Caillou – Blanc-Bec

Blanc-bec1

 

Blanc-Bec a reçu

Renforts neigeux dans la nuit

Prêts pour la bataille !

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États d’âme, états de la matière

Givré

Commentaire : les états solides sont plutôt bien vus, et plus on progresse vers le gazeux, plus c’est mal perçu. Sauf dans le cas de la sublimation, qui réalise un saut quantique direct du solide au gazeux.

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Caillou – 8h40

Assis dans un train.
Je lève les yeux du tableur :
Campagnes enneigées.

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Blogthib goes mobile

mobile-weaveriiDepuis le début (janvier 2006), ce bleug peut aussi être consulté sur un téléphone mobile connecté à Internet. Évidemment, en fonction des téléphones (ou des tablettes) et de leurs navigateurs embarqués, la mise en page pouvait être illisible, le texte trop petit, les images absentes…

La mise à jour de ce bleug m’a conduit à privilégier une présentation sobre, peut-être sans grande originalité, mais qui a le grand mérite d’avoir une variante « mobile » (il s’agit du thème Weaver II pour WordPress). Si vous vous connectez depuis un téléphone / une tablette, vous serez par défaut en version « affichage mobile » (plus adapté aux petits écrans). Dans le bandeau du blog, une icône « full » vous permet de basculer vers l’affichage classique pour grand écran. En affichage « full », une icône « mobile » apparaît, pour re-basculer vers l’affichage dédié aux mobiles / tablettes. Bref, chacun peut choisir la présentation souhaitée pour plus de confort.

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Batana – Straténazer

ShoppingStraténazer : v. i. Se pointer le premier jour des soldes et n’acheter que des articles non soldés.

Rappel : une batana (explication ici) est un tracas ordinaire que l’on nomme pour le circonscrire. Suite à la refonte de ce bleug, beaucoup de liens sont (temporairement) cassés, mais la catégorie batana est active et vous permet de voir toute la liste des batanas à jour.

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Typewatching the stars – James Bond

CraigCette rubrique a démarré par le Commissaire Maigret, et consiste à essayer de deviner le Type de personnalité d’un personnage, réel ou de fiction, en m’appuyant sur l’indicateur MBTI (voir cette catégorie sur ce bleug) dont je suis désormais praticien certifié (MBTI niveau I). En sus de Jules Maigret, j’ai ainsi essayé de typer Sherlock Holmes ou Eric Tabarly.

James Bond, comme le commissaire Maigret, est un personnage de fiction. Je m’appuie ici autant – sinon plus – sur les films, notamment les 3 derniers avec Daniel Craig, que sur les romans de Ian Fleming.

Les deux premières caractéristiques qui me sautent aux yeux sont : Se et T, qui sont donc probablement la paire de fonctions centrales, c’est-à-dire que l’une est la Dominante, et l’autre l’Auxiliaire.

Se : fonction sensorielle extravertie. Les personnes qui ont la Se en dominante accumulent les expériences sensorielles (les 5 sens) – par exemple des bons vivants – et parfois dans l’extrême – la recherche de sensations fortes comme le parachutisme ou la course automobile. On reconnaît là les caractéristiques essentielles de James Bond : buveur, fumeur (dans les romans), adeptes de sensations fortes (déjà dans les romans, il aime conduire vite, et puis c’est un espion de terrain, quasiment un homme de main). Si l’on visite la préférence opposée (Ni), on ne peut pas dire que James Bond soit dans le symbolique, qu’il cherche des sens sous-jacents, ou qu’il soit intéressé par le monde des idées : il est factuel, concret, et tourné vers l’action. Donc Se.

T : aussi bien dans les romans que dans les films, James Bond ne se caractérise pas par sa fibre humaine. Bien sûr, les T ne sont pas des êtres inhumains : si l’on veut parler de ce profil de façon positive, il suffit de dire que les T ne souffrent pas, comme les F, d’une recherche (parfois obsessionnelle) de l’harmonie humaine ou du consensus – les T prennent des décisions objectives et logiques. Pour les T, l’humain fait partie de la décision, mais n’est pas l’unique critère de décision.

Là se pose le problème de l’orientation de cette fonction de décision. Si c’est Ti, cela veut dire : conception de systèmes intellectuels, la mise en production étant accessoire – voire perçue comme non nécessaire. À l’opposé, Te : agir sur le monde pour changer les choses, apporter des solutions. Dans ce sens, on voit bien plus James Bond comme acteur (j’apporte des solutions) que comme penseur (j’échafaude des systèmes et des théories qui permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure).

On se trouve face à un problème : deux fonctions tournées vers l’extérieur. Donc ce ne peuvent être la Dominante et l’Auxiliaire, l’une des deux étant obligatoirement tournée vers l’intérieur. Si on retient par exemple Te, cela donne comme complémentaire Si = indexation précise de sensations pour son usage propre, sans volonté de partager. Mais ça ne cadre pas avec le côté jouisseur et extrême de James Bond. Donc Se, clairement. Mais Se impliquerait une auxiliaire en Ti, dont on a vu qu’elle ne cadre pas avec le côté « en action » du personnage.

La seule possibilité : ces deux fonctions sont la Dominante et une Tertiaire très développée, toutes deux tournées vers l’extérieur. C’est très intéressant, car cela illustre bien le fait que les observateurs ne voient jamais que les fonctions « e ». Il y aurait donc une fonction cachée (cachée, car en i, monde des idées, monde intérieur), mais néanmoins fondatrice dans la personnalité de James Bond.

JB - ENTJOn aboutit à deux possibilités : Dominante en Te ou dominante en Se. Regardons les deux croix possibles, ci-contre. JB - ESFP

J’avoue qu’intuitivement, je sens la Se tellement présente que j’ai envie d’en faire la Dominante.

Ayant à l’esprit l’analyse façon Sherlock Holmes, essayons de procéder par élimination. Une Auxiliaire en Ni se matérialiserait par une tendance à rechercher des liens, des symboles, dans le monde des idées. Se reconstruire, mentalement, une représentation du monde dans une quête qui n’en finirait jamais, chaque nouvel élément s’intégrant dans la réflexion en l’enrichissant ou en la modifiant. Même si c’est une fonction du monde intérieur, donc a priori peu visible à l’observateur extérieur, je ne la vois nulle part, ni dans les romans ni dans les films. Il suffirait peut-être de quelques réflexions de James Bond, du type « voyez comme les situations comme celle-ci s’apparentent à d’autres contextes » ou bien « on voit un courant d’événements qui aboutit clairement à cette conclusion » : je n’ai jamais lu ou entendu ce genre de pensées chez le flegmatique espion anglais.

Passons à l’hypothèse qui a ma préférence intuitive : Se en dominante, Te en tertiaire, soit ESFP.

Fi en Auxiliaire contient des arguments positifs, mais en contre-poids, autant de choses étonnantes.

  • Du côté correspondant à James Bond, on peut voir dans Fi une grille de valeurs personnelles extrêmement fortes, et qui guident ses décisions, quitte à récuser un règlement ou une procédure. Un T pourrait faire de même, mais il ne serait pas guidé par des valeurs personnelles : il récuserait le règlement ou la procédure qui lui sembleraient illogiques ou mal conçus. Alors que James Bond, avec un entêtement parfois énervant pour « M », se fie à ses propres valeurs, et contrevient souvent aux règles du système.
  • Du côté étonnant chez James Bond, on a cette fonction F en auxiliaire, qui signifie une prééminence des valeurs humaines et du consensus. Heureusement pour mon analyse, ce n’est pas une Fe (aider les autres, s’exprimer sur ses sentiments) mais bien une Fi, qui est plus orientée vers l’harmonie intérieure. Certes, cela reste du domaine du mystère : on n’entend jamais parler d’un James Bond qui rechercherait un équilibre personnel, et qui utiliserait sa vie comme quête de cette harmonie interne. Mais j’ai deux arguments de plus pour justifier ce choix.
  •  Un argument MBTI. Le Se signifie une préférence accordée à la Perception sur la décision, donc P en dernière lettre. Et les personnes de type P sont réputées adaptables, flexibles, prêtes à changer de décision en fonction des événements : or, quand on voit la réactivité de James Bond (dans les situations « où il faut décider en quelques secondes »), j’y vois bien un SP : souple, non bloqué sur une voie à suivre, et qui va se décider en fonction des informations sensorielles qui lui parviendront (exemple typique : les poursuites en voiture, ou les combats). Un J serait plutôt fondé sur l’anticipation, la préparation, et l’improvisation n’est sa préférence naturelle. Or, même si je n’ai pas vérifié dans les films, ça ne m’étonnerait pas qu’il existe des scènes où Daniel Craig sourit face à M ou Vesper Lynd en lui disant « j’improviserai » ou « je verrai bien ».
  • Un argument personnel. Il reste l’histoire problématique de cette Fi, qui tendrait – normalement – à pousser James Bond à avoir plus d’égards pour le consensus et l’harmonie entre êtres humains. J’ai un argument qui n’est en fait qu’une hypothèse fondée sur les éléments de son histoire personnelle. James Bond est orphelin, et élevé dans un milieu dur (orphelinat puis bizutage de la part de personnes mieux nées que lui – cf. la discussion dans le train dans Casino Royale). J’y vois que cela aurait pu étouffer la fonction F dans son côté « je fais attention aux autres », aux dépens d’une activation précoce de la Tertiaire (Te, bien adaptée à la survie dans ces conditions), qui devient alors une auxiliaire bis. La Fi reste, mais devient égoïste : elle se btit des valeurs internes, et les suivra avec entêtement, sans se préoccuper des sentiments des autres.

En conclusion, je penche fortement pour ESFP, avec des choses apparemment étonnantes chez James Bond, mais qui pourraient s’expliquer. Il reste une ligne d’enquête possible : voir ce que l’Inférieure déclenche en situation de stress. Mais cela me semble difficile avec un personnage comme James Bond : comme indiqué dans Goldfinger (le livre), il est habitué à vivre des situations de forte tension, ce qui fait qu’il aborde des tournois (poker, golf) avec beaucoup moins de tension qu’un individu moyen. Dans ce cas, cela voudrait dire que l’Inférieure ne surgit pas souvent – ou pas du tout – en cas de stress, car elle a été « dressée ». Cela mériterait quand même d’analyser la réaction de Bond quand il est mis hors circuit au début de Skyfall, car même pour lui, c’est probablement un stress majeur : dans sa réaction excessive (disparition, beuveries, rancœur), on pourrait peut-être voir l’irruption de l’Inférieure… Je creuserai cela plus tard, éventuellement.

Des réactions à cette analyse ?

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Blog – le soulèvement des machines

Cela fait quelques années que je veux mettre ce blog à jour (migration vers une version récente de WordPress). Pour les archéologues numériques, un compte-rendu de mes efforts est disponible ici. En résumé, cet Armageddon a certes contribué à faire migrer mon blog, mais avec beaucoup de dommages collatéraux. Mon blog en ressortait avec la tronche d’un Terminator ravagé, et la mécanique interne était sérieusement dessoudée.

Suite à la tentative sus-mentionnée, mon blog cumulait notamment plusieurs inconvénients :

  • il tournait toujours sous Dotclear, alors que j’avais souhaité passer à WordPress
  • il comportait de nombreux liens cassés et des caractères douteux dans les textes

Je me suis donc attelé à la tâche de remédier à ces problèmes. Je ne vais pas refaire un thibillet détaillé comme je l’avais fait à l’époque d’Armageddon, mais je garde précieusement les fichiers de notes prises au cours de mes tentatives. Qu’il suffise à mes lecteurs de savoir que le temps passé à faire migrer ce blog se compte désormais en plusieurs dizaines d’heures cumulées… et ce n’est pas terminé. C’est pour ça que les vacances sont faites, vous noterez bien.

Donc, quelques notes de service pour mes lecteurs :

  • les flux RSS et Atom ont été changés. Pour suivre l’actualité du blog (thibillets, commentaires), vous pouvez vous abonner aux nouveaux liens dans le menu Meta, dans la colonne de droite.
  • La plupart des photos postérieures à la précédente migration ont disparu. C’est-à-dire qu’il manque les photos sur la période 15 janvier 2012 – décembre 2012. J’y travaille. [edit : c’est réparé]
  • Pour les articles anciens, tous les liens internes sont cassés. J’y travaille, en commençant par les articles les plus anciens. Cela me prendra plusieurs heures par semaine, sur plusieurs semaines. Mais si vous souhaitez me signaler des erreurs que vous auriez notées, merci de poster un commentaire dans le thibillet correspondant.

Et pour conclure, et trancher sur les messages ambiants, je ne vous souhaite pas d’accomplir vos voeux pour 2013, car franchement, vous avez déjà tout…

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Pendus en suspens

Pendus.jpg

Elle lui offrait des vêtements –

ou pire, faisant les courses ensemble, le convainquait d’acheter des vêtements –

qui ne lui plaisaient pas.

Après deux ans de purgatoire dans la penderie,

les vêtements retrouvaient leur liberté

chez le fripier ou dans une oeuvre paroissiale.

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La Banque Publique d'Investissement (BPI), les startups et les pigeons – quelques réflexions que j'aurais pu faire à un journaliste

ArgentStartUp.jpgDécidément, je n’ai pas de chance avec les journalistes depuis quelque temps. J’avais eu une première mésaventure qui m’avait permis de forger le Ratio de Canard, puis une deuxième mésaventure avec une lettre de ma part pour bien recouper le poil du Canard avant qu’il ne se rétracte. Au début de cet après-midi (vendredi), un journaliste m’appelle au sujet de la BPI. J’étais en plein dans la rédaction d’un de mes propres articles, aussi nous convenons de nous rappeler à 16h30.  Mais – et c’est là où je commence à avoir la puce à l’oreille – il me pose tout de même quelques questions à la va-vite. Je lui fais des réponses tout aussi à la va-vite, et lui dis qu’on se parlera plus aisément à 16h30 – tout en me demandant s’il rappellera effectivement, ou bien s’il estimera avoir tout glné en 5mn.

16h29, je me suis rasé, je suis à côté du téléphone.

18h49, je me sers un verre, il n’appellera plus.

Aussi, fidèle à mon habitude, et tant qu’à avoir planché un minimum sur le sujet, je livre mes deux centimes de réflexion sur le sujet de la BPI (Banque Publique d’Investissement).

Je me sers – fort commodément – des questions de ce dit journaliste pour orienter cette synthèse.

Question : La BPI pour financer les entreprises françaises, est-ce une structure adaptée ou inadaptée ?

(Veuillez noter la demande journalistique, qui veut toujours qu’on réponde par Blanc ou Noir. Mais nouzautres, les professeurs-chercheurs, nous suivons toujours l’exemple de notre maître à penser, Jean-Jacques Goldman, et son bel album Entre gris clair et gris foncé).

Ma réponse : en tant que telle, la BPI n’est que la fusion de plusieurs entités qui faisaient déjà ce travail = Oséo et CDC Entreprises, avec une saupoudrée de FSI par-dessus. Aussi, quant à se prononcer sur l’adaptation de cette fusion… Je me permets d’être un peu dubitatif. On se souvient d’une autre fusion : ANPE et Assedic, qui a donné lieu à un « guichet unique » appelé Pôle Emploi. Plusieurs mois après, on constatait que le guichet unique avait du mal à masquer deux systèmes qui, ma foi, n’avaient pas l’air d’avoir fusionné.

Ce n’est pas en déclarant une fusion, et en recrutant / formant à la va-vite des petits jeunes (ou moins jeunes) qu’on crée de l’efficience. L’efficience, ça ne passe pas obligatoirement par la case pognon, mais il faut reconnaître que ça aide. En bref, une entité unique sans financement conséquent, c’est aussi amusant que de dire qu’en collant le corps d’un lézard à la carcasse d’un pigeon, on obtiendra un dragon qui vole.

Question : À propos des pigeons, il y a une controverse : ce gouvernement taxe plus lourdement les entrepreneurs (et ceux-ci roucoulent de colère sur Facebook) et la BPI arriverait pour aider ces mêmes entrepreneurs, n’est-ce pas paradoxal ?

La question est très (trop) simpliste.

Ce que l’on peut retenir de la colère des entrepreneurs (mouvement des pigeons) tient à mon avis en trois choses : ils s’indignent de l’alourdissement de la taxation des plus-values lors de la cession de leur entreprise ; ils grognent contre la hausse des charges sociales qui leur est imposée ; ils s’énervent contre des amalgames à vrai dire assez malheureux (entrepreneurs = riches ; entrepreneurs = patrons profiteurs).

Je ne vois là-dedans pas grand chose que la BPI pourrait contrebalancer, il n’y a pas vraiment de « paradoxe » (mais le journaliste aime bien cette notion de paradoxe : créer le paradoxe, c’est augmenter la valeur de l’analyse qui va suivre). Je vais donc essayer de lier deux phénomènes qui à mon avis ne sont pas clairement liés.

1. Rappelons le principal problème des entrepreneurs : trouver de l’argent qui leur permette de survivre suffisamment longtemps pour arriver à la profitabilité. La plupart – si ce n’est la totalité – des entrepreneurs que je rencontre ou que je conseille sont certes animés par la foi inébranlable de leur idée, mais ils sont confrontés à un problème dramatique : leur idée prend du temps à décoller, et nécessite des fonds de démarrage souvent très importants. Quelles sont les solutions ?

  • Investir leurs propres deniers ou faire appel au Love money, l’argent de leurs proches. Ça dure un temps, d’autant que la majorité des entrepreneurs ne viennent pas de la famille Kennedy-Onassis.
  • Faire appel aux Business Angels : ceux-ci, entrepreneurs qui ont réussi, réallouent leur argent dans d’autres projets. Ils ont des qualités (ils savent ce qu’est l’entrepreneuriat, ils ont de l’expérience à transmettre) mais aussi des défauts inhérents au contexte : ils sont peu nombreux, et comme tout être humain, sensibles aux conditions légales et fiscales dans lesquelles ils s’engagent. Or, sur 10 sociétés financées par un business angel, peut-être une seule sera un vrai succès. Cela signifie que le succès de cette société doit non seulement rémunérer le capital qui a été engagé dedans, mais aussi compenser la perte du capital dans les 9 autres. C’est là où on voit que la variable fiscale (taxation de la plus-value à la fin) peut modifier cet équilibre subtil qu’on appelle le couple risque-rentabilité : si la rentabilité finale baisse et ne compense plus les risques pris, les business angels ne financent plus (autant) les startups. Mais l’ampleur du phénomène est à ma connaissance difficilement mesurable : qu’il y ait moins de business angels, peut-être ; mais que ce soit dû essentiellement à cette réforme fiscale, on n’en sait rien. À mon avis, les business angels qui quittent la France le font pour des raisons autrement plus structurelles et profondes – voire morales – que la récente annonce sur la taxation des plus-values à la sortie. Donc analyse simpliste.
  • Faire appel aux banquiers. Hahahaha. Passons vite. Ce n’est pas le métier du banquier, qui prête de l’argent temporairement en échange de garanties solides de paiement de l’intérêt et du remboursement du capital. Toutes chose qu’un entrepreneur, malgré son feu sacré, ne peut garantir tangiblement. Donc les banquiers ne financent pas les startups, point.
  • Il reste donc l’aide publique. Cela mérite une analyse un peu détaillée, parce que cette aide publique recouvre différentes choses.

2. L’aide publique de la BPI (ou ce que j’en comprends aujourd’hui, et les questions qui en découlent)

La bonne chose est que la BPI n’aura pas autant une exigence de rentabilité, voire de sécurité : si elle suit un objectif de politique publique, elle peut avoir pour ligne directrice de « financer en limitant les pertes », alors qu’un acteur privé « finance en cherchant une rémunération correcte ». Cela laisse évidemment plus de latitude, et permet de financer plus d’entreprises (pas seulement les plus mirobolantes, aidons les jeunes). Maintenant, balayons rapidement les différents types d’aides, juste pour souligner leurs différences :

  • Des subventions. Remboursables à la fin ou non, le plus souvent sans intérêt, ce sont des prêts gratuits, voire des dons (si non remboursables), même si la fiscalité des subventions resterait à assouplir (une subvention donnée par l’État est souvent considérée comme un revenu, qui est donc taxé et qui renvoie l’impôt à l’État – avec en plus les problèmes de trésorerie inhérents : le moment où l’on touche la subvention n’est pas le même que le moment où l’on doit régler l’impôt. On peut faire plus simple, non ?)
  • Des prêts. La BPI se susbtitue alors aux banquiers, avec un objet social (pour une fois, ce terme porte bien son nom) différent. C’est intéressant, dans la mesure où cela fait intervenir dans le financement des startups un élément qui est souvent chroniquement absent (cf. ci-dessus) : les dettes financières. Et l’intérêt d’une dette, c’est qu’elle est temporaire dans le financement. Une fois remboursée (c’est-à-dire, une fois qu’on commence à gagner plus d’argent qu’on en dépense), l’entrepreneur reste seul au contrôle de sa société, la banque (ici la BPI) ayant aidé à « faire la soudure », parfois pendant plusieurs années. C’est une vraie aide au développement des sociétés.
  • Des apports en capitaux propres. Plus rares (et je ne sais pas quelle en sera l’étendue dans la future BPI), les apports en capitaux propres consistent à se présenter comme un « Business angel public », qui investit dans la société en échange de parts. La BPI devient alors actionnaire des startups. Et ce qui pourrait être poilant, c’est qu’en temps qu’actionnaire, elle sera soumise à la même taxation sur la plus-value en cas de revente de la société. Entrepreneurs et BPI vont alors souffrir en même temps de cette réforme fiscale. Cela reste néanmoins à approfondir : rien ne dit qu’il n’y aura pas un mécanisme de derrière les fagots pour dire « ah ouais mais en fait les apports de la BPI ne sont pas assujettis à la taxation sur la plus-value ». Les décisions politiques sont presque aussi volatiles que la Bourse, c’est dire.

En conclusion sur ce point, et c’est une idée importante : la création d’une BPI n’apporte rien de nouveau. Toutes ces missions, tous ces financements sont déjà mis en place soit chez Oséo, soit chez CDC Entreprises, soit dans le FSI. La création d’une BPI « chapeautant » (à mon avis, c’est ce qu’elle fera, je n’écris donc pas « intégrant ») ces organismes pré-existants ne peut apporter une contribution qu’à certaines conditions que je liste ci-dessous.

3. Les points de vigilance sur la création et le développement des actions de la BPI

Je vois 3,5 points majeurs de vigilance pour juger du bien fondé de la création de cette entité : les missions, les moyens, la gouvernance (et un demi-point : les synergies).

(a) Les synergies (valeur au barême : 1/2 point)

On peut arguer qu’en intégrant ou fusionnant Oséo / FSI / CDC entreprises, on va faire des économies et on va améliorer la qualité des interventions (ce qu’on appelle les synergies d’une fusion). Mais l’histoire des entreprises nous montre que les fusions sont coûteuses en frais d’intégration, et que les projections futures sur-estiment régulièrement les économies, alors qu’elles sous-estiment dramatiquement les coûts marginaux de fusion. À ce jour, rien ne permet d’affirmer qu’une BPI unique sera plus efficace ou moins coûteuse que les 3 entités précédemment mentionnées. Il faut ajouter à cela des frais de superstructure, des conseils d’administrations supplémentaires, bref, toute une bureaucratie. Or l’ajout de bureaucratie a rarement été synonyme d’efficience (c’est un euphémisme).

(b) les missions

Dans une économie où l’on nous rebat les oreilles de mots comme austérité, réduction du déficit public, économies sur les dépenses publiques, j’aimerais bien que la mission de la BPI soit clairement affirmée – et tenue au fil du temps – par exemple sous la forme « la mission de la BPI n’est pas de faire fructifier l’argent de l’État, mais bien d’encourager et développer la création d’entreprises innovantes, de les soutenir tant qu’elles ne sont pas arrivées à la profitabilité, puis de se retirer grcieusement en se réjouissant du développement du tissu économique et de la création d’emplois pérennes ».

(c) Les moyens

Si la création de la BPI ne s’accompagne pas d’une levée de capitaux supplémentaires, alors il n’y aura aucune ressource additionnelle générée par cette fusion, alors qu’il y aura forcément des coûts additionnels. Et donc, sans dotation de fonds supplémentaires conséquents, la création de cette BPI sera juste celle d’une grosse verrue supplémentaire dans le système fonctionnel français. Il reste donc à voir si la BPI sera dotée de fonds additionnels, et dans quelle proportion, et avec quelles missions (cf. point (b) ).

(d) La gouvernance

Une des questions majeures dans une politique industrielle est celle de sa stabilité dans le temps. De même qu’il faut parfois plus d’un siècle pour qu’une politique de natalité donne des résultats pérennes, une politique industrielle à 10 ou 20 ans ne peut pas se détricoter au rythme des mandats électoraux. Cela nécessite une indépendance par rapport au pouvoir politique. Cette indépendance doit reposer sur des mécanismes de gouvernance ( = de contrôle raisonnablement indépendant) et de transparence : le contribuable intéressé et motivé doit pouvoir retracer l’utlisation des fonds et leur adéquation avec la mission publique, de même qu’un donateur à une oeuvre d’utilité publique se voit communiquer régulièrement un détail de l’utilisation des dons qui ont été faits. Certes, cela fait un peu « boy scout idéaliste » de penser qu’on peut empêcher totalement les conflits d’intérêts. Mais il serait bon pour le moral des contribuables (qui votent) de leur rendre régulièrement des comptes. C’est probablement ce qui fait la différence entre une démocratie et une république bananière : la transparence. Et je le répèterai toujours : la garantie d’une démocratie, c’est ausi le travail d’un bon journalisme d’investigation, avec des enquêtes en profondeur qui dépassent les synthèses de comptoir de bar.
Ce qui nous ramène à ce journaliste dont je n’ai pas retenu le nom. Il m’a appelé en tout début d’après-midi, et nous nous sommes fixé un RV à 16h30. Entre-temps, son site a publié un article… sur la BPI, tiens donc. A-t-il jugé que ce que j’avais dit en 2 mn suffisait ? Est-ce une pure coïncidence (un collègue publiant aussi sur la BPI à 13h07, soit après son coup de téléphone, et lui ne rappelant pas à 16h30, les deux événements étant bien sûr totalement indépendants ?) Nous ne le saurons probablement jamais, et ça ne va pas nous empêcher de dormir – mais j’aimerais tout de même qu’on s’excuse quand on me pose un lapin.

Le côté positif, c’est que j’ai pris le temps d’organiser mes pensées, et que vous y avez gagné une synthèse de mes réflexions sur la BPI. En espérant qu’elle vous aie intéressé(e)s.

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Retrouver rapidement un fichier ou un dossier – sous Linux, Windows, Mac OS

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En terme d’organisation de mes fichiers et dossiers dans un disque dur, j’ai souvent un compromis « profondeur-étendue ».

  • L’étendue doit être limitée : quand j’ouvre une fenêtre, j’aime bien tout voir, ce qui limite le nombre (étendue) des fichiers et dossiers dans une fenêtre. Ma règle – qui souffre de beaucoup d’exceptions – est de ne pas avoir plus de 5 dossiers et 5 fichiers dans une fenêtre donnée. S’il y en a plus que ça, il est probablement temps de créer des sous-dossiers supplémentaires.

  • Mais se pose alors un problème de profondeur : pour atteindre un fichier donné – par exemple un examen de finance du MBA Exec (21ème mondial, ça vient de tomber) – il faut cliquer sur une suite de dossiers dans l’arborescence (avec le fichier de l’exemple précédent, une fois que j’ai lancé l’explorateur de fichiers, il me faut 6 double-clics, soit une profondeur de 6 dossiers à partir de mon répertoire de fichiers).

Or je ne suis pas un garçon patient.

Je cherchais donc un (ou  plutôt des) utilitaire(s) de recherche rapide, très rapide, qui permette de rechercher fichiers ou dossiers, et du genre « la recherche commence à afficher des résultats dès les premières lettres tapées ».

J’en ai finalement trouvé 3, un par système d’exploitation que j’utilise.

Les voilà, par ordre de découverte :

  • Sous Linux (je tourne sous Lubuntu), j’aime beaucoup gnome-search-tool. Il trouve tout (fichier ou dossier), par nom, très rapidement.

  • Sous Windows, j’ai mis du temps avant de trouver Ultrasearch(merci Korben). S’ouvre en tâche de fond, et n’a pas besoin de créer un index avant de commencer à travailler. Ultra rapide, car il cherche dans la table d’allocation NTFS, donc n’a pas besoin de scanner tout le(s) disque(s) dur(s).

  • Enfin, sous Mac OS, j’ai trouvé la semaine dernière l’utilitaire qui va bien. Les Macophiles vont me parler de Spotlight (inclus dans le système) mais Spotlight est lent. Alors que, je ne sais par quel prodige, DataLore – pourtant s’appuyant sur Spotlight – est super rapide. Seul inconvénient (bénin) : c’est le seul qui ne soit pas gratuit, il coûte 10 dollars canadiens, c’est-à-dire rien comparativement au gain de temps cumulé.

Aussi, sous chacun de mes systèmes, une même séquence de touches (Ctrl-Alt-F) appelle une fenêtre, je tape « MBA » et pouf, j’ouvre directement le fichier ou le dossier qui m’intéresse dans la liste sans avoir à naviguer dans l’arborescence tentaculaire de mes ordinateurs matrixiens.

Seul inconvénient : avoir des noms de fichiers et de dossiers un peu structurés – qui contiennent le bon mot, donc.
Mais c’est un exercice intellectuel assez stimulant : montre moi ton disque dur, je verrai l’intérieur de ta tête…

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