La Grande Faille d'Utopie

Les mondes virtuels et leur économie parallèle, j’en ai déjà parlé. Dans la même veine, je lis que des hackers vendent aux enchères des failles de sécurité non encore patchées dans Windows Vista.

J’apprends avec les techno-beaufs : une faille de sécurité, c’est une brèche dans les bits. Certains hackers découvrent que, en réalisant une séquence d’opérations données (ex : j’envoie une requête en AnarchicBasic dans une table MySQL en même temps que je fais Alt-Z-O-R-R-O sur le clavier), on peut déclencher des choses non prévues, qui permettent par exemple de « rentrer » dans le système d’exploitation pour, just for fun, reformater un disque dur à distance, envoyer des miyards de spams, ou faire en sorte que l’ordinateur acquière une conscience supérieure.
Il existe des dizaines de failles de sécurité non corrigées dans Internet Explorer ou dans Windows.

Cela devient extrêmement gloussatoire. Que des gens vendent aux enchères une faille de sécurité (un actif hautement immatériel) sur un système d’exploitation non finalisé (Windows Vista n’est pas encore sorti – et à mon avis, une version non bugguée ne verra même jamais le jour), c’est de la virtualisation de virtuel. Et que d’autres personnes achètent cette information pour des dizaines de milliers de dollars, ouloulou, ça promet une dévaluation du dollar. Ou de l’action Microsoft. Ou de la place boursière virtuelle des mondes en ligne comme Second Life. Ou du sous-jacent électronique des écritures de bourse passées dans les chambres de compensation.
En finance, on a les options. Option d’acheter une action. Option de vendre du cacao à terme. On a aussi les options d’options (option d’acheter une option de vente de blé à 3 mois), les options d’options d’options etc. Cette mise en abyme devient vertigineuse : à quand des hackers virtuels, vivant uniquement comme avatars sous Second Life, qui attaqueront le système informatique de la Bourse de Second Life, bref, des informaticiens d’informaticiens d’informaticiens attaquant la Bourse d’un jeu d’une société.
Une seule certitude : les ventes d’aspirine vont flamber.

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0 réponse à La Grande Faille d'Utopie

  1. Yann dit :

    Un petit commentaire sur Windows Vista:
    Le logiciel est sorti; la version pour les constructeurs a été envoyée il y a un petit temps; la version grand public sortira bientôt.
    "une version non buggée ne verra jamais le jour": remarque facile, tout système d’exploitation contient son lot de bugs, ubuntu compris. Les mises à jour et retour utilisateurs sont là pour ça. Vista a subi un debuggage important de la part de nombreux beta testeurs avant même sa finalisation.
    Je ne suis pas un pro Microsoft, loin de là; mais derrière Vista, il y a beaucoup plus de changements qu’on pourrait le croire.

  2. Docthib dit :

    Je suis entièrement d’accord, Yann, j’ai posté exprès cette parenthèse pour qu’un lecteur vertueux et attentif remette de l’équilibre. Mon opinion – forcément subjective, mais fondée sur une actualité récurrente – est que certes, tous les systèmes d’exploitation ont des failles, de même que les navigateurs internet, les suites bureautiques etc. Mais que certains : 1. en ont plus que d’autres ; 2. mettent plus de temps à les corriger (quand ils les corrigent)
    Enfin, je suis d’accord avec ta dernière phrase : « derrière » (j’entends, « après ») Vista, il va y avoir de sacrés changements…

  3. Yann dit :

    Hu hu super vertueux a encore frappé.
    Lorsque je disais derrière je parlais de l’architecture même de Vista. C’est un grand changement par rapport à ce qu’a proposé Windows jusque là, notamment au niveau de la securité. L’accès au coeur du système est maintenant beaucoup plus limité pour l’utilisateur qui ne conserve que les droits qui lui sont réellement nécessaires.
    Quand à l’après Vista, oui cela promet beaucoup!

  4. Monsieur Jean dit :

    Bo, Doc, les options, c’est pas si sorcier… et puis, ça se price bien, non ? Faut juste (i) un peu de math, (ii) un bon algorithme, (iii) un peu de temps de calcul et, euh… (iv) le bon dgp (data generating process). Dans la pratique, on a bien (i) un peu de math, (ii) de bon algorithme, (iii) des ordinateurs performants (qui ne tournent pas avec la fenêtre de petit mou) et (iv), euh… un monde où tout est normal ?

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