Ça y est, le livre papier Finance Durableest publié et le livre électronique est en train d’être diffusé sur les différentes plates-formes (pendant un temps limité, la version électronique du livre est au prix promotionnel de 10,99 euros).
Comme annoncé, 10 personnes ont été tirées au sort et contactées par mail. A ce jour, seulement 5 d’entre elles m’ont répondu et je leur ai envoyé le livre avec une dédicace. Aussi, pour toutes les personnes qui reçoivent cette newsletter, vérifiez bien dans votre dossier spam si vous n’avez pas reçu un avis de gagnant(e) au tirage au sort : le mail a été envoyé le 26 septembre à 13h52. Les gagnants ont jusqu’au 15 octobre pour me transmettre leur adresse postale. Si certaines personnes gagnantes n’ont pas répondu à cette date, j’affecterai les ouvrages restants aux personnes suivantes dans la liste du tirage au sort (n°11, n° 12, etc).
Liberté éditoriale #5
Une lectrice m’a gentiment interpellé sur le fait que dans la newsletter précédente, j’avais mis en avant la plate-forme Amazon comme un des endroits où l’on peut se procurer ce livre. Elle argumentait qu’il valait mieux privilégier les librairies de quartier, qui sont elles-mêmes fédérées sur 2 plates-formes en ligne (à Paris et Île de France : https://www.parislibrairies.fr/ ; dans toute la France : https://www.lalibrairie.com/ ), faute de quoi, la plupart des personnes intéressées opteraient (je cite) « par paresse/ parce que c’est plus simple/ parce qu’il y avait un lien » pour une commande sur Amazon.
Cela mérite quelques explications de ma part sur les choix éditoriaux que j’ai faits, et leurs différentes raisons. Premièrement, je n’ai aucune tendresse pour Amazon, et je les épingle au moins 3 fois dans le livre sur leurs pratiques dommageables pour l’environnement. Les librairies de quartier ont toute ma sympathie, et dès que je le peux, je commande mes livres par ce canal. Pour préparer Finance Durable, j’ai voulu tester auparavant l’édition en ligne de bout en bout : j’ai donc publié un roman de jeunesse en avril 2021 sur BoD en étant attentif aux différentes étapes du processus. Or, à cette occasion, plusieurs personnes m’ont dit avoir voulu commander le roman depuis leur libraire de quartier – ce qui est parfaitement possible, selon les dires de BoD – mais certains ont refusé, en disant qu’ils ne prenaient pas les commandes d’impression à la demande. Je ne connais pas les raisons de ces libraires. BoD pense que c’est peut-être par peur d’avoir des retours (et pourtant, il n’y a qu’un seul exemplaire qui est commandé pour un client donné…). La solution des libraires n’est donc pas 100 % efficace, et croyez bien que je le regrette. Par exemple, dans les 2 plates-formes mentionnées ci-dessus, la deuxième ne référence pas mon livre – alors qu’il est diffusé partout ailleurs – pas plus que mon roman, donc si vous souhaitez recevoir Finance Durable chez un libraire près de chez vous, je vous conseille d’utiliser la première plate-forme (ou commander sur BoD). On peut noter aussi que certaines plates-formes grand public ne référencent pas le livre (par exemple Eyrolles.com…)
Abordons maintenant le cas des plates-formes commerciales comme Fnac.com ou Amazon. D’abord, comme je le faisais remarquer à ma lectrice, je ne peux pas exclure ces plates-formes – quand bien même je souhaiterais le faire, ce qui n’est pas sûr (j’y reviens plus loin). En effet, BoD propose la diffusion auprès des libraires et des plates-formes de vente, sans qu’il soit possible de sélectionner certains canaux de distribution et d’en exclure d’autres. Par ailleurs, même si Amazon n’est pas ma tasse de thé vert, je ne me vois pas exclure cette plate-forme pour au moins 2 raisons. La première raison tient à une question d’évangélisation. J’ai écrit ce livre pour proposer des changements, pour susciter de la réflexion et pour contribuer à ma manière à une évolution de nos sociétés. Dans cette optique, je préfère assurer une visibilité maximale au livre, quitte à employer des canaux qui ne correspondent pas à ma vision du monde. La deuxième raison tient à la pensée d’un auteur que je cite dès le début du livre, non pas pour défendre ses idées (il le faisait très bien lui-même, ce qui ne l’a pas empêché d’être un auteur très controversé encore aujourd’hui), mais pour montrer que la pensée de Milton Friedman mérite un peu mieux que la simplification abusive qu’en font certains journalistes. En effet, Milton Friedman défendait farouchement la liberté des individus : il refusait que l’État ou la loi puissent se substituer au libre arbitre de chacun, même pour des choix déraisonnables (sic) comme le fait d’interrompre ses études ou de se droguer. De la même manière, je ne me vois pas décider pour mon lectorat quel est le canal « vertueux » pour acheter mon livre, et quelle est la plate-forme qu’ils ne doivent pas utiliser. Cela respecte le libre arbitre de chaque personne, et cela évite un côté donneur de leçons dont nous, les professeurs, pouvons souffrir.
Enfin, le choix d’une solution d’impression à la demande permet d’éviter certains travers du mode d’édition classique et notamment leurs impacts environnementaux. Dans un schéma d’édition classique, la mise en place d’un nouveau livre demande en effet que l’éditeur imprime à l’avance des centaines, voire des milliers d’exemplaires, puis qu’il procède à un approvisionnement auprès de tous les petits libraires et des plates-formes en ligne, avec la menace des retours. Cela occasionne quantité de déplacements logistiques, une grosse consommation de ressources, avec le risque non négligeable de devoir détruire des exemplaires qui n’auront pas trouvé preneur. Un article récent du Monde (M le Mag) aborde ce sujet en détail. Par opposition, l’impression à la demande garantit qu’un livre n’est imprimé qu’à partir du moment où il a été commandé par un lecteur, et le livre est livré par la Poste au milieu du courrier, et non par un transporteur dédié à ce trajet. En résumé, pour paraphraser un dicton environnemental, le meilleur stock de livres est celui qu’on ne produit pas.
Je reste à votre disposition pour tout commentaire ou discussion, et vous souhaite à toutes et à tous une bonne lecture ! Cette newsletter à parution épisodique (précédents épisodes ici) se transformera en un flux plus ou moins régulier d’analyses et de réflexions autour de l’actualité en rapport avec la finance durable. N’hésitez pas à partager autour de vous (inscription à la newsletter ici). Vous pouvez aussi déposer un commentaire en bas de la page.
Bienvenue dans ce 4ème numéro de la newsletter finance durable – éclosion d’un livre ! Aujourd’hui, la remise du manuscrit définitif et quelques informations.
Finance qui dure, dure, dure…
Ça aura été une aventure – dont la majeure partie ne fait d’ailleurs que commencer. Un rappel chronologique est peut-être nécessaire, avant de vous donner les nouvelles les plus récentes. En juillet 2019, je fais – un peu par chance – une Fresque du Climat. Ma réaction est la même que celle de tous les participants : entre stupeur, inquiétude et prise de conscience. Quelques mois passent et l’idée mûrit dans ma tête : il faut que je défriche l’intersection entre la finance d’entreprise et le développement durable, non seulement pour me former à ces enjeux, mais surtout pour répondre aux besoins des générations futures d’étudiants et de managers. À l’époque, je visualise le livre comme une série de réflexions qui prendra, allez, à tout casser, 120 pages et trois à six mois d’écriture. Et puis le temps passe, et je noircis des pages, et je lis la presse, et je compulse des articles de recherche, et je parle avec beaucoup de personnes qui sont proches – de près ou de loin – de ces sujets. Je profite de périodes de temps dédié (une année sabbatique, les vacances en août) pour avancer sur la rédaction.
L’été 2021 est un beau souvenir : je me vois encore dans ce grand jardin – disons plutôt un petit parc – sous les arbres, à travailler sur mon ordinateur en guettant les écureuils. Mais le livre n’est pas terminé, et l’année académique recommence. En parallèle de mes cours et de mes diverses activités professionnelles, j’essaie de dégager du temps pour lire et rédiger. L’ouvrage grossit, mais je n’en vois pas la fin.
Arrive le printemps 2022 avec un mini burnout : il est temps de lever le pied, entre mon métier de prof, mes autres activités et la rédaction du livre, trop c’est trop, le corps et le cerveau n’arrivent plus à suivre.
Puis arrive l’été 2022. Ma belle-fille suggère de remplacer le titre « finance durable » par « finance qui dure », tant cet ouvrage ressemble à l’Arlésienne d’Alphonse Daudet. C’est sympa de se sentir soutenu… Il faut terminer, ce qui veut dire décider des limites de l’ouvrage – car l’actualité de cet été caniculaire offre chaque jour de nouveaux éléments de réflexion et d’analyse, et je pourrais continuer encore longtemps. Heureusement, j’ai de saines lectures : La vie secrète des arbres, d’une part, et The Good Ancestor d’autre part. Nous avons aussi la chance d’être dans un ancien moulin alimenté par une rivière et bordé par une forêt.
Les rythmes de la nature s’accordent parfaitement avec la finalisation de ce projet :
la rivière souffre des canicules et de la sécheresse mais les libellules sont omniprésentes et les écureuils font plusieurs apparitions par jour ;
en fin de journée, je vais scier du bois, et des petites chauves-souris chassent au crépuscule puis vont dormir dans la cave avant que nous allions observer les étoiles ;
nous avons aussi la chance de voir passer des buses variables et des vols de cigognes migratrices.
Les dernières semaines sont marquées par une mort et une naissance.
Un petit rouge-gorge se cogne dans une vitre et malgré nos soins, ne survit pas à ce choc frontal. Nous enterrons Bloozy sur les bords de la rivière avec une petite cérémonie – et à cette occasion, j’essaie sans trop de succès de jouer la Sonnerie aux Morts au clairon. Mais nous avons aussi une naissance : un petit faon adopté par la famille, et répondant au doux patronyme de Juan.
Les journées passent au rythme de la nature et de la mise en page. Le dimanche 28 août 2022, j’envoie enfin le manuscrit définitif. Trois cent quatre-vingt-quatorze pages au total, c’est un beau bébé.
Liberté éditoriale #4
Le principe de l’auto édition, c’est que l’on fait tout soi-même. Un des chantiers marquants aura été la constitution de l’Index. En pratique, il s’agit d’identifier tous les termes importants et les pages dans lesquelles ils sont cités (y compris les noms des auteurs, des entreprises, les textes réglementaires…), ce qui est déjà un travail de romain.
Puis il faut procéder à des choix d’organisation de l’index : à titre d’illustration, pour la Valeur Actuelle Nette, l’entrée principale d’index doit-elle être « Valeur (actuelle nette) » ou « VAN » ? Idem pour Changement climatique : l’indiquer à « changement » ou à « Climat » ? Il y a aussi beaucoup de cas où l’index se mord la queue. Le coût moyen pondéré du capital durable se retrouve ainsi dans l’entrée « coût », mais aussi dans l’entrée « capital (coût du) » de même que dans « durable (coût moyen pondéré du capital…) ». C’est un peu la variante moliérenne de « belle marquise, vos yeux me font mourir d’amour ».
Au final, cela donne plus d’un millier de références d’index, tout de même… Il était temps que cela finisse.
Et maintenant ?
Dans les prochains jours, je vais procéder au tirage au sort des dix exemplaires dédicacés que je vais offrir à dix personnes parmi les inscrit.e.s à la newsletter, comme je vous l’avais promis (Cf. le lien d’inscription vers la newsletter). Si vous n’êtes pas parmi ces dix personnes chanceuses, vous aurez toujours la ressource d’acheter l’ouvrage à un prix somme toute assez modique (vingt-trois euros, hors frais d’envoi, pour presque quatre cents pages), soit sur le site de l’éditeur – ce qui est le plus rapide, mais un peu plus coûteux avec les frais de port – soit sur amazon ou fnac.com – mais les délais sont plus longs.
Enfin, cette newsletter à parution épisodique se transformera en un flux plus ou moins régulier d’analyses et de réflexions autour de l’actualité en rapport avec la finance durable. N’hésitez pas à la partager autour de vous. Vous pouvez aussi déposer un commentaire en bas de la page.
Does my happiness upset you Why are you best with gloom Cause I laugh like I’ve got a goldmine Diggin’ up in my living room
Now you may shoot me with your words You may cut me with your eyes And I’ll rise I’ll rise I’ll rise
Ce sont les paroles de la chanson I’ll rise, de Ben Harper.
J’ai déjà publié deux fois ces paroles, la dernière fois il y a 16 ans. Je viens d’envoyer chez l’éditeur la version définitive de Finance durable (le livre). #financedurable
394 pages, plus de 400 fiches thématiques, bientôt dans toutes les librairies. Je posterai des nouvelles par le biais de ce blog. Mais d’abord, je vais prendre quelques jours off… 🙂
Mes soucis avec une agence immobilière / syndic m’inspirent ces réflexions, en faisant un parallèle entre les mésaventures d’un locataire et celles d’une entreprise – et quelques considérations de finance durable.
J’ai été locataire d’appartement plusieurs fois dans ma vie, avec à chaque fois la question lancinante : va-t-on me rendre la caution dans les temps ? Certaines agences que j’ai rencontrées ont été extrêmement correctes, d’autres n’avaient pas calculé les charges de copropriété en 5 ans, et m’ont présenté la facture – fortement en ma défaveur – lors de la sortie des lieux. C’est donc un milieu où le pire côtoie le meilleur.
Ma situation avec la société Casteele (Charenton le pont)
J’ai loué un appartement géré par leurs soins pendant plus de 4 ans, sans anicroche, notamment car je payais mes loyers par prélèvement pour éviter les retards ou les oublis.
En novembre 2021, soit deux mois avant mon déménagement, je les préviens de la fin de mon bail en janvier 2022, et leur pose une question au sujet de la reprise de la cuisine installée par mes soins, que je propose d’imputer sur les loyers restants. Pas de réponse.
J’appelle le 1er décembre, et la gestionnaire me dit n’avoir pas vu mon mail. Je lui renvoie donc, et j’envoie aussi une lettre recommandée AR pour déclarer la fin du bail.
Après un échange de mails courant décembre sur l’état de la cuisine (demande de photos et de factures, que j’envoie), silence radio.
Je relance plusieurs fois par téléphone. La gestionnaire me dit que « ah oui, je dois demander au propriétaire ». Je lui rappelle à chaque fois que j’attends une réponse pour savoir ce que je dois régler comme loyer.
L’état des lieux a lieu le 13 janvier 2022, sans observation négative – donc conforme à l’état des lieux d’entrée. À cette occasion, je pose à nouveau la question sur la cuisine installée et le loyer, sans réponse.
Depuis l’état des lieux, j’ai appelé ou envoyé plusieurs mails, demandant le remboursement de mon dépôt de garantie. Voici les types de réponses à mes nombreux appels téléphoniques (les mails étant restés sans réponse) :
« Ah oui, je ne regarde jamais les états des lieux avant 3 semaines »
« Je vais voir avec le propriétaire pour la cuisine »
« Je reprends votre dossier et je vous envoie le chèque dans l’après-midi »
J’ai donc lancé une campagne sur Linkedin et sur Facebook en interpellant cette société. Sans réponse non plus. Ce n’est que lorsque j’ai déposé un commentaire sur la page d’avis Google que j’ai enfin eu une réponse.
Conformément à la loi Alur, la société Casteele (Charenton le pont) me devait le remboursement du dépôt de garantie + 2 x 10% de pénalités correspondant au fait que nous avions dépassé le 2ème mois au-delà du délai légal. Mais visiblement, la société Casteele (Charenton le pont) sait utiliser la loi à son avantage : la loi Alur précise que le dépôt de garantie doit être remboursé dans le mois en cas d’état des lieux conforme – ce qui était le cas – et dans les deux mois en cas d’état des lieux non conforme. J’ai reçu, pile avant la date limite, un chèque amputé de deux prestations pour remise en état, ce qui permettait à la société Casteele (Charenton le pont) de faire d’une pierre deux coups : (1) pratiquer une retenue sur mon dépôt de garantie – petite vengeance pour me punir d’avoir osé demander mon dû en public et (2) se remettre dans le cadre de la loi, prétextant que l’état des lieux de sortie n’était pas conforme. C’est bien joué, parce que les dépenses imputées (80 €) me dissuadent, par leur montant, de contacter mon avocate : en effet, celle-ci va me facturer plus que ça, rien que pour l’explication de la situation. Quant à la solution de la médiation, cela consiste à envoyer le dossier complet en deux exemplaires en lettre recommandée AR, puis à attendre des semaines voire des mois pour une médiation éventuelle. J’ai donc jeté l’éponge (mais je prends la plume).
Gestion de trésorerie et mauvais payeurs
Cette situation, beaucoup de petites entreprises et indépendants la connaissent : une grosse entreprise profite de son pouvoir pour retarder le paiement de ses obligations. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu un responsable financier me dire « Dans notre entreprise, nous ne payons jamais avant la première relance ». Ce genre de culture du mauvais payeur provoque des difficultés financières sans fin pour ceux qui attendent leur argent.
Et c’est très rarement un problème de moyens. Dans le cas de la société Casteele (Charenton le pont), par exemple, les comptes disponibles en ligne montrent qu’elle a depuis des années une trésorerie de 2 à 3 millions d’euros. C’est sûr que toutes ces cautions et tous ces loyers, ça finit par représenter un beau pactole…
Or, pour en revenir aux entreprises, ces retards de paiement occasionnent des difficultés financières chez leurs fournisseurs, comme en attestent les études de l’observatoire des délais de paiement, un département de la Banque de France. Par exemple, dans son rapport publié en 2020 (je ne cite pas le rapport 2021, trop impacté par la pandémie), l’observatoire note qu’un retard de paiement de plus d’un mois augmente la probabilité de faillite de 27% pour les entreprises ayant un CA supérieur à 7,5 M€, et jusqu’à 40% pour les petites entreprises.
Une réflexion en termes de finance durable
La finance durable – du moins telle que je la définis dans mon ouvrage à paraître – se préoccupe d’intégrer les problématiques ESG (environnement, social, gouvernance) dans la gestion financière des sociétés. Le volet social porte par exemple sur le bien-être des salariés, le traitement correct des populations locales ou encore la diversité des profils (minorités…) au sein de l’entreprise, notamment dans les instances dirigeantes. Mais il y a une variable sociale – ou plutôt sociétale – qui concerne les partenaires de l’entreprise : clients, fournisseurs, administrations, collectivités locales… Dans beaucoup d’entreprises, les clients sont valorisés – et pour cause, car ils contribuent aux revenus – tandis que les fournisseurs peuvent être oubliés ou considérés comme une variable d’ajustement.
En effet, en cas de difficultés de trésorerie, l’entreprise sera obligée de payer ses salariés, et elle n’osera pas courir le risque d’interrompre le versement de ses intérêts au banquier. Comparativement, une variable d’ajustement rapide et relativement indolore consistera à décaler les paiements aux fournisseurs. Ceux-ci sont liés à l’entreprise, qui leur assure des débouchés, et ils n’ont pas forcément les moyens de claquer la porte pour un mois de retard dans les paiements. Il s’ensuit que des entreprises sont tentées de jouer à ce jeu du mauvais payeur. Pour certaines d’entre elles, c’est peut-être une question de survie ; pour d’autres, c’est une stratégie systématique pour gérer leur trésorerie. Or, dans une vision élargie de la finance, l’entreprise aurait tout intérêt à soigner aussi bien ses clients que ses salariés ou ses fournisseurs (les fameux stakeholders, ou parties prenantes).
Une approche qui ne serait plus compétitive (moi contre vous), mais coopérative (tous ensemble) conduirait à une meilleure confiance, une meilleure circulation de l’information, et probablement, une meilleure anticipation partagée des conditions du marché – toutes les parties prenantes s’ajustant harmonieusement, plutôt que de se bouffer le nez.
Et pour revenir à l’origine de cet article, à quand un gestionnaire immobilier qui fera un élément de discours, voire de publicité, sur la rapidité avec laquelle il rembourse ses locataires ?
TotalEnergies has just published a record profit of 14 billion euros. What about the expected dividend (more than half of the profit)? In a business that is 90% based on the exploitation of fossil fuels, where are the investments to limit climate change or externalities?
Those are excerpts from a detailed analysis (in French) on my blog (limited section in English here) – contrasting classical finance and sustainability, and taking not only figures in their absolute amounts, but showing also orders of magnitude.
Let’s put on our green glasses and look at the situation of TotalEnergies from the point of view of sustainable finance. If this company decides to pay a large dividend to shareholders, this means that they can do without the money. In other words, they feel that their investment needs are amply covered.
Now, let’s broaden the notion of investment to encompass projects that meet any of the United Nations’ 17 Sustainable Development Goals, or ESG (environment, social, governance) criteria. The question becomes: has TotalEnergies planned enough sustainable investments? Indeed, this company could decide to invest massively – in proportion, not only in amount – in environmental policies: reduction of exploration – especially in the Arctic – and exploitation of fossil resources, major investment in truly renewable energies (not counting gas, then…)
Another way would be to further develop the letter S in ESG – more inclusion and diversity, better parity in decision-making bodies, respect for local populations in exploitation areas. Finally, G for Governance: it is always good to increase the transparency of executive remuneration methods, the independence of board members – why not invite an NGO such as Reclaim Finance to the board? – and the rejection of local corruption practices.
These sustainable investments could be extremely profitable in the medium to long term. Of course, in the short term, they would lower the risk-return trade-off, one of the pillars of traditional finance. Indeed, capital expenditures would probably reduce profitability in the short term. But if these investments contribute to a likewise reduction in the risks of the corporation (climate risks, local risks, reputational risk, lower attractiveness of the company as an employer, etc.), the risk-return ratio might benefit from that change.
We could also leave behind the classic two-dimension risk-profitability trade-off and introduce a third dimension, with a risk-profitability-sustainability tripod. The question would no longer be to maximise profitability for a given level of risk, but rather to optimise the three components of the tripod. Some companies would still continue to give priority to profitability, but at least, their stand would be clear: “We choose to ignore sustainability issues in order to maximise profitability.” Shareholders would then react accordingly: the maximisers (following the risk-profitability trade-off) would all be in favour of this move, while the optimisers (tripod) would take the high road.
TotalEnergies – the heavyweight of the French CAC 40 Index and one of the seven “supermajor” oil companies – has been attracting increasing attention for years. Indeed, it has a few blemishes on its record: 30 years of actively challenging climate change, financing authoritarian regimes, and intensive and aggressive exploration of natural environments that ought to be protected. At the same time, this company is among the best rated in its sector on ESG criteria. Some portfolio managers go so far as to say that TotalEnergies is the greenest of the oil stocks – please appreciate the oxymoron.
Where does such a paradox come from? On the one hand, we know that fossil fuel producers are major contributors to greenhouse gas (GHG) emissions… But on the other hand, an investor will want to know which companies are the most virtuous in a given sector. TotalEnergies is “relatively” well-ranked within its sector.
Finally, there is perhaps a deeper reason for the focus on this group: even today, cities are designed for and around cars; the car, or the SUV, is still, for many, a synonym of social status; logistics are still massively based on road transport (“if you bought it, a truck brought it”), or airplane delivery. Oil is therefore still a commodity of first necessity (but for how long?).
Let’s illustrate this with the yellow vests protests in France. The initial measure that triggered this movement was an increase in the carbon tax in the price of gasoline. Paradoxically, carbon tax is one of the means to reduce the effects of climate change (polluter pays principle).
Our relationship to oil is therefore complex, particularly in its human aspects: even though many of us are aware of the climate and biodiversity issues facing our planet, it is more difficult to take action when it impacts on our consumption habits or our leisure activities. TotalEnergies might be on a dark path, but this also reflects the dark side of our own choices.
Let us conclude on a positive note. Admittedly, TotalEnergies is not spending enough on ESG criteria, in comparison to its enormous amounts of GHG emissions (reminder: when communicating on their emissions, most companies « forget » scope 3 – which represents upstream and downstream emissions from their products, for example when they are used by customers. This scope 3 is enormous for TotalEnergies: 400 Megatons of CO2 equivalents, i.e. 90% of total emissions). In absolute terms, if this company were to devote just 1% of its revenues to ESG issues – and we are talking about more than 2 billion dollars here – it would be good publicity, much better than the “greenwashing” campaigns that such companies now regularly bombard us with.
Publication du bénéfice record de TotalEnergies – quelques réflexions
TotalEnergies vient de publier son bénéfice 2021 : 16 Milliards de dollars, soit 14 milliards d’euros. C’est une bonne occasion pour réfléchir d’une part en termes de finance classique, et d’autre part en termes de finance durable sur cette information.
Du point de vue de la finance classique, on peut souligner plusieurs choses. D’abord, c’est une chose de regarder un chiffre dans son montant absolu, c’en est une autre de regarder les ordres de grandeur. On peut rapporter les 16 milliards de dollars au chiffre d’affaires 2021, ce qui donne un taux de marge nette de 7,95% – c’est plus que Carrefour (1,13%), ou Orpea (4,1%) mais c’est moins que Toyota (8,25%), ou Apple (25,89%), par exemple.
On peut aussi réfléchir en termes de répartition de la valeur : en effet, les premières réactions dans la presse ou sur les réseaux sociaux ne se focalisent pas seulement sur le bénéfice publié, mais aussi sur l’anticipation du dividende qui sera versé aux actionnaires. Les comptes 2021 n’ayant pas été publiés dans leur intégralité, je vais me fonder sur les chiffres de 2020 et 2019. En 2020, TotalEnergies a versé un dividende de 6,69 milliards $. Sur cette même année, le groupe a payé des salaires de 8,9 milliards $. Je ne suis pas compétent en termes de politique salariale, mais je sais qu’une comparaison de deux chiffres bruts peut conduire à des simplifications, et qu’il faut donc creuser un peu. Certes, on a ici une répartition des revenus du travail d’un côté, et des revenus du capital de l’autre, selon la terminologie de Groucho Karl Marx. Encore faut-il rapporter cela en une grandeur par tête. Pour les salaires, c’est assez facile : on a 8,9 milliards $ pour 105 476 salariés, soit un salaire moyen de 84 455 $, soit 73 947 € par an. Mais il est bon de creuser encore : en effet, les salaires contiennent aussi tous les bonus, primes et avantages en nature, mais rien ne dit que ces bonus et primes sont répartis également entre tous les salariés (29,5% sont des cadres, 70,5% sont des non cadres). Le salaire moyen est donc probablement différent du salaire médian (ceux du fond de la classe, allez réviser vos statistiques). Par ailleurs, le rapport annuel 2020 nous apprend que les 11 principaux dirigeants ont coûté au groupe 21,3 millions $, soit une moyenne de 1,9 million $ par dirigeant. Comme on le voit, le montant des salaires (dans l’absolu, supérieur aux dividendes) ne donne pas les mêmes informations au fur et à mesure que l’on creuse.
Passons maintenant aux dividendes. On aimerait bien avoir un effectif des actionnaires, mais ce serait trompeur : un actionnaire peut détenir une action, tandis qu’une banque détiendra 500 000 actions (et même cela ne représenterait que 0,02% du nombre total d’actions), donc on ne peut pas calculer un dividende moyen par actionnaire, seulement un dividende moyen par action, ce qui ne va pas nous servir ici.
Or on sait, toujours en finance classique, que c’est une erreur de ne regarder que le dividende. En effet, ce qui fait la rémunération d’un actionnaire, c’est la somme des dividendes qu’il perçoit d’une part, et des plus-values qu’il réalise d’autre part au moment où il revend ses actions. Une société comme Apple, par exemple, est réputée pour verser peu, voire pas du tout de dividendes, mais les actionnaires d’Apple n’en sont pas frustrés pour autant, car la croissance du cours boursier leur assure des plus-values potentielles qui les rémunèrent suffisamment. Aussi, si l’on veut calculer la rentabilité annuelle pour une actionnaire donnée, il ne suffit pas de regarder le rendement (dividende par action/cours boursier), mais aussi la plus-value potentielle (croissance du cours de bourse sur un an). Pour information, le cours boursier de TotalEnergies a progressé de +61% sur les 5 dernières années.
Une entreprise devrait-elle dégager zéro bénéfice ?
Le bénéfice n’est pas mauvais en soi, il est même nécessaire : sans bénéfice, une société ne pourrait pas investir pour les années futures – ce qui compromettrait sa survie à moyen terme – ou rembourser ses dettes passées – ce qui déclencherait sa faillite à court terme. Plutôt que de critiquer la formation du bénéfice, il importe donc de s’interroger sur la destination de ce bénéfice. En finance classique, il y a 4 ou 5 destinations possibles du bénéfice. Attention, en toute rigueur, on ne prendra pas l’indicateur du bénéfice, mais celui du cash-flow dégagé – les lectrices intéressées et les lecteurs curieux pourront se référer à n’importe quel site de finance ou à des manuels de finance d’entreprise d’auteurs sympathiques. Le bénéfice ( = en toute rigueur, le cash-flow) peut donc être alloué à 4 ou 5 destinations : à l’investissement au sens large – nouvelles machines, bâtiments, rachat de sociétés… – mais aussi au remboursement des dettes, au paiement de dividendes, au versement de bonus aux salariés ou au placement sur les marchés financiers. La question qui se pose alors est celle de l’ordre de priorité. En finance classique, il n’y a pas de réponse tranchée : dans certaines entreprises, la priorité est donnée à l’investissement ; dans d’autres entreprises, ce qui importe avant tout, c’est de se libérer du fardeau de la dette ; dans une 3e catégorie d’entreprises, le versement du dividende aura la priorité, etc.
L’actionnaire est-il un vampire ?
Les actionnaires sont souvent décrits comme l’incarnation du mal et du libéralisme à tout crin. Mais cela dépend de qui l’on range dans cette catégorie. Il y a en effet une différence entre le fonds de pension américain bardé d’exigences sur la rentabilité, et le retraité du Calvados ou la veuve de Carpentras qui ont placé leurs économies sur les bons conseils de leur banquier – sans parler du salarié qui détient des actions de son entreprise. Ce sont tous des actionnaires. De plus, quand je paie une prime d’assurance (habitation, automobile…), je deviens de fait un actionnaire : les primes sont collectées par la compagnie d’assurance et placées sur les marchés financiers – notamment en actions. C’est notamment ce qui permet de couvrir les sinistres sans que les primes d’assurance deviennent prohibitives. Indirectement, j’ai donc intérêt à ce que les placements de la compagnie d’assurance lui rapportent suffisamment.
Le dividende est-il mauvais ?
En finance classique, quand une entreprise décide de verser des dividendes, c’est généralement pour renvoyer aux actionnaires l’argent dont l’entreprise estime ne pas avoir besoin à l’avenir (attention, il y a plusieurs théories sur la politique de dividendes, l’auteur simplifie ici). À l’inverse, une entreprise qui décide de ne pas verser de dividendes envoie le message suivant à ses actionnaires : « chers actionnaires, nous préférons garder cet argent pour l’investir dans des projets rentables, et ainsi améliorer le cours de bourse de notre entreprise. » Ainsi, comme on l’a vu précédemment, la politique de dividendes est le pendant de la politique d’investissement. En simplifiant : il importe peu à l’actionnaire de toucher des dividendes ou de voir le cours de son action monter, pour peu que la performance soit au rendez-vous. Certes, encore une fois, l’auteur simplifie, car il y a des différences de liquidité, de matérialité voire de fiscalité entre les dividendes et les plus-values, donc les 2 ne sont pas totalement interchangeables. Il n’empêche : le dividende versé, c’est de l’argent non investi par l’entreprise.
Que dit la finance durable sur ces sujets ?
Chaussons nos lunettes vertes pour regarder la situation de TotalEnergies du point de vue de la finance durable. Si ce groupe décide de verser une grande partie de son bénéfice en dividendes aux actionnaires, cela signifiera qu’ils estiment pouvoir se passer de cet argent, c’est-à-dire que leurs besoins en investissements sont suffisamment couverts. Mais si l’on élargit maintenant la notion d’investissement à des investissements durables, c’est-à-dire qui respectent un ou plusieurs des 17 objectifs de développement durable de l’ONU, ou encore les critères ESG (environnement, social, gouvernance), alors la question mérite d’être posée : le groupe TotalEnergies a-t-il prévu suffisamment d’investissements durables ? Si ce n’était pas le cas, ce groupe pourrait décider d’investir massivement dans des politiques environnementales (réduction de l’exploration – notamment en Arctique – et de l’exploitation de ressources fossiles, en contrepartie d’un investissement majeur dans les énergies renouvelables – mais véritablement renouvelables, hein, on ne compte pas le gaz 😉 ). Soulignons ici que le terme « massivement » ne devrait pas être mesuré en montant, mais plutôt en proportion de l’activité totale. Une autre voie d’investissement consisterait à développer encore plus la lettre S du triptyque ESG, avec davantage d’inclusion et de diversité, une meilleure parité dans les instances de décision et un respect des populations locales dans les zones d’exploitation. Enfin, pour le G de gouvernance, il est toujours bon de développer la transparence des méthodes de rémunération des équipes dirigeantes, l’indépendance des membres du conseil d’administration – pourquoi ne pas y inviter une O.N.G. comme Reclaim Finance ? – et le rejet des pratiques de corruption locale.
Revenons sur le S de social, avec un ordre de grandeur. Les grands groupes se targuent souvent de créer beaucoup d’emplois, en tant qu’acteurs économiques de premier plan. Comment apprécier cela ici ? On a vu que le groupe TotalEnergies a 105 000 salariés. C’est peu, comparé aux 866 000 enseignants de l’Éducation nationale qui apprennent à nos enfants les bases du changement climatique, ou aux 1,4 millions de salariés du secteur hospitalier qui soignent, notamment les maladies respiratoires dues à la pollution (plus de 40 000 morts par an), et tout cela, rien qu’en France.
Ainsi, des investissements durables avec des externalités positives seront probablement extrêmement rentables à moyen ou long terme. Certes, à court terme, ils peuvent éventuellement faire baisser le couple risque-rentabilité cher au financier classique. En effet, des investissements signifient des dépenses, et les dépenses peuvent réduire la rentabilité à court terme. Mais si ces dépenses d’investissement contribuent à faire baisser en parallèle le risque du groupe (risques climatiques, risques locaux, risque de réputation, baisse de l’attractivité de la marque employeur…), le couple risque-rentabilité s’ajustera, voire s’en retrouvera amélioré. On peut aussi quitter le couple risque-rentabilité classique, et raisonner désormais avec un trépied risque – rentabilité – soutenabilité. La question ne consistera plus à maximiser la rentabilité pour un niveau de risque donné, mais plutôt à optimiser les 3 composantes du trépied. Cela n’empêchera nullement certaines entreprises de continuer à donner la priorité à la rentabilité, mais au moins le discours sera clair : « nous choisissons délibérément d’ignorer les enjeux de soutenabilité pour assurer une maximisation de la rentabilité ». Les actionnaires ajusteront alors leur participation : les maximisateurs du couple risque-rentabilité seront attirés, tandis que les optimiseurs (trépied risque – rentabilité – soutenabilité) prendront le large.
Total, tout blanc, tout noir ou tout vert ?
Ce groupe – le poids lourd du CAC 40 – focalise une attention croissante depuis des années. En effet, il traîne quelques casseroles qui ne sont pas du meilleur effet : 40 ans de contestation active du changement climatique (article de Libé ici, article académique là), le financement de régimes autoritaires (article du Monde ici), une exploration intensive et agressive de milieux naturels à protéger (par exemple en Arctique). Dans le même temps, cette entreprise est parmi les mieux notées de son secteur sur les critères ESG. Comment ce paradoxe est-il possible ? C’est que, par nature, toutes les activités économiques ne sont pas égales en termes de développement durable. Les gros contributeurs à l’émission de gaz à effet de serre sont connus : la métallurgie, les matériaux de construction, la chimie, les producteurs d’énergies fossiles… Il s’agit donc, pour un investisseur, de savoir quelles sont les entreprises les plus vertueuses compte-tenu des contraintes de leur secteur, et inversement, qui sont les mauvais élèves. Or, dans son secteur, TotalEnergies est considéré comme une valeur bien notée selon les critères ESG. Certains gérants de portefeuille vont jusqu’à dire que c’est la plus verte des valeurs pétrolières – les littéraires apprécieront l’oxymore. Donc, là aussi, un raisonnement relatif donne un résultat plus contrasté qu’un raisonnement dans l’absolu.
Il y a peut-être aussi une raison plus profonde à la mise en avant de ce groupe : encore aujourd’hui, les villes sont conçues pour et autour des voitures ; la voiture est encore, pour beaucoup, un synonyme de statut social ; la logistique (en France comme aux États-Unis) est toujours massivement fondée sur le transport routier (« If you bought it, a truck brought it»), voire aérien. Le pétrole est donc toujours (mais pour combien de temps ?) ce qu’Internet est devenu : un bien de première nécessité pour les pays développés. Il n’y a qu’à revenir sur les origines de la crise des gilets jaunes. La mesure initiale qui a déclenché ce mouvement, c’était une hausse de la taxe carbone dans le prix à la pompe. Or, la taxe carbone est un des moyens pour réduire les effets du changement climatique (principe du pollueur payeur). Toute cette affaire est donc extrêmement complexe, notamment dans ses ressorts humains : certes, beaucoup d’entre nous sont conscients des enjeux climatiques et de biodiversité auxquelles notre planète est confrontée, mais il est plus difficile d’agir quand cela impacte nos habitudes de consommation ou nos loisirs. En d’autres termes, il serait probablement injuste d’accuser TotalEnergies de noirceur sans pour autant reconnaître la part d’ambivalence sombre qu’il y a dans nos propres choix (c’est pour qui le colis Amazon livré le dimanche à 18h ?).
1% de 200 milliards
Concluons sur une note positive. A plusieurs reprises, dans ce texte, nous avons montré qu’il ne faut pas s’arrêter à des montants dans l’absolu, mais qu’il faut aussi raisonner en relatif. Prenons le contre-pied de cette idée : certes, la part consacrée par TotalEnergies aux énergies renouvelables et aux critères ESG peut apparaître comme étant dérisoire par rapport à ses activités fortement émettrices de gaz à effet de serre (scope 1, 2 et 3, s’il vous plaît). Mais dans l’absolu, ce pourcentage dérisoire pourrait représenter des centaines de millions d’euros, voire des milliards. Si ce groupe ne consacrait que 1 % de ses revenus à ces chantiers (on parle tout de même de plus de 2 milliards), cela ferait de la bonne publicité pour ce groupe, bien meilleure – en termes d’effets – que toutes les campagnes de greenwashing dont les entreprises nous abreuvent désormais régulièrement.
Liberté éditoriale #3
Dans chaque lettre d’informations « finance durable » (n°1 ici et n°2 là), j’explique à chaque fois un choix éditorial que j’ai été amené à faire dans la rédaction de Finance durable (parution imminente, je me sens comme une Dedion-Bouton roulant « à toute allure, à 35 à l’heure », comme le chantait Joe Dassin).
Finance Durable est un des plus personnels de mes livres professionnels. J’ai donc opté pour quelques illustrations à l’intérieur du livre, en esclavant deux jeunes artistes talentueux de mon entourage proche (contre rétribution, car « you have to give for what it takes« ).
En avant-première, voici un des premiers crayonnés de « Professeur Panda » (tous droits réservés, copie ou diffusion interdite, et si vous en faites un NFT, puissiez-vous finir englué(e) dans une marée noire).
Mon carburant, c’est vous
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Claque-fixer :v. i. Lire 12 articles de recherche pour rédiger finalement 2 lignes ; glâner des données en ligne pendant des heures pour faire un tableau qui prendra un quart de page. Peut être utilisé comme substantif : « pour la rédaction de Finance durable, j’ai eu un niveau de claque-fixage rarement atteint ! ».
Par extension : cuisiner pendant des heures un plat englouti en 7 minutes ; prendre des télé-sièges pendant 1 heure pour descendre la piste en 5mn.
Hier, vendredi 10 décembre, 3 heures avant l’événement, j’apprends que l’association Tribunes ESCP va recevoir Eric Z., candidat aux élections présidentielles, au sein de l’école. Le lendemain de cet événement, je souhaite partager quelques éléments de réflexion et d’analyse sur ce qui s’est passé et ce que je peux en lire sur les réseaux sociaux.
Préambule personnel : je suis diplômé de cette grande école (promo 1989) et suis employé par l’ESCP, en tant que professeur, depuis plus de 29 ans. A ce titre, j’ai contribué à la formation, et assisté à la diplomation, de plus de 20 000 étudiantes et étudiants de la grande école, et au moins 2 000 managers de l’Exec MBA.
Une première observation : l’ESCP est un écosystème. Le nom #ESCP recouvre en fait plusieurs populations qui interagissent et qui constituent l’identité de l’école.
Il y a les élèves actuellement en cours de formation,
Ces étudiant(e)s sont encadré(e)s par les personnels de l’école (corps professoral, équipes administratives et logistiques sans lesquelles rien ne serait possible),
La direction générale de l’école assure la stratégie et la communication, et elle est la voix officielle de l’école,
Les associations étudiantes sont en même temps autonomes, mais pour autant, très reliées à l’école : certes, elles gèrent leurs projets comme elles le souhaitent, mais elles profitent aussi des ressources logistiques de l’établissement (amphis, communication…). Une des ressources est la marque ESCP. Il y a des situations gagnant-gagnant, quand une association porte un projet qui va se révéler bénéfique à l’image de marque de l’école ; il y a d’autres situations où l’initiative – ou la dérive – d’une association va entamer le capital de crédibilité de l’école – le plus souvent, pour le plus grand plaisir des médias.
Les diplomé(e)s (alumni et alumnae) sont une autre composante extrêmement importante de cet écosystème. Ayant suivi cette formation il y a 5 ans, 10 ans ou 20 ans, ils et elles continuent à suivre l’actualité de leur école, et lui gardent un attachement pérenne.
Il y a enfin les entreprises, qui non seulement recrutent nos diplômé(e)s, mais qui participent aussi à la vie de l’école (cours, chaires de recherche, forums et événements, partenariats…)
Dans cet écosystème, tous sont interdépendants les uns des autres. Quand une des parties agit, les autres en sont affectées, plus ou moins directement, plus ou moins rapidement.
Une deuxième observation : une association étudiante décide d’inviter une personnalité dont les discours et le programme politique sont extrêmement clivants. Ce candidat est actuellement crédité par les sondages de 10 à 15% d’intentions de vote au niveau national. Si on suppose que ce pourcentage se retrouve à l’identique dans une promotion de l’école (environ 900 personnes), on aboutit à plus d’une centaine de personnes sympathisantes (sur 900), c’est-à-dire de quoi remplir une bonne partie de l’amphi où aura lieu l’intervention. Il sera alors biaisé d’en conclure que l’école, la direction ou les étudiant(e)s épousent les opinions de ce candidat. Selon moi, l’auditoire était une minorité statistique, bien que majoritairement présente – donc active, bruyante, et donnant l’impression d’être acquise à la cause.
Mon opinion personnelle : il ne fallait pas inviter cet individu. Sur les réseaux sociaux, on voit une citation détournée, injustement attribuée à Voltaire, qui dit en substance « je ne suis pas d’accord avec vos idées, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de les exprimer ». C’est l’argument qui a été utilisé pour autoriser l’intervention de vendredi. Ce genre d’attitude traduit à mon avis une grande naïveté, et c’est ainsi que les démocraties meurent. Donner une tribune à un extrémiste, sous prétexte que c’est l’apanage d’une démocratie et de la liberté de parole, c’est ignorer que cet extrémiste ne joue pas selon ces règles du jeu, car il vise justement à renverser le système démocratique, et il en méprise les institutions et les valeurs. Il aura donc tout intérêt à se réclamer des règles d’un jeu qui joue à son avantage, pour mieux le noyauter, le gangrener, et le détruire. Il n’y a qu’à voir comment cet événement a déjà été bien utilisé par les réseaux sociaux partisans, en utilisant à foison la marque de l’école comme « caution » de leur candidat – sans parler de la vidéo de la conférence, soigneusement coupée sur tous les passages gênants, et rediffusée en version très expurgée sur la chaîne du candidat. On assiste à une vraie instrumentalisation de l’actualité, un travestissement de la réalité de l’événement, dans un exercice extrêmement bien maîtrisé et exécuté en un temps record. Ma conclusion : la seule réponse face à ces personnes, c’est de ne pas leur offrir de tribune. Jamais. No pasaran.
Une troisième observation qui découle de cette opinion : si l’histoire peut nous apprendre quelque chose, autant regarder ce qui s’est passé aux États-Unis lors des élections de 2016. Il y a des analogies frappantes entre la stratégie de Donald Trump d’un côté, et le candidat de vendredi soir. Ces deux individus mettent en œuvre la même mécanique, avec les mêmes effets :
Hommes de télévision, donc maitrisant parfaitement les codes de la communication instantanée et de la capture de l’attention. Si possible, en termes simplistes et binaires : « vous êtes avec moi ou contre moi ».
Sans aucune expérience politique, ce qui leur assure une certaine forme de virginité
Adeptes de la provocation et des prises de positions extrêmes (le plus souvent très conservatrices – misogynes, homophobes, pour dire le moins…)
En tout cela, fascinant les médias, qui leur assurent une plate-forme pour leurs idées et leur audience.
Ces quatre éléments sont plus qu’une liste : c’est un cercle qui s’auto-entretient.
Il nous appartient de rompre ce cercle.
Sinon, nous nous ferons avoir.
Et bien profond.
Comme d’habitude, ce qui est exprimé sur ce blog n’engage que moi.
James Bond doit-il prendre le temps de remplacer son Aston Martin par une Jaguar ?
La sortie du dernier James Bond, film qui clôture l’ère de Daniel Craig dans le rôle de l’espion britannique, est intéressante en termes de gestion des risques en relation avec le temps qui s’écoule. En effet, la date de sortie du film a été décalée plusieurs fois, avec les impacts que l’on peut imaginer sur la profitabilité du projet. La profitabilité, c’est un peu la james bond girl de la finance d’entreprise : on calcule la valeur d’un projet en comparant l’investissement nécessaire d’un côté, et les revenus rapportés de l’autre. Or, comme les revenus sont répartis dans le temps au fil des années d’exploitation, on procède à une actualisation des recettes nettes des dépenses. Après actualisation de ces cash-flows, on obtient la valeur actuelle nette du projet (VAN, ou NPV dans la langue de Ian Fleming). Et comme on ne sait pas deviner l’avenir avec précision, on procède généralement à plusieurs calculs en faisant varier les différents paramètres du scénario : les ventes espérées, les coûts d’exploitation, les dépenses impromptues, et aussi le taux d’actualisation à retenir pour procéder au calcul. Toutefois, dans ce calcul de scénarios, il est beaucoup plus rare de retenir comme variable les retards du projet. Pourtant, la simple question « et si le projet prenait six mois de retard ? » est souvent celle qui a le plus d’impact sur la rentabilité d’un projet.
Dans le cas du James Bond, ce film est un des premiers à avoir subi de plein fouet les conséquences de la pandémie Covid-19. En effet, de report en report, on arrive à un total de 24 mois de décalage, dont 22 mois pour des raisons sanitaires suite à la pandémie Covid-19. Pour éviter un flop dans des salles désertées, les producteurs décalent en effet la sortie d’avril à novembre 2020, puis à mars-avril 2021 et finalement à octobre 2021. Selon The Hollywood Reporter, si la Metro Goldwyn Mayer était restée arc-boutée sur la date d’avril 2020, elle aurait perdu jusqu’à 300 millions de dollars de recettes sur son film. Cela suscite deux interrogations :
Une première question qui est pragmatique et à court terme : « est-ce que ça en valait la peine de décaler la sortie du film de 22 mois à cause de la pandémie ? »
Une seconde question qui est plus du domaine philosophique – « Compte tenu des nouveaux risques (environnementaux, sanitaires…) qui surgissent sur notre planète, doit-on – et comment peut-on – intégrer le supplément d’incertitude dû aux retards dans les décisions d’investissement ?« .
Un calcul de valeur actuelle nette (VAN) – assorti, il est vrai, de nombreuses hypothèses simplificatrices en l’absence de chiffres détaillés – montre que le choix de décaler la date de sortie n’a pas été trop dommageable pour les producteurs. À ce jour (début décembre 2021), et selon mes calculs, le film n’a pas encore été rentabilisé : il lui manque encore 70 à 80 millions $ de profits actualisés pour arriver à l’équilibre, alors qu’une sortie en avril 2020 aurait conduit à un manque-à-gagner estimé au double (soit 140 millions de profits manquants). Mais les profits ne sont pas les ventes. Aujourd’hui, toujours d’après mes estimations, le film a encore besoin de 170 millions $ de recettes pour arriver à l’équilibre, contre 326 millions s’il était sorti en pleine pandémie – pour un coût total à rentabiliser estimé à 800 millions $. (Données : wikipedia, damodaran.com, calculs : votre serviteur). Même si les montants semblent énormes, on peut faire confiance au charismatique espion de Sa Majesté : d’une part, le film est toujours projeté en salle, et d’autre part, il n’a pas encore commencé à engranger les recettes des diffusions en DVD, Blu-ray, streaming ou télévision. Or, selon une étude de Deloitte Insights, les revenus en salle représentent certes la première source de revenus d’un film (46 %), mais si l’on cumule la part à venir des recettes vidéo/DVD (36%) et celle des diffusions télévisées (18%), il y a pas trop de souci à se faire pour la rentabilité de ce blockbuster.
Alors, faut-il prendre son temps en ces temps difficiles pour l’économie ? L’actualité nous apporte une autre illustration en ce début décembre 2021 : la firme Jaguar vient d’annoncer qu’elle ne va lancer aucun nouveau modèle de voiture d’ici 2025 pour mieux se concentrer sur le développement de ses véhicules électriques. Ainsi, au lieu d’adapter progressivement ses modèles actuels à une motorisation électrique, Jaguar fait le pari de l’innovation de rupture : repartir de zéro, investir massivement dans la recherche et développement, et se donner quatre ans pour sortir de nouveaux modèles vraiment nouveaux.
Cela pose des questions non seulement commerciales (que vont vendre des concessionnaires pendant ces quatre années ? Avec quel manque-à-gagner ?), mais aussi stratégique (Les concurrents vont-ils profiter de ces quatre années pour prendre des parts de marché ? Quel devra être le degré de nouveauté des futures Jaguar électriques pour compenser quatre années d’absence du marché ?) Dans les deux cas évoqués, une société décide de se priver de recettes immédiates pour s’assurer de recettes plus importantes dans le futur. Il ne s’agit pas d’un ralentissement d’activité, mais bien d’un report au lendemain sans contrepartie immédiate. Notre intuition est que ce genre de décision sera prise de plus en plus souvent dans un monde qui doit s’adapter aux problématiques de soutenabilité économique et humaine. D’une part, les entreprises vont être confrontées à des questions de rupture technologique et de risques de transition – or, il n’est pas si simple de remettre à plat tout un processus de production pour le rendre plus vert sans pour autant déclarer une mise à l’arrêt des machines ou un arrêt des processus. D’autre part, des événements extrêmes risquent d’arriver plus souvent qu’auparavant (inondations, crises sanitaires, rupture d’approvisionnement en énergie ou en eau…), ce qui va bouleverser l’activité de quantité d’entreprises et les recettes qu’elles peuvent tirer de leurs marchés respectifs. Pour parler en jargon financier, le Bêta des entreprises de loisirs (dont font partie les studios de cinéma) va probablement augmenter.
Ainsi, le temps, que nous avons pris l’habitude de considérer comme une variable continue, pourrait devenir de plus en plus une variable discrète, avec des problématiques d’arrêt et de redémarrage qui prendront le pas sur nos anciennes problématiques de récession et de croissance. James Bond a beau nous dire que demain ne meurt jamais, force est de constater qu’avec notre besoin actuel en ressources, le monde ne suffit pas.
Liberté éditoriale #2
Le thème de cette lettre d’informations – le temps – n’arrive pas vraiment par hasard, même si l’actualité récente a eu la sérendipité de me fournir les deux exemples ci-dessus. Dans ma liberté éditoriale autoproclamée, une des motivations majeures était mon impatience.
Il faut imaginer un auteur (ou une autrice) qui a sué sang et eau pour sortir son manuscrit et qui le remet avec un soupir de soulagement à son éditeur, un peu comme on passe la patate chaude : « À vous de jouer maintenant ! » Et puis plusieurs semaines s’écoulent, voire plusieurs mois – parce que, autant l’auteur est égoïstement autocentré sur son ouvrage, autant l’éditeur doit mener en parallèle de multiples projets de livres avec leurs calendriers respectifs, ce qui conduit à des goulots d’étranglement dans les ressources. Un jour, l’auteur reçoit enfin les épreuves. Il s’agit alors de relire et corriger très vite, avant de renvoyer le livre expurgé des erreurs les plus criantes. L’auteur se dit alors « chic, c’est la dernière ligne droite ! » D’autres semaines s’écoulent. On peut avoir la surprise d’une deuxième version des épreuves – à relire très rapidement, évidemment, le temps c’est de l’argent. Ou bien il s’agit de rédiger la quatrième de couverture, ainsi qu’une présentation de l’auteur. L’auteur se dit alors « c’est pour demain ! » Et il doit encore ronger son frein (d’Aston Martin) plusieurs semaines avant la mise en production, qui elle-même sera suivie par la distribution et enfin la mise en place dans les rayons. Tout cela prend du temps… Encore une fois, ce n’est pas une critique de mes éditrices et éditeurs – qui font ce métier beaucoup plus souvent par passion que pour des raisons bassement mercantiles. Il s’agit plutôt de témoigner de mon impatience, qui ne semble pas s’être assagie avec les années, bien au contraire (car contrairement à ce que prétend James Bond, on ne vit qu’une fois). Ce long préambule est pour expliquer mon choix de l’auto édition. J’avais l’intuition que ce choix permettrait de gagner du temps, car il me fait endosser à la fois le rôle de l’auteur que je peux fouetter et celui de l’éditeur que je peux houspiller. Il fallait néanmoins tester cette solution : c’est ce que j’ai fait en avril 2021 avec cette œuvre de jeunesse. Les résultats ont été conformes à mes espérances (à défaut des ventes…), mais je ne recommande pas forcément ce choix à tout le monde, car il présente aussi des inconvénients. Avant tout, on se prive de l’œil et des bons conseils des professionnels sur des sujets aussi cruciaux que la mise en page, la structure et l’équilibre de l’ouvrage, les corrections typographiques, les impropriétés stylistiques ou les jeux de mots foireux… Mais comme dit le grand philosophe Peter Parker, avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités. Aussi, tel un Prométhée dérobant le feu éditorial, j’ai voulu faire cette expérience. Cela offre aussi des avantages qui, je l’espère, se dévoileront avec le temps, quand il s’agira de sortir une 2ème édition, puis une 3ème : l’auto édition réduit drastiquement la durée du cycle de production, et permet donc de coller plus précisément à l’actualité. En revanche, cette solitude glorieuse présente un inconvénient quant à la qualité du réseau de distribution : c’est une chose d’être diffusé et marketé par un éditeur professionnel au niveau national, c’en est une autre que de faire soi-même du porte-à-porte numérique. Là encore, « time is of the essence » comme le dit le dévoué Jeeves au papillonnant Bertie Wooster. Concluons enfin sur le temps et les délais : nonobstant les pénuries de papier annoncées par les éditeurs et la charge de travail non anticipée sur ce semestre d’automne, je confirme que pour l’instant, la date de sortie du livre est toujours fixée à décembre*. * NB : Celles et ceux qui connaissent le modèle très puissant du MBTI savent qu’il y a deux types de comportements face aux échéances à respecter : les personnes pour qui « sortie du livre en décembre » signifie remise du manuscrit en novembre pour être sûr que l’ouvrage soit disponible dès le premier décembre ; et puis l’autre catégorie de la population, pour qui « sortie du livre en décembre » prendra le sens de « si j’envoie le fichier définitif à l’éditeur au 31 décembre à 23 heures 59, je ne suis pas en retard ! » Là encore, le temps nous dira dans quelle catégorie se situe votre serviteur.
Opération Tonnerre
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