Iceman

Musique

Sleepy town ain’t got the guts to budge
Baby this emptiness has already been judged
I wanna go out tonight, I wanna find out what I got
You’re a strange part of me you’re a preacher’s girl
And I don’t want no piece of this mechanical world
Got my arms open wide and my blood is running hot.

We’ll take the midnight road right to the devil’s door
And even the white angels of eden with their flaming swords
Won’t be able to stop us from hitting town in this dirty old Ford
Well it don’t take no nerve when you got nothing to guard
I got tomb stones in my eyes and I’m running real hard
My baby was a lover and the world just blew her away.

Once they tried to steal my heart, beat it right out of my head
Well baby they didn’t know that I was born dead
I am the iceman, fighting for the right to live
I say
Better than the glory roads of heaven
Better off riding hell-bound in the dirt
Better than bright lines of the freeway
Better than the shadows of your daddy’s church
Better than the waiting
Baby
Better off is the search.

Bruce Springsteen, Iceman.

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L’américain est violent

Il y a une expression anglaise dont je trouve qu’elle n’a pas d’équivalent satisfaisant, elle est typiquement anglaise (ou plutôt américaine).
You don’t want to know. On peut le traduire improprement par « je ne veux pas en parler », mais l’expression américaine est beaucoup plus forte : je décrète que tu ne veux pas le savoir. Une phrase qui impose une volonté à l’autre (« tu ne peux pas choisir seul, je le fais pour toi ») ou qui suppose l’hypocrisie de l’autre (« tu me demandes de mes nouvelles, mais en fait, tu ne veux pas le savoir »). Bref, une expression tranchante.
A propos de mon état d’esprit, là, tout de suite ?
You don’t want to know.

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Caillou – Ce qu’on vit…


C’est simplement bizarre
Et en même temps si simple.
Comme deux animaux,
craintifs, mais confiants,
Ouverts, mais marqués,
Qui s’apprivoisent
En liberté.

Comme deux animaux joueurs.

Futiles et graves,
Mais surtout futiles.

Ce monde n’existe pas,
Raison de plus pour profiter
De chaque instant
A deux.

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Batana – Surçon

Surçon : n.m. S’asseoir sur un siège de cabinets et sentir qu’il est encore tiède du derrière précédent.
Par extension : dans le lit de la chambre d’amis, se douter que les draps ont déjà servi à un autre.

Merci à Sergej.

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Traduction du discours de Steve Jobs – remise des diplômes de Stanford – 12 juin 2005

J’avais déjà parlé de ce discours, assez connu sur Internet, en indiquant que je n’étais pas satisfait de la traduction. Voilà désormais qui est fait.

NB : ma traduction essaie d’être fidèle, ce qui peut être difficile quand on parle d’études supérieures. J’ai traduit high school par lycée, ou avant bac, et college par université, ou études supérieures.

Discours de Steve Jobs lors de la remise des diplômes de Stanford, 12 juin 2005.

« Je suis honoré d’être parmi aujourd’hui, pour votre remise des diplômes de la part d’une des meilleures universités au monde. Je n’ai jamais été diplômé d’études supérieures. En fait, aujourd’hui, c’est la première fois de ma vie que j’ai réussi à m’approcher autant d’une remise de diplômes. Et je veux vous raconter trois histoires de ma vie. Juste ça. Pas de grand ramdam. Juste trois histoires.

La première histoire parle de connecter les points.

Après 6 mois, j’ai abandonné mes études au Reed College, mais j’y suis resté en tant qu’auditeur libre pour 18 mois de plus, avant que je n’abandonne définitivement. Mais pourquoi est-ce que j’ai arrêté ?

Cela a commencé avant ma naissance. Ma mère biologique était une jeune étudiante non mariée, et elle a décidé de me faire adopter. Elle tenait vraiment à ce que je sois adopté par des personnes diplômées d’études supérieures, et tout a été arrangé pour que je sois adopté, dès ma naissance, par un avocat et sa femme. Mais quand j’ai pointé le bout de mon nez, ils décidèrent à la dernière minute qu’ils voulaient vraiment une fille. Alors mes parents, qui étaient en liste d’attente, reçurent un coup de fil dans la nuit leur demandant : « Nous avons un bébé garçon non prévu. Le voulez-vous ? » Ils répondirent « Bien sûr ! » Ma mère biologique découvrit plus tard que ma mère n’avait pas de diplôme d’études supérieures, et que mon père n’avait même pas son bac. Elle refusa alors de signer les papiers d’adoption. Ce n’est que plusieurs mois après qu’elle accepta, après que mes parents lui aient promis qu’ils me feraient faire des études.

Et 17 ans après, c’est en effet ce que je fis. Mais, naïf que j’étais, j’avais choisi une université [Reed College] qui coûtait presque aussi cher que Stanford, et toutes les économies de mes parents (qui gagnaient peu) étaient dépensées en frais de scolarité. Après 6 mois, je n’en voyais plus l’intérêt. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire de ma vie, et aucune idée sur l’aide que l’université pourrait m’apporter dans cette question. Et j’étais là, en train de dépenser l’argent que mes parents avaient économisé toute leur vie. Alors j’ai décidé d’abandonner mes études, et de me dire que tout allait s’arranger. C’était plutôt effrayant, comme décision, mais quand j’y repense, c’est une des meilleures décisions de toute ma vie. Dès que j’ai décidé d’abandonner, j’ai pu arrêter les cours obligatoires qui ne m’intéressaient pas, et commencer des cours qui me semblaient intéressants.

Ce n’était pas paradisiaque. Je n’avais pas de logement à la cité universitaire, alors je dormais sur le sol de la chambre de copains, je collectais les bouteilles de coca pour récupérer les 5 cents de consigne et m’acheter de quoi manger, et chaque dimanche soir, je faisais 10 km à pied, traversant la ville pour aller consommer un bon repas au temple Hare Krishna. J’ai adoré ça. Et la plupart des choses que j’ai découvertes en suivant ma curiosité et mon intuition se sont avérées inestimables après coup. En voici un exemple.

Le Reed College offrait à cette époque ce qui était probablement la meilleure formation à la calligraphie de tous les Etats-Unis. Partout sur le campus, chaque affiche, chaque étiquette, était superbement calligraphiée à la main. Sachant que j’avais abandonné la course au diplôme, et donc que je n’avais plus à suivre les cours obligatoires, je me suis inscrit à un cours pour apprendre comment faire de la calligraphie. J’ai appris les lettres Serif et San Serif, l’espace variable qui existait entre les différentes lettres, et toutes les choses qui rendent la calligraphie superbe. J’y trouvais la Beauté, l’Histoire, et l’Art d’une manière subtile que la science ne pourra jamais appréhender. C’était fascinant.

Rien de tout cela n’avait l’ombre d’une chance de pouvoir être utile dans ma vie. Mais dix ans après, tandis que nous étions en train de concevoir le premier ordinateur Macintosh, tout cela m’est revenu. Et nous l’avons intégré dans le Mac. C’était le premier ordinateur avec une belle typographie. Si je ne m’étais pas inscrit en auditeur libre à ce cours d’université, le Mac n’aurait jamais eu différentes polices de caractères, ou des polices à espacement variable. Et comme Windows ne fait que copier le Mac, cela signifie qu’aucun ordinateur n’aurait jamais eu ces polices. Si je n’avais pas abandonné mes études supérieures, je ne me serais pas inscrit dans ce cours de calligraphie, et les ordinateurs personnels n’auraient peut-être pas eu la belle typographie qu’ils ont aujourd’hui. Bien sûr, il était impossible de connecter ces points par avance quand j’envisageais mon avenir à cette époque. Mais ce fut très très clair quand je regardai en arrière, dix ans plus tard.

Je le répète, vous ne pouvez pas connecter les points quand vous regardez vers l’avenir, vous ne pouvez le faire qu’en regardant le passé. Alors vous devez être confiant : les points vont se connecter entre eux à l’avenir. Vous devez avoir confiance en quelque chose – vos tripes, votre destin, karma, quoi que ce soit. Cette manière de faire ne m’a jamais déçu, et elle a fait toute la différence dans ma vie.

Ma deuxième histoire parle d’amour et de perte.

J’ai eu de la chance : j’ai trouvé rapidement ce que j’aimais faire dans la vie. Woz [Steve Wozniak] et moi avons démarré Apple dans le garage de mes parents quand j’avais 20 ans. Nous avons travaillé dur, et en 10 ans, Apple a changé : de deux personnes dans un garage, c’est devenu une société de 4 000 salariés avec des ventes de 2 milliards de dollars. L’année précédente, nous venions de lancer notre meilleure création – le Macintosh – et je venais d’avoir 30 ans. Et là, j’ai été viré. Comment peut-on être viré de la société qu’on a créé ? Eh bien, comme Apple se développait, nous avons embauché quelqu’un dont je pensais qu’il était très doué pour gérer la compagnie avec moi, et la première année, les choses se passèrent très bien. Mais bientôt, nos visions de l’avenir commencèrent à diverger et finalement, nous nous sommes fâchés. Quand cela arriva, notre conseil d’administration se rangea de son côté. Aussi, à 30 ans j’ai été mis dehors. De manière extrêmement médiatisée. Ce qui avait été l’enjeu de toute ma vie d’adulte avait disparu, et j’étais dévasté.

Pendant plusieurs mois, je n’ai vraiment pas su quoi faire. Je sentais que j’avais déçu la précédente génération d’entrepreneurs. Que j’avais lâché le baton témoin qu’ils m’avaient transmis. J’ai rencontré David Packard et Bob Noyce et j’ai essayé de m’excuser pour avoir foiré si lamentablement. J’étais un raté très médiatisé, et j’ai même envisagé de fuir loin de la [Silicon] Valley. Mais quelque chose commença à m’apparaître : je continuais à aimer ce que je faisais. Ce qui s’était passé chez Apple n’avait rien changé du tout à cela. J’avais été éconduit, mais j’étais toujours amoureux. Alors j’ai décidé de recommencer.

Je ne l’ai pas vu comme ça à ce moment, mais mon licenciement d’Apple a été une meilleures choses qui me soit arrivée. Le poids du succès a été remplacé par la légèreté du nouveau débutant, celui qui n’était plus aussi sûr de rien. Cela m’a libéré et m’a permis d’entrer dans une des périodes les plus créatives de ma vie.

Dans les cinq années suivantes, j’ai créé une société appelée NeXT, une autre
appelée Pixar, et je suis tombé amoureux d’une femme extraordinaire qui allait devenir mon épouse. Pixar a produit le premier film d’animation par ordinateur, Toy Story, et est aujourd’hui le meilleur studio d’animation au monde. Dans un coup du sort assez étonnant, Apple a racheté NeXT, je suis retourné chez Apple, et la technologie que nous avions développée chez NeXT a été le catalyseur de la renaissance d’Apple. Et Laurene et moi avons désormais une famille géniale.

Je pense que rien de ceci ne serait arrivé si je n’avais pas été viré d’Apple. Le remède a été désagréable, mais je pense que le patient en avait besoin. Parfois, la vie vous balance un coup de brique sur la tête. Ne perdez pas la foi. Je suis sûr que la seule chose qui m’a fait continuer, c’était que j’aimais faire ce que je faisais. Vous devez trouver ce que vous aimez. Et c’est vrai aussi bien pour votre travail que pour votre partenaire. Votre travail va prendre une grande part de votre vie, et la seule manière d’être vraiment satisfait, c’est de faire ce que vous pensez être du beau boulot. Et la seule manière de faire du beau boulot, c’est d’aimer ce que vous faites. Si vous n’avez pas encore trouvé, continuez à chercher. Ne vous arrêtez pas. C’est comme ça pour tout ce qui touche au coeur : vous le saurez quand vous l’aurez trouvé. Et comme pour tout grand amour, ça devient de mieux en mieux au fil des années. Alors continuez à chercher jusqu’à ce que vous trouviez. Ne vous arrêtez pas.

Ma troisième histoire parle de la mort.

Quand j’avais 17 ans, j’ai lu une citation du genre : « Si vous vivez chaque jour comme si c’était le dernier, un jour viendra qui vous donnera raison ». J’en ai été marqué, et depuis lors, au cours des 33 dernières années, je me suis regardé dans le miroir chaque matin et je me suis dit : « Si c’était le dernier jour de ma vie, est-ce que je voudrais faire ce que j’ai à faire aujourd’hui ? » Et à chaque fois que la réponse est « Non » plusieurs matins d’affilée, je sais que je dois changer quelque chose.

L’outil le plus important que j’aie trouvé pour m’aider à prendre de grandes décisions, c’est de me souvenir que je serai bientôt mort. Parce que presque tout – ce qu’on espère des autres, l’orgueil, la peur d’être ridicule ou de se planter – tout cela disparaît face à la mort, et ne reste que ce qui est vraiment important. Pour éviter le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre, le meilleur moyen est de vous rappeler que vous allez mourir. Vous êtes déjà nu. Alors autant suivre votre coeur.

Il y a un an, on m’a diagnostiqué un cancer. J’ai subi un scanner à 7h30 du matin, qui révélait une tumeur sur mon pancréas. Je ne savais même pas ce qu’était un pancréas. Les docteurs m’ont dit que c’était presque certainement un cancer incurable, et que je devais m’attendre à vivre juste 3 à 6 mois. Mon docteur m’a conseillé de rentrer chez moi et de mettre mes affaires en ordre, ce qui est le langage codé des docteurs pour dire que je devais me préparer à mourir. Cela signifie de dire à vos enfants, en quelques mois, toute les choses dont vous pensiez que vous auriez 10 ans pour leur dire. Cela signifie de tout préparer de telle sorte que ce soit le plus facile possible pour votre famille. Cela signifie de faire vos adieux.

J’ai vécu avec ce diagnostic toute la journée. Le soir-même, j’ai eu une biopsie, ils m’ont plongé un endoscope dans la gorge, sont passés par mon estomac, puis par mes intestins, ils ont enfoncé une aiguille dans mon pancréas et ont récupéré quelques cellules de la tumeur. J’étais anesthésié, mais ma femme qui était présente m’a dit que quand ils ont examiné les cellules au microscope, les médecins en ont pleuré, parce que c’était en fait une forme très rare de cancer du pancréas qu’on peut soigner par la chirurgie. J’ai été opéré, et je vais bien maintenant.

Ce fut le moment où j’ai été le plus proche de la mort, et j’espère ne pas revivre ça avant plusieurs dizaines d’années. Après ce que j’ai vécu, je peux désormais vous le dire avec un peu plus de certitude que quand la mort était un concept certes utile, mais purement intellectuel : Personne ne veut mourir. Même ceux qui veulent aller au Paradis ne veulent pas mourir pour y aller. Et pourtant, la mort est notre destination finale à tous. Personne n’y a jamais échappé. Et c’est comme cela que les choses doivent être, car la Mort est probablement la meilleure invention de la Vie. C’est l’agent du changement de la Vie. Elle supprime le vieux pour laisser la place au jeune. Aujourd’hui, le nouveau c’est vous, mais un jour qui n’est pas très éloigné, vous deviendrez le vieux et serez éliminés. Désolé d’être aussi mélodramatique, mais c’est la vérité.

Votre temps est limité, alors ne le perdez pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Evitez d’être piégé par le dogme – c’est-à-dire vivre sur les résultats des pensées des autres. Ne laissez pas votre voix interne être noyée par le bruit des opinions des autres. Et plus important que tout, ayez le courage de suivre votre coeur et votre intuition. Eux savent déjà ce que vous voulez réellement devenir. Tout le reste est secondaire.

Quand j’étais jeune, il y avait ce livre génial qui s’appelait Le catalogue de toute la Terre, et c’était une des bibles de ma génération. C’est un gars nommé Stewart Brand qui l’a créé pas loin d’ici, à Menlo Park, et il lui a donné vie avec son sens poétique. C’était dans les années 60, avant les ordinateurs personnels et la publication assistée par ordinateur, ce qui veut dire qu’il travaillait avec des machines à écrire, des ciseaux, et des appareils Polaroïd. C’était une sorte de Google en livre, 35 ans avant Google : c’était idéaliste, et le livre débordait d’outils géniaux et de notions claires.

Stewart et son équipe publièrent plusieurs éditions du Catalogue de toute la Terre, et quand son temps arriva, ils publièrent une dernière édition. C’était dans les années 70, et j’avais votre âge. Au dos de leur dernière édition, on voyait la photo d’une route déserte, au petit matin, le genre de route où vous pouviez vous imaginer faire du stop, si vous étiez du genre aventureux. En légende, les mots « Ayez faim. Soyez fou ». C’était leur message d’adieu, pour leur dernier livre. Ayez faim. Soyez fou. Je me suis toujours souhaité ça. Et maintenant, alors que vous allez être diplômés pour recommencer à nouveau, je vous le souhaite.
Ayez faim. Soyez fou.

Merci beaucoup à tous. »

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Caillou – In fusion (2)


Prendre un bain.
Et fondre comme un morceau de sucre
Dans la tisane.

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Caillou – Hécate

Plusieurs facettes
Dans nos personnalités
Et aujourd’hui je t’ai vue
Changer
Sous mes yeux.

Les yeux fixes
En pointes d’aiguilles
Et le visage pointu.

Tu étais sous l’emprise du robot.
Glacialement seule,
Perdue loin de toi.

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Livre lu – Eric Clapton, the autobiography

Je viens de terminer l’autobiographie d’Eric Clapton (livre en anglais ici, en français là).

Eric Clapton m’accompagne depuis fort longtemps. Je crois que je l’ai découvert sur M6 (oui, ça existait déjà au XXème siècle…), chantant « Forever Man » en long manteau de cow-boy, et ça pétait grave. (c’était en 1983, ou un truc comme ça, c’est dire…). Et puis j’y suis venu progressivement, j’ai acheté Slowhand, 461 Ocean Boulevard, bref, j’ai fait mes classes.
J’ai beaucoup parlé de Clapton à mes amis, parce que ce n’était pas juste qu’un guitariste chanteur, c’était (je l’avais perçu déjà à cette époque) un homme, un humain sensible, un frère.
Et donc je l’ai suivi pendant des années, j’ai acheté tous les disques. Des copains me disaient que c’était de la soupe, les journaux disaient que c’était bien, ou commercial, ou new wave, bref, c’était du n’importe quoi si j’écoutais les autres. Mais moi, je savais que je soutenais ce gars, que je lui payais des royalties, et que sur chaque disque, j’allais trouver 2, 3 (4 ?) chansons qui allaient me plaire, et me rémunérer d’avoir acheté l’album. Et le rémunérer.
Et voilà, j’ai lu son autobiographie. J’en retire quelques idées :

  • C’est génial d’avoir quelqu’un qui essaie de décrypter sa vie. C’est le « connecting the dots » dont j’avais déjà parlé à propos de Steve Jobs. Un homme se pose à un moment donné, et dit « OK, je vais tenter d’expliquer, après coup, les conneries, ou les merveilles, ou plus simplement, les actes, de ma vie ». Ce que j’ai beaucoup apprécié chez Clapton, c’est ce côté « mon gars, je vais pas t’enjoliver l’affaire, je te livre les faits, et ma perception, mais là, ce que tu vois sur la table, ce sont mes tripes (même si je suis anglais, donc un peu limité dans mon expression, je suis pas du genre exhibitionniste). »
  • Certains albums que j’adorais sont expédiés en une demi-page, voire quelques lignes. Et plus globalement : sur chaque album, au moins au début de sa carrière, les chansons sont plutôt le fruit du hasard. J’en rigole, parce que moi j’ai écouté ces albums en boucle, et je me disais « j’aime bien telle facette de Clapton, mais cette autre facette, non, je n’adhère pas » alors qu’en fait, *je ne me trompais pas*, il y avait des chansons qui étaient imposées, ou pas de lui, ou n’étaientpas mentionnées après coup dans son autobiographie.
  • De toute façon, résumer une vie entière en 364 pages, franchement…
  • Quand il dit qu’avec « Pilgrim », il a voulu faire « l’album le plus triste de tous les temps » (p. 295), je comprends mieux. Et j’ai envie de le réécouter, cet album où 4 chansons m’avaient bien marqué. Des chansons existentialistes, oui, j’assume le terme, et je vous emmerde si vous ne comprenez pas.
  • Quand il dit que « Old Love » est une chanson dont il est très fier, moi qui me suis arraché le coeur plusieurs fois sur cette chanson qui me parlait tellement, je me dis que cette connexion que j’ai avec lui n’est pas juste le fruit d’une mode.
  • Je connaissais les drames, et l’errance de sa vie. Cette autobiographie replace les choses à leur juste endroit, avec les dates. Et surtout : ce que j’avais senti dans ses derniers disques : la recherche – et la découverte – du bonheur. Je ne suis qu’un fan de base, Clapton n’entendra jamais parler de moi, mais *je suis content pour lui*. Vient un moment dans la vie où l’on doit déposer les armes. Certains ratent cet instant, et meurent décomposés de frustration. J’espère que chacun d’entre nous (enfin, les meilleurs) pourra atteindra cet instant de grâce.

Il y a des choses qui sont très présentes dans cette autobiographie, et dont je n’ai pas parlé. Elles me sont trop proches. Clapton m’est trop proche. Mais je le salue, profondément, respectueusement.
Et pour paraphraser Djian (que j’avais bien aimé) à propos de Brautigan (que j’ai adoré), le jour – lointain j’espère – où quelqu’un me dira « T’as entendu que Clapton est mort ? », j’aurai ma réponse toute prête : « Tu crois qu’un homme comme Clapton peut mourir ?! »

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Donnez donnez do do-o-nnez ! (Enrico Macias)

Voici la suite du projet Mercure (historique ici et tous les billets qui en parlent là) : courir des marathons pour lever des fonds pour la recherche génétique. La prochaine étape est le Marathon de Londres, 26 avril 2009. Plus de détails sur www.5marathons.com (site qui va être totalement refondu dans… quelques heures). Merveille de la technologie : vous pouvez désormais donner en ligne, de manière sécurisée, 66% de votre don est déductible, ça veut dire que si vous donnez 30 000 euros, en fait, c’est juste -10 000 euros sur votre compte, pffff, une paille. Il suffit de cliquer sur le truc rose en dessous et de suivre les instructions pour recevoir votre reçu fiscal. Et en plus, Dieu vous aimera (voire, vous le rendra. Mais je ne sais pas s’il vous rendra 30 000 ou 10 000, ça, faut voir avec lui). C’est-y pas beau ?

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En vrac

  • Pendant très longtemps, voilà ce que je pensais, et que je disais : certains d’entre nous ont besoin d’un moyen d’expression. ça peut être la musique, la peinture, la sculpture, l’écriture, mais c’est quelque chose où l’on a envie de projeter nos… désirs, projets, idées. Certains n’ont pas de moyen d’expression. D’autres en ont un. Comme moi : l’écriture (et un peu la photo et la vidéo). D’autres encore en ont plusieurs en même temps, et je les envie. Un Charlélie Couture ou un Paul Personne provoquent mon admiration, avec ce côté homme-orchestre. Et puis, tout ce que je disais vient de connaître un changement majeur. Nous avons des moyens d’expression, mais nous avons aussi des moyens de réception. Des moments où nous ne sommes pas producteurs, mais consommateurs. Définition rapide : un moyen de réception, c’est un domaine où l’on est passif, mais on se sent transporté. Certains n’ont pas de moyen de réception (je ne compte pas la télé, elle ne transporte pas, elle déporte). D’autres en ont un. D’autres encore (la plupart je pense) en ont plusieurs en même temps. Les miens : la lecture, évidemment, la musique, depuis toujours, le cinéma, depuis très longtemps.
  • Discussion avec une collègue. Je lui demande un Kleenex. Elle me dit « j’en ai un, mais usagé ». Je lui réponds que c’est pas génant, nos ADNs vont se mélanger, et j’aimerais bien voir le résultat, j’imagine un Blob surgissant, enfant tératogénéré de la morve de deux professeurs sur-diplômés, ça pourrait être dégoûtant, mais le monstre se met à asservir le monde, et Bill Murray vient le combattre avec Sigourney Weaver, et il finit comme bloc en résine pour saluer les performances pédagogiques exceptionnelles.
  • Discussions avec des copains le lendemain d’une soirée très arrosée. Eux : « t’as l’air très songeur ». Moi : « Non, mais j’ai juste deux neurones qui jouent au ping-pong, je suis pas très opérationnel ». Après un temps, eux : « ça va mieux ? ». Moi : « Nan. Mes deux neurones sont collés. Ils essaient d’en faire un troisième. »
  • Dans la rubrique « analogies de gros con », j’en ai pondu une en courant : voir un film au cinéma ou voir un film sur son ordinateur, les deux ont leur avantage, mais c’est pas la même chose. C’est comme participer à une partouze, ou regarder une vidéo d’une partouze sur son ordinateur. Fin de l’analogie de gros con.
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