Reprise des hostilités

Après deux mois et plus de repos et d’excès gastronomiques et oenologiques, je me suis remis, péniblement, à courir la semaine dernière. Et puis il y a eu 3 jours de ski, ça fait jamais de mal. Et là, mercredi, 1h aux Buttes Chaumont avec deux collègues, et aujourd’hui, 1h seul, 20 mn échauffement, 25 mn à 5’30 » au km (dur) dont 3 mn à 5′ au km (très dur), puis retour au calme pendant 20 mn, étirements, retour, douche.
Bien cassé, ce soir.

Publié dans Courir | Laisser un commentaire

Caillou – Méridiens


Du bout des doigts
Je dessine des cercles
Sur ta peau.
Tatouage invisible.
Acupuncture douce.

Publié dans Caillou | Laisser un commentaire

Bourré

Dans un dessin de Peanuts, la maman de Linus lui donne une pile de chaussettes pliées, elles sortent juste du séchoir, et elle lui demande d’aller les ranger dans son tiroir. Il porte donc ces chaussettes encore tièdes, et les range. Puis, avec un sourire réjoui, il dit : « Security is a drawer full of warm socks » (la sécurité, c’est d’avoir un tiroir rempli de chaussettes tièdes).
Comme on peut le voir dans la photo ci-contre, les variantes sont nombreuses.
Ce qui m’amuse là-dedans, c’est que ce sentiment de sécurité est – pour moi – parfaitement distinct d’un sentiment de satisfaction, de réplétion, de possession. Je ne me dis pas « je vais boire tout ça, yo ! » pas plus que Linus ne se dira « Je vais enfiler toutes mes chaussettes, yo ! ». C’est vraiment le sentiment d’avoir un backup, de ne jamais être pris à court. J’éprouve le même sentiment de sécurité avec un frigo ou un congélateur plein. Mais, de moins en moins, avec ma bibliothèque, pourtant remplie de 2 500 bouquins dont 10% n’ont pas encore été lus.
Dans cette pulsion vers la sécurité, le pas est vite franchi : l’accumulation. Je me sens souvent comme l’écureuil qui remplit plusieurs arbres de noisettes en prévision de l’hiver, mais (1) qui remplit trois à dix fois plus que nécessaire à sa consommation ; (2) qui oublie de toute façon la moitié de ses cachettes.
Je comprends totalement cette quête de Zen qui anime certaines couches de la population (les intellos ? les bobos ? les simples ? ceux qui ont encore du bon sens paysan ?), pour aller vers moins de choses, moins de possession.
Vider mon frigo…
Oui, c’est cela, aller vers un grand vidage…

Publié dans Réflexions | 6 commentaires

Caillou – Jardin secret


Lovés dans notre tiédeur
Fusionnés comme deux escargots
Dans une seule coquille
Chuchotante et caressante.

Publié dans Caillou | Laisser un commentaire

Caillou – Piste sonore


Hier matin
Dans le jardin tout blanc
Mes pas faisaient Croc Croc Croc.

Hier soir
Dans le jardin tout noir
Mes pas faisaient Pluirch Pluirch Pluirch.

Publié dans Caillou | Laisser un commentaire

L’énigme d’Alexandrie

Quand Claude François dit « je te mangerai crue si tu ne me reviens pas« , comment peut-il la manger crue, si elle ne revient pas ?

Publié dans Réflexions | 7 commentaires

Caillou – Bleu saphir

Ses seins sont comme
Des bourgeons
Attendant
Le printemps.

Publié dans Blog | Laisser un commentaire

Bain moussant

Avec des collègues, nous regardions ce graphe, qui est tombé sur les téléscripteurs hier.

La question hyper importante, une vraie question de recherche qui nous taraudait, c’était : « comment appeler ça ? ». Les propositions étaient les suivantes :

  • Les bulles financières (ou comment se faire passer un savon)
  • Les banques ont les grosses boules
  • La famille Barbapapa

Toute autre contribution, pour peu qu’elle soit frappée (et bien frappée) du sceau de la rigueur académique (et mouse) est la bienvenue.

Publié dans Finance | 10 commentaires

Dichotomie nocturne

Quand on a un RV important, un avion ou un taxi le lendemain matin, on se (je me) réveille régulièrement pendant la nuit, pour regarder l’heure et vérifier qu’on n’a pas raté l’heure du réveil (nonobstant le fait que le réveil est réglé, et qu’il délivre une sonnerie à 120 dB capable de réveiller Dracula depuis son sépulcre transylvanien).
Dans mon cas, il y a encore pire : plus la nuit avance, plus je me réveille souvent. La séquence est souvent du genre : réveil à 1h, à 2h, à 3h, 4h, 4h30, 5h, 5h20, 5h35, 5h42, etc.
Je suis sûr qu’il existe une suite, ou une loi statistique, qui donne ces chiffres, qui progressent de façon dichotomique (voire fractale) vers le Paradoxe de Zénon d’Elée : juste avant mon réveil, je consulterai le réveil toutes les minutes, puis toutes les secondes, puis je resterai en continu à fixer les chiffres rougeoyants qui me percent la pupille en attendant que la sonnerie me déchire les tympans.

Publié dans Réflexions | Laisser un commentaire

Le Boulet et sa chaine

Je parlais il y a quelques jours de l’autobiographie de Clapton (je le lis en version originale, mais il en existe une version française). Je suis, en parallèle, dans une autre autobiographie, quoique l’auteur s’en défende. Il s’agit des Notes de Boulet. Il le dit bien sur son Blog : les planches de BD qu’il dessine sont pour partie autobiographiques, mais il refuse d’afficher sa vie privée. Il n’empêche : je suis comme 30 000 internautes, je commence à bien le connaître, l’animal.
Nous sommes en présence d’un roman graphique. L’histoire en est sympathique, je vous la livre. Boulet écrit des BDs, plutôt orientées jeune public, mais jeune public aware, pour qui des décapitations en plein combat sont monnaie courante. En parallèle, il a lancé un blog sur lequel, bon an mal an, il publie une planche de BD sur sa vie plusieurs fois par semaine. J’en ai parlé , ici et . Sur son blog, il l’affichait clairement : ces planches sont sa propriété, mais il n’envisageait pas de les publier. Jusqu’à ce que… la pression du public, des admirateuses, des éditeurs…
J’ai donc dégusté Notes 1 : born to be a larve et suis dans Notes 2 : le petit théâtre de la rue. C’est un vrai plaisir.
Dans les magasins de BD, depuis quelque temps, il y a désormais un rayon « roman graphique », qui salue un nouveau genre : des tranches de vie, un peu intimistes, qui permettent peu à peu de rentrer (comme une petite souris) dans l’univers d’un personnage très humain, un frère quoi. On s’identifie, on compare, on comprend.
Dans ce genre, mon premier contact a été De mal en pis, d’Alex Robinson. J’y ai découvert une écriture « existentialiste » (je le mets entre guillemets, parce que c’est trop pompeux, mais c’est le bon terme), qui fait alterner des découpages graphiques, des pensées personnelles, des ambiances, des textes… Un inventaire pas loin de Prévert.
Puis je me suis acheté Faire de la bande dessinée, par Scott Mc Cloud (pour les geeks, c’est lui qui a dessiné la BD présentant Google Chrome). Là, on rentrait dans la méta-analyse : un auteur de BD rédige une BD pour expliquer comment on fait des BDs. Je l’ai lu en boucle pendant des mois. Scott McCloud, même s’il n’emploie pas le terme, fait régulièrement référence à la logique des romans graphiques, les ambiances, la vie des personnages.
Revenons à Boulet, et terminons. Ce qui m’amuse, car je ne crois pas être le seul : Boulet s’est fait connaître comme dessinateur de BDs (Raghnarok, la rubrique scientifique, le Miya, Donjon parade…), et en parallèle il a lancé son blog, et au fil des mois / années, la demande s’est portée sur son blog, jusqu’à ce qu’il en publie les planches. Il aimerait, je crois, que les gens se tournent plus vers ses albums, mais en même temps, c’est sur son blog qu’il parle de lui même. C’est comme cette interview de Jim Morrison où il disait « vous ne parlez que de nos frasques, mais écoutez un peu notre musique ». Le problème, c’est que dans leurs frasques, ils parlaient autant d’eux-mêmes, sinon plus, que dans leur musique…

Publié dans Livres | Un commentaire