Ceci est une citation à des fins d’illustration musicale (détails ici). Il s’agit d’un extrait, en mono, de Dead cat on the line, par Bob Brozman, sur le CD Blues Reflex, Ruf, 2005. Le disque est en vente ici. |
Marée humaine
Au moins une fois dans ma vie, je le dis, j’aurai vu une assemblée se soulever comme la mer, avec un grand appel, une foule animée, chaleureuse, lançant des vivats à un petit musicien de cambrousse qui faisait résonner sa guitare sur scène.
Bob Brozman jouait des valses twistées,
des chants tahitiens langoureux,
des blues purs,
ça racontait des exploits de John Henry, le colosse qui bâtissait des voies ferrées tout seul,
ça parlait d’un fantôme qu’il avait rencontré dans le moteur d’un autocar Greyhound, « coincé là comme un génie dans une bouteille de bourbon »,
et le jour où l’on avait voulu attaquer sa guitare à l’ouvre-boîtes (mais l’ouvre-boîtes s’y était cassé les dents),
et les îles enchantées où-les-paupières-des-femmes-sont-des-rideaux-d’amour,
tout cela nous remuait les zygomatiques, la salle ronronnait doucement entre les vivats, on était comme en famille, allez, l’Homme n’est pas foncièrement méchant.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.