Magnolia Express – 4ème partie – # 13

Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de If you’re ever in Oklahoma, par JJ Cale, sur le CD Really, Mercury, 1972. Le disque est en vente ici.

Si tu passes un jour en Oklahoma
 
Conrad grattait le sol du pied, il nous regardait par en-dessous Aline et moi, visiblement il ne savait point par quoi commencer.

– on s’est dit …
– (Aline) que vous aviez bien envie d’accompagner Bob Brozman ?
– ben oui et …
– (moi) Vous voudriez faire un bout de chemin ensemble, comme des joueurs de blues aventureux, advienne que pourra ?
– ben oui, c’est à dire …
– (Aline)… éventuellement vous occuper d’un bar ou d’une boutique de brocante d’instruments avec Bob et Eileen ? Enfin quelque chose qui tourne autour de la musique ?
– mais comment …
– (moi) … fait-on pour savoir tout ça ?
– ben oui, enfin …
– (Aline et moi, souriant) ça-se-lit-sur-ton-vi-sage !
– … ?! … Mmmgreummm… Pfffvisagenonmaispffff…
 
Aline l’a dépêtré de là :

– Allez Conrad, fais pas cette tête-là. Je vous laisse, je vais dire au revoir à Eileen…

Nous l’avons regardée tous les deux, Conrad fronçait le sourcil en la fixant, puis en me jetant des coups d’oeil en coin.

– Qu’est-ce qu’elle a, la petite ?
– Je crois qu’elle n’a pas encore trouvé ce qu’elle cherche. Et ça n’est facile pour personne…

Conrad s’approcha de moi, m’attrapa par la nuque. Je me retrouvai face à son visage souriant, à ses yeux plantés dans les miens. Il me dit, en détachant bien ses mots :

– Un loup normalement constitué attrape sa proie une fois sur dix. Prétendrais-tu être meilleur que le loup ?

Puis il ajouta en grimaçant :

– Toi et moi, on a beau faire des efforts, on leur arrivera jamais à la cheville…

Je passai mon bras autour de ses épaules, ils allaient bientôt partir ensemble, je n’avais pas imaginé une fin comme celle-là. Ils allaient me manquer. Conrad se dégagea doucement, et se dirigea vers le petit groupe de pèlerins. Il se retourna :

– … et quoi qu’il advienne, ajouta-t-il, bénis toujours le jour où tu l’as rencontrée…

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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