(Billet rédigé le 19 janvier sur ma version alpha de blog sous blogspot, puis migré ici)
Je tombe sur Flickr sur une photo assortie d’une citation :
« A picture is the expression of an impression. If the beautiful were not in us, how would we ever recognize it? »
Ernst Haas
Une photo est l’expression d’une impression. Si la beauté n’était pas en nous, comment pourrions-nous la reconnaître en tant que telle ?
Ernst Haas (1921-1986), comme je l’apprends à cette occasion, est un photographe célèbre, qui a notamment travaillé pour Magnum et Life (plus d’infos sur wikipedia fr). La question qu’il évoque me renvoie à un livre que j’apprécie, Zen and the art of motorcycle maintenance (Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes) où, entre autres histoires, un professeur appelé Phèdre essaie de déterminer ce qui détermine la qualité (remplacez par beauté si vous le souhaitez) d’un objet, par exemple, un texte littéraire ou une copie d’examen. Après quantité d’expériences pédagogiques et de réflexions philosophiques, Phèdre en conclut que la qualité est en nous, elle ne peut être ni définie ni circonscrite, nous savons que quelque chose est beau (ou a de la qualité), nous ne savons pas comment nous arrivons à cette sensation. Phèdre a le problème que se posent beaucoup de professeurs : que dois-je enseigner ? des techniques, une approche critique, un savoir-faire ? Phèdre teste différentes possibilités (non remise des notes en cours de semestre, auto-évaluation des étudiants entre eux), avec leurs lots de frustrations et de tâtonnements. Cela sonne un peu comme une phrase de boy-scout, mais
- je trouve réconfortant de penser que certains domaines ne peuvent être enseignés, juste appréhendés, ou découverts ;
- cela m’aide régulièrement de savoir que l’appréciation de la beauté (et/ou la qualité, la perfection) se trouve en nous.