New York, New York… (Part Two)

Nous nous sommes quittés au début du marathon de New York, juste après le Pont du Verrazzano, sur cette phrase :

« J’essaie de maintenir un rythme à 5:15 au km (11,5 km/h), ce qui, si je le tiens toute la course, me mènera vers un nouveau record. »

La course commence à peine, mais je suis chaud. Le ciel est gris, l’air est frais et humide, mais en quelques miles, je suis en T shirt et short. Le rythme est bon, le moral aussi, on arrive au premier ravitaillement (Mile 3, presque 5 km). Enfer, ce sont des gobelets en carton. Jeune impétueux que je suis, j’essaie de boire le gobelet en courant. Après m’être aspergé d’eau glacée, vieil imbécile que je suis, je décide de m’arrêter pour boire. C’est mieux. J’en profite pour prendre une photo de situation.

Nous sommes dans Brooklyn, direction Park Slope. Il y a déjà du monde dans les rues, mais il est encore tôt, il fait frais, donc l’ambiance est sympa, sans être hystérique.

Les petits immeubles, associés au ciel gris, ne font pas ressentir l’effet « New York », mais plutôt l’effet « banlieue de ville américaine ».  Cela pourrait être assez déprimant, mais j’ai d’autres choses sur lesquelles me concentrer, et même si je ne vais pas très vite, les bords de rue défilent régulièrement.

Mile 5 (km 8), premier gel, avec un gobelet d’eau. J’ai vu que certains coureurs pincent le haut du gobelet pour boire tout en courant. Je teste. OK, aspergé à nouveau, moi je dis, quand on a deux mains gauches, on ne joue pas au cacou et on s’arrête au bord du trottoir pour boire.

Et c’est reparti. Nous sommes sur Bedford Avenue, qui va durer pendant des kilomètres. Brooklyn commence à devenir plus attachant : des arbres, des petites boutiques, on sent que le quartier chic de Park Slope se rapproche.
Un rétrécissement de chaussée nous ralentit un peu, rien de grave, de toute façon il y a une côte, alors on ralentit. C’est très agréable de monter sous les arbres, même si ça monte…

Comme pour le Marathon de Londres, et contrairement aux marathons méditerranéens (Italie, Espagne, France), les coureurs affichent une cause pour laquelle ils courent. Leucémie, cancer, enfants handicapés, un parent malade : rares sont les T shirts qui ne portent pas de mention humanitaire. Quant à nous, nous courons pour la même cause que sur les 5 marathons : le syndrome de Williams-Beuren, dans sa version américaine (Williams Syndrom Association, WSA).

Dans le cadre de cette course, je verrai plusieurs handicapés. D’abord des « coureurs » handisport dans leur fauteuil roulant qui ont dû avoir un problème. En effet, les handisport partent toujours 20 à 30 mn avant les coureurs ‘sur jambes », et ils ont une vitesse qui assure habituellement qu’ils ne seront pas rattrapés. Sauf problème.
On passe ainsi des fauteuils roulants escortés par des bénévoles qui leur facilitent le passage. Et puis il y a une association de sportifs handicapés, Achiles. Ces coureurs sont escortés par des guides en T shirt rouge qui flanquent le coureur et le protègent. Je verrai ainsi un aveugle, et surtout, un homme amputé des deux jambes. Il a – j’apprendrai le nom dans le New York Times –  des Cheetah feet, c’est-à-dire des pilons se terminant par une lame flexible, comme un patin de ski, et il sautille pour courir, dans un geste assez gracieux, mais qui doit être véritablement épuisant. L’homme est baraqué, il a JESUS marqué dans le dos, et quand je le dépasse, vers le Mile 8, il a l’air en pleine forme. Je n’ose pas l’encourager, c’est idiot.

Il y a aussi des déguisements, mais de manière très exceptionnelle, beaucoup moins qu’à Londres, où les super-héros se comptent par dizaines. Je croise néanmoins un Flash et un Marquis de Lafayette. Quand je le prends en photo en me retournant, un coureur voit les drapeaux français sur mon visage et me lance un « allez les bleus ! » avec un bon accent américain, c’est sympa.

L’ambiance est donc bonne, on entend toutes les langues, on voit des prénoms de toutes les nationalités, et la foule est désormais bien compacte, bien chauffée. Les encouragements fusent, les orchestres poussent la sono à fond, on est dedans.

Mile 10 (km 16), deuxième gel. Le rythme est bon, j’oscille entre 5mn et 5mn30 au km, mais je tiens la moyenne. Mon bracelet « 3h45 au marathon » m’indique que j’ai 1 minute d’avance sur l’horaire prévu, je continue en espérant pouvoir maintenir la même cadence.

Bedford Avenue. On a pris un virage à l’ouest, Manhattan se voit au fond, ça fait du bien de voir des gratte-ciels au loin. Je continue, et j’arrive ainsi au semi marathon, 13,1 miles soit 21,1 km en 1h51 minutes. C’est plutôt bon signe, car – je m’en rendrai compte après – c’est mon meilleur temps sur cette distance. Mon record au semi-marathon de Paris était de 1h56, et je n’avais eu « que » 21,1 km. Là, j’ai été plus rapide, mais j’ai encore la même distance à couvrir…

C’est le moment où traditionnellement, je commence à écouter de la musique, pour m’encourager sur la deuxième partie du parcours. Je place mes écouteurs, j’allume le baladeur. Et là, par hasard, je tombe sur la BO de Rocky, la musique du thème (gonna fly now). L’intro à la trompette, le rythme qui monte, génial, je suis dans mon élément, la vie est belle !

Et puis un truc étonnant : la clameur de la foule est telle que, même en montant le volume de mon baladeur à fond, le plus souvent, je n’entends pas bien ma musique, tant l’ambiance est assourdissante. Tout Brooklyn est dans la rue.

Hasard de la lecture aléatoire, j’entends plusieurs morceaux de Rocky, et cela me fait toujours un bel effet. On quitte enfin Brooklyn, et on passe dans le Queens par un petit pont quelconque. C’est plus calme, car on est dans la partie juive traditionnelle, et la plupart des passants ignorent délibérement les coureurs. J’arrive au Mile 15, 3ème gel que j’essaie d’avaler en même temps que je tiens mon gobelet, bref, jamais deux sans trois, je m’asperge copieusement le torse, c’est glacé, bravo, là je dis bravo…
 
J’ai pourtant intérêt à rester frais. On arrive au Pont de Queensboro, un des points chauds du parcours. Faisant plusieurs miles, reliant le Queens à Manhattan, c’est un énorme pont couvert, favorable à la claustrophobie.

3 miles de pont, avec au moins 2 miles de montée, c’est long. Chacun s’accroche comme il peut, on essaie de gérer correctement ce paradoxe : ne pas ralentir trop, mais ne pas trop brûler d’énergie non plus, car il y aura encore 10 miles à s’avaler après.

Je sens des courbatures, mes abdos et mes épaules me tirent, le corps commence à souffrir. Je n’ai jamais été très bon en côte, ça se confirme, il faut s’accrocher et attendre que ça passe.

Cet endroit, c’est paradoxal, parce que Queensboro Bridge aboutit la 59ème rue, à Manhattan, c’est donc « le pont de la 59ème rue » de la chanson de Simon et Garfunkel (The 59th street bridge song, que beaucoup connaissent sous le titre Feelin’ groovy). Et cette chanson, elle est charmante, sautillante, fraiche. Et le pon
t est très beau, vu de l’extérieur. Mais là, j’en aurai désormais une autre vision : celle d’un oesophage en côte, des vertèbres d’acier qui nous entourent, nous surplombent, nous étouffent, et nous, fourmis trottinantes, crampies, moulues, qui nous accrochons dans la pénombre.

Nous surplombons enfin l’Hudson River, Manhattan est superbe sur le côté gauche, la côte est enfin terminée, le pont commence à descendre vers Manhattan, nous allons entrer dans le coeur de l’action. Nous avions été prévenus : il paraît que la clameur de la foule, massée à la sortie du pont, est assourdissante. Et je l’entends avant de la voir : un grand tumulte de cris, d’encouragements, une vague sonore impressionnante. On y arrive, on les voit : des flots de personnes massées sur les côtés, qui crient, applaudissent, claquent leurs ballons ou criquettent leurs crécelles. C’est énorme. Je n’ai vu ça nulle part, jamais entendu ça, c’est une vague d’énergie qui nous pousse tous vers l’avant. (La vidéo ici aide à peine à se rendre compte).

Le trajet fait un virage complet, retourne sur ses pas ce qui permet d’admirer le pont qui nous a tant fait souffrir. Et là, pendant quelques centaines de mètres, grosse angoisse. Tout à coup, ma cheville droite (celle qui a eu une entorse il y a un an) se met à me lâcher. Elle me fait mal, et je la sens fragile, prête à craquer. Je boitille, je déporte tout mon poids sur l’autre jambe, j’en suis presque réduit à sautiller à cloche-pied.
Grosse angoisse : ça me fait mal, je suis en train de me déséquilibrer, et je ne vais pas pouvoir continuer à cloche-pied pendant 10 miles !
Je continue ainsi pendant plusieurs dizaines de mètres, et puis je décide d’inverser le propos, un peu à la manière de l’école de Palo Alto : au lieu de protéger la cheville en réduisant mon effort sur elle, au lieu de m’angoisser, je décide de la mettre à contribution. Je me rééquilibre, je la sollicite à nouveau, mais cette fois complètement, en déroulant bien le pied et la jambe. Je continue pendant quelque temps en respirant… jusqu’à ce que je me rende compte, quelques centaines de mètres plus loin, que je m’étais mis à penser à autre chose et que ma cheville ne me fait plus mal… 

On aborde la 1ère avenue. La 1ère avenue. Une étendue mythique, parce que presque aussi large que les Champs-Elysées, alors imaginez ce que ça donne sans une seule voiture, une gigantesque largeur d’asphalte, des coureurs au milieu, et une foule déchaînée sur les côtés.

L’ambiance est folle. Un exemple parmi des milliers : je vois une grosse fille qui brandit deux pancartes avec énergie. La première dit « Keeping on running is your only fucking option ! » et la seconde dit « It’s OK to cry ». Tous les types d’encouragements possibles sont à New York.
Des drapeaux français, norvégiens, péruviens, texans, chinois.
Des pancartes, des slogans, des bannières, des mots d’amour.
Des gars qui encouragent gentiment ceux qui marchent (« allez, recommence à courir, vas-y ! »).
Un gars qui s’est détaché de la foule, il n’a pas l’air content, et il engueule copieusement un marcheur (j’espère qu’il le connaît), du genre « Mais bouge-toi, pauvre tache, bon sang, allez, redémarre, et vite !! »
C’est de la folie, c’est New York.

Je sais que les amis de WSA nous attendent à la 96ème rue. C’est tout l’avantage des quadrillages des cités américaines : je compte les rues une à une, 62ème, 63ème, c’est plus rythmé et plus fréquent que d’attendre le prochain mile, ça permet de maintenir sa motivation.

J’arrive à la 80. Puis à la 90.
La 95. La 96.
Je cherche, et vite, je repère le groupe WSA, des T shirts verts pour les adultes, dorés pour les enfants. Stephanie et Mary me voient et piaillent des Oh My God !!! (j’apprendrai plus tard qu’elles brandissaient une pancarte « Vivre Christophe !!! » constellée de marques de rouge à lèvres…). Je vais vers le groupe WSA, je voudrais m’arrêter un peu, ou leur dire quelques mots, mais un gars robuste en T shirt vert me met d’autorité une bouteille d’eau dans la main, me pousse en me disant « go, go, go !! » et je repars dans la course.

Je passe le Mile 19 (km 30). Je l’ai déjà mentionné pour Londres, « la course commence au km 30 ». C’est là où on est fatigué, où le corps commence à refuser, où c’est difficile de maintenir le même rythme. Et il reste encore 7 miles, 12 bornes, c’est-à-dire une distance risible quand on est frais du matin, mais difficile quand on a déjà 30 bornes et trois ponts dans les pattes.
D’autant plus qu’on passe East Harlem et qu’on arrive dans le Bronx.
Moins de personnes, beaucoup, beaucoup moins d’ambiance, des paysages plus gris. On nous avait prévenus, c’est la partie moralement difficile, celle où l’on aurait besoin du support de la foule, mais hélas, hasard du parcours, cela va être le tronçon le moins vivant. Et  pour couronner le tout, un méchant petit pont tapissé de moquette détrempée, et allez donc, encore une petite côte. Rien de grave, certes, mais désormais, chaque sollicitation nouvelle, chaque variation du relief, fut-elle faible, se paye cher.
D’ailleurs, pendant un bon moment, je ne vais plus prendre de photo, je n’y pense plus, ou je n’ai plus envie.

Je n’ai plus trop de souvenir du Bronx. J’essayais de maintenir mon rythme de 5mn15 au km, je m’abreuvais à un ravitaillement sur 2, j’ai pris mon gel du 20ème mile, et pour le reste, c’était mettre un pied devant l’autre et recommencer.

La boucle, le grand virage, on comprend qu’on est en train de retourner, de redescendre à Manhattan. Sentiment de libération. Mile 21, Harlem, on commence à retrouver de la foule, de l’ambiance.

Et la 5ème avenue. L’avenue chic, celle qui descend vers Central Park, là où se terminera le marathon.
L’avenue traître. Celle qu’on descend sur la carte, car elle orientée nord-sud. Mais en fait, la 5th, c’est un grand, méchant, persistant, vicieux faux-plat. Des miles et des miles de montée. Pas une côte, non, plus démoralisant encore : un dénivelé constant qui grignote les genoux, l’énergie et le moral.
Le coup de grce, quoi. Le truc inattendu. Comme le dit Georges Arnaud à la fin du Salaire de la peur « tu as fait ce que tu devais, mais là, c’est le croupier qui a triché ».
L’avenue s’étend sur une distance infinie. Ma vitesse baisse à 5mn30, 6mn, je donne des coups d’accélérateur, mais ça ne sent plus la jeunesse, je repasse péniblement à 5mn40, parfois 5mn30, il faut se battre pour ces poignées de secondes.
Heureusement, la foule est là, plus présente, plus bruyante, mais c’est comme pour la musique que j’écoute : j’ai la sensation d’être émoussé, plus rien ne me motive, je cherche l’énergie d’accélérer, mais en fait, je n’ai qu’une envie. Que ça s’arrête. Que je m’allonge pour dormir et oublier tout.

Mais je n’ai pas attendu 4 ans, je n’ai pas bti ce rêve pour en rester là. Ce n’est pas un sursaut d’orgueil, parce que je ne suis plus dans l’état d’avoir un sursaut. On ne peut pas parler de flambée, d’énervement, ou de feu aux poudres, j’en suis bien loin. C’est juste un entêtement tenace. « Keeping on running is your only fucking option ».
Alors je ne vais pas m’arrêter, et personne ne va m’empêcher de terminer. A ma vitesse, à ma manière, je grignote péniblement cette côte avec mes genoux émoussés, mes mollets durs, mes cuisses crispées et douloureuses.

La suite se raconte en peu de
mots. L’avenue est très longue, nous nous mettons à longer Central Park, la foule est de plus en plus dense, de plus en plus excitée et proche. Même si je n’ai plus la même vitesse, j’arrive à limiter les dégts : je ne dégringole pas à des 8 ou 9mn au km comme dans d’autres marathons, j’arrive à me maintenir à un rythme de 6 mn au km (10 km/h) malgré tout ce que je ressens dans les pattes. 
Et puis je vois soudain deux tours au loin, la foule nous crie que ça y est, on va y arriver.
Tout au bout de cette avenue, la foule est excitée, il y a un virage un peu sec, se pourrait-il que ce soit l’arrivée ? Je décide de couper ma musique et de me laisser porter par l’ambiance.
Un panneau que je vois, mais que je n’enregistre pas bien : Mile 23 (km 37).
Il reste 3 miles, 5 km, mais je n’arrive plus à visualiser, je crois que c’est tout proche, que c’est réglé. Alors que ce sont 3 longs miles, les plus longs du parcours.

Je mets ce qui me paraît être un temps infini à atteindre la banderole Mile 24. A tel point qu’il vient un moment où je me dis que ce n’est pas possible, que je l’ai ratée, que la prochaine banderole sera une bonne surprise, ce sera déjà le Mile 25.
Et au bout d’un temps très long, je vois une banderole au loin. Mile 24. Je soupire. Je ne suis pas prêt de voir le Mile 25. La foule nous encourage tous, j’entends des dizaines de fois « Allez la France ! », nous sommes tous à souffrir, les coureurs devant, derrière, à mes côtés, nous sommes tous cuits, mais la foule ne se lasse pas de nous encourager, nous pousser, nous soutenir. Des côtes. Des descentes. Des montées.

Mile 25, enfin.
Plus qu’un mile.
Enfin, c’est ce que je crois.
Des familles, des enfants, des buissons, des arbres, des plans d’eau, et mes talons qui rentrent dans mes genoux, mes genoux qui rentrent dans mes hanches.
Descente. Montée. Virage. Descente.

Mile 26.
Almost there.
Plus que 0,2 à parcourir, ça y est, on y croît.
Mais 0,2 ne signifient pas 200 mètres.
C’est 0,2 miles.
320 mètres.

Là, enfin, je consulte à nouveau ma montre. Je la consultais régulièrement pour mon allure, mais je n’avais pas regardé mon chrono depuis le semi-marathon. Elle m’indique 3h52.
Et là, ultime coup de fouet : mon record, pour l’instant, c’est 3h54 à Londres. Je suis à 2 mn en dessous, à 300 mètres de l’arrivée.
J’accélère.
Je voudrais passer la ligne avant le temps que j’avais fait à Londres.
C’est super dur d’accélerer, c’est tout sauf un sprint. Comme le dit le cow-boy à Buzz l’éclair, « je n’appelle pas ça voler, j’appelle ça tomber avec grce ».
Bref, je mets dans la balance les quelques réserves que je ne croyais plus avoir, et j’envoie le tout.
300 mètres, c’est très long.
Je regarde ma montre régulièrement.
3h53.
Je respire, je souffle, j’allonge la foulée en essayant d’éviter de tomber.
3h54.
Un dernier coup d’énergie.
Je passe la ligne, j’arrête mon chrono.
Cela ne sert à rien de le regarder, je ne sais pas 3h54 et combien de secondes j’avais fait à Londres.
Ce ne sera que le soir-même que je découvrirai que j’ai réalisé un nouveau record, battant de 3 secondes seulement mon temps de Londres.
ça me fait sourire, ce petit grignotage.

« If I can make it there, I’ll make it anywhere »

Après la ligne d’arrivée, je me suis senti bien mal pendant plusieurs dizaines de minutes. Vidé, titubant, n’ayant qu’une envie, m’allonger. Et puis j’ai bu. J’ai marché. J’ai mangé. Et peu à peu, très lentement, je suis revenu à la vie.

Et je peux maintenant commenter et conclure ce long récit (j’ai pris les 7h de vol retour pour le rédiger).

  • La comparaison entre Londres et New York ne tient pas. Mon temps à New York est bien meilleur que mon temps à Londres, pour les raisons suivantes :
    • New York a des variations de relief bien supérieures (Pont du Verrazzano, Pont de Queensboro, 5th avenue, Central Park).
    • Le gagnant de New York met 2h09. Celui de Londres met 2h05. Cette différence, rapportée à mon allure, ce n’est plus un différentiel de 4 mn, mais probablement de 10 mn, peut-être plus.
    • Je me suis arrêté pour prendre des photos.
  • New York est un marathon génial pour
    • l’ambiance, exceptionnelle
    • les vues de tous les quartiers et la découverte de cette superbe cité
  • New York est un marathon assez contraignant car, même en regardant à l’avance le relief du parcours, on ne se rend absolument pas compte des difficultés à venir. C’est vraiment une course où le terme gérer sa course prend tout son sens. Et c’est difficile à faire quand on fait le parcours pour la première fois.

En conclusion : 5mn15 au km, sur 42 km, est un objectif ambitieux, mais probablement tenable sur un marathon plus plat.

Par exemple, au hasard, Paris en avril 2010…
🙂

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12 réponses à New York, New York… (Part Two)

  1. Christian dit :

    Enorme ! J’espère faire un récit aussi beau l’année prochaine !

    Ca donne extrêmement envie (alors que le discours ne parle que de douleurs 😉

    En attendant, rdv au printemps, pour la conclusion de 5 Marathons 5 campus à Paris !

  2. Marion dit :

    Bravo. C’est super on a l’impression d’avoir fait la course avec toi, sans les courbatures…, le prochain à Paris j’en suis avec le dossard 42142 presque la distance à tenir…

  3. Pauline dit :

    Bravo, quelle course, quelle aventure, quel souffle !!
    Ton récit donne très envie de faire autant de bruit que les new yorkais, motivons les foules pour Paris 2010 !
    P.

  4. Jean-Baptiste dit :

    Bonjour Christophe,
    Merci pour ce beau compte rendu qui retranscrit merveilleusement bien l’atmosphère mais aussi la difficulté de cette course. Tout comme toi, j’avais battu mon record sur le premier semi très roulant, et tout comme toi, j’avais beaucoup souffert sur le deuxième semi. Je constate aussi que tu n’as pas plus que moi trouvé la solution pour apprivoiser les gobelets cartonnés King size servis aux ravitos. Une sacrée plaie quand il fait 10 degrés. Les bouteilles plastiques ont du bon même si ce n’est pas très écolo.
    Un grand BRAVO pour ton temps qui peut te laisser entrevoir de nouvelles possibilités de perf à Paris next year! Tes 3 s de mieux par rapport à Londres sont chargées de souffrance et de depassement de soi. 3 s, c’est peu, mais tu ne les oublieras jamais… Toutes mes félicitations!
    A+
    Jean-Baptiste

  5. la collègue dit :

    Cher Christophe,

    j’ai pleuré en lisant ton récit !
    encore félicitations !

  6. Flying bacalhau dit :

    Bravo champion pour les 3s grignotées et merci pour ce récit qui ne donne qu’à moitié envie d’être à ta place en fait…
    Je pense que la clé du succès est d’intégrer la boisson au gobelet dans ton entraînement pour Paris 2010!
    Jorge

  7. ulysse dit :

    Votre récit est toujours aussi beau, épique même (oui j’ose!).
    Ca donnerait presque envie de courir, malgré la douleur.
    Heureusement que ça se limite à "presque".

  8. joséphine dit :

    quelle émotion.. merci pour ce récit qui me rappelle tant ce que j’ai vécu, et remet sa petite graine dans ma tête.. et si, et si, je m’en recollais un petit derrière la cravate, quasiment quoi, 10 ans après ?…

  9. christian de lyon dit :

    Encore bravo pour tes 3 secondes de mieux dans des conditions bien différentes…et surtout merci pour
    cette description pationnée et si réaliste !!! En fait à travers tes mots j’ai pu faire NY de mon fauteuil…
    Génial !!!Sais tu que tes récits peuvent décider certains indécis…J’ai appris ce matin même, en parlant
    de vous 2, que notre Christophe de Lyon s’est décidé de venir à Londres pour son premier marathon suite
    à ton compte rendu du marathon de Turin !!!
    Alors merci encore de courir et de faire courir les mots… christian

  10. nerik dit :

    congrats doc. Next beer on me 😉

  11. Philou dit :

    Félicitations pour ton record sur New-York. Et un grand merci pour les ressources de ton blog ! J’ai couru mon premier marathon ce dimanche à Athènes, et grce à tes conseils (compte-rendus, check-list…) je suis arrivé bien préparé, j’ai couru sans voir le mur, j’ai accéléré sur les 5 derniers kilometres et j’ai fait un temps que je n’osais pas rêver, malgré les trombes d’eau sur la première moitié de la course. 4h05 pour une première sur un marathon réputé difficile, ça donne envie de s’y remettre.
    Peut-être aurais-je l’occasion de te croiser sur une ligne de départ un de ces jours pour te remercier de vive voix.
    C’est quoi ta prochaine course ?
    NB: petite remarque sur le système métrique versus les miles – je me suis préparé avec un programme américain et c’est vachement plus encourageant de se dire qu’il ne reste que 3 miles plutôt que 5 km…

  12. Docthib dit :

    @ tous : merci pour vos gentils commentaires et encouragements 😉 C’est vrai qu’à la relecture, c’est plus un compte-rendu de douleurs que de plaisirs… Le récit de Laurent est, je crois, plus positif. Je suis content en tout cas que cela aie pu en motiver certains à (re) démarrer (allez Joséphine !). C’est amusant, parce qu’on balaye large, entre Jean-Baptiste (qui pratique l’ironman… hallucinant) et des premiers marathoniens, sans compter tous ces buveurs de bière qui restent sur le côté, avec leur enthousiasme qui les pousserait presque à courir. Presque 🙂 . Et pour répondre à Philou : de rien, le plaisir a été pour moi, je suis content de voir que mes compte-rendus ont pu servir, et ont abouti à l’action de certains. Quant aux miles, vaste débat. Je suis tout-à-fait d’accord avec toi : c’est plus motivant de courir en miles, car il y en a moins, et quand on en passe un, on est bien content ! Mais – logiquement – les derniers mettent plus de temps à arriver. Bref, la course idéale : en miles jusqu’au 20ème, puis en km pour la motivation 🙂

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