Thèse et Antithèse(s)

Il y a 7 ans, le 11 septembre 2001, un drame de grande ampleur a secoué les Etats-Unis. La thèse officielle, largement reprise dans les médias jusqu’à aujourd’hui, peut être résumée (par mes soins) ainsi :

Deux avions de ligne détournés ont percuté chacune des deux tours du World Trade Center, déclenchant des incendies dans ces tours. Sous l’effet des incendies, ces deux tours se sont écroulées, faisant plus de 3 000 morts. Un autre avion de ligne a été détourné et a percuté le Pentagone. Un quatrième avion s’est écrasé en Pennsylvanie. Une commission d’enquête a été formée fin 2002, et a rendu un rapport de 585 pages en juillet 2004, statuant sur ces événements.

Au fil des mois, puis des années qui ont suivi ce drame, plusieurs groupes se sont formés pour contester cette thèse officielle. Certes, il y avait comme toujours des illuminés et des fous, et plusieurs thèses fantaisistes ont pu voir le jour. Mais il y a aussi eu un grand nombre de militaires américains, de professeurs et chercheurs, d’architectes qui ont pris position pour contester la thèse officielle… Notamment, un collectif de chercheurs en physique, chimie, énergétique qui n’arrivaient pas à faire publier leurs articles de recherche dans les journaux académiques a décidé de créer un journal académique en ligne (avec comité scientifique, revue des articles avant publication, sélection par des spécialistes du domaine) et portant exclusivement sur les attentats du 11 septembre. Ce journal a rempli sa mission, puisqu’il a mis en ligne 48 articles de qualité scientifique. Certains de ces articles commencent maintenant à être admis dans des revues scientifiques de renom.

Ce qui est donc étonnant, c’est de voir le peu de cas médiatique qui a été fait de ces contributions. Que ces travaux soient ignorés dans la plus grande partie de la presse américaine, cela pourrait encore se comprendre. Mais qu’en Europe, aucune presse d’investigation n’aie fait surgir ces dissonances majeures, cela surprend. Soit il s’est agi d’un panurgisme à grande échelle, chaque journaliste relayant l’information de ses collègues sans réelle investigation personnelle ; soit des enjeux éditoriaux ont fait qu’une seule thèse a prévalu, et que la mention à d’autres explications est habilement noyée sous la dénomination « les thèses du complot ».

Je résume quelques découvertes scientifiques, et renvoie les lecteurs curieux aux excellents articles de Wikipedia (notamment les théories du complot, les accusations de partialité de la commission d’enquête). Les sources que je cite ci-dessous sont hélas essentiellement en langue anglaise.

  • Les incendies déclenchés par les avions dans les tours jumelles ne peuvent aucunement expliquer, par leur température, l’effondrement des tours. (cf. cet article, p. 8 et 9) 
  • Les tours se sont effondrées parfaitement verticalement, à la vitesse d’un objet qui tombe, c’est-à-dire sans résistance des planchers des étages intermédiaires. Il n’y a qu’une seule manière pour une tour de tomber verticalement et à la vitesse de la gravité, c’est dans le cas d’une destruction contrôlée par explosifs (thermites).
  • Sur plusieurs vidéos et photos, des poutrelles exhumées des décombres des deux tours jumelles montrent des parties sectionnées en biseau, et des morceaux d’acier en fusion. Seuls des explosifs peuvent mettre de l’acier de cette qualité en fusion, les incendies étant d’une température bien trop inférieure pour fondre ce métal. Et des explosifs placés pour une destruction programmée laissent des marques en biseau. Un article fait le point là-dessus, hélas dans un français un peu approximatif. Une analyse des poussières relevées sur le site conclut aussi à des explosifs.
  • Plusieurs personnes (pompiers, gardien d’immeuble) mentionnent avoir entendu des explosions quelques secondes avant l’effondrement des tours. Ces témoignages ne sont pas repris dans le rapport de la commission d’enquête, mais ont fait l’objet d’une analyse par un chercheur.
  • Une troisième tour (WTC7) s’est effondrée à un bloc de là. Cette tour était « protégée » par une autre tour (qui n’est pas tombée), et elle n’avait pas été touchée par un avion. Le rapport officiel ne mentionne pas l’effondrement de cette tour, qui s’est pourtant fait à la verticale et à la vitesse de la gravité. Un article traite de l’effondrement de cet immeuble, sans une seule équation, en proposant juste d’observer une vidéo et des photos. Il démontre l’utilisation d’explosifs.

A ce stade, il est difficile de formuler des hypothèses rigoureuses. Mais une destruction programmée par explosifs ne s’improvise pas. Il faut avoir accès aux btiments et à toutes leurs installations intérieures. J’avais lu des articles sur les propriétaires des tours, les bénéficiaires des contrats d’assurance, les responsables des sociétés de vigiles et leurs liens avec des personnalités en vue. Je ne retrouve plus, pour l’instant, les références.
En tout état de cause, je constate qu’entre les faits scientifiques (avec toutes les questions que l’on peut imaginer, en termes de préméditation), et la version véhiculée dans la presse, il y a un hiatus. Je reviens à mon propos : peut-on encore penser être informé, quand des informations aussi détaillées et précises n’ont pas été reprises dans la presse pour donner une vision plus contrastée de cet événement ? Et pourtant, l’adhésion de masse à cette « thèse officielle » a conduit à des conséquences géopolitiques extrêmement graves.
Le paradoxe amusant, ou très triste, c’est que si les pages des journaux se mettent à consacrer un peu d’espace aux théories alternatives 7 ans après, ce sera peut-être grce à la tirade de Jean-Marie Bigard. (Ah, j’oubliais, il s’est rétracté).

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0 réponse à Thèse et Antithèse(s)

  1. Yann dit :

    e trouve ce billet assez impartial:

    -Journal academique de contestation des these officielles. Apres verification, 2 articles ont ete publie dans des revues scientifiques valables:
    – "Fourteen Points of Agreement with Official Government Reports on the World Trade Center Destruction" (sic)
    – "Environmental anomalies at the World Trade Center: evidence for energetic materials"

    On est donc loin d’avoir des articles presentant une dissonance majeure dans des revues scientifiques etablies. Je ne remets pas en cause la demarche et la potentielle qualite de ceux-ci, mais plutot la facon de les presenter comme etant les preuves de la bonne realite.

    Pour revenir sur les bullet points:
    1: Ce rapport wtc.nist.gov/progress_rep… donne une autre version. le "ne peut aucunement" me semble exagere. De meme les reste des explications est annonce de facon abrupt.
    Je ne remets pas en question le fait que des etudes puissent etre faites et d’autres explication donnees. Je pense juste que les presenter comme etant les preuve de la "verite vraie" et cachee est aussi troublant que le credit aveugle donne aux explications officielles.

    Yann

  2. Yann dit :

    Fatigue: il faut comprendre partial

  3. Docthib dit :

    Merci pour cette précision, Yann, mais j’avais compris, d’après le contexte de ton commentaire 😉
    Allons-y pour quelques remarques.
    1. Le journal est clairement un journal créé dans le but de publier ce qui ne pouvait pas être publié ailleurs. Il est donc possible, en effet, que la qualité des articles de ce journal ait été médiocre, ce qui expliquerait qu’ils aient été refusés ailleurs. Il faudrait donc lire attentivement les deux articles qui ont été acceptés.
    2. La notion de "vérité vraie" n’existe pas, en science. Il y a des thèses, c’est-à-dire des tentatives d’explication du monde. Donc un journal ne peut avoir la primeur de la vérité, les autres se trompant. Mon propos ici était plutôt d’indiquer que des articles *au moins aussi sérieux scientifiquement que les enquêtes officielles publiées* proposaient des théories alternatives.
    3. "ne peut aucunement" ou les explications abruptes. Oui, j’assume cette critique, qui est correcte de ta part. J’ai deux explications pour le style que j’ai employé :
    (a) des années d’enseignement m’ont démontré qu’il fallait énoncer des choses que les gens peuvent retenir facilement. Ici, je n’avais pas l’ambition de détailler et commenter les centaines de pages d’articles : je voulais donner envie d’aller lire (ce que tu as fait, d’ailleurs 😉 ) En d’autres termes, j’ai donné The Big Picture, quitte à exagérer dans la simplification : je préfère dire "ne peut aucunement" quand dans ma tête je pense "il y a de très très faibles probabilités que…"
    (b) après 7 années de thèse quasiment jamais remise en cause, je pense qu’un coup de pouce vers d’autres thèses à considérer devait être un coup de pouce fort. Dire "il semblerait qu’il y ait des explications alternatives" ne frappera pas l’opinion, car il y a toujours des théories alternatives à un événement. Dire maintenant : "des centaines de scientifiques pensent que les tours sont tombées à cause d’explosifs" aide à replacer le débat vers une voie plus médiane que "c’est le carburant des avions qui a fait tomber les tours".
    4. au sujet du rapport que tu cites. Je ne suis pas énergéticien. Mais j’ai quelques remarques. C’est un rapport très sérieux, et officiel, sur l’investigation des causes de la chute du WTC7. Il y a notamment des analyses par scénarios, et des tests graphiques de ruptures de colonnes (avec impact sur le déformement de la façade) qui sont très sérieusement faits, semble-t-il. Maintenant, sur les 56 pages du rapport, seules 3 mentionnent la température : p. 43 à 45 (L-39 à L-41). Ces pages disent qu’une température *uniforme* de 500°C ou plus aurait pu expliquer que l’acier des colonnes faiblisse et provoque un écroulement. A aucun endroit n’est évoquée la température réelle des incendies, mais semble-t-il, ces températures *uniformes*, c’est-à-dire prolongées, sont très difficiles à atteindre. Par exemple, une étude (certes discutable, puisque publiée sur un site qui demande la réouverture des enquêtes sur le WTC) montre, par calculs physiques, que même si on faisait les hypothèses les plus extrêmes (supposons que tout le kérosène des avions a brûlé, de manière optimale, sans déperdition de chaleur, et pendant très longtemps), alors on atteint moins de 500°C.
    Et il s’agit des tours WTC1 et 2, pas de la 7, qui a eu des incendies beaucoup plus circonscrits, et sans kérosène.
    Je conclus : je reconnais que ma *présentation* est partiale (mais à mon avis, pas plus que la couverture médiatique de la thèse officielle, j’essaie donc de contre-balancer), mais *sur le fond*, les études "indépendantes" donnent des résultats très troublants. Où est le journalisme d’investigation ?

  4. Yann dit :

    Avec beaucoup de retard, une partie de ma reponse, le reste etant perdu dans une erreur de manipulation:

    Au final, je préfère ce commentaire dans sa présentation au billet.

    Je suis convaincu qu’il peut y avoir un journalisme d’investigation et des études scientifiquement très valables sur des thèses alternatives. Ce qui me gène fondamentalement dans la plupart des sites linkes, c’est que sous la "couche scientifique" sensée donner du crédit a l’analyse, on trouve des articles, des sites qui eux manquent totalement de rigueur mais se présente comme "scientifiquement garanti".

    Si on prend par exemple le site patriotsquestion911 référencé dans le premier site fourni du billet, l’ambiguïté est majeure sur le fait que les personnes citées soutiennent réellement le site. Le Général Clark par exemple n’a pour affiliation qu’une citation particulièrement courte d’un interview télévisé. Difficile de valider qu’il supporte les thèses du site ou soit critique du peu d’ouverture du rapport sur les manquements de l’administration.

  5. Docthib dit :

    A mon tour d’avoir du retard. En effet, mea culpa, j’ai essayé de lister des sites sérieux, mais tout n’est pas blanc-bleu en effet. Et je suis d’accord que le thibillet est un peu trop pêchu, et qu’il gagne à être éclairé (et amendé) par mon commentaire. Maintenant, je l’ai déjà dit et je persiste : face à un tel aveuglement volontaire des médias, j’ai pensé qu’un message en demi-teintes, et tout en réserves et doutes et conditionnel, affadirait l’idée. Je ne pense pas être un extrêmiste qui cherche à renverser à tout prix les poids dans la balance : j’aimerais juste que la balance soit équilibrée entre les différentes théories, et non pas qu’une seule version – très disctutable – soit la seule qui circule dans le grand public.

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