David Bowie, Prince, Billy Paul… Mais aussi Umberto Eco, Michel Delpech… 2016 est, selon certains, une année terrible. Et pour que la liste soit exhaustive (et à jour), autant se connecter sur Wikipedia et son compteur funèbre. À chaque annonce de décès, les réseaux sociaux s’enflamment (plus ou moins) de « RIP » et d’images / vidéos / articles de commémoration.
Voici ma pensée du jour : ils vont tous mourir. Tous. Et nous aussi.
Voici donc quelques réflexions personnelles sur le sujet :
- Attendre qu’une personne meure pour la re-découvrir, c’est vraiment dommage. Cette pensée, peu originale, vaut aussi bien dans la sphère personnelle que dans la vie publique. Donc qu’est-ce que je fais depuis des années ? Je me dis qu’Eric Clapton va mourir un jour, et Bruce Springsteen, et moi (dans cet ordre). Ce qui me fait écouter Eric Clapton tant que je peux, tant que je veux, dès maintenant. C’est ce que j’ai fait avec JJ Cale pendant des années (j’ai même eu la chance de le voir en concert au Grand Rex), et puis il est mort, et je continue à écouter du JJ Cale.
- Les artistes ont le droit de vieillir, et de changer, et de mourir. Ils ont le droit, et même le devoir de se renouveler, de ne pas toujours faire la même chose, quoi qu’en souhaitent leur fans. Quand je regarde Paul Personne ou Renaud, je trouve leurs parcours superbes et touchants et humains. Et je n’attends pas d’eux une perfection de stars à chaque moment. J’espère que ceux qui ont entouré David Bowie et Prince ont su aimer l’être humain qui était caché par la lumière aveuglante de la star.
- Enfin, je paraphrase Philippe Djian : dans son roman Echine, le narrateur se fait apostropher par sa petite amie :
- « Mais pourquoi tu ne lis que des écrivains morts ? »
- Et il lui répond superbement :
- « Ah, parce que tu penses qu’un mec comme Richard Brautigan peut mourir ?! »
C’est ce que j’ai prévu de répondre le jour où l’on m’annoncera qu’Eric Clapton est mort. D’ici là, j’écoute sa musique, les interviews qu’il peut donner, je profite du moment. Et après sa mort, je continuerai probablement.
La vraie mort, c’est l’oubli des autres. On va tous mourir, mais je ne vous oublierai pas.