Un jardin dans la montagne
Sa chevelure pleine de fleurs
Cascade de printemps.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.
Un jardin dans la montagne
Sa chevelure pleine de fleurs
Cascade de printemps.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.
Les yeux mi-clos
Dans son visage penché
Rêve d’une pluie de pétales.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.
Merci à mon collègue Philippe Thomas, que vous pouvez admirer ici, pour l’idée séminale de ce thibillet.
Résumé des derniers jours :
Les banques US ont fait plouf. Alors la Bourse US fait badaboum.
Et puis certaines banques européennes font Klonk. Alors les Bourses européennes font shibam pow blop wizz…
Il y a 3 types de mensonges : les mensonges, les foutus mensonges, et les statistiques (Benjamin Disraeli)
« Le CAC a fait -9%, ce qui est la pire baisse depuis la pire baisse précédente »
« Et encore -8% c’est la panique »
Un pourcentage n’est qu’une grandeur symbolique. Certains commentateurs, ou boursicoteurs, oublient qu’il y a des sociétés derrière tout cela. Si, si, des vraies sociétés avec des produits et des clients.
Prenons un exemple pour montrer que les valorisations actuelles sont du n’importe quoi.
Air France (coté sur Euronext Paris) et Easy Jet (coté à Londres).
Petit tableau récapitulatif
Air France | Easy Jet | Multiple | |
Capitalisation boursière | 4,13 Milliards € | 1,65 Milliards € | 2,5 |
CA | 24,00 Milliards € | 2,26 Milliards € | 10,6 |
Résultat Opérationnel | 1,27 Milliards € | 0,03 Milliards € | 45,7 |
Résultat net | 0,77 Milliards € | Négatif | |
Avions | 12,30 Milliards € | 1,18 Milliards € | 10,4 |
Ce qui est amusant, pour qui a l’esprit joueur (et si je ne l’avais pas, je n’aurais pas un PEA), c’est que
A de tels niveaux de dévalorisation, je sens qu’il va y avoir des méchantes OPA dans l’air. Pendant que certains paniquent et continuent à vendre à tout va, je pense que beaucoup de prédateurs mobilisent leur cash. Car il y a quand même beaucoup de sociétés qui n’ont pas de problèmes de liquidité…
Ceci est mon 800ème thibillet, et comme à chaque centaine, j’en profite pour faire un point d’étape (précédents thibillets centenaires : 100, 200, 300, 400, 500, 600, 700).
Dans deux jours, j’aurai terminé de mettre en ligne mon roman Magnolia Express.
Je souhaiterais donc revenir sur cette expérience, et mettre en ligne le roman entier sous forme d’un seul fichier.
Tout a commencé en 1990. J’ai voulu écrire un roman pour une personne, que l’on pourrait appeler Aline. Je voulais lui écrire, pour elle, un roman d’amour sur elle. J’ai commencé par des textes courts, car j’avais été influencé par les prodiges que Richard Brautigan arrivait à faire avec ces petits textes qui n’ont pas de nom : ce ne sont pas des chapitres, ni des paragraphes. Le terme Saynètes correspond à peu près, je crois.
Une fois que j’avais rédigé une partie entière, je l’envoyais par la poste à cette personne.
Ce qu’elle ne savait pas, c’est que j’étais guidé dans ma rédaction par quelques morceaux de musique, qui donnaient leurs titres à certaines de mes Saynètes ou Parties.
J’ai terminé ce roman le 26 octobre 1994.
Pendant quelques mois (années ?), je n’en ai rien fait, sinon le faire lire à quelques ami(e)s. Qui ont tous/tes été enthousiasmé(e)s, ben voyons, et je me suis laissé prendre à leurs compliments : « Tu devrais essayer de te faire publier, franchement ! »
J’ai donc essayé. J’ai envoyé une première salve de manuscrits aux 10 plus grands éditeurs français (qui ne risque rien n’a rien), puis une deuxième salve en 2000, à 10 autres éditeurs que j’aimais bien. Et puis 3 envois à trois petits éditeurs. J’ai reçu à chaque fois quasiment la même lettre, à croire qu’ils ont une lettre-type qu’ils se refilent. En gros, je n’étais pas le nouveau Tolstoï. Une analyse fine du contenu de la lettre, et surtout des différences entre les lettres, me permit d’en conclure qu’au moins 3 éditeurs (sur 23) avaient lu une partie du manuscrit. Un a pris la peine de recopier à la main un passage jugé « faible » (et il l’était en effet, que la honte me submerge). Un autre a répondu après 15 mois. Un n’a jamais répondu, mais je ne perds pas espoir !
J’en étais resté là, et puis un jour, j’ai eu une illumination : ces saynètes, rédigées avant qu’Internet ne débarque en France, avaient le format de billets de blog… Un titre, un texte (relativement) court, et même les inspirations musicales pouvaient trouver leur place sous forme d’un petit lecteur en Flash inséré dans la page concernée. Et le tout allait se présenter sous forme chronologique.
Il ne me restait plus qu’à déclarer ce roman sous licence Creative Commons, ce qui équivalait pour moi à dire : « je vous l’offre, vous ne me devez rien, vous pouvez même le diffuser, en revanche : (1) j’en ai la paternité, et vous devez le mentionner (2) vous ne pouvez le modifier sans mon accord (3) vous ne pouvez le commercialiser sans mon accord ».
Pour ceux qui ne la connaissent pas, voilà la page récapitulative des textes publiés.
Et voici donc le roman, en un seul fichier PDF. La licence Creative Commons s’applique évidemment à ce fichier.
Je vous proposerais bien un CD de « La B.O. du roman », mais comme vous le savez, je ne suis pas propriétaire des morceaux musicaux. Pour mémoire, la voici :
Bande Son Originale Magnolia Express
1. The Old Man and Me – JJ CAle
2. Mississipi River – JJ Cale
3. Preludin’ Fugue – Eric Clapton
4. Slip Slidin’ Away – Paul Simon
5. Hey Joe – Jimi Hendrix
6. Everything Will Be Alright – JJ Cale
7. Tijuana – JJ Cale
8. Cars are Cars – Paul Simon
9. They Call Me The Breeze – JJ Cale
10. Bob Brozman 1
11. Bob Brozman 2
12. I’ll never leave you – Tuesday Jackson (connue aussi sous le nom de Nicole Croisille)
13. Tamalpais High, At About 3 – David Crosby
14. Ghost Train – Spencer Bohren
15. Sitting on this train – JJ Cale
16. If you’re ever in Oklahoma – JJ Cale
17. Traces – JJ Cale
18. Magnolia – JJ Cale
19. Aspen Colorado – Tony Joe White
20. River boat song – JJ Cale
Merci à tous d’avoir participé.
Hier soir, j’étais à l’Olympia pour y voir Stephen Stills en solo. Stephen Stills est un gars que les moins de 40 ans ont du mal à connaître. Si je vous dis Crosby Stills and Nash (and Young diront les cultivés), peut-être que ça fera résoner un souvenir. Stills, c’était ce très bon guitariste, pétri d’influences blues country et latino, qui s’est illustré sur la scène de Woodstock avec ses acolytes David Crosby et Graham Nash (Neil Young en faisait-il partie à l’époque ? A vérifier sur Wikigoogle) en 1969. Ces bambins avaient donc 24 ans quand ils ont été sur la scène d’un des plus grands festivals des années 70.
De Stephen Stills, j’ai beaucoup d’albums. Guitariste éclectique, compositeur à la palette assez large en terme de styles et de textes, il n’a pas composé que des choses que j’aime (en ce qui le concerne, je suis plus acoustique qu’électrique, plus studio que concert), mais il m’accompagne depuis une trentaine d’années. ça commence à compter.
Hier soir, pour la première fois (et probablement la dernière), je le voyais en concert. Donc il avait 63 ans, l’ami.
Ce concert a été très conforme à ce que j’attendais, mais je vais mettre du temps à l’exprimer. Le but de ce thibillet est justement de retranscrire cette expérience.
Le plus simple est probablement de dire ce à quoi je ne m’attendais pas : je ne m’attendais pas à retrouver sur scène en 2008 une copie conforme du jeune guitariste flamboyant des années 70 et 80. Je connaissais les excès dans lesquels a trempé sa vie (dans les années 70, on ne faisait pas dans la dentelle) et je ne venais pas pour demander à cet artiste une performance exceptionnelle. En fait, je m’attendais à voir un homme vieilli, marqué par la vie, au jeu probablement plus simplifié. Quant à la voix, elle était déjà un peu éraillée il y a de cela des années, je ne m’attendais donc pas à ce qu’elle atteigne les aigus de sa jeunesse.
J’ai donc eu ce que j’attendais : un homme débonnaire, qui fait son show de 2h et quelques avec un entracte de 20 mn, une légende de la guitare qui merdait un peu dans ses solos en acoustique (l’acoustique, ça ne pardonne pas) mais faisait ronfler sa guitare électrique avec une belle énergie.
J’étais content de l’avoir vu au moins une fois en vrai, de l’avoir entendu, et j’ai tous ses disques pour entendre des versions achevées de ses chansons. Je viens enfin de trouver l’image : imagine que tu connaisses un vin, mais de manière indirecte. Par exemple, tu n’as jamais bu de Chateau Latour, mais souvent bu du Forts de Latour (2nd vin de Chateau Latour). Ou bien tu as bu du Chateau Latour, mais dans des petites années, et déjà, tu as vraiment apprécié la qualité de ce grand vin.
Et puis tu as enfin l’occasion de boire une bouteille de Chateau Latour, qui plus est dans un excellent millésime. Mais ce que tu sais, c’est que le millésime est un peu trop ancien, le vin a dépassé son apogée. C’est dommage, mais c’est comme ça, la bouteille n’est pas passée à l’Olympia récemment. Cela n’empêche pas de savourer ce qui reste dans cette bouteille, et ça permet de rêver, d’imaginer ce que c’était à la grande époque. J’entendais des gars à l’entracte qui disaient « Ouah, le coup de vieux qu’il a pris ! », j’espère qu’ils se rendaient compte qu’eux-même n’avaient pas vraiment été épargnés…
Pour le final, Christopher Stills est monté pour faire le boeuf avec son père, et évidemment, on s’y attendait (c’était l’Olympia, quand même) : Véronique Sanson, épouse de Stills de 1973 à 1976, le temps de lui donner un fils, et probablement d’ajouter des touches cosmopolites à sa propre musique.
J’étais chez moi à 23h (quel night clubber je fais) avec Blind Fiddler en tête toute la nuit.
Un jour peut-être, je mettrai sur ce blog le roman que j’avais commencé à partir d’une chanson de Stills. Ultime hommage à un bel artiste.
Battement des cils sur sa joue
indolent
comme la queue d’un tigre.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.
Une ombre sous ses yeux
Violette d’hiver
Sur nuit blanche.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.
La plupart d’entre vous n’auront rien remarqué, mais les plus accros aux infos, ou à Boursorama, auront noté comme un léger frémissement sur les marchés financiers, ces derniers jours.
Des commentateurs compétents (George W. Bush, Nicolas Sarkozy) ont donné une analyse pleine de sens, qui allait plutôt dans le sens normatif (voilà ce qu’il faudrait faire) plutôt que positif (voilà ce qui s’est passé). Autant dire que cette situation est entre de bonnes mains.
J’ai un collègue et ami (oui, la conjonction des deux peut arriver) qui a été interviewé pour une émission télévisée. Sujet : une certaine inquiétude sur quelques fluctuations de marché récentes. Voilà ce à quoi il s’attendait, par ordre décroissant de probabilité :
Ce qu’il a eu, ça a été :
– OK, c’est qui les coupables ?
– Ecoutez, ce n’est pas facile d’être tranché, c’est un ensemble de causes
– Oui, mais nous, on veut un nom, alors, c’est qui les coupables ?
– Je peux vous proposer une analyse détaillée, qui montre la répartition des responsabilités…
– Non, on n’a pas le temps, et le spectateur va zapper, alors, en un mot, c’est qui les coupables ?
Mon collègue s’est bien gardé de répondre, mais la pression était forte, il fallait faire de l’audience avec une déclaration percutante. D’autant plus que les téléspectateurs sont des cons, il ne comprennent pas les mots de plus de 3 syllabes, ou les raisonnements qui durent plus d’une minute.
Donc moi j’ai une réponse rapide, à l’aune de la demande : les coupables, ce sont les médias.
Merci de penser à ces derniers…
Un étourneau s’ébroue
Dans la brume
Elle me dit Allons au jardin.
Roman, publié progressivement, sous un contrat Creative Commons. Et aussi sous licence Touchatougiciel.
Le roman, dans l’ordre, est là.
C’est vraiment le moment, dans ma vie, d’avoir terminé ce livre aujourd’hui.
Je ne vais pas vous parler de ma vie.
Parlons donc du livre.
Je tiens John Steinbeck pour le plus grand écrivain américain du 20ème siècle. J’ai du mal à élargir cette période, parce qu’il y a Joseph Conrad (mais était-il américain ? 😉 ) et Jack London (et Kérouac, et Brautigan, et peut-être Hemingway). Quant à Paul Auster, il est encore vivant, alors je ne le compte pas.
Je vais être terrible, mais ce soir, je suis terrible, je brûle tout ce que j’ai, littéralement.
On me dit Kérouac, je brûle ses Clochards célestes. On me dit Hemingway, je rigole, parce que c’est bien, mais j’ai compris son écriture, je le brûle sans hésiter. On me dit Brautigan, c’est comme Kérouac, je le brûle parce que je sais que je l’ai intégré, mais je les remercie tous les deux, ils m’ont littéralement guidé.
Il reste Conrad et Steinbeck. Je sais lequel je vais brûler, car je sais lequel je veux garder. Mais je sais que je regretterai Conrad.
Je me retrouve face à Steinbeck.
Je continue à brûler. La question n’est pas « qu’est-ce que j’aime » (sinon, je n’aurais rien brûlé), la question est « qu’est-ce qui m’est nécessaire ».
Alors je brûle Tortilla Flat, mais je garde Tendre Jeudi. Je brûle Les raisins de la colère, mais je garde En un combat douteux.
Je garde probablement A l’est d’eden, ce qui veut dire que je brûle Au dieu inconnu et La coupe d’or.
C’est terrible, cet holocauste.
Il me reste Les naufragés de l’autocar, mais face au Winter, c’est comme le duel Conrad-Steinbeck, je le brûle. Travels with Charley disparaît aussi, de toute façon, qui connaissait ce récit ?
S’il faut n’en retenir qu’un seul, je brûle tout sauf The winter of my discontent. (je crois que ça a été traduit, selon les textes shakespeariens, par « En une saison froide et amère »).
Si on me demandait de résumer The winter of my discontent, je citerais ce proverbe polonais (?) :
« en cas de problème, il t’est permis de faire un bout de chemin avec le diable. Mais pas au delà du passage difficile. »
Ce roman est un récit. Je ne peux pas le résumer, je peux juste espérer que la traduction française (que je ne connais pas) est à la hauteur du texte original.
Ce roman est pour moi, actuellement, le roman d’une vie. Ou plutôt, d’un tournant de vie. Parce que, quoique nous fassions, ce sont les changements de direction qui nous parlent plus que les longues lignes droites.
Un homme, inséré dans la société, aspire à changer. Il a une femme, des enfants, un emploi. Mais il méritait mieux, et il a raté son tournant. Il est devenu un loser, un employé. Il vit cette situation avec fatalité, jusqu’au moment où se produit un petit changement. Et puis un autre. Il ne sait si c’est lui qui a impulsé les changements, ou si la roue du destin a commencé à le propulser. Ou le broyer.
Le lecteur vit avec lui cette évolution. Il est impossible de lui en vouloir, il est un observateur lucide de tous ceux qui prennent un profit rapide, sans morale.
Dans ce cas-là, évidemment, on lui pardonne certains manques de morale.
C’est un roman sur les désillusions. C’est aussi un roman sur la lumière qui peut briller, parfois, dans les actions que nous faisons.
C’est le livre que je relirai régulièrement, toute ma vie, avec Les Hommes de Bonne Volonté.
Je ne sais pas quand je posterai à nouveau.
Si je le fais, ce sera sans mention à ce message où j’ai essayé de faire passer quelques notions qui me sont importantes.
Il y a quelques thibillets que j’aimerais garder, parce que, dans des domaines divers, ils répondaient à la même quête.
Et je brûlerais tous les autres.
A vous de trouver lesquels.