Livre lu : Siri Hustvedt – Tout ce que j'aimais

(Billet rédigé le 20 janvier sur ma version alpha de blog sous blogspot, puis migré ici)
Je viens de finir de lire Tout ce que j’aimais de Siri Hustvedt. C’était le premier que je lisais, et en ce qui me concerne, le dernier avant quelque temps. J’ai souffert, et je lorgnais sur Les naufragés de l’autocar de Steinbeck, qui consisterait en ma récompense si j’arrivais à finir ce roman. Revenons à Siri Hustvedt. Elle est écrivain, et je n’aurais rien lu d’elle si je n’avais su qu’elle était la seconde femme de Paul Auster, écrivain que j’apprécie fort. J’ai donc acheté ce roman de Siri Hustvedt, traduit en français chez Actes Sud. Mon sentiment sur le livre :

  • c’est comme du Paul Auster, en moins bien. Il y a des jeux sur le langage, la création artistique, les dédoublements de personnalité, mais cela apparaît, pour quelqu’un qui connaît Paul Auster, comme un avatar, un clone.
  • l’écriture alterne entre des moments durs, ou troublants, avec le sentiment d’être ancré dans la réalité, et des réflexions qui (pour moi) sont intellectuelles, ou plutôt, intellectualisantes. J’aime Bill quand il fume, quand il crée, j’aime Violet quand elle pose pour lui ou qu’elle lui écrit, mais je n’aime pas le narrateur, parce qu’il me paraît être une victime, sans esprit critique (il y a des moments où la suite des événements est vraiment prévisible, mais aucun ne s’en rend compte, le narrateur se contente de phrases du type « nous aurions dû nous en douter, bien sûr, mais »). J’ai du mal à m’intéresser à son sort. Pour établir une comparaison, le narrateur de ce livre a le même âge que le narrateur de Brooklyn Follies, de Paul Auster, mais en comparant ces deux personnages de papier, je préfère mille fois celui de Paul Auster.
  • je ne peux pas dire que je me sois tout le temps ennuyé : le personnage de Mark restera une énigme pour moi, et à la fin du roman, je suis frustré de ne pas en savoir plus sur lui. Dans ma frustration, je reconnais d’ailleurs le travail de l’écrivain, qui m’a amené jusque là. En revanche, il y a eu de nombreux moments où je m’ennuyais.

Ce que je retiendrai de ce roman (dédié à Paul Auster, rien n’est le fait du hasard), ce sont les oeuvres de Bill, qui sont – selon moi – une transposition au monde de la peinture / sculpture de ce que sont les oeuvres de Paul Auster en littérature. Notamment, le voyage de O est une référence aux jeux de Paul Auster sur les lettres de l’alphabet, qu’il a commencés avec Cité de verre. On sent chez Bill la même liberté créative, le même enthousiasme novateur que je retrouve dans les oeuvres de Paul Auster. Et je retiendrai aussi un certain malaise vis-à-vis du personnage de Mark.

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