Alors voilà, je voyage, je suis comme ça, moi, je suis un globe-trotter, buxy-arnaque la poste-brie-comte robert, j’ai tout fait. Hier soir, c’était Londres, à l’hôtel de la Reine de Saba (les noms ont été changés, en fait c’était Bruxelles et l’hôtel du manneken Barbie). On m’avait dit (elle se reconnaîtra) : « c’est l’hôtel où notre Vizir descend à chaque fois ». Je ne sais pas, mais le connaissant, j’imaginais des salles de bains en marbre, des oreillers de soie, et un mini-bar maxi-rempli.
Déjà, la montée dans l’escalier sent la fumée froide, on se croirait dans l’arrière-salle du billard où Paul Newman faisait ses premières arnaques. Puis la chambre. Le son d’abord : une batterie de pluie sur la fenêtre, on a l’impression d’être coincé entre la caisse claire et la grosse caisse quand Frankie Machine déclenche son solo.
Les lits. Deux lits doubles. Je suis tout seul, oui, je sais, ça fait du mal à ma légende personnelle, mais j’arrive avec mon petit manteau, ma petite mallette, et je me retrouve face à deux lits doubles. Alors je rêve, là, il y aurait eu Sonja, la rousse, avec Marja, la blonde, mais elles auraient voulu dormir dans le lit double, car elles étaient effarouchées avec leurs longues jambes de biches, et puis il y aurait eu Marka la brune aux yeux violets qui aurait dit j’ai froid, alors j’aurais dit, oh c’est con, je vais monter le chauffage, imprime-toi sur mon pectoral en attendant, je vais t’envoyer du degré.
Mais comme je suis seul, et que la pluie tambourine, je me dirige vers le mini-bar.
C’est un rêve, je n’ai jamais vu ça : il est vide, propre, bien récuré, mais sans RIEN, rien du tout.
Les chaines de télé diffusent le même écran de neige électronique, du blizzard hertzien, ça repose.
Je vais me brosser les dents dans une salle de bains qui ressemble au couloir de la mort dans un pénitencier privé de budget du sud de l’Idaho, puis j’allume la lampe de chevet (ampoule à basse consommation qui dépasse de 2 cm de l’abat-jour) et je vais me coucher.
La pluie tambourine toujours, il est 1h34 du matin, je suis content.
Le lendemain, la saga de la reine de saba continue. J’en rigole, c’est normal, quand on se réveille à 6h du matin, on est jovial. Alors, deux phénomènes de physique intéressants.
Le premier : l’eau de la douche est glacée, quelle que soit la position du robinet ; l’eau du lavabo est chaude. Conclusion : la douche et le lavabo sont branchés sur des circuits d’eau séparés. Impressionnant, cette technicité anglaise dans les hôtels de première zone… J’en suis réduit à m’abluter au lavabo (car les morpions attendent la moindre faille d’hygiène), c’est bien, ça me rappelle quand ma grand-mère basque me récurait dans une cuve en zinc, dans la cour de la ferme, juste avant la première guerre mondiale.
Deuxième phénomène : la bouilloire est remplie d’eau, pour que je puisse me préparer mon thé. C’est adorable, comme attention. Mais voilà, je suis un outlaw, j’adore outrepasser les limites de ma life. Alors je me dis « Allez, là, tel que je suis, je vais remplir un peu plus la bouilloire ». Et là, le drame : impossible de remplir la bouilloire au robinet du lavabo, il faut tellement incliner le bec de la bouilloire que l’eau présente dans la bouilloire se déverse dans le lavabo. Alors elle a fait comment, la dame qui a rempli la bouilloire ? Danse de la pluie (qui continue à tambouriner) ? Utilisation d’eau lyophilisée ? Remplissage de la bouilloire par un autre orifice ? Mystère de la mécanique des fluides.
Je me venge en salissant trois tasses. Après tout, si on dit que Sonja n’aime pas le thé, ça fait juste une tasse par personne.
L’hôtel de la Reine de Saba : on n’y revient pas …
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Doc, total respect pour ce texte digne d’un polar…tel le trille du rossignol annoncerait-il votre prochain thriller ?
Plutôt que le trille du rossignol, c’est le chant du cygne 🙂
Mais merci néanmoins pour votre compliment indéfectible ! Non, il n’y a pas de "prochain" thriller (y en avait-il un précédent ?)
Génial le récit 🙂
Ca me rappelle un séminaire de Team Building où je m’étais faite piéger à mon arrivée en 2006, du côté de Iasi (prononcer Yache), un coin riant blotti entre la frontière moldave et la frontière ukrainienne, mois de novembre, hébergement de luxe, 4 filles par chambre et 2 lits doubles. De mémoire je m’étais retrouvée dans un des lits doubles avec Diana, tandis que Luminita et Anca partageaient l’autre. Me rappelle plus de la longueur exacte de leurs jambes, ni de leurs couleurs de cheveux (la palinka tiède avait coulé à flots) mais votre éclectisme capillaire saura suppléer à l’imprécision ?
Vous au moins, vous pouviez verser la Palinka dans la bouilloire, c’est déjà bien…