De retour de vacances, je constate que le canon de ma serrure est coincé. Bon. J’appelle plusieurs serruriers, et ne tombe que sur des répondeurs (21 août, St Christophe), ou sur un gars qui dit « on ne fait pas ça » et puis enfin, un gars qui dit « OK, je vous appelle à 13h s’il passe à 14h, sinon demain ».
Il passe sans avoir appelé, c’est classique. Il démonte, il inspecte, et me propose un devis de 463 euros, rien que ça. La situation est classique : le client (moi) pas bricoleur (re-moi) se retrouve avec un gars qui propose de faire ça immédiatement (soulagement), un éparpillement de petites pièces (canon, morfase, enflougage, doirillons) sur le plancher et une serrure qui ressemble à l’Aiguille Creuse. Mais le hic, c’est que la barrière à l’entrée est élevée : 463 euros, c’est 2 fois le prix d’une batterie d’ordinateur qui dure 8h…
J’y dis donc : « C’est énorme, c’est impossible, je vais y réfléchir ». Lui utilise évidemment les arguments de Microsoft (FUD pour Fear Uncertainty Doubt) en soulignant le caractère inquiétant d’une maison dont la porte ne peut être fermée à clé, je reste inflexible. Alors vient le tango bien orchestré, la valse-hésitation, un pas j’avance, deux pas je recule, et lui et moi exécutons nos pas en se demandant qui conduit :
– (lui) Mais vous avez besoin d’une facture ?
– (moi) Ce ne sont pas 5,5% de TVA de différence qui vont changer le prix exorbitant…
– (lui) Non, non, euh, ça pourrait être moitié prix.
– (moi, mentalement : ça équivaut à une batterie d’ordinateur portable avec 8h d’autonomie, rha, je la veux je la veux) Non, non, c’est pas possible, je vais y réfléchir.
– (lui) Mais quel était votre budget ?
Je vous le fais courte : au final, je paie 50 euros TTC, avec une facture.
En dehors de ma satisfaction personnelle, j’en viens à quelques constatations.
- Le multiple entre prix initial et prix finalement payé est de 9,26. Et encore, peut-être que je pouvais l’emporter à 30 euros… C’est dire que je vaux 9,26 français moyens, je m’en doutais un peu, mais là, j’en ai la preuve quantifiée.
- Il se peut aussi que la valeur temps de l’argent soit différente pour ce serrurier et pour moi : il refusait d’attendre 24h de réflexion pour toucher 463 euros, et préférait 50 euros tout de suite. Cela représente un taux d’intérêt de 826% par jour, et je ne peux pas calculer le taux équivalent annuel correspondant : mon tableur refuse d’afficher les nombres ayant plus de 300 chiffres. C’est dire que la valeur du temps, pour mon serrurier, c’est vachement du sérieux.
- Je me félicite enfin d’être abonné à Que Choisir (allez-y, moquez-vous de moi), qui m’a bien préparé à ce genre de situation. Un jour, je lirai même ce livre sur la négociation que j’ai entamé il y a 4 mois. Et comme je suis bien préparé, j’ai même conservé le devis initial à 463 euros, au cas où le patron du gars me chercherait des noises. A défaut, je l’encadrerai à côté de la porte (le devis, pas le patron).
Bonne fête Christophe !!
Un retour en fanfare avec un post très truculent…chapeau bas messire.
J’espère que les vacances ont été aussi bonnes que méritées.
Une semaine encore sur paris..pour une mousse de rentrée?
Tiens, je me demande si je n’aurais pas encadré le patron ? ou décalqué peut être ?
Décidemment, mon cher, vous êtes trop rationnel ! …
Et apparemment, le serrurier a aussi agi sur les commentaires de ce site dont il est enfin possible de remplir les petites cases grises plutôt de de voir la fenêtre changer pour un site inconnu.
Un saint homme, ce serrurier !
bien joué mon doc ! Glad you’re back ! Chaud pour une mousse. Ce soir 18h30 au footsie (opera) ?
@ Yog : hello, le yogi millesimé, content de te ré-entendre sur les ondes. Pour la mousse, pas de pb, mais j’ai des contraintes fortes, alors un ptit mail…
@ Yves Duel : excellent ! Mais le patron (que je ne connais pas), je dois être du genre à ne pas pouvoir l’encadrer. D’un autre côté, lui semble adorer estamper… Quant à la rationnalité, elle en prendra un coup dans l’efficience des marchés, partie 4 (sur vos écrans, euh, avant la fin de l’année)
@ La grande Loulou : hello Loulou l’américaine. Mon serrurier n’a rien changé, pas plus que moi, donc c’est toi qui dois avoir changé quelque chose. Peut-être les ordinateurs amerlauds peuvent-ils des choses que les européens ne peuvent point ? Les voies de Bill Gates sont impénétrables.
@ Nerik : salut, vendeur maraîcher ! Ce soir pas possible, demain peut-être… Un petit mail (si tu as résolu tes pbs de firewall. Sinon, je sais pas 🙂 )