14 610 jours

Il y a des gens qui dépriment au moment du passage d’une dizaine, ils pleurent avant, dépriment pendant, et remâchent après. Pour ma part, même si je n’ai pas atteint tous les objectifs que je m’étais fixés il y a 1 an et demi (le projet Phénix est dans les choux, et Prométhée a du mal à atteindre la vitesse de croisière), j’ai quelques point d’étape satisfaisants (projets Mercure et Magnolia).
Mon frère me donne ce matin LA citation :

« Maintenant, j’ai passé l’âge de me faire repasser par des petits cons »
La tante Léontine dans « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages », de et par Michel Audiard.

Bref, ça baigne.

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Explosion d’agenda

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Creative Commons License photo credit: Silveira Neto

[edit du 30-10-2013 : cet article était publié sur mon blog de développement personnel (Devperso.fr), je l’ai rapatrié désormais dans la rubrique « productivité » de blogthib.com – un edit de ce type signalera de tels articles]

Je travaille beaucoup actuellement, ce qui explique mon silence. En même temps, je prends régulièrement des notes, parce que c’est justement dans le travail intense que l’on détecte des zones de productivité.

Mais là, c’est l’inverse que je constate, avec un mystère.

Depuis quelques semaines, j’ai eu plusieurs plantages dans mon agenda. J’ai pourtant un agenda électronique, synchronisé avec mes différents ordinateurs, et je le mets à jour très régulièrement. Et pourtant, dans les deux derniers mois, j’ai constaté :

– un rendez-vous oublié, et qui m’a obligé à annuler un déjeuner alors que j’étais déjà au restaurant (j’y reviendrai)

– 4 ou 5 rendez-vous que j’ai pris en croyant être libre, alors que j’avais des engagements antérieurs que je n’avais pas noté dans mon agenda.

– deux dates que j’avais oubliées de noter.

Si je mentionne ces différents plantages, c’est qu’ils ne laissent pas de m’étonner : je suis habituellement extrêmement scrupuleux, ponctuel, et je n’oublie rien. Mais là, c’est un feu d’artifice.

Je recherche les raisons : fatigue, trop d’informations, distraction.

J’ai quelques idées, sur lesquelles je reviendrai, mais cette séquence de plantages m’étonne vraiment, et m’amuse : que se passe-t-il donc dans ma tête ?

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Magnolia Express – 3ème partie – #14

Un rêve d’Aline
 
La banquise était saupoudrée de sucre glace et ça envoyait des étincelles dans tous les sens, c’était une piste aux étoiles en plein pôle nord. Il y avait un cercle d’ours blancs qui dansaient en faisant Pom Pom Pom, au milieu de toute cette étendue blanche. Ils avançaient tous ensemble, puis se prenaient par le bras, faisaient des entrechats tout en disant Pom Pom Pom Pom, puis ils se remettaient à danser débonnairement. Un des ours a fait un entrechat, et puis il est retombé sur un pied, a fait Oups et s’est retrouvé les fesses dans la neige. ça avait fait Pom Pom Pom Oups, et les autres dansaient autour de lui, il battait la mesure avec ses pieds tout blancs tout neigeux en restant étendu mollement, les yeux fixés sur les nuages, un sourire ineffable sur ses babines.

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Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.

Le roman, dans l’ordre, est
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On refait la course : le negative split négatif, et le RDS positif

Au sujet du Marathon de Turin, vous avez été nombreux (au moins deux) à me demander : « Mais enfin donc, peste boufre, qu’est-ce qui explique cette contre-performance manifeste avec une telle préparation d’athlète surdimensionné ?! »
Je me suis posé la même question, car de temps en temps, je pense.
Et j’ai consulté les oracles : quelques coureurs aguerris, et Google, qui ne court pas beaucoup, mais qui bouffe de l’info sans discernement (donc méfiance).
Voici les résultats de mes investigations :

  • Le negative split, que j’ai pourtant essayé d’atteindre plusieurs fois, n’est pas recommandé en marathon. Les avis sont assez unanimes : « si tu essaies de courir à 6’20 » au kilomètre pendant 20 bornes, puis que tu passes brutalement à 5’40 » au kilomètre, ton corps il va pas aimer ». Car le corps aime la régularité, surtout sur 42 km (et 195 mètres, ne les oublions pas).
  • Le conseil est de courir à la même allure pendant toute la durée de l’épreuve, tout en écoutant son corps. Qui ça ? Mon corps ? Ah oui, cette machine électrique à laquelle j’envoie des signaux codés ? Non, coco, le siège de ton âme, la porte ouverte sur l’extérieur, le rideau qui se gonfle sous la respiration du Tao.
  • L’erreur, fatale à plus d’un coureur de ce marathon très particulier, a été de maintenir la vitesse de course dans la côte. Nous avons été plusieurs à avaler la côte sans difficulté, avec un grand sentiment de puissance. Nous sommes tous arrivés en haut en étant extrêmement contents… alors même que, sans le savoir, nous avions brûlé notre précieuse énergie (le glycogène) dans cette montée. Le conseil est donc : en côte, ralentir son allure. De combien, mon général ? Deux réponses :
    • En ajoutant 15-20 secondes au kilomètre. Donc pour moi, il aurait fallu monter la côte à 5’40 » + 20″ =  6’00 » au km, au lieu de faire le cacou devant Joce, Arnaud et Mathieu.
    • En maintenant la fréquence cardiaque au même rythme que sur du plat, c’est-à-dire raccourcir la foulée, respirer, et tant pis pour la vitesse.
  • Le but est finalement de repousser « le mur », ce moment où on n’a plus rien dans les jambes. Pour quantité de coureurs, ce mur apparaît au km 30, ce qui fait dire à Pierre, gourou aux 40 marathons : « la course commence au km 30 ». Or, ce qui fait que le mur apparaît, plus ou moins tôt (pour votre serviteur, km 26 à Paris, km 23 à Madrid, km 29 à Turin), c’est l’épuisement du glycogène. Donc, petit cours, et merci à Housni pour ces bons conseils :
    • Le glycogène, c’est le carburant des muscles. Il est constitué de sucres stockés dans les muscles et le foie. Pour un être humain normal, il y a 400 grammes de glycogène stockés.
    • Mais avec une préparation particulière (le RDS, Régime Dissocié Scandinave) uniquement réservée aux marathoniens, et pas plus de deux fois par an, on peut faire passer ce stock de 400 grammes à 1 kg. Et donc, on peut repousser « le mur ».
    • Le principe est d’affamer le corps en glycogène, de telle sorte que le foie cherche à stocker de manière surcompensée après coup. Les étapes sont les suivantes (pour un marathon à courir le dimanche matin) :
      • Le dimanche précédent, dernier repas normal.
      • A partir du lundi, 3 jours de régime sans sucres : pas de sucres lents, mais uniquement des aliments sans sucres : protéines, fromages (génial : zéro glucides). Donc on proscrit : pain, riz, pâtes, pommes de terre.
      • Jeudi matin, il faut vider les dernière réserves de glycogène, donc 40 mn de footing pour vider le réservoir. Et après, petit déjeuner normal : pain, confiture, sans se gaver.
      • Le foie est total sevré, et il cherche sa dope comme un malade. Pendant 8 heures, il va chercher à surcompenser. Donc le jeudi midi : grosse bouffe de pâtes, pain complet, un truc à se faire péter la sous-ventrière. Le foie est gavé, et on se sent comme une oie dans le Périgord. Normalement, on a 1kg de glycogène qui a été stocké par ce trouillard de foie.
      • Les autres repas doivent être normaux (pas de gavage), mais uniquement orientés en sucres lents. Pas de viandes grasses, juste 100-150g de protéines par repas, pour maintenir la qualité des muscles : jambon blanc, poitrine de dinde, carton bouilli, polystyrène.
      • Plus de footing, de l’eau toujours, et des pensées positives.

Voilà, il ne reste plus qu’à appliquer ces conseils.
C’est un état d’esprit étonnant. Ce marathon a réellement été très dur, et pourtant, j’en sors très détendu parce que j’ai compris mes erreurs. Laurent me dit qu’il aimerait courir un marathon à l’automne, avant Londres dans un an, et je suis prêt à le suivre.
Ce projet, c’est un peu plus que des courses. C’est un groupe, une vraie équipe, ce sont des fonds qui sont levés pour une bonne cause, ce sont des heures de bénévolat. Ce sont des grands moments.

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Tout ce qui ne tue pas rend plus fort

Voici donc le compte-rendu de mon Marathon de Turin.

Avant la course 

Dimanche matin, réveil 6h15, Laurent (mon coturne à l’hôtel) fait son yoga pendant que je lis quelques poèmes de Bashô et que je respire. Petit déjeuner vers 6h45, du jambon, des céréales, un thé, puis on remonte se préparer. Crème pour les pieds et les jambes, pansements sur les tétons, piles de rechange (pour walkman et podomètre), gels de glucose.

Nous arrivons au rendez-vous sur la Piazza San Carlo avec 10 minutes d’avance. Nos camarades arrivent un peu plus tard, nous en avons profité pour nous mettre au soleil, il fait super beau, ciel bleu, mais encore frais : +8°C. On nous promet que ça va taper plus tard dans la matinée. Nous prenons une photo tous ensemble puis direction la ligne de départ. C’est un tout petit marathon, en nombre de coureurs : 2 200 dans le peloton de départ, ce n’est rien à côté des 40 000 du Marathon de Paris. Du coup, c’est une ambiance plus détendue, il fait beau, une jeune fille qui chante faux nous assène l’hymne italien, et c’est parti, il est 9h20.

Km 0 à 10 – confiance et beauté

C’est d’abord une avenue, puis une longue place pavée avec de longues pierres plates, nous courons au milieu des rails de tramway, la ville est à nous. Virage à droite, et nous continuons le long du Pô, là où je m’entraînais il y a un an pour préparer le Marathon de Madrid. La route devient une 4 voies dans une banlieue urbaine, des immeubles glacés, très peu de public, nous sommes seuls. Et c’est là un des premiers plaisirs de ce marathon : à 2 200 répartis sur plusieurs kilomètres, nous ne sommes pas dans le coude-à-coude d’un peloton, chacun a beaucoup d’espace devant lui et sur les côtés, chacun court pour soi. Du soleil, une route presque vide, quelques passants. Je maintiens parfaitement mon rythme de 6’10 » au kilomètre, rythme que je dois tenir sur les 21 premiers kilomètres avant d’accélérer dans la seconde moitié du marathon. Jocelyne, avec qui je cours, me distance progressivement, je reste en arrière, à mon rythme. Et puis, vers le km 10, nous passons en pleine campagne. Des champs de blé en herbe, des parcelles labourées, la tache jaune d’un champ de colza au loin. Nous sommes sur la route vers Orbassano, et rien n’indique que nous venons de quitter une ville.

Au-dessus d’une parcelle de blé en herbe, une hirondelle fait des volutes en rase-mottes, en rase-brins, et c’est superbe de voir tant de grâce dans le soleil.

Les kilomètres se déroulent, j’ai un peu mal au jambes, une fatigue qui me plombe un peu, je ne m’en inquiète pas plus que ça, c’est après que c’est censé devenir dur. Et puis ce grand moment de beauté : après une petite montée sur une bretelle d’accès, un superbe panorama sur les Alpes enneigées. Ciel bleu, montagnes blanches et grises qui nous bouchent l’horizon, donnant un sentiment de leur puissance, mon Kilimandjaro à moi.

Je continue au milieu des champs. Nous passons au milieu de petits villages, avec leurs rues pavées et leur rigole centrale, il y a des fanfares, des passants, des enfants dont je tape la main en passant.

J’avais pris la peine de m’arrêter pour desserrer mes chaussures, mais je passe le km 20 à 2h04, c’est-à-dire pile-poil 6’10 » au km. A ce rythme, je peux faire 4h15 ou moins. Je prends mon premier gel de glucose, j’avale deux verres d’eau.

Km 21 à 27 – la côte vaincue

J’arrive au semi (21,1 km), le moment où je dois accélerer. Je mets le walkman en marche, et je tombe sur « Why Aye Man » de Mark Knopfler : le tempo idéal pour monter à ma seconde vitesse, 5’40 » au km (negative plit, cf. mes mésaventures et réflexions passées). J’accélère donc, et c’est parti à ce nouveau rythme, la route est un long ruban de bitume entre maisons de banlieue avec des champs derrière.

Le faux-plat imperceptible depuis le km 17 se transforme en côte, c’était prévu sur le relief, et je l’attaque sans réduire ma vitesse, comme c’était prévu : après tout, après le km 27, ça descendra, et tout sera plus facile. Je repère Joce avec les ballons du meneur d’allure pour 4h15, je grignote insensiblement la distance, et je la passe, je lui souhaite bon courage, puis je continue à mon rythme. Il fait chaud, le soleil tape, je n’ai plus froid et je sens que je vais avoir des coups de soleil. La pente est longue, je m’accroche, je perds souvent le rythme mais je remonte toujours pour me maintenir à une vitesse de 5’40 ».

Vers le haut de la côte, avant d’entrer dans le village de Rivoli, je rattrape Matthieu et Arnaud. On s’échange une poignée de main, je les passe, tandis que résone dans mon casque la musique de « Legend of Zenda ». Grand moment d’exaltation et de puissance, j’aime ma foulée, j’aime ma vitesse, et je sais que le haut de la côte n’est plus loin. Au km 27, je vois en effet la fin de la côte, un virage à gauche, désormais c’est censé descendre jusqu’à l’arrivée, je pense que rien ne peut m’arriver.

Km 29 – les ennuis commencent…

Au km 29, je sens des douleurs dans le ventre, j’ai le torse et le ventre glacés, j’ai peur d’avoir une colique. Je décide de ne rien forcer, j’ai mal, donc je m’arrête à un café et demande la permission d’utiliser les toilettes. Ils acceptent, mais Argh ! Ce sont des chiottes à la turque ! De fait, je me contente de pisser, fausse alerte, et j’ai dû perdre à peine quelques minutes. Retour sur la route, cela va mieux… pour 200 mètres. Je sens que je suis fatigué, je ralentis insensiblement, j’essaie de maintenir le rythme, mais cela devient de plus en plus dur : je passe à 5’50 », puis 6’00″… J’arrive au ravitaillement du km 30, je prends mon deuxième gel de glucose, deux verres d’eau, et je repars. Nous sommes revenus dans la ville, ce sont des longues avenues très larges, avec personne sur les côtés, il y a quelques badauds aux carrefours, mais on a l’impression de courir sans en voir la fin. J’essaie de balancer les bras pour pistonner ma course, je me focalise sur la musique (« Violet » de Seal m’apaise et me relance), mais je sens le coup de pompe qui m’attaque de plus en plus. A tel point que je ne vois pas passer le km 32, celui où j’étais censé passer de 5’40 » à 5’20 » pour une nouvelle accélération dans les 10 derniers km. Là, il ne s’agit plus d’accélérer, mais uniquement d’essayer de me maintenir en-dessous des 6’10 » de ma première moitié de parcours. Très vite, je ne regarde plus ma montre : ça ne sert à rien de voir ma performance se dégrader, autant m’accrocher, essayer de faire avec, et on verra bien au final.

Ravitaillement du km 35, je bois, je repars péniblement. Dès le km 36, j’ai soif, et je sais que j’ai encore 4 bornes sans ravitaillement. Joce me dépasse, je la félicite et lui souhaite bonne chance, je suis content pour elle, c’est moi qui ai merdé dans mon parcours. Je compte péniblement les km, le temps entre chaque panneau kilométrique est de plus en plus long, je me traîne, je trottine à peine, des chaussures de plomb à chaque pied. A un moment, je pose mal mon pied, je me rattrape, et me retrouve à marcher : j’avançais tellement lentement que la marche s’est enclenchée automatiquement. Je repars immédiatement en trot, c’est douloureux, j’ai mal partout, aux pieds, aux mollets, aux genoux, aux cuisses, aux fesses et surtout dans le dos. La chaleur est élevée, je zappe toutes les chansons trop dynamiques, je ne dépasse plus que des gens qui marchent, et encore, je les dépasse très lentement. Certains se remettent à courir, me dépassent, puis se remettent à marcher, je les redépasse lentement en trottinant, et ainsi de suite.

Les policiers continuent à arrêter les voitures aux carrefours pour nous laisser passer, parfois très lentement, j’entends des klaxons rageurs.

Km 39 – La longue marche

Un peu après le km 39, dans une petite rue vide, à côté de rails de tramway déserts, je me mets à marcher, contrairement à toutes mes promesses. Je n’en peux plus, je prends mon dernier gel au glucose. Au bout de cette rue, je suis dépassé par un petit groupe qui trotte. Un des leurs donne une petite claque d’encouragement sur l’épaule d’un marcheur devant moi, je prends cet encouragement pour moi et me remet à trotter en douleur. J’arrive sur une grande avenue, au loin je vois le ravitaillement du km 40. Je bois deux verres de boissons énergétiques, je mange un morceau de banane, j’arrive à courir encore quelques centaines de mètres, mais je commence à boiter.

Je continue en marchant, même comme ça j’ai mal. Arnaud me dépasse, il m’encourage, me dit quelque chose sur Matthieu que je ne comprends pas. J’alterne la marche et le trot, à ma montre cela fait 4h14 que je suis parti. A un moment, Matthieu me rejoint, il a une tache de sang au niveau du téton droit, mais il a l’air à peu près bien. Il me propose de recommencer à courir avec lui, je lui dis que je n’ai plus de jus, je le laisse partir. Quand il est à 100 mètres devant, je le rappelle, et je le rejoins en trottinant, et nous partons tous deux. Au bout de quelques centaines de mètres, je suis obligé de m’arrêter à nouveau, j’ai trop mal aux muscles intérieurs des cuisses, je lui dis de continuer, il me promet qu’il m’attendra à l’arrivée. 

Km 41 – espoir suprême, suprême pensée

Je passe le km 41, et je me dis que je dois quand même arriver en courant. Je repars pour une ultime fois. Les avenues sont vides, à part nous, pantins ivres de fatigue et de soleil. Quelques encouragements me font craquer émotionnellement plusieurs fois, je suis hypersensible, un sourire m’amène des larmes aux yeux, je me cache le visage plusieurs fois.

Soudain, un panneau bénéfique : « Dernier kilomètre ». Je le passe, puis je vois un tournant à droite. Je débouche dans une avenue à l’ombre, il y a des passants qui traversent, qui font leurs courses, qui se promènent en ayant à peine un regard de curiosité pour ces coureurs échevelés.

Au loin, très loin, une arche gonflable, une deuxième plus loin, et à l’autre bout du monde, l’arche de la ligne d’arrivée. Au-delà, des collines de forêt. J’ai cet effet que tous les marathoniens connaissent : quelle que soit la fatigue ou la douleur, on fait la dernière ligne droite avec nos restes d’élégance désespérée.

Quelques rangées de spectateurs m’applaudissent, m’acclament, je leur souris et leur adresse des signes de la main. Et je vois Jocelyne qui m’attend, derrière la ligne, et Matthieu, Arnaud, Christian…

Je tombe dans les bras de Jocelyne, ça y est j’ai fini, en 4h 44 minutes.

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SMS Turin

Pour calmer les impatients, s’il y en a : 4h44 au Marathon de Turin, mauvaise performance mais belle expérience, plus de 2000 euros levés (et c’est pas fini). Debrief plus détaillé plus tard (je rentre de Turin lundi soir).

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Caillou – Turin

Dans mon lit de spartiate
Seul en moi-même
Je laisse la nuit me recouvrir.

Demain il y aura combat.

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Magnolia Express – 3ème partie – #13

Dîner des Grands de ce Monde (3)
 
Vieux Bill continua :

– dans le parc dehors, il y a deux ou trois cahutes pour les voyageurs égarés. ça n’est point le grand luxe, mais comme vous n’êtes pas arrivés en smoking (sourire) et robes du soir (inclinaison de la tête), ça devrait aller.

Conrad, homme pratique :

– … Et pour mon pare-brise ?
– J’ai une idée. On verra demain.
– Et … pour cette nuit, dans les cahutes ?
– On verra demain. Si vous me donnez un coup de main, on pourra s’arranger facile (et en disant cela, Vieux Bill chassait l’air avec sa main, comme John Wayne dans Rio Bravo).

Après hochements de tête réciproques, Vieux Bill se leva, attrapa une lanterne de cuivre au mur, l’alluma à une des lampes à pétrole :

– Si vous voulez bien suivre le bagagiste, il va vous montrer vos suites …

Je pris le bras d’Aline façon grand seigneur, Conrad celui d’Eileen, le cortège était constitué :

– Vous remercierez vivement le propriétaire, honorable bagagiste. Vous pouvez larguer les amarres, nous sommes prêts.

Tandis que Vieux Bill et son rond de lumière nous précédaient dans la nuit, Aline me chuchota :

– C’est quand même bien tombé, non ?
– J’ai le génie de l’organisation, répondis-je.

Et la nuit nous picorait le visage de baisers frais.

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Le roman, dans l’ordre, est
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Visualisation mentale

Voilà donc le parcours (en fait le relief) du Marathon de Turin, récupéré par un ami sur openrunner.

Une longue côte (heureusement, pas forte, mais quand même…) entre le km 10 et le km 27, et après, poh poh poh, rien du tout, 15 km en descente, ça ne fait rien, à part taper dans les cuisses (qui n’auront avalé que 27 km, dont 17 de faux-plat) 🙁

Bon, le climat devrait être ensoleillé mais frais, touchons du bois.

Qu’est-ce que j’en ai marre, de boire de l’eau, de la tisane, du thé vert…

Dimanche soir, méga-dîner gastronomique à Turin, lundi, journée off à essayer de descendre les escaliers turinois sans grimacer, lundi soir tard, retour France…

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Magnolia Express – 3ème partie – #12

Pensées de Conrad
 
Bon, en virant le vieux coffre à bois (bon sang, faudra le porter à deux), on devrait dégager suffisamment d’espace pour loger un raton-laveur. Evidemment, on peut clouer les sièges au plafond, ça mettra un deuxième raton-laveur à l’aise, pas de problème. Quant aux autres…
Dormir dans le frigo ?
Y a peut être une cave ?
Bon sang de bois …

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