Métamorphose

Bénédiction de la douche du matin. Certes, la douche du soir, prélude à une nuit fraiche, est agréable, il fait nuit dans la salle de bain, comme dit Philippe Djian « une de ces nuits où on n’a plus qu’à boire frais, en espérant une petite brise sur le coup de trois heures du matin ».
Mais le matin… Englué, ensuqué, au radar, la tête dans le pté et les neurones en coquillettes trop cuites. Hop, salle de bains, geste automatique vers la radio (un petit jouet que je viens de m’acheter, une radio qui marche à l’énergie solaire ou musculaire. On tourne la manivelle ici, pendant 30 secondes, et ça donne 45 mn de radio… ou bien on laisse reposer sur l’étagère pendant toute la journée, face à la fenêtre, et Phébus fait tout le boulot de recharger la batterie), et la voix sirupeuse de l’animatrice de FIP me dégouline dans les pavillons auditifs.
Puis vient l’immersion, le baptême d’eau lustrale, la renaissance. Avant : un chromosome Y pas rasé, plantigradesque, monosyllabique. Après : une lame bien affûtée, reflétant le soleil par éclats, une envie de faire des choses importantes (écrire un livre, faire avancer le Projet Phenix, embrasser les vies). Personne ne l’a jamais mieux dit que Charlélie Couture :

Enfin bref
on se réinvente une pluie
mais à la bonne température
comme des sorciers civilisés

Charlélie Couture, Envie de l’eau, in Poèmes Rock, 1975.

Et après, mon autre douche du matin, celle-là à usage interne : un expresso. Puis un deuxième. C’est bon, il y a quelqu’un dans mon cerveau, on peut commencer.

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