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Ce soir, l’action Google a atteint son plus haut sommet boursier : 483 dollars et quelques. OK, ça fait un peu moins en euros, mais pour une société qui est partie de 85 $ l’action en août 2004, c’est… comment dire… enviable, comme progression. Ce qui m’amuse, et m’étonne, c’est la capacité des analystes, aujourd’hui, à fixer des objectifs de cours à 600 $ d’ici quelques mois. |
Non pas que je conteste cet objectif : je suis professeur de finance, donc, comme Jean Gabin, ce que je sais, c’est qu’on ne sait jamais rien. Non pas que je conteste la méthode pour arriver à ce chiffre (s’il y en a une) : après tout, si l’on trace une courbe de la hausse passée de Google, on devrait arriver vite à 600 $.
Ce qui m’intéresse, et là où j’avoue mes limites (heureusement, pas en public), c’est de savoir comment on peut arriver à de tels chiffres, avec tous les métiers et les acquisitions de Google. Certes, il y a des analystes hors pair, qui arrivent à jongler avec tous les business models, j’ai même trouvé un vrai génie qui anticipe le scénario que je trouve le plus juste et le plus cohérent sur les 20 prochaines années. Il n’empêche, je reviens toujours à mes bons vieux fondamentaux : le PER actuel est de 70 (l’action vaut 480 $ pour un bénéfice par action légèrement inférieur à 7 $), le PER à un an est de 30 (euh, allez, action à 600 $, bénéfice par action à 20 $), donc soit le bénéfice va être multiplié par plus de 3 en un an (argh, c’est ce qu’ils ont fait de 2003 à 2004 et de 2004 à 2005 ! Bon, d’accord, mais c’est pas parce que le baleineau grandit de 300% dans ses premières années que les baleines grandissent de 3 fois leur taille quand elles sont ados. Et puis les analystes, ils tablent plutôt sur un bénéfice par action de 10 $ en 2006, et 13,5 $ en 2007. Où c’est qu’est la différence ?) soit que ça atteindra pas 600 $, on disait ça juste pour rigoler, vous savez, les investisseurs ils aiment des chiffres ronds.
Bref, sans vouloir mégoter (en ces temps anti-tabagiques, ça ferait désordre), je me dis qu’il doit y avoir une poignée de clampins qui se disent « Google a atteint son plus haut, donc c’est la preuve qu’il peut encore monter, on achète !!! »
J’adore l’optimisme des marchés financiers, ça me requinque.
Comme le disent mes géniteurs intellectuels :
« Sachez-le, être expert financier présente certains risques, comme celui de se retrouver au milieu d’individus impatients de vous expliquer leur système pour faire fortune en achetant des actions. heureusement, ces fcheux entrent en hibernation temporaire chaque fois que le marché baisse. »
Richard Brealey, Stewart Myers, Franklin Allen, Principes de gestion financière, 8ème édition, Pearson Education France, Chap. 4, 2006.
Mais c’est sûr, Google c’est efficace quand c’est utilisé intelligemment.
Super note, ça me rappelle, une analyse du même acabit sur Liberty Surf, il y a quelques années.
Sauf qu’au lieu d’être publié sur un blog, ladite note avait fini par être faxé aux Echos et publié le lendemain.
Comme dit l’autre, "times are a-changing".
Crois-tu qu’ils placardisent puis virent les mamans blogueuses de retour de congé maternité comme Nissan (cf mon post)?
Crois-tu que comme dans "Les Actifs Corporels", Google augmente sa valeur parce qu’il s’engrosse et accouche de toujours plus de petits qui seront valorisés au moins à hauteur de la société mère….et si Google avait un visage (hors celui de ses PDG) quel serait-il?
Ca faisait longtemps que je t’avais pas embêté 😉
@ Chris : tu parles probablement de cet article là. Qui avait été envoyé par mail (quand même…)
@ Da vinci yog : je ne sais pas quel est le pouvoir des blogs face aux mamans, mais c’est vrai que les actifs corporels sont une sacrée référence. Même si, de toi à moi (mais chut…) je crois beaucoup au modèle de Google…