Appelez-moi Eddie Murphy

Ce ne serait pas la rentrée sans une bonne Loi de Murphy bien grasse, qui nous remet directement le nez dans le caca le bain. La voici donc, avec ses nombreux corollaires.

  1. Quand on écrase des données nombreuses et importantes, c’est généralement alors qu’on essayait de mettre au point un système de synchronisation / sauvegarde ;
  2. Et l’on ne s’en rend compte que plusieurs heures après, c’est-à-dire après avoir vidé la corbeille moultes fois ;
  3. Et cela arrive généralement le lendemain du jour où l’on s’est dit « cette sauvegarde sur disque dur ne marche pas bien, je vais donc effacer toute la sauvegarde pour redémarrer de zéro ». 

Redémarrer, je ne sais pas encore, mais de zéro, ça, c’est sûr.
Le point positif : si l’on calcule les probabilités pour avoir en même temps les points 1, 2 et 3, je pense que je mérite d’entrer dans le livre Guinness des Records.

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Le son du silence

J’en avais formulé le souhait, deux fois, mais l’idée (l’envie) était plus ancienne.
Je suis allé quelques jours en retraite spirituelle, seul.
Pas d’Internet, pas de sonneries de téléphone ou de porte d’entrée, pas de télé ni de radio. Très peu de musique, et douce (Bach, Mozart, Pat Petheny).
Réveil sans sonnerie de réveil, travail (sur un livre) dès le matin, en buvant du thé toute la matinée.
Il y avait un silence qui était tel qu’on entendait enfin tous les bruits qu’on n’entend que quand il y a du silence. Le froissement des ailes d’une petite chauve-souris, la nuit tombée. Le bourdonnement des abeilles, le zonzonnement des mouches.
J’ai passé des heures à regarder les nuages.

Un collègue qui m’avait dit, il y a 15 ans : quand je prendrai ma retraite, j’irai dans ma maison dans Le Perche, j’écouterai les rythmes des plantes et des bêtes.
J’y suis allé, j’en suis revenu.

Le vent s’appuie
Sur le paillasson dru
Des champs de blé.

Les yeux au ras de l’herbe
Je vois les abeilles qui s’affairent
Balles de golf tigrées
Sur un green à l’abandon.

Éole dessine des motifs d’Escher
Avec ses troupeaux de nuages.

Les arbres jouent
Aux marionnettes chinoises
Dans le feu du couchant.

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Ardoises électroniques

En d’autres temps, et pour d’autres raisons, j’apprécierais la dématérialisation des factures papier. En effet, l’argument écologique est non négligeable : économie de papier, d’enveloppe, de transport de courrier. Mais ces factures électroniques présentent plusieurs inconvénients :

  • D’abord, la démarche est inversée. Autrefois, on recevait (mode passif) une facture papier, elle était livrée à domicile à échéance fixe. Aujourd’hui, par exemple pour les comptes bancaires, on doit penser à se connecter régulièrement (mode actif) pour consulter ses comptes. C’est un argument qui semble de peu de poids, mais il a son importance pour moi : je cherche depuis des années à me libérer le cerveau de tâches, to-dos, rappels… Or, dans le cas d’une facture électronique, il faut faire la démarche d’aller voir, cela rajoute une chose à laquelle penser.
  • J’en viens à mon souci principal : si la facture est dématérialisée, on se connecte finalement assez peu pour la consulter. Sur les 6 derniers mois, je n’ai probablement jamais consulté mes factures d’abonnement Internet+téléphonie fixe. C’est pour cela que je ne veux pas passer aux factures électroniques pour mon téléphone portable : cela me priverait de ma vigilance sur les sommes dépensées au-delà du forfait.
  • De là, mon impression du jour : sous le couvert d’un discours écologique qui les arrange bien (green washing), les différents opérateurs doivent finalement se frotter les mains de voir tant de personnes passer aux factures électroniques « consultables en ligne ». Parce que personne ne les consulte, ou avec retard. La facture électronique, c’est la fin de la vigilance sur les comptes. Cela me rappelle un conseil – à mon avis très juste – sur les to-do listes : si vous faites votre to-do liste sur un ordinateur, imprimez-la. Si ce n’est pas imprimé, vous ne ferez pas les tâches.
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Le monde de la musique est en deuil… Mon hommage

Cela a été un choc pour nous tous : si jeune, il partait, après nous avoir littéralement ouvert à de nouveaux horizons musicaux.
Certes, la fin de sa vie a été une triste pantalonnade, orchestrée par les médias. Mais je me souviens du choc que j’ai eu en le voyant pour la première fois à la télé : il y a clairement eu un avant lui et un après lui.
La moindre des choses était que j’y aille de ma contribution. J’ai donc réalisé une petite vidéo, sans prétention. Salut l’artiste, tu me manques.

Vidéo hommage au King de ma musique

(Toute ressemblance, etc.)

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Les sept piliers de la sagesse

Que ce soit dans les quêtes spirituelles (religions), intellectuelles (philosophies) ou comportementales (psychologie, développement personnel), je trouve que l’on retrouve des thèmes communs. Ainsi, quel que soit le chemin emprunté (une pratique religieuse, le coaching, la lecture et la réflexion sur soi-même…), j’ai l’impression qu’on en revient régulièrement aux mêmes « valeurs » fondamentales, ou « principes » fondateurs. J’ai donc essayé de les écrire. A ce jour, ils sont au nombre de 7. L’ordre choisi importe peu.

  • Les autres ne changeront pas. Mais on peut se changer soi-même. C’est douloureux, c’est difficile, mais ce n’est pas impossible. 
  • Vivre maintenant. Pas dans l’angoisse de demain, ni dans le regret d’hier. Vivre à cette minute. Et la suivante. Et celle d’après.
  • Les faits sont les faits. Mais notre perception est différente. Les faits ne changeront pas. Mais notre perception peut changer. D’un mal peut jaillir un bien.
  • Respirer profondément. Peut-être l’unique conseil. Respirer profondément.
  • Ecouter
    • écouter les autres
    • s’écouter soi-même
    • écouter l’environnement
  • Chaque chemin est personnel. Ne juge pas.
  • La perfection n’existe pas. C’est une direction, pas un état que l’on peut atteindre.
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En Vrac

  • Recherche en finance, logiciels libres et yaourt. Une bonne recherche (académique) est réplicable, c’est-à-dire que le chercheur a donné la recette. Je me souviens d’une intervention de deux supposés grands chercheurs en finance français,  il y a de cela quelques années. Le commentateur du papier de recherche, un sud-africain, avait commencé son intervention en disant « vous avez utilisé un échantillon bâti et collecté par vos soins, sans le détail de sa construction ou sa composition (c’était une base de données propriétaire que les chercheurs gardaient jalousement), votre modéle n’est pas détaillé, ce qui veut dire qu’en l’état, je ne pourrais donc pas refaire votre étude pour la compléter ou la contester, ce n’est donc pas un article scientifique ». Ce qui me frappe, c’est le parallèle avec les logiciels libres : si vous donnez la recette, vous autorisez les autres personnes à remettre en cause vos ingrédients (dans le but d’améliorer la recette) et surtout, c’est la condition de votre légitimité, car vous montrez exactement ce que vous avez fait. Nous atteignons ici les limites des modèles de concurrence : au paradigme initial, qui était que la meilleure condition pour réussir, c’est la confidentialité et le brevet (notre recette est secrète, ou protégée), on superpose désormais un autre modèle plus transparent. Cela touche tous les rangs de la société. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes sont gênées de voir que la composition d’un produit de consommation courante mentionne des choses aussi vagues que « extraits végétaux, arômes, épaississants, exhausteur de goût » etc. Dévoiler sa recette permettrait un travail collaboratif d’amélioration, et donc un succès prolongé. Par exemple, comme le rappelle aujourd’hui Tristan Nitot, « Sans logiciel Libre, Internet n’existerait pas !« 
  • Le gyroscope du planteur. J’ai fait un saladier de planteur (jus de mangue, de goyave, d’ananas, rhum agricole, citrons verts) pour les petites soifs vers 3h du matin. En déplaçant ce saladier dans un escalier en colimaçon (protocole expérimental, vous voyez, je donne la recette), j’ai constaté que lorsque l’on fait pivoter le saladier, les citrons verts restent à la verticale du même point. Un peu comme quand on tourne un bocal de poissons rouges, sauf que là, ça peut être biaisé, car les poissons rouges nagent, alors que les citrons verts font la planche. Et je me demande pourquoi, quand on fait pivoter un saladier de planteur de 30°, les citrons ne pivotent pas de Pi/6 ? Je ne pense pas que ce soit dû à la Force de Coriolis, alors quoi ?
  • Point barre. Je n’aime pas ignorer l’étymologie ou la provenance d’une expression. Dans le cas de « point barre » (traductible par « un point c’est tout »), je pensais que cela avait à voir avec l’alphabet Morse. Mais point barre, en Morse, c’est la lettre A. Je ne vois pas pourquoi on terminerait un message en Morse par « A » (d’autant plus qu’on termine par ···-·-). L’explication la plus couramment avancée est que cela correspond à une utilisation du clavier : point, barre (d’espacement), donc terminé. Mais comme souvent souligné, le vrai point final, ce n’est pas point barre d'espacement, c’est point retour chariot, pour rester conforme à l’expression synonyme « point à la ligne ». J’ai lu aussi une explication délirante, comme quoi point barre, c’est  » ! « . Bref. Il semble que point barre vienne soit du Telex, soit des correspondances ministérielles (et plus globalement, administratives). Dans ces deux cas, on avait coutume de terminer un paragraphe ou un texte par « ./ » (point barre oblique) pour, dans le cas du Telex, signifier que le message était bien arrivé à sa fin, sans coupure de transmission (l’équivalent de « terminé » ou « over »), et dans le cas des correspondances ministérielles, éviter que quelqu’un ne rajoute des phrases après. Un peu comme, quand on rédige un chèque, on tire un trait après le texte, pour que l’ordre ne puisse pas être changé de Trésor Public en Trésor Publicité… Voilà donc la vraie explication de cette expression. Point barre.
  • Lecture active. Je suis bien accroché au roman Les Falsificateurs, d’Antoine Bello (Folio, 4727, 2008), et au début du chapitre 13 (id. p. 162), un protagoniste demande « […] pourquoi croit-on à une histoire ? On distingue généralement quatre ressorts essentiels, mais je préfèrerais les entendre de votre bouche […] ». Je me suis surpris à arrêter ma lecture, et à y réfléchir pour trouver mes éléments de réponse, avant de voir ce que le roman donnait comme solutions. J’étais passé d’une lecture passive d’un roman (comme un vase qu’on remplit) à une lecture active (comme un feu qu’on allume). J’aimerais bien écrire un (des) livres qui favorise cette lecture active, avec si possible des injonctions un peu moins simplistes que « arrêtez-vous maintenant de lire, et réfléchissez à telle question, avant d’aller voir les réponses page suivante ».
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Anaxabulle

Appelons anaxabulle une figure de style (de rhéthorique ?) où des termes identiques en termes d’assonance permettent de construire plusieurs phrases avec du sens. Oui, je sais, c’est toujours mieux quand on donne un exemple.

– J’ai tout fait : j’étouffais…

– C’est épatant !
– C’était pas tant : c’était patent.

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Feuille d'absence

Comment réagir, face à un étudiant qui est mort ?

Constater d’abord qu’il n’était pas présent à l’examen final, ni au dernier contrôle continu.
Et puis regarder le « trombino », et voir son visage, et se dire « il n’est plus là ».
La feuille de présence atteste de 7 présences, au moins, sur 10 séances. Se dire : lui ai-je parlé ? M’a-t-il parlé ? Et pourquoi je ne me souviens pas de lui, alors que la feuille de présence me dit que nous avons passé au moins 21h ensemble ?
Il y a très longtemps, avant Internet, un étudiant avait publié un article anonyme dans un journal de l’école, disant qu’il avait le sida. Je lui avais répondu par une lettre publiée, ainsi qu’un autre collègue, et aussi l’étudiant en charge du journal. Je lui disais que, depuis que j’avais lu son article, j’avais désormais le « regard qui embrasse ». Une manière de se dire « celui ou celle qui est en face de moi est forcément plus complexe que je ne pense. Je ne vais pas m’arrêter à mes préventions. Je vais essayer d’embrasser tout ce que cette personne peut être. L’aimer, avant coup, et par défaut, avant de la juger. »
Pourquoi est-ce qu’il faut qu’un jeune d’une vingtaine d’années soit fauché par la mort, pour que je me souvienne de tout cela ?

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Bonheur des corrections de copies

« Dans un secteur où l’innovation est forte (ce qui doit probablement être le cas dans le cornichon) »…
[edit du 5/06] « Dans ce projet d’investissement, il ne reste que le personnel comme valeur résiduelle » Commentaire du correcteur : vous comptez le revendre ? [fin d’edit]

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Feeling like The Boss

Pourquoi est-ce que je corrige toujours mes copies en écoutant Bruce Springsteen ?
D’abord parce que ça m’aide à tenir face au paquet de copies.
Mais surtout, parce que tout cela est connecté. L’humain, le monde réel, la vie.
Je suis le Bruce Springsteen de la copie double.

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