Pensée d'après-vacances 3 – embouteillages et efficience des marchés

Il y a un siècle de cela, j’avais commis quelques thibillets sur l’efficience des marchés financiers . Non pas tant pour convaincre (les cours que je donne à des cadres me montrent bien que personne n’y croit vraiment) que pour fixer les idées dans un texte. Il reste, dans la série, quelques billets à écrire. Mais en voici un court, sous forme d’analogie.

Celui qui croit que les marchés sont efficients, pense que :

  1. ça ne sert à rien de s’agiter pour trouver LA valeur qui va faire +127%
  2. il faut se diversifier
  3. tous ceux qui cherchent LA valeur font, 4 fois sur 5, moins bien que ceux qui ont acheté 40 valeurs pépères (ou encore mieux, un tracker), et sont allés dormir

Celui qui croit que les marchés ne sont pas efficients pense que :

  1. les autres sont des cons (y compris, et surtout, les analystes, les investisseurs institutionnels, et les fonds de pension)
  2. il existe une valeur que personne n’a repéré, ou qui a été mal analysée par les autres (c’est normal, ils sont cons)
  3. le tout est de savoir prendre des risques, lire la presse, et se renseigner auprès de son chauffeur de taxi

La quête du deuxième est une quête d’eldorado, et tel le turfiste moyen (rappel : grande discussion avec Nerik), l’investisseur cherche  fiévreusement les tuyaux, achète tiercé bourse magazine, et salit beaucoup de chemises.

Il en va de même sur les autoroutes, mon frère, allelouia, allez Louya !

Il y a celui qui croit que les files d’embouteillage sont efficientes, et qui écoute Sanseverino et Tom Waits en jouant à « devine quel animal fait roumph » avec ses enfants. Et puis il y a les nombreux qui, dans un embouteillage, déboitent, s’insèrent, changent de file, et rusent comme des fennecks du désert. C’est un ballet incessant, que ça déboite à gauche (et un autre rusé en profite pour se mettre dans la file de gauche), à droite (idem), c’est beau comme une Lambada. Les embouteillages, ce sont les marchés financiers du pauvre.

Et donc, quelques images, issues de cette analogie :

  • aucune file ne gagne, même pas celle de gauche, pfou, non, non, il suffit que l’accident soit sur la voie de gauche, ou, encore pire, que l’accident ait eu lieu en face, pour que tous les bourrins ralentissent pour regarder s’il y a du sang, et la voie de gauche est aussi coincée qu’un agouti dans les toilettes, tandis que la file de droite dévide son chapelet de voitures comme la machine à saucisse dévide des petits boudins.
  • celui qui ruse et s’échine, dépense plus d’essence (accélération, pilage, accélération), de gomme (vous savez combien coûte un train de pneus d’une Kangoo ?!) et utilise plus souvent du déodorant salit plus sa chemise. En net, il aura peut-être gagné quelques centaines de mètres, mais si l’on défalque ses coûts de transaction, ça n’en vaut plus la peine.
  • Tous les calculs, toutes les optimisations possibles, toutes les stratégies : tout le monde les voit en même temps. Par exemple, une file se libère, hop, les plus rapides déboitent, crissement de pneus, insultes, et tchoc, la file se retrouve bloquée (hausse de la demande) tandis que les autres files se fluidifient. Vite, replacement, re-crissement, l’air sent le caoutchouc brûlé et les actions Michelin montent en Bourse.
  • Déboiter vite, c’est risquer l’accident. Or, face à cette augmentation du risque, il ne semble pas qu’il y ait une augmentation de rentabilité : dans un embouteillage donné, regardez les voitures autour de vous, et faites le point après 1km : ils sont tous là, à côté de vous. Certes, Jojo le Fenneck a grappillé deux voitures d’avance, belle affaire, et Legnîdu la tortue est trois voitures derrière. Mais en résumé : Jojo a pris plus de risques (rétro dézingué par un Baron noir sur sa moto), en encouru plus de coûts (l’existence précède l’essence), et n’a gagné que deux misérables voitures. Vas-y, je te les donne, va faire joujou.

Mais tout ce que je dis là, Charles Bukowski l’avait déjà dit

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0 réponse à Pensée d'après-vacances 3 – embouteillages et efficience des marchés

  1. Monsieur Jean, en plein dérapage... dit :

    Et c’est sans compter que le plus souvent, ce sont les connards de seconde espèce qui créent les emboutillages…

    Reste tout de même, à propos d’embouteillages, qu’on peut penser à quelques petits stratagèmes bien sentis pour rapprocher la congestion pré-péage ou la circulation homérique dans les grandes agglomérations d’un optimum social.

    Inutile de préciser que les couloirs de bus ne rentrent pas dans cette catégorie (ou alors très imparfaitement)…

    "Euh, c’est quoi un optimum social ?"
    "Pfff… nan, j’y crois pas, ça n’existe pas !"

    "Bon, on commence par la révélation des préférences individuelles ou je t’explique ce que c’est qu’un prix ?"

    [Doc, c’est pas trop dur, d’être prof ?]

  2. chrisr dit :

    Ok : sauf que je pensais que les embouteillages relèvaient de la mécanique des fluides (et tout particulièrement des visqueux), avec des goulots d’étranglements etc…
    Le traffic n’étant pas vraiment efficient, sinon ils seraient fluides ?
    Que penses-tu de cette assertion de J2M (dirigeant d’entreprise au tournant du millénaire dernier) : les marchés n’ont pas raison tous les jours, mais ils ont toujours raison.

    Moi j’ai juste une question : pourquoi la bourse augmente-t-elle ?
    C’est sans doute idiot comme question, mais je voulais juste comprendre pourquoi si j’investis en bourse en diversifiant à mort, j’étais quasiment certain de voir mon pécule augmenter.

    Enfin pour reprendre ton argumentation, si j’enlève la question du mépris (les autres sont des cons), ceux qui pensent que les marchés ne sont pas efficients, c’est pas aussi la définition des entrepreneurs?

    A plus,

    chrisr

  3. Yann dit :

    Tien j’avais en tête un autre modèle pour l’explication des files, aussi appliquée pour les standards et plateformes d’appel.

    Queueing Theory : en.wikipedia.org/wiki/Que…

  4. Monsieur Jean dit :

    @ chrisr : "pourquoi la bourse augmente-t-elle ?" pour la même raison qui fait que les taux d’intéret sont positifs…

    et j’anticipe : "pourquoi les taux d’intéret sont positifs ?" parce qu’il faudrait vraiment être tordu ou mal en point pour (i) accepter de prêter de l’argent à quelqu’un et (ii) ne même pas récupérer demain ce qu’on lui prête aujourd’hui – d’autant que le bonhomme, s’il vous demande votre pognon, c’est qu’il a une idée derrière la tête (et une bonne idée, on espère pour lui, une idée qui va lui permettre de gagner de l’argent, par exemple en créant une entreprise dédié à la résorbtion des complexes alexandrins et maux analogues – Marceau Lilès, ça vous évoque quelque chose ?).

    et je complète : "ça n’arrive jamais que les taux d’intérêt (nominaux) soient négatifs ?" ben, pourquoi pas, mais je voudrait pas être le banquier central qui gère ce genre de merdier ! – euh, comment on dit "ciao !" en japonais ?

  5. Docthib dit :

    @ Monsieur Jean, et ses dérapages modérés : je m’inquiète pour vous. Sincèrement. Cela fait deux fois dans cette journée que vous utilisez le terme « connard ». Certes, c’est sur des blogs différents, mais je sens un certain énervement sous-jacent. Bref, vous êtes le bienvenu ici, pour crapouiller un brin.
    Ce n’est pas trop dur d’être prof, mais j’avoue que l’efficience des marchés, ça me titille un brin. Je ne suis actionnaire de rien (c’est faux, mais vous voyez ce que je veux dire), je n’ai donc aucun intérêt à défendre une thèse plutôt que l’autre. Et je les vois, tous ces cerveaux intelligents qui se disent « oui, mais Moi, j’arriverai à battre le marché ». Ajoutez à cela le fardeau d’une certaine répétition, et il y a des fois où je me verrais bien planter des carottes (au lieu de planter des étudiants, HA HA HA !)

  6. Docthib dit :

    @ chrisr : tu as plusieurs questions, je réponds au four (et me sûre) :

    Le traffic n’étant pas vraiment efficient, sinon ils seraient fluides ?

    – l’analogie avec les embouteillages (cf. commentaire de Yann) n’est peut-être pas idéale. Cela dit, c’est une situation de compétition, où tout le monde a la même information accessible (Autoroute FM), et pourtant où certains pensent pouvoir sur-performer.
    – je ne suis pas sûr (et c’est un euphémisme) que « efficient » soit synonyme de « fluide ». Certes, l’efficience présuppose un minimum de fluidité, mais à partir du moment où un conducteur peut donner un coup de volant et changer de file (certes, au prix d’une certaine friction), il y a fluidité, non ?

    Les marchés n’ont pas raison tous les jours, mais ils ont toujours raison.

    Je rigole. J6M n’avait pas raison tous les jours, mais il avait toujours raison. Jusqu’à ce que… 🙂

    Pourquoi la bourse augmente-t-elle ?

    Elle n’est pas censée augmenter tout le temps. Mais étant donné que les entreprises augmentent leurs ventes, rationnalisent leurs dépenses, et essaient de délivrer plus de qualité pour moins cher, leurs profits augmentent. Et une action, c’est une espérance de profit futur, Nathanaël.

    j’étais quasiment certain de voir mon pécule augmenter.

    Tout tient aussi dans le « quasiment ». Croissance de 7% en moyenne, +/- 40%…

    ceux qui pensent que les marchés ne sont pas efficients, c’est pas aussi la définition des entrepreneurs?

    Non, je ne pense pas. L’entrepreneur (ou l’entrepreneuse, je sais que Joséphine nous lit) se charge d’une multitude de risques spécifiques, et ne peut (généralement) pas se diversifier de manière à annuler ces risques spécifiques, car il a tout mis dans son projet. Ce n’est pas un comportement efficient, mais il est compréhensible, et défendable. Comme le soulignent très bien nos amis Richard Brealey et Stewart Myers dans l’excellent ouvrage que j’ai traduit, le problème est que le marché des actions est très informé, très fluide, et très organisé. Je rentre sur ce marché à 9h30, j’en ressors à 10h, hip-hop. Tandis que le marché des projets est opaque, diffusant peu d’information publique, et non organisé. Donc des entrepreneurs s’attaquent à ce marché imparfait. Cela ne veut pas dire qu’ils ne croient pas à l’autre : ils veulent des occasions, pas des actions. (bon sang, à moi l’Académie Française !)

  7. Docthib dit :

    @ Yann, qui arrive souvent d’où on ne l’attendait pas : euh, très intéressant, certes, je confesse mon ignorance. Mais euh, ils ne parlent pas d’embouteillages, mais de queues. Donc l’analogie serait : « les files de voitures arrivées au péage ». Moi je cause des files où les voitures peuvent changer de file. Chez Franprix, celui qui change de queue et me passe sous le nez, je lui marave la teutê !

  8. Docthib dit :

    @ Monsieur Jean, qui est chaud comme une bouilloire à thé : waouh, la journée a crépité, on dirait ! Bon, il n’y a que de belles choses dans ce que vous dites, je vais juste rajouter quelques gouttes de sirop d’érable dans votre darjeeling concentré :
    « y a pas de taux d’intérêt négatif (ou tellement rarement, que c’est comme si c’était pas) » : oui, et il y a encore moins de primes de risque négatives. Donc, je veux bien admettre qu’une fois par siècle, par exemple à la mort d’Alexandre le Grand, on aie un taux d’intérêt de -2%, mais de là à ce que les investisseurs boursiers disent « rhhaa, en signe d’affliction, nous abandonnons notre couple risque-rentabilité, et nous demandons -3% de prime de risque, ce qui nous fait un coquet -5% d’exigence de rentabilité », je pense qu’on rêve, ou qu’on crapouille. Il est plus que probable que ces requins carnassiers vont dire « le vieux (enfin, le jeune) est calanché, y a du mou dans la corde à noeuds, on veut du +12% de prime de risque, soit 10% de renta, nous ne transigerons pas à moins ! »
    Le pognon que je me ferais, si je n’avais fait le Serment d’Hypocrite d’enseigner tout ce que je sais pour améliorer l’humanité vagissante… (je ne dis pas ça pour toi, chrisr, on verra ton état à la fin du Marathon d’Amsterdam 😉 )

  9. Yann dit :

    Si tu veux le changement de file me semble être une conséquence et ou hypothèse liée dans la queuing theory, si j’ai bien compris.

    ie dans la plateforme d’attente téléphonique: " dans moins d’1mn vous serez en relation avec Wanad… pour installer votre ADSL que ça fait 3 mois que ça doit être fait), quand dans l’équation la frustration dépasse le gain espéré (ce qui je pense peut se retranscrire en terme financier) le correspondant raccroche (conséquence défavorable pour le prestataire de service)

    Pour prolonger sur le principe de bouchon; le filtre final est le moment ou la route est de nouveau fluide et dans ce cas la queuing theory peut s’appliquer. Ce qui peut être intéressant d’utiliser est le fait que la frustration de l’utilisateur dans le temps influence sa perception de l’évolution de la situation. Les voitures peuvent intrasèquement avancer plus vite si sa frustration est maximale sa perception influence son choix et donc sa frustration peut le conduire à changer de file. Il n’est pas malheureusement possible de faire de graph en commentaire.
    Le changement de file peut être considéré commme une abandon du système principal; or celui-ci influence dans sa globalité la file abandonné; d’où la file dont on vient de partir roule toujours plus vite ensuite. Et tout ceci tend à suivre une loi de poisson.

    Quand au premier qui me fait une queue de poisson, je le refait la carrosserie à la clef de contact non mais 😉 "Bad boy; what are you going to do when they come for you?"

  10. Monsieur Jean dit :

    @ Docthib : un jeu auquel je jouais quand j’étais petit (enfin, encore à l’école, quoi…) : let’s imagine… que dans la nuit, notre bon vieux monde se transforme en un monde où les taux d’intéret serait négatifs, un monde où les fonctions de demande serait upward sloping, un monde où les gens seraient risk lover… c’est quoi la première chose qu’on remarquerait le matin en se levant ? Oui, je sais, c’est un jeu un peu spécial… [ouais, faut que je songe à regagner mon cerveau…]

  11. lili dit :

    Doc, désolée de jouer les trouble-fête dans votre démonstration au demeurant fort interessante( mon prof de finances était bcp moins drôle que ça!) , j’irai même jusqu’à dire qu’elle roule bien…
    mais ne faut-il, dans une approche systémique , pas élargir le débat à l’efficience du modèle économique lui même, appellons le capitaliste ou néo-libéral?
    les marchès boursiers n’étant que des avatars dudit modèle.
    ne faut-il pas s’interroger sur l’éfficience de l’information? (vous n’êtes pas sans remarquer que l’inflation de l’actu à grand renfort de gratuits, cbniaseries, googleries…met le prix de l’info à pas loin de que dalle?)
    Ne faut-il pas s’interroger sur la valeur de cette info qui voudrait nous faire croire que le monde est global, quelle belle connerie!, et que les marchès financiers en reflétent la réalité?
    (c’est une réalité pour une part infime de la population mondiale.Vous en conviendrez.)
    Bref, doc, le débat est ouvert!et pour les embouiteillages vous pouvez appeler le Rosny sous bois .

    Monsieur jean,je crois que fondamentalement tout cela ne changerait rien au mouvement des étoiles,à la course des scorpions dans le désert, ou à la lumière captive de la goutte de rosée …vous avez peut être besoin de vacances?

  12. Nerik dit :

    Enième débat sur le pourquoi de mon métier Doc. tu connais ma position. Ce n’est pas parce qu’il n’y en a que quelques uns qui surperforment qu’il ne faut pas tenter sa chance. C’est comme un tournoi de poker de 10 joueurs, j’ai 9 chances sur 10 de perdre ma mise. Mais si j’ai une chance sur 10 de gagner gros ? Quid du couple risque/rentabilité ? Maintenant, si je progresse, que je deviens meilleur, et que les joueurs en face de moi ne progressent pas, j’ai plus de chances de gagner. (amélioration de mon couple risque/rentabilité).
    Pour en revenir au marché, Je crois en la capacité de le battre car comme tu le rappelles à juste titre et avec véhémence, beaucoup (on croierait presque tous à t’entendre) perdent face à lui. Et pourtant, le marché étant la somme des investisseurs, il doit bien y avoir, comme au poker, quelque part, quelqu’un qui rafle la mise ….

  13. Docthib dit :

    @ Yann, « bad boy » cyber : jolie, la référence à Cops. J’ai mieux compris, merci, mais je ne suis pas sûr malgré tout que l’on parle de la même chose : chez toi, c’est la frustration qui déclenche le changement d’état (je change de file, je raccroche). Si je résume lapidairement, tu penses que le gars change de file parce qu’il en a marre et je pense que le gars change de file parce qu’il n’est pas assez documenté sur l’efficience. Ce ne sont pas deux points de vue opposés : on peut changer de file parce qu’on en a marre, tout en reconnaissant qu’on n’avancera pas plus vite. L’analogie avec la Bourse devient plus lointaire : de quoi un investisseur aurait-il marre ? du temps passé sur une action qui ne monte pas ? Ma perception est que c’est essentiellement une question de rapport au temps, donc d’impatience. C’est le patient qui gagne, on sait ça depuis toujours. (?)

    @ Monsieur Jean : c’est original, comme jeu, je n’y avais jamais pensé. J’en suis plutôt à me demander « quelle sera la première chose à laquelle je penserai le matin en me levant dans 20 ans ? » Quand je vois que Ridley Scott postulait un Los Angelès 2019 où les voitures de police ressemblaient à la zorglomobile, je me dis qu’on a encore de la marge.

    @ Lili : il y a trois choses avec lesquelles je suis d’accord, et une sur laquelle je refuse de me prononcer, pour les raisons qui vont être ci-dessous évoquées :
    1. L’information disponible, sa qualité, sa diffusion, l’effet tsunami de 140 communiqués de presse par jour : tout cela est en effet au coeur de la discussion. J’ai des idées simples (« l’analyste part à la pêche, il filtre les informations et rejette beaucoup de déchets »), mais cela mériterait une (des) thèse(s) de doctorat, d’ailleurs, ça tombe bien, il y en a…
    2. Ces discussions, vues à l’échelle cosmique, ou même, de la planète Terre dans sa totalité, ne valent pas grand chose. J’en suis conscient : ce n’est qu’un blog d’un individu dans une ville d’Europe de l’ouest…
    3. Monsieur Jean a l’air d’avoir besoin de vacances.

    Maintenant, le point sur lequel je ne souhaite pas m’engager : « l’efficience du modèle économique […] capitaliste ou néo-libéral ». Je ne souhaite pas m’engager car :
    – ce n’était pas mon propos. Je souhaitais montrer que au sein de ce modèle, il y a des comportements non optimaux. Cela n’allait pas jusqu’à dire « vous voyez bien, qu’il faut changer de modèle » car la relation de causalité n’est absolument pas évidente, et je ne suis de toute façon pas compétent à ce niveau, c’est trop gros pour moi.
    – je ne souhaite pas afficher des opinions dogmatiques ou politiques. J’essaie juste de comprendre. Et je conçois mon rôle comme celui d’un questionneur candide. Rappelez-vous, je suis prof, donc plutôt positif (je constate et je m’interroge) que normatif (vous devriez faire comme ça, uniquement parce que je vous le dis).
    – cela ne m’empêche pas de m’interroger sur la civilisation du gratuit, ou les alternatives au modèle libéral. Mais pas dans le cadre d’un article sur l’efficience ou l’inefficience des marchés financiers.

    PS : la lumière captive de la goutte de rosée, j’adore, ça donne envie de pousser l’escarpolette…

  14. lili dit :

    Doc, hein, c’était juste pour pousser le bouchon un peu plus loin …
    mais comme disait l’autre, à long terme ,on sera tous morts.
    un prof,questionneur candide et positif ? Bigre, voilà qui avait échappé à C. Allégre!:-)

  15. Docthib dit :

    « L’autre », en l’occurence, c’était John Maynard Keynes. Mais il ne vous en veut pas, j’en suis sûr 🙂

  16. Docthib dit :

    @ Nerik : Désolé, tu as été intercepté par l’antispam, à cause d’un mot mal placé, je suppose (j’ai un anti-spam très sourcilleux). J’accepte, et j’assume, le terme véhémence, et ses conséquences. Pour ceux qui gagnent, je te souhaite bonne chance, sincèrement, mais les statistiques sont contre toi. Pour savoir qui gagne au final, je te renvoie à un excellent article, qui montre que c’est le croupier qui gagne (et en ce qui nous concerne, les banques et sociétés de bourse qui exécutent les ordres).

  17. nerik dit :

    Euh oui je sais… c’est ca mon boulot….

  18. Actionnaire gagnant, tiercé perdant…

    L’entreprise est régie par trois grands acteurs : les actionnaires, les clients et les employés. Privilégier cet ordre est aujourd’hui pour moi une erreur à la fois humaine et stratégique…

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