Clameurs de la ville
Vite étouffées par la neige –
Adieu mes Crocus !
– Ah, tu lis XXI ? Alors, comment c’est ?
– Bien, bien, les sujets sont fouillés, et puis surtout, les journalistes savent écrire, c’est pas comme…
– Libé ?
– Oui, Libé ou le Figaro, je ne dis pas que tous les journalistes ne savent pas écrire, mais c’est souvent le niveau zéro de l’écriture. C’est pour ça que j’aime Le Parisien : rien que du fait brut, pas d’analyse, pas de prose pseudo verbeuse…
– Mais dans Le Monde, au moins, les journalistes savent écrire, non ?
– Oui, dans le Monde, ils savent écrire, c’est juste nous qui ne savons pas lire…
Velcrotter : v.i. (Par exemple dans les transports en commun) avoir le velcro de son manteau qui s’accroche au velcro d’un inconnu. Subir cette intimité non voulue avec stoïcisme, en attendant la prochaine station.
Par extension : subir la conversation d’une personne qui, malgré tous nos signaux de body language (regarder ailleurs, hocher la tête d’un air absent, silence…), ne se rend pas compte qu’on n’en a rien à faire, de ce qu’elle dit.
Samsozifler : v.t. Devoir prendre dans sa valise quelques affaires de sa conjointe, sinon elle n’arrivera pas à fermer sa propre valise.
Ousse-samsozifler : la même chose, mais à l’aéroport.
Ousse-ousse-samsozifler : la même chose, mais à l’aéroport au retour.
Par extension : Prendre un dessert alors qu’elle n’en prend pas, mais qu’elle va manger la moitié du vôtre.
Les autres Batanas sont là.
Ubuntu du jour (ce matin, donc) :
Luxiner : v. i. Devoir augmenter la luminosité de son téléphone portable parce qu’il fait BEAU.
Dans cette rubrique Typewatching the Stars, j’essaie de deviner les principaux axes de personnalité de personnes connues.
Mais aujourd’hui, je ne me livre pas à l’exercice en entier pour Francis Cabrel, faute de données. C’est juste qu’en écoutant sa chanson Quelqu’un de l’intérieur, je me suis dit que cela pourrait servir de description assez frappante pour les personnes de type I (qui ont toute mon affection).
Extraits choisis (et mes commentaires en dessous) :
Je les regarde qui dansent
Et qui parlent et qui parlent
Et qui disent plus que ce qu’ils pensent
Qui se séduisent à coup de phrases de rien du tout
Qui parlent tellement
Qu’ils trouvent que je parle pas beaucoup
L’opposition classique – et bien vue, par les yeux d’un I – entre les personnes I et les personnes E.
Peut-être ils croient que je suis calme
Et que je compte les étoiles
Au milieu de leur vacarme
Mais si un jour je dévoile
Les secrets de mon me…
I : le monde intérieur, le monde des idées. E : le monde extérieur, parler, agir.
Alors ils croient que je suis triste
Mais si je mettais mon cœur là juste
Au milieu de la piste
Ils verraient des couleurs
Ils savent même pas qu’elles existent
La confusion classique : croire que parce qu’ils sont extérieurement réservés, les I ont une existence intérieure aussi réservée. Erreur dramatique – le feu sous la glace.
C’est pas le courage qui me manque
Qui m’empêche de sourire
Y a des moments tellement beaux
Y a que le silence pour le dire
J’en ris plus souvent que j’en pleure
Je suis quelqu’un de l’intérieur
Et c’est pour ça que je t’apprécie, Francis…
Je vous recommande un excellent article dans Télérama de cette semaine (« mon cerveau a-t-il muté ? », Télérama n° 3291, p. 20-25), sur la génération numérique et les changements cérébraux que cela induit. Le journaliste Marc Belpois y développe beaucoup de thèmes et offre des pistes de lecture qui donnent envie d’en savoir plus, aussi j’y vais ci-dessous de mes commentaires et apports supplémentaires :