Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de River Boat Song, par JJ Cale, sur le CD Travel Log, Jive, 1990. Le disque est en vente ici. |
La chanson du bateau de rivière
Le matin quand je me réveille, sa place est vide à côté de moi. Je descends à la cuisine, la brume se lève à peine, la rivière est encore tranquille, glacée comme un miroir et transpercée ça et là par quelques roseaux pointus. Quand je descends vers la berge, j’entends un petit tchik tchik tchik, elle doit taper à la machine au grenier, écrivant son livre avec la fenêtre ouverte. L’herbe me chatouille les pieds, et que le ciel soit gris ou bleu, j’entends arriver le bateau du vieil homme, comme une horloge qui ferait Touk Touk Touk Touk. Quelquefois je me suis fait un café, et je descends avec ma grande tasse serrée dans les mains, d’autres fois j’ai juste les poings au fond des poches, les yeux plissés à attendre l’apparition de son vieux bateau au tournant de la rivière.
Il passe chaque matin, pour aller pêcher plus bas, vers la mer, on se fait juste un signe, ça nous suffit pour la journée. J’aime bien le voir glisser doucement vers la mer. Il ne pourra rien m’arriver tant que le vieil homme passera chaque matin devant ma maison.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.