Drame du printemps : ce dimanche matin, alors que je buvais un thé vert bien mérité dans mon jardin (j’avais travaillé tout le samedi moi Môssieur), j’entends des flapo-flapo dans un coin. Je m’en vais voir et là, drame : un de mes pigeons ramiers, mon jalon printanier, navré, mal en point, une aile probablement cassée, le sternum enfoncé, était allé choir et gésir dans le tout-à-l’égout.
Saisissant mon courage, un sac et le pigeon à deux mains, je le déposai à côté, non sans qu’il se débatte. Je ne parle pas le pigeon, et il ne semblait pas comprendre mon idiome : j’avais beau lui expliquer que je n’étais pas un renard, il était terrorisé (les lecteurs lettrés feront peut-être le parallèle avec un très beau texte de Giono dans Solitude de la pitié).
Une coupelle d’eau n’y fit rien : il trépassa quelques heures après.
J’étais fort marri, et bien tristoune.
Je décidai donc de m’activer le sang, et entrepris donc de débiter le sapin de Noël (nous sommes début juin, record battu). Cherchant à faire de la place, je fourrageai dans une caisse de feuilles mortes… et me piquai le doigt. Diantre diantre, me dis-je, des feuilles qui piquent.
Je touchai : ça se rétracta.
Je renversai doucement la caisse : une boule piquante en roula. Un hérisson. Probablement amené par une mouette (mon jardin est clos), le hérisson resta stoïquement roulé en boule. Ne parlant pas le hérisson, et un peu instruit de mes erreurs passées, je ne le touchai pas, et ne lui apportai aucune coupelle d’eau. Au bout de quelques dizaines de minutes, il se déboula et entreprit de se mettre à l’abri des feuilles. Après référendum, il fut nommé Paillasson. Et je ne peux m’empêcher de penser que le pigeon ramier disparut quand le hérisson apparut dans ma vie.
Réincarnation, la roue de la vie passe et repasse.
Dans le troisième paragraphe j’ai reconnu « la chanson du hérisson » tiré d’Emilie Jolie… Je suis lettré hein ?
Bon, ok, je sors…
En fait, bien avant Giono, alors que j’étais face à cet oursin des bois, c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit : « C’est un hérisson qui piquait qui piquait, et qui voulait qu’on l’caresse resse resse !.. »
De la supériorité de FB sur le blog… je ne sais pas quand tu réponds à mon commentaire, alors qu’avec FB, ça clignotte de partout !!