insondables abîmes bureaucratiques

Ce matin, démarche pour m’inscrire sur les listes électorales. (car je veux pouvoir voter pour le président Salengro en avril 2007).

– Bonjour, je veux m’inscrire sur les listes électorales.
– Y faut votre carte d’identité.
– Voilà.
– Y faut un certificat de domicile.
– Voilà une facture EDF.
– Ah aaaah ! Mais elle date de juillet ! Il faut une facture de moins de 3 mois !
– Oui, mais je suis mensualisé. Regardez, ma prochaine facture arrivera en juillet 2007…
– Pas de problème, donnez-nous une facture GDF.
– La voilà : je suis aussi mensualisé.
– Une facture France Telecom.
– Je ne suis plus abonné FT, j’ai une Freebox.
– Ah ben alors c’est tout simple, demandez une quittance de loyer.
– Je suis propriétaire.

(long silence)

– une facture de téléphone portable !
– Ah oui, ça j’ai.

Moralité : la ligne EDF, elle est physique, elle atteste bien de ma présence dans un lieu donné. Les tuyaux de gaz, ils arrivent chez moi, donc ils valent un certificat de domicile. Les fils de France Telecom sont connectés à ma maison, donc valident ma présence. Mais finalement, qu’est-ce qui est retenu pour attester de mon domicile ? Un téléphone portable, le plus nomade des équipements.
L’administration française est total en avance. A quand la taxation des revenus dans les mondes virtuels ?

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0 réponse à Insondables abîmes bureaucratiques

  1. Monsieur Jean dit :

    Flûte, je n’arrive pas à retrouver la source, mais, pour l’imposition des revenus virtuels, les américains ont eu un débat là dessus il n’y a pas très longtemps. Enfin, si je me souviens bien…

    En même temps, en matière d’actifs virtuels, les américains, ils sont très forts… On ne vous a pas dit, mais leur current account deficit (que n’est ni le déficit courant de leur compte, ni le déficit de leur compte courant – oui, le dépot à vue où on met les liquidités pour les yahourts nature (non, je précise, parce que je ne connais pas de banquier chez qui on peut thésauriser des yahourts nature à échanger ensuite contre des liquidités – même si c’est de loin la solution que je préfère) mais le déficit de leur balance courante) chronique, c’est juste parce qu’on ne voit pas que sur leurs exports ou sur leurs investissemts à l’étranger, ils signent "c’est américain" et donc on dirait que ça vaut vachement plus. [http://www.cid.harvard.edu/cidpu... ou (plutôt) http://www.economist.com/finance... (and the references therein) ou simplement "dark matter" & "US current account deficit" sur Google]

    Enfin, pour en revenir à votre propos, avant vous étiez virtuellement imposé sur tout (ce qui est plus efficace qu’une imposition sur le sel ou le prélèvement automatique du 1/10 de votre récolte de blé ou de seigle, surtout si vous êtes prof de finance – enfin, c’est le point de vue de l’administration fiscale, ça se discute, j’en conviens), à présent, vous serez vraiment imposé sur tout, même le virtuel (et avec un ploug comme le vôtre, honnêtement, m’est avis que vous serez bientôt assujeti à l’ISF).

  2. Docthib dit :

    Il est étonnant, ce cahier de recherche. Et heureusement qu’il y a les articles de vulgarisation, pour digérer tout ça. Ainsi, on nous aurait menti, le déficit américain serait un proficit (je néologise) ! J’aime bien le côté très marketing de nos amis chercheurs, qui appellent les actifs à l’étranger la « matière sombre ». Le côté obscur n’est pas loin…
    Au sujet de l’imposition, nous sommes tous suspendus aux lèvres de notre bien aimé Ministre des Finances. Quant à taxer un blog sur la foi de son patrimoine culturel, ouloulou, y a de la marge. (non, je ne fais pas de marges).

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