Quelque part au sud
J’achevai de mettre nos affaires dans le taxi quand Conrad est venu me voir :
– Alors, petit, on va où ?
Je refermai le coffre, et regardai par la lunette arrière. Vieux Bill et Conrad avaient fait un travail de chirurgiens, le taxi était à nouveau flambant neuf, et près du tableau de bord, je voyais le compteur qui était toujours en marche.
Je me redressai, fixai Conrad avec une moue d’impuissance. Je ne savais pas si c’était une bonne idée de rebrousser chemin, de parcourir à nouveau le même trajet, et j’avais un sentiment d’échec, nous n’avions pas trouvé. J’allais lui dire ça quand je vis Bob Brozman qui se faisait déposer par une camionnette sur la route. Il s’avança vers nous portant trois étuis sombres et un sac, et dit :
– Vieux Bill m’a prévenu que vous partiez aujourd’hui. J’ai décidé d’avoir la bougeotte : il paraît qu’on ne déteste pas ce genre de musique vers le sud. Alors si c’est sur votre route …
Conrad et moi échangemes un regard, puis nous répondîmes que par un coup de chance, une coïncidence étonnante, oui, c’était sur notre route.
– La vie est bien faite, constata Bob en souriant, tandis que nous hochions la tête.
Vieux Bill nous avait offert une machine à écrire antique, ainsi qu’un bracelet indien pour Eileen et une pipe en écume de mer pour Conrad. Nous partîmes donc à cinq vers le sud, un peu plus chargés, un peu plus légers, ça dépendait.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.