Caillou – Légèreté

Nubel

Fin d’après-midi.

Je suis tout flottant, content.

Nuage sur nuage.

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La pensée de Jung sur les types psychologiques – résumé

JungDu propos de ce texte (explication que le lecteur impatient pourra sauter sans perdre grand chose) : comme on le sait, je m’intéresse suffisamment au MBTI pour en avoir passé la certification de praticien, et l’appliquer autant que je le peux. Je voulais revenir aux origines du modèle. On sait que le MBTI vient des travaux de Jung sur les types psychologiques. Mais ça m’intéressait de voir la pensée initiale de Jung, avant que deux américaines très douées ne transforment les découvertes de Jung en un combinat de 4 axes (E-I, S-N, T-F, J-P), permettant ainsi d’identifier et de codifier beaucoup plus facilement les 16 types de personnalité découverts par Jung.

Le problème est que Jung a énormément écrit, sur quantité de sujets de psychiatrie et psychologie, dans les 60 années où il a été en activité et que, impatience oblige, je ne me voyais pas lire son oeuvre in extenso : sans même évoquer la myriade des autres sujets traités par cet auteur majeur, le seul ouvrage Les types psychologiques fait plus de 500 pages en français, et 630 pages en anglais  sans compter les échanges de correspondances de Jung avec ses collègues sur ce sujet.

Mais je viens de trouver dans un livre déjà imposant (1 200 pages) une conférence de Jung au congrès des médecins aliénistes de Suisse (1928) dans laquelle il résume et détaille la genèse de sa typologie. Je résume donc le résumé, et note ci-dessous les idées qui me semblent importantes, pour référence future.

Genèse de la théorie des types psychologiques de Jung – quelques réflexions et informations.

  • De ses années de pratique psychiatrique, notamment en conseil de couples, Jung a fait émerger progressivement des axes de personnalité. Le premier qui ait émergé, selon lui, est la distinction entre les personnes actives et les personnes réfléchies. Les premières (extraverties) ont suffisamment confiance en elles pour se jeter immédiatement dans l’action, et la réflexion suivra. Les secondes, confrontées à une situation, ont « un léger recul » qui est sans conteste une activité, mais une activité d’abord mentale (introverties). Ces distinctions, Jung reconnaît qu’elles sont triviales et guère nouvelles. En revanche, il souligne qu’elles permettent d’identifier l’habitus réactionnel : le mode de comportement typique face à une nouvelle situation, et le « monde » dans lequel la personne agit en premier : extérieur pour les extravertis, intérieur pour les introvertis. Voilà pour l’axe E-I.
  • Cette première distinction était trop sommaire, et Jung a mis une dizaine d’années à la raffiner. Il a fondé sa quête sur la recherche de termes de la vie réelle, compréhensibles et utilisés par tous. Or, dans ses patients ou clients, il avait noté une opposition entre ceux qui utilisaient beaucoup la pensée (thinking), et ceux qui la négligeaient au profit presque exclusif de leur sentiment (feeling) : il cite par exemple des oppositions entre des associés, ou dans un couple. Jung insiste bien sur le fait que ces deux fonctions sont en fait rationnelles : oui, les personnes qui agissent selon une « politique sentimentale » ne le font pas moins raisonnablement ou logiquement que les types-pensée. C’est juste que les types-pensée, n’ayant pas autant développé leur fonction sentiment, la voient contaminée par d’autres fonctions non rationnelles (cf. plus bas) et la jugent donc comme peu fiable… et donc non rationnelle. Voilà pour l’axe T-F.
  • Le terme « sentiment » a donné à Jung « bien du cassement de tête » (ibid., p. 273). Il en arriva à distinguer les termes de sentiment et de sensation. Dans l’acception de Jung, le sentiment est une fonction rationnelle fondée sur une hiérarchie de valeurs, et dans le but d’aboutir à un résultat (par ex : aboutir à un consensus, une harmonie intérieure, éviter les conflits, obtenir la reconnaissance). Par opposition, la sensation est une fonction de perception qui s’intéresse à ce qui se produit et non à ce que l’on pourrait en faire. Ainsi, autant les précédentes fonctions T-F sont des fonctions rationnelles d’évaluation et de jugement (qu’est-ce que je vais faire ?), on aboutit ici à des fonctions irrationnelles de perception : il n’y a plus de finalité ni d’objectif, il n’y a plus de direction imprimée, la personne se contente de vivre la situation présente, selon deux pôles opposés. Ces pôles sont opposés dans la mesure où une personne donnée n’utilise qu’un des pôles à la fois : soit elle recourt à sa sensorialité, c’est-à-dire qu’elle collecte les informations obtenues par ses 5 sens (sensorialité consciente), soit elle fait confiance à ses impression, à son intuition, ce que Jung appelle la sensorialité via l’inconscient. Une personne ne peut faire les deux en même temps : soit elle se concentre sur ce qui est appréhendable par ses 5 sens à ce moment même (sensorialité), soit au contraire, elle se met « les yeux dans le vague », elle se déconnecte du réel et laisse venir des idées et intuitions. Et voilà pour l’axe Sensation-iNtuition, les fonctions irrationnelles selon Jung. (Le lecteur l’aura compris, Jung les appelle irrationnelles non pas pour leur souligner un quelconque côté foutraque, mais pour les opposer aux fonctions rationnelles de décision. En fait, parler de rationalité des 5 sens ou des intuitions, c’est comme parler d’un poisson soprano : ces termes appartiennent à deux mondes totalement distincts. On en déduit que le terme fonctions irrationnelles n’est pas un jugement de valeur, mais plutôt une constatation de la nature de leur monde).
  • On sait que ce sont Myers et Briggs qui ont introduit le 4ème axe, qui était présent en sous-jacent dans les écrits de Jung, mais qu’elles ont contribué à mettre au jour en tant que 4ème dimension de la personnalité. Pour reprendre le texte de Jung, « il y a beaucoup de gens qui fondent leur habitus réactionnel sur l’irrationnalité », ce qui veut dire « donnent la priorité aux fonctions irrationnelles de perception (consciente ou inconsciente) », d’où le P de perception ; à l’opposé, d’autres personnes estiment que leur priorité est d’évaluer et de décider, que ce soit par la pensée ou par les sentiments. Ces personnes fondent leur habitus réactionnel sur la décision et l’évaluation, en un mot, sur le jugement, d’où la lettre J. Et voilà pour l’axe J-P.
  • Enfin, Jung décrit de manière assez précise les notions de fonction Dominante et Inférieure dans la personnalité. Pour la fonction Dominante « on la reconnaît aisément à sa force, à sa fermeté inébranlable, à sa conséquence, sa sûreté, son adaptation ». Sur la fonction inférieure, « il n’est pas aisé de [la] décrire ou de [la] reconnaître. Comme critère essentiel nous avons son manque d’indépendance, et comme conséquence, la soumission à des gens et des circonstances, puis sa sensiblerie capricieuse, l’incertitude de son usage, sa suggestibilité et son caractère diffus. Dans la fonction inférieure, on a toujours le dessous, parce qu’on ne peut lui donner des ordres ; on en est au contraire toujours la victime ».

Pour les lecteurs qui ont tenu jusqu’au bout, la série Typewatching the stars offre une illustration probablement plus appliquée et concrète de ces idées.

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Rentrée scolaire

Attila

Vu dans un établissement d’enseignement supérieur parisien, pendant la période des concours. Alors que des élèves issus de prépas essaient désespérément de rentrer, on voit que ce petit village gaulois essaie de résister – encore et toujours – à l’envahisseur, avec piques, pieux et autres chausse-trappes.

L’élite se mérite, petit(e)…

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Après bluetooth, blue fingers…

2013-09-02 17.47.31

Le moment où tu sautes dans une piscine en te disant « ouah, il y a bien 2 m de fond » alors qu’il n’y a qu’1m15, c’est évidemment juste après avoir passé 3 semaines à te remettre en forme (10 km tous les deux jours), en te disant « ça y est, la mauvaise série est passée, maintenant je cours sans interruption jusqu’au printemps prochain ! »

I should have known better…

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Soir d’été (sec, sur les rochers)

Pacific

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Cimetière marin

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Hamac pour papillons

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Cauchemar de repassage

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Histoire métaphorique – le Berger

Il était une fois un berger qui avait un troupeau de brebis dans une vallée. Son père avait été berger avant lui, et son grand-père encore avant. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, on était berger de père en fils dans sa famille. Puis ce berger prit femme, et sa femme lui donna un fils. Ils l’appelèrent Tiago. Alors le berger se dit : « il faut que je m’assure que mon fils ne manquera de rien. »

Le berger décida d’acheter quelques béliers pour augmenter la taille de son troupeau. Mais comme il n’avait pas beaucoup d’argent, il acheta des béliers d’espèces et de couleurs différentes de celles de son troupeau. Et son troupeau s’agrandit. Cela lui donnait beaucoup de travail. Et comme les béliers étaient d’espèces différentes, cela donnait des jeunes brebis de différentes couleurs dans le troupeau. Certaines tombaient malades, d’autres avaient des difformités. Mais le berger se disait « peu importe s’il y en a certaines qui sont moins belles, dans le nombre, je trouverai toujours assez de brebis pour assurer un avenir à mon fils ».

Mais comme il travaillait de plus en plus, ses amis venaient le voir de moins en moins souvent. Les champs étaient parsemés de crottes de brebis, certains animaux mouraient de maladie, et le berger n’avait pas de temps pour recevoir ses amis correctement. Le vieil Anselme, un voisin, déclara en repartant d’une de ses visites : « Tout cela finira par un drame ».

Et en effet, quelques nuits plus tard, alors que le berger n’arrivait pas à dormir à cause de ses soucis, il entendit du bruit dehors. Il pensa à un loup qui venait lui dérober ses brebis, et prit son fusil. Il tira et tua son chien de berger, un bon chien qui avait été avec lui pendant plus de 15 ans. Mais le berger se dit « ce n’est pas grave, maintenant que j’ai de l’argent, j’irai demain m’acheter quatre ou cinq chiens de berger ».

Et puis vint la saison de la tonte de la laine. C’était une saison dure, où il fallait travailler longtemps pour tondre toutes les brebis. Il fallait aussi rassembler les animaux que le berger voulait vendre aux bouchers, et les tuer rapidement pour que leur viande ne se gâte pas. Le berger rassembla une trentaine de brebis dans un enclos fermé, il commença par les tondre, et puis il prit son couteau. Le soleil était déjà haut dans le ciel, il faisait chaud et le berger était déjà très fatigué. Il saisit une brebis par le cou, abattit son couteau, et rejeta le corps de la brebis un peu plus loin. Puis il en saisit une deuxième par le cou, abattit son couteau, et jeta sa carcasse au loin. Le temps passait, et le berger agissait mécaniquement, il accomplissait toujours les mêmes gestes tout en se sentant extrêmement fatigué. La sueur l’aveuglait parfois, mais il continuait son travail. Il saisit une nouvelle brebis à tâtons, leva son couteau et il entendit « Papa ! », il répondit « Plus tard ! » Et abattit son couteau. Puis il jeta la carcasse au loin, saisit une autre brebis, et abattit son couteau, et jeta la carcasse au loin, et il continua ainsi tout l’après-midi. À la fin de l’après-midi, il n’y avait plus de brebis vivante dans l’enclos. Il laissa tomber son couteau dégoulinant de sang, et sortit lentement de son état de fatigue et d’aveuglement. Il se dit « quelqu’un m’a appelé, je crois, pendant que je travaillais ». Il chercha des yeux son fils, et ne le vit pas. Il se tourna vers le tas de carcasses de brebis, et vit soudain un pied d’enfant qui en dépassait. Il tira le pied vers lui et vit apparaître son fils, les yeux fermés et couvert de sang. Son fils ouvrit les yeux et lui sourit. Il dit : « comme j’ai vu que tu étais très occupé, j’ai attendu et je me suis endormi. »

Le berger regarda son fils qui était recouvert du sang de toutes les brebis qu’il avait tuées, et il se rendit compte qu’il s’était trompé de voie.

Dans les jours qui suivirent, le berger se débarrassa de beaucoup de ses brebis, et il donna plusieurs de ses chiens de berger à ses amis.

Et quelques années plus tard, au moment où il transmit son troupeau à son fils, c’était un des plus petits troupeaux de la vallée. Mais les brebis étaient toutes belles, en pleine santé, leur laine était blanche et brillante. Chaque brebis était unique, mais chacune avait sa place dans ce petit troupeau. Et ce troupeau apportait beaucoup de beauté et d’harmonie à la vallée.

Cette histoire a été conçue lors de la formation « praticien en PNL » que j’ai terminée en juillet 2013. Merci encore à tous les participants.

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Paperasserie Procrastination Playlist

Courrier_musiqueDans son excellent livre (peu épais, et c’est très bien) « La procrastination, l’art de reporter au lendemain« , John Perry vante la proscrastination, ce qui en soi est déjà un plaisir, mais il aborde aussi quelques tactiques non douloureuses pour circonvenir ladite procrastination.

J’ai testé une de ces tactiques avec bonheur, un samedi matin où j’ai dépilé tout le courrier en retard : la liste de musique. Et je vais vous donner ici ma liste de musique anti-procrastination, en espérant qu’en retour, vous partagerez dans les commentaires vos morceaux de musique qui donnent la patate quand il s’agit d’ouvrir et de traiter 3 semaines de courrier, de ranger la cave ou de réparer l’étagère.

Je m’arrête là pour l’instant, mais comme indiqué plus haut, je suis très preneur de suggestions pour des musiques qui aident à classer le courrier 🙂

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